Monsieur le Président, aujourd’hui est un grand jour pour le Canada. Nous venons de déposer un projet de loi visant à ratifier le nouvel ALENA et à assurer le libre-échange partout en Amérique du Nord.
Lorsque les Américains ont annoncé leur intention de renégocier l'ALENA, il y a presque deux ans, les Canadiens se sont tout de suite montrés à la hauteur du défi. C'était pour nous l'occasion de moderniser cet accord, qui était déjà très productif pour le Canada, pour mieux refléter les réalités du monde d'aujourd'hui.
Nous avons rassemblé une équipe du tonnerre pour nous aider. Nous avons pu compter sur des premiers ministres provinciaux, des maires, des députés de toutes les allégeances politiques, des chefs d'entreprise, des leaders autochtones, des syndicats et même un ancien premier ministre pour faire valoir nos intérêts.
Dès le début, nous nous sommes fixé des objectifs concrets et nous avons déterminé les éléments qui, pour nous, n'étaient pas négociables. Un ALENA sans le mécanisme de résolution des différends ou sans l'exemption culturelle canadienne n'était pas un ALENA que le Canada allait signer. Un ALENA qui réclamait l'abolition de la gestion de l'offre ou qui n'écartait pas définitivement la possibilité de tarifs douaniers sur nos automobiles n'était pas un ALENA qu'on allait signer.
Nous étions convaincus qu'il était possible d'arriver à une entente gagnant-gagnant-gagnant, donc nous avons gardé le cap. En octobre dernier, la nouvelle d'une entente nous a donné raison.
La modernisation de l’ALENA n’était pas une mince tâche. Nos partenaires sont des négociateurs coriaces et les tensions étaient parfois vives, mais le Canada s’est toujours tenu debout. Nous avons refusé de faire marche arrière.
Lorsque les États-Unis ont imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens au titre de l’article 232 il y a près d’un an, le Canada a immédiatement riposté avec des représailles tarifaires. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour protéger les travailleurs canadiens et leurs familles et pour veiller à notre réussite économique, et cela a porté fruit. Il y a moins de deux semaines, les États-Unis ont annoncé que tous les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens seraient levés, et le Canada a levé les droits qu'il avait imposés en guise de représailles, ce qui a fait tomber le dernier obstacle majeur qui entravait la ratification du nouvel ALENA.
Tout au long de ces négociations, notre objectif a toujours été clair: obtenir une bonne entente qui soit avantageuse pour les travailleurs canadiens, avantageuse pour les entreprises canadiennes et avantageuse pour les familles canadiennes. Cela fait plus d’un an que nous nous efforçons de conclure cette entente et d’obtenir la suppression des droits de douane. Au cours de ces négociations, nous sommes restés en communication constante avec nos homologues, avons tenu d’innombrables réunions et multiplié les appels téléphoniques.
Notre détermination n’a jamais faibli, parce que nous savions à quel point le libre-échange était important pour l’économie nord-américaine. Nous savions à quel point cet enjeu était crucial pour les familles dont les emplois et les entreprises dépendent d’une relation solide avec nos partenaires. Les Canadiens comptaient sur nous et nous avons défendu leurs intérêts.
Comme les échanges commerciaux entre les membres de l’ALENA étaient évalués à près de 1,5 billion de dollars en 2018, nous ne saurions trop insister sur l’importance de maintenir un commerce libre et équitable entre nos trois pays. Nos chaînes d’approvisionnement sont totalement intégrées. Nos entreprises comptent les unes sur les autres pour offrir d’excellents produits nord-américains. Le Canada, les États-Unis et le Mexique sont les plus efficaces, les plus sûrs et les plus rentables lorsqu’ils travaillent ensemble, et il est grand temps que nous revenions à cette façon de penser.
Maintenant que les droits de douane ont été levés, les députés peuvent voter pour entamer le processus de ratification du nouvel ALENA. Un nouvel ALENA garantit l’accès au marché nord-américain à nos propriétaires d’entreprises, à nos entrepreneurs et à nos consommateurs. Il élimine l’incertitude pour nos fabricants, nos investisseurs et nos travailleurs. Un nouvel ALENA est bon pour le Canada et bon pour les Canadiens.
