Madame la Présidente, je suis ravie de prendre la parole au sujet de la motion à l'étude à la Chambre aujourd'hui. Je vais partager mon temps de parole avec le député d'Alfred-Pellan. Je tiens à remercier le député d'en face qui a présenté cette motion. C'est une motion très importante. J'aimerais aussi remercier tous les députés qui ont participé jusqu'ici au débat sur cette motion.
Je tiens tout d'abord à dire que les prestations d'assurance-chômage — ou d'assurance-emploi, comme on les appelle de nos jours — représentent un programme crucial pour les travailleurs partout au Canada. Tous les députés qui représentent une circonscription rurale située dans le Nord sont conscients du caractère essentiel de ce programme, non seulement pour les travailleurs saisonniers, mais aussi pour tous les gens qui ont besoin d'un revenu pendant les périodes où elles se trouvent sans emploi.
Cet enjeu particulier est extrêmement important pour de nombreux parlementaires et leurs concitoyens. Au cours de notre carrière, nous avons tous connu des familles dont l'un des membres a dû s'absenter du travail pour prendre soin de lui-même ou de l'un de ses proches pour cause de maladie.
Nous savons également que, pour bon nombre de Canadiens, le programme d’assurance-emploi est une solution de dernier recours. Nous le savons et, en tant que gouvernement, nous l’avons reconnu. Depuis son arrivée au pouvoir, notre parti a proposé et apporté des changements fondamentaux au programme d’assurance-emploi afin de protéger les travailleurs et leur famille. Nous savons à quel point c'est important et, dans cette optique, nous avons pris en considération leurs demandes, leurs besoins et ce qui est dans leur intérêt.
Nous savons aussi que, bien souvent, les travailleurs n’y sont pour rien s’ils perdent leur emploi, tombent malades ou doivent prendre soin de leurs proches. Il est donc essentiel, pour eux et leurs êtres chers, de pouvoir bénéficier de ce programme de soutien.
Dans le budget de 2018, non seulement nous nous sommes assurés de mettre en place un programme d’assurance-emploi qui vienne en aide aux Canadiens lorsqu’ils en ont besoin, mais nous avons également prolongé la période pendant laquelle les gens peuvent travailler tout en recevant des prestations, ce qui a aidé de nombreuses familles au Canada. Ce changement a offert une plus grande souplesse aux mères qui doivent composer avec une maladie ou une blessure, afin qu’elles puissent toucher des prestations de maternité ou de maladie et retourner au travail à un rythme qui leur convient mieux. Grâce au programme de prestations d’assurance-emploi, elles ont pu le faire.
Nous avons aussi créé une nouvelle prestation d'assurance-emploi de cinq semaines, la prestation parentale partagée. Je connais de nombreuses familles de ma circonscription qui en ont profité, tout comme des familles dans la circonscription d'autres députés. Cela a donné aux deux parents la possibilité de partager une partie du congé parental au moment où ils avaient le plus besoin d'être avec leurs jeunes enfants.
Nous savons aussi que les nouvelles prestations proposées, qui n'existaient pas auparavant, donneront plus de flexibilité, surtout aux mamans, et leur permettront de décider du moment où elles retourneront au travail et de s'adapter à un horaire qui répond aux besoins de leur famille.
En 2017, nous avons également instauré une nouvelle prestation d'assurance-emploi pour les proches aidants. Cette prestation a suscité beaucoup de débats à la Chambre, mais aussi dans notre caucus et dans la population canadienne. À ce moment-là, il n'y avait pas de prestation pour les personnes qui avaient un parent âgé ou un membre de la famille qui avait besoin de soins et qui ne pouvaient pas prendre un congé pour s'en occuper. Nous avons instauré cette prestation d'une durée maximale de 15 semaines, qui leur permet de s'absenter temporairement du travail pour aider un membre de leur famille gravement malade ou blessé.
Ce programme fonctionne bien. Nous avons discuté avec beaucoup de Canadiens de ce que nous pourrions faire pour améliorer ce programme et mieux les aider. Si nous poursuivons les consultations, c'est justement pour pouvoir améliorer les programmes et les prestations que nous offrons.
Par ailleurs, de nombreux parents d'enfants gravement malades ont pu toucher jusqu'à 35 semaines de prestations à un moment où ils en avaient le plus besoin. Ce programme a été offert à de nombreuses familles canadiennes à un moment où elles traversaient une période très difficile qu'aucune famille ne voudrait vivre.
Je sais que le gouvernement a également pris de nombreuses mesures pour améliorer la situation des travailleurs saisonniers dans le cadre du programme de l'assurance-emploi. J'entends mon collègue parler du trou noir du programme de l'assurance-emploi. Ceux d'entre nous qui représentent les industries saisonnières et les employés de ces industries savent trop bien ce que cela signifie. Nous savons également qu'il existe des moyens de régler ce problème, et dans le cadre de ce programme, nous pourrions proposer des solutions qui nous permettraient de le faire. L'année dernière, nous avons annoncé un projet pilote dans certaines régions du Canada. Nous tentons de trouver la meilleure approche pour assurer ces prestations, mais nous devons continuer à fournir cette aide aux travailleurs saisonniers. Pour ce faire, nous continuerons à travailler avec eux et à discuter avec eux des moyens d'améliorer le programme. Nous continuerons à recueillir les données dont nous avons besoin pour nous assurer que nous mettons en place les bons programmes.
Je sais que de nombreux défenseurs de la santé, y compris la Société canadienne du cancer, ont demandé que les prestations de maladie de l'assurance-emploi et les prestations d'assurance-emploi soient prolongées afin d'aider les personnes et les familles qui ont besoin de périodes de rétablissement plus longues. J'ai survécu au cancer. J'ai subi des opérations, six mois de chimiothérapie et un traitement de radiothérapie. Je m'estime chanceuse d'avoir eu un emploi qui m'a permis de ne pas recourir aux prestations d'assurance-emploi. Grâce à cet emploi, j'ai été capable de traverser cette période de ma vie. Cependant, c'est également pendant cette période-là que j'ai rencontré bon nombre de familles qui vivaient d'énormes difficultés à cause d'une maladie grave nécessitant un arrêt de travail et exerçant de ce fait une pression financière sur elles. C'est là que j'ai commencé à militer pour que des changements soient apportés au programme d'assurance-emploi. Aujourd'hui, je suis fière de pouvoir dire que le gouvernement fera passer la durée des prestations de 15 à 26 semaines pour aider les familles qui en ont besoin.
Je crois que ce que nous avons ici aujourd'hui, c'est la reconnaissance, tant par le Bloc québécois que par le gouvernement, du fait que ce besoin existe, que les familles se tournent vers nous pour leur offrir soutien, compassion et appui à ce moment particulier de leur vie. Je crois que, la où nous sommes en désaccord, c'est au sujet du nombre de semaines durant lesquelles il faut fournir de l'assurance-emploi, que ce soit 26, 15, 20, 50 ou je ne sais combien de semaines. Un rapport d'analyse du Centre canadien de politiques alternatives recommande de prolonger à 26 semaines la durée des prestations offertes aux familles canadiennes. Notre proposition est conforme à cette recommandation.
L'une des situations les plus tristes que j'ai vues pendant cette période de ma vie et que je vois constamment dans ma circonscription, ce sont les familles dont un enfant est malade. Dans le Nord, où je vis, ces enfants doivent être transportés par avion ou par hélicoptère pour aller à l'hôpital afin de recevoir un traitement ou de passer des tests. Si une maladie grave nécessitant plusieurs semaines de traitement est diagnostiquée, les parents doivent prendre un congé de travail et vivre loin de chez eux, ce qui entraîne un stress financier, en plus du stress associé au fait de prendre soin leur enfant.
Nous sommes conscients de la situation. Nous en sommes conscients, et c'est pourquoi nous voulons augmenter la durée des prestations à 26 semaines. Nous voulons offrir aux familles qui se trouvent dans cette situation à l'heure actuelle, qui traversent des moments difficiles, le soutien dont elles ont besoin. On peut ne pas s'entendre sur le nombre de semaines, soit plus ou moins de 26 semaines, mais une chose est certaine: les données que nous avons en main indiquent que la période actuelle de 15 semaines ne répond pas aux besoins des familles. Le gouvernement en est conscient. La compassion est ce qui nous anime dans notre travail. La situation de ces familles nous brise le coeur.
Nous savons qu'il faut faire davantage, et c'est pourquoi nous allons de l'avant. Je suis fermement convaincue qu'en prenant ces nouvelles mesures aujourd'hui, nous aiderons de nombreuses familles canadiennes frappées par la maladie à prendre congé en recevant des prestations d'assurance-emploi pour une durée pouvant aller jusqu'à 26 semaines pour la période des traitements ou des soins. Je crois, de plus, qu'il est de notre devoir, comme gouvernement, de continuer à écouter les Canadiens, à revoir les programmes et les politiques en place, à écouter nos collègues à la Chambre et, j'ose espérer, à améliorer ces programmes pour tous les Canadiens.