Monsieur le Président, c’est pour moi un immense honneur d’intervenir pour parler de cette question pressante et cruciale, et de partager mon temps de parole avec le ministre de l'Infrastructure et des Collectivités qui, tout comme nos collègues d’un océan à l’autre et moi-même, y porte un si grand intérêt.
En 2018 au Canada, l’énergie, l’environnement et l’économie sont des outils essentiels à la réussite des Canadiens. À ce titre, le débat de ce soir porte sur un sujet qui touche tous les Canadiens dans toutes les régions du pays.
Deux faits bien précis sont au coeur de ce débat. Premièrement, l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain est un projet crucial pour l’intérêt national et créera des milliers d’emplois bien rémunérés. Deuxièmement, si nous voulons vendre nos ressources au monde entier et obtenir de meilleurs prix pour nos produits, nous devons avoir accès à ces marchés.
Le gouvernement n’a jamais hésité dans sa décision d’approuver le projet. Nous relaterons les mêmes faits à Victoria, Edmonton, Calgary, Regina, Winnipeg, Montréal, Toronto et St. John's.
À maintes reprises, le premier ministre a plaidé en faveur de l’oléoduc Trans Mountain dans toutes les régions du pays et il l’a encore fait dimanche dernier. De son côté, le ministre des Ressources naturelles a communiqué le même message dans tout le Canada et dans le monde entier. Cet oléoduc est sans aucun doute une priorité pour le gouvernement. Notre position est claire. L’oléoduc Trans Mountain est important pour le Canada depuis sa première construction en 1953 et il sera important pour notre avenir. Il sera construit.
Le gouvernement a annoncé que nous entamerons des discussions et envisagerons les options législatives qui s’offrent à nous pour donner des certitudes touchant Trans Mountain. Bref, la population canadienne demande que ce projet essentiel soit mené à bien et le gouvernement répond. L’oléoduc Trans Mountain est une priorité pour le gouvernement et il sera construit.
Le prolongement de ce pipeline permettra de diversifier nos marchés et de créer des milliers de bons emplois pour la classe moyenne, y compris des emplois dans les collectivités autochtones. Le projet comprend également des normes de sécurité plus respectueuses de l'environnement.
Comme le ministre des Ressources naturelles l'a indiqué, en profitant de ce temps de transition, le Canada bâtira l'infrastructure nécessaire pour transporter nos ressources vers les marchés mondiaux et utilisera les recettes générées pour investir dans des sources d'énergie propre.
Comme le dit le ministre des Ressources naturelles, nous devons mettre aujourd'hui à profit les ressources en combustibles fossiles qui sont les nôtres pour trouver les solutions énergétiques propres de demain.
C'est pour cette raison que mes collègues la secrétaire parlementaire du ministre des Ressources naturelles et le secrétaire parlementaire de la ministre de l’Environnement et du Changement climatique et moi avons créé le caucus de l'énergie et de l'environnement, au début de 2016, pour étudier ces questions cruciales et mettre fin à la perte de 40 millions de dollars par jour, et de 13 milliards de dollars par année, pour notre économie parce que nous n'avions qu'un seul client. Nous devons diversifier nos marchés et nous devons redonner du travail aux Canadiens.
C'est le même message que celui que nous avons entendu de Canadiens dans le cadre de l'initiative Génération Énergie, un forum national historique qui visait à imaginer l'avenir énergétique du Canada pour les enfants de nos enfants et leurs enfants. J'ai eu l'honneur de représenter Edmonton et les citoyens d'Edmonton-Centre à cette conférence, à Winnipeg.
Des centaines de milliers de Canadiens nous ont dit qu'ils voulaient une économie florissante. Ils voulaient que nous soyons un chef de file des technologies propres. Ils voulaient un système énergétique qui donnerait des chances égales aux Canadiens. Ils comprennent aussi que nous sommes dans une période de transition, ce qui signifie que nous devons continuer de soutenir le secteur pétrolier et gazier même si nous développons d'autres sources d'énergie.
Nous suivons la même approche pour la mise au point d'une stratégie énergétique canadienne en collaboration avec les provinces et les territoires. Cette approche est axée sur la recherche d'un terrain d'entente et d'un but commun, la mise à profit des ressources énergétiques traditionnelles en parallèle avec la promotion des sources renouvelables d'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique et les investissements dans les technologies propres.
Nous ne nous faisions pas d'illusions, nous savions que ce n'est pas tout le monde qui partagerait notre appui du projet. Je l'ai d'ailleurs déjà dit à la Chambre. S'il est impossible pour un immeuble d'appartements de 1 500 pieds carrés dans ma circonscription au centre-ville de faire l'unanimité, pourquoi s'attendrait-on à ce que ce soit le cas pour un oléoduc de 1 500 km?
Bien que nous soyons résolus à construire cet oléoduc, nous sommes aussi résolus à répondre à des questions raisonnables sur la sécurité.
Le gouvernement comprend et partage le sens des responsabilités qu'éprouve la Colombie-Britannique à l'égard de la magnifique côte Ouest du Canada. Voilà pourquoi nous avons pris le temps de prendre la bonne décision, sur la base des meilleures données probantes et de la plus vaste consultation possible.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique parle de vouloir faire des consultations. Je souligne qu'une vaste consultation a déjà eu lieu. L'examen du projet d'expansion du réseau Trans Mountain a été le plus vaste de l'histoire des projets énergétiques au Canada.
L'Office national de l'énergie a minutieusement examiné le projet de Trans Mountain et a recommandé que nous approuvions ce projet conditionnellement au respect de 157 mesures contraignantes. De plus, afin d'entendre le plus de voix possible, le ministre des Ressources naturelles a mis sur pied un comité ministériel responsable d'organiser des séances de consultation supplémentaires. Le comité a organisé 44 rencontres publiques, entendu 600 présentations et reçu quelque 20 000 mémoires par courriel.
Parallèlement, nous avons investi 1,5 milliard de dollars dans le Plan de protection des océans, le plus important investissement jamais fait pour protéger les océans et les côtes canadiennes, qui était nécessaire que le projet d'expansion du réseau Trans Mountain ait lieu ou pas. Le Plan améliorera les projets régionaux avec les principaux partenaires, en particulier les localités côtières et les communautés autochtones qui détiennent des connaissances pratiques et traditionnelles qui sont irremplaçables.
Cet investissement de longue durée dans la sécurité des océans répond aux préoccupations concernant la prévention et la gestion des déversements, en plus de fournir d'importantes mesures de protection supplémentaires pour la baie Burrard et la mer des Salish.
En approuvant le projet d'expansion du réseau Trans Mountain, nous avons aussi fait quelque chose qu'aucun gouvernement canadien n'avait fait avant nous: nous avons participé à la mise en place d'un comité consultatif et de surveillance autochtone qui contribuera à passer en revue la sécurité d'un grand projet énergétique tout au long de son cycle de vie.
Enfin, il convient de rappeler que le Canada continuera de produire du pétrole et qu'il faudra le transporter d'un bout à l'autre du pays, que de nouveaux pipelines soient construits ou non. Ce qu'on ne peut nier, c'est que les pipelines représentent, de loin, le moyen le plus sûr pour le transporter.
Cela compte pour moi. Dans la partie nord de ma circonscription, il y a un chemin de fer sur lequel on transporte chaque jour un million de barils. Je préférerais voir ce pétrole en sûreté dans un pipeline. La Loi sur la sûreté des pipelines vient appuyer cette réalité en instituant le principe du pollueur payeur. Ainsi, dans le cas des pipelines de grande capacité, les sociétés sont responsables, sans égard à la faute, de couvrir jusqu'à 1 milliard de dollars les dépenses encourues en cas de déversement et elles doivent s'assurer de disposer des ressources financières pour le faire.
Lorsque l'expansion du réseau Trans Mountain sera opérationnelle, elle permettra à nos ressources énergétiques de rejoindre les marchés mondiaux. Comme l'a dit le ministre des Ressources naturelles: « Quand vous vendez 99 % de votre pétrole à un même client, ce n'est pas vraiment vous qui fixez le prix. C'est lui. Votre réussite dépend complètement de lui: il doit continuer d'acheter votre produit. »
Il y a toutefois un autre élément en jeu dans ce cas-ci: la révolution du pétrole de schiste a transformé l'offre et la demande en Amérique du Nord. Par conséquent, il n'est pas seulement important, mais essentiel de trouver de nouveaux marchés. Continuer comme si de rien n'était en espérant simplement que les Américains continuent d'acheter notre pétrole ne constituerait pas une stratégie. Ce serait plutôt un manque de leadership et un refus de voir les réalités du marché.
Les gens qui considéreraient la fin du projet TMX comme une victoire oublient toutes les pertes qui en découleraient: on perdrait des emplois, des revenus, des investissements dans l'énergie renouvelable et des occasions de réussite. L'économie canadienne perdrait 40 millions de dollars par jour et 13 milliards de dollars par année.
Tandis que le monde entier se tourne graduellement vers un avenir marqué par de faibles émissions de carbone, nous avons besoin d'une approche raisonnable et viable, qui montre que, malgré tout le chemin à parcourir pour arriver à cet avenir, la voie à suivre est claire.
Nous avons le devoir d'utiliser ce temps à bon escient et d'en profiter pour améliorer la performance environnementale des sources d'énergie traditionnelles et en élaborer de nouvelles, investir dans les pipelines et les technologies propres, et dialoguer plus que jamais avec les peuples autochtones. C'est exactement ce que nous faisons et ce que nous continuerons de faire.
Je tiens à dire que ma famille travaille dans le secteur pétrolier. Ma famille compte sur le gouvernement et le Parlement pour veiller à ce que les conditions existent non seulement pour le projet TMX, mais également pour d'autres projets. Elle aimerait également savoir que nous envoyons un message clair aux marchés internationaux, c'est-à-dire que lorsque le gouvernement du Canada s'engage à réaliser un projet interprovincial de cette importance pour les infrastructures énergétiques, il a les moyens et le courage de le mener à bien.
Nous montrons que nous pouvons faire croître l'économie tout en protégeant l'environnement. Nous savons comment faire des choses ensemble. J'invite tous les députés à appuyer l'expansion du réseau Trans Mountain, à travailler avec nous et à bâtir un avenir meilleur pour les Albertains, les Britanno-Colombiens et tous les Canadiens.
C'est la bonne décision. Nous allons bâtir ce pipeline.
Ce pipeline va être construit.