Monsieur le Président, tout d'abord, permettez-moi de souligner l'excellent travail de mon collègue le député d'Edmonton Riverbend, notre ministre du cabinet fantôme en matière de santé. Je souligne également le travail de tous les membres du Comité permanent de la santé et des membres du gouvernement, qui travaillent très fort pour informer davantage les Canadiens sur la grande crise que nous vivons présentement, provoquée par ce terrible virus de la COVID-19.
Au-delà de toute la partisanerie qui survient à la Chambre, je pense que nous devons reconnaître que nous faisons face à une crise nationale majeure. Que ce soit du côté du gouvernement ou des différents partis d'opposition, énormément de gens travaillent actuellement pour que nous puissions faire face à cette crise de manière intelligente et pour que les bonnes mesures soient prises au bon moment.
Encore une fois, je salue et remercie de leur travail tous les Canadiens et les Canadiennes, les fonctionnaires et les provinces qui déploient des efforts pour que nous puissions faire face à cette crise. Je sais que ces gens sont en train de consacrer un nombre exceptionnel d'heures pour tenter de trouver les meilleures solutions possible. Je pense que nous devons, nous aussi, travailler très fort, du moins en pensée avec eux, pour pouvoir surmonter cette dure crise.
Les Canadiens et les Canadiennes doivent recevoir les meilleurs soins de santé qui existent, que ce soit en matière de prévention, de traitements hospitaliers ou de médicaments. Cela vaut pour tous les Canadiens, et même les plus vulnérables de notre société doivent eux aussi avoir accès non seulement aux médicaments courants, mais aussi aux médicaments les plus innovateurs.
Le Parti libéral a inclus un programme universel d'assurance-médicaments à son programme électoral, sans toutefois faire preuve de transparence sur ce qu'il en coûterait. Il faut noter que ce n'est pas la première fois que les libéraux parlent d'assurance-médicaments. C'était dans leur plateforme de 1997 et dans celle de 2004, ainsi que dans le budget de 2019 et dans le programme électoral de 2019. Malheureusement, depuis toutes ces années, absolument rien n'a été fait.
Nous avons même entendu le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre des communes nous dire que, pour la première fois, le Canada a un premier ministre qui s'intéresse au programme d'assurance-médicaments. N'est-il pas ironique d'entendre quelqu'un de ce côté-là de la Chambre dire que tous les premiers ministres précédents n'avaient pas vraiment l'intention de s'attaquer à ce dossier même s'il était dans leur plateforme électorale? J'ai été un peu estomaqué de ces commentaires, lesquels laissent probablement présager de ce que les promesses des libéraux nous réservent encore une fois.
Le Comité permanent de la santé a passé deux ans à étudier la possibilité d'un système national d'assurance-médicaments. Les libéraux, eux, ont créé un groupe de travail, ce qui est une autre façon de faire. Quand on ne sait pas quoi faire, on forme un comité. Quand on ne sait pas quoi dire, on consulte le comité. Quand on n'a pas de résultats, on blâme le comité. C'est probablement ce qui va encore arriver avec cette autre promesse, cette autre intention de mettre en place un programme d'assurance-médicaments, car il n'y a aucune raison de croire que cette fois-ci, ce sera différent. Les libéraux sont les champions quand il s'agit de faire naître l'espoir avec leurs promesses, mais ils sont les meilleurs pour décevoir puisqu'ils ne tiennent pas leurs promesses quand cela compte.
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes conscients que plusieurs Canadiens ont réellement du mal à obtenir des médicaments d'ordonnance et à les payer. Cependant, les fausses promesses libérales font que, pendant que les libéraux ne cessent de parler en comité et en groupe de travail, les plus vulnérables sont abandonnés à leur sort. Au lieu de chercher de véritables solutions, les libéraux laissent entendre qu'il y aura un jour un programme universel d'assurance-médicaments, une fausse promesse qu'ils font depuis des décennies.
Le budget de 2019 ne contient pas de régime universel d'assurance-médicaments. Au lieu de cela, il propose de travailler avec les provinces, les territoires et les intervenants pour créer une nouvelle Agence canadienne des médicaments et dépenser 35 millions de dollars pour établir un Bureau de transition vers cette nouvelle agence, blablabla.
Le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d'un régime national d'assurance-médicaments a publié son rapport définitif et remis ses recommandations au gouvernement du Canada, dont celle de mettre en place un régime public d'assurance-médicaments à payeur unique. Selon le rapport, les coûts supplémentaires d'une couverture limitée seraient de 3,5 milliards de dollars en 2022, et ceux d'un régime complet s'élèveraient à 15 milliards de dollars par année s'il était mis en œuvre d'ici 2027. Pour sa part, le directeur parlementaire du budget nous dit que l'assurance-médicaments aurait coûté 20,4 milliards de dollars aux contribuables si elle avait été mise en œuvre en 2015-2016. C'est beaucoup de sous.
Le Parti conservateur veut s'assurer que les gens reçoivent les meilleurs soins de santé possible, mais comment peut-on faire confiance aux libéraux quand ils ne sont même pas capables de nous donner l'heure juste et d'être transparents? Ils laissent entendre des choses, mais on s'aperçoit qu'ils font le contraire. En 2015, quand les libéraux nous ont dit qu'ils allaient faire de petits déficits, beaucoup de Canadiens les ont crus. Cinq ans plus tard, on se retrouve avec 100 milliards de dollars de déficits, alors que cela devrait être autour de 26 ou 28 milliards de dollars pour cette même période. On devrait avoir l'équilibre budgétaire, mais ce n'est pas le cas. C'est cela, la réalité des libéraux.
De ce côté-ci, nous respectons le choix du Québec de se doter d'un régime universel d'assurance-médicaments. Le Québec avait la compétence de mettre sur pied son propre programme. Il l'a fait. Tous les Québécois sont maintenant couverts par un régime d'assurance-médicaments universel privé et public.
Ce système n'est pas parfait et pourrait être amélioré, c'est sûr. Toutefois, un premier pas a été fait par un gouvernement qui a la responsabilité de soigner sa population. C'est la voie qu'on devrait suivre. Le but n'est pas de mettre un petit drapeau sur une bouteille de médicament, mais de faire en sorte que tous les Canadiens aient accès aux médicaments dont ils ont besoin.
Je pense que l'histoire nous a démontré que le gouvernement fédéral n’est pas nécessairement le mieux placé pour mettre en place, administrer, faire fonctionner un programme tout aussi important. On était dans une période économique positive. On avait une économie mondiale qui allait bien. Pendant cette période-là, le gouvernement a dépensé sans compter. Il a endetté le pays. Il a complètement mangé la marge de manœuvre que lui avait léguée la précédente administration conservatrice. Aujourd'hui, on se retrouve face à une crise majeure et il n'y a plus de marge de manœuvre