Cet accord protégera les emplois et en créera de nouveaux. Il atténue les craintes de nouveaux droits de douane pour nos constructeurs d’automobiles et, même s’il offre un nouvel accès aux secteurs soumis à la gestion de l’offre, conformément à ce que le gouvernement conservateur a concédé pendant les négociations du PTP, il s’accompagne également de la promesse que ceux qui travaillent dans les secteurs du lait, de la volaille et des œufs seront pleinement et équitablement indemnisés. Bien sûr, je me permets de rappeler à la Chambre que, dans le budget de 2019, nous nous sommes engagés à verser 3,9 milliards de dollars pour compenser les secteurs soumis à la gestion de l’offre au titre des changements apportés à l’AECG et au PTPGP.
L’accord améliore également les droits des travailleurs. Il préserve l’exception culturelle canadienne à l’ère numérique. Il comprend un nouveau chapitre exécutoire sur l’environnement qui maintient la qualité de l’air et lutte contre la pollution des océans. Grâce à l’élimination de la clause de proportionnalité, le Canada affirme son plein contrôle sur ses ressources énergétiques.
Cet accord est une excellente nouvelle pour les travailleurs qui fabriquent des pneus Michelin en Nouvelle-Écosse, pour les hommes et les femmes qui travaillent à l’usine Toyota de Cambridge, en Ontario, et pour les éleveurs et les agriculteurs qui vendent du boeuf canadien à nos voisins du Sud.
Le nouvel ALENA garantira l’accès à une zone commerciale qui représente plus du quart de l’économie mondiale, et il est maintenant temps que les députés de la Chambre votent en faveur de sa ratification.
On doit un énorme merci à l'équipe canadienne de négociation, sans qui on ne serait pas ici aujourd'hui. Je tiens également à remercier l'ambassadeur MacNaughton, le négociateur en chef Steve Verheul, le député d'Orléans, les fonctionnaires, les négociateurs et, bien sûr, l'incroyable ministre des Affaires étrangères et députée d'University—Rosedale. Ils ont travaillé très fort pour conclure cette entente.
Nous les remercions de leur engagement indéfectible envers nos travailleurs, nos industries et notre économie, et de défendre nos intérêts et nos valeurs. Ils ont montré au monde ce que nous savions déjà de nos amis, de nos collègues et de nos voisins, à savoir que les Canadiens sont gentils et raisonnables, mais qu’ils ne se laissent pas bousculer.
Je veux terminer en remerciant les Canadiens eux-mêmes, et c’est peut-être le plus important. Je sais que ces négociations ont créé beaucoup d’incertitude pour bon nombre d’entre eux et leur famille. Ils s’inquiétaient de leurs emplois, de leurs entreprises et de leurs clients. Ils se demandaient ce qui arriverait si nous ne parvenions pas à une entente, ce que cela signifierait pour leur retraite, pour leurs enfants et pour leur collectivité.
Et, bien franchement, comment auraient-ils pu faire autrement? Ils savaient peut-être mieux que quiconque ce qui était en jeu. On leur rappelait cela tous les matins lorsqu’ils arrivaient au travail et tous les soirs lorsqu’ils soupaient avec leur famille.
Durant des négociations qui ont parfois semblé interminables, nous avons demandé aux Canadiens d'être patients. Nous leur avons demandé de nous faire confiance, et je sais qu'à certains moments, c'était beaucoup leur demander.
Cependant, face à l'adversité, nous avons fait ce que nous avons toujours eu l'habitude de faire: nous nous sommes serré les coudes. Nous avons été là les uns pour les autres et nous avons traversé cette période incertaine ensemble.
Durant les négociations, les Canadiens de toutes les villes du pays, de même que les maires, les premiers ministres et les membres du Conseil de l’ALENA ont parlé d’une même voix, en tant que membres d’une même Équipe Canada.
Voilà comment nous en sommes arrivés à un nouvel ALENA. Voilà comment nous avons réussi à faire lever les droits de douane. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, nous allons de l’avant avec ce projet de loi, en tant que membres d’une même Équipe Canada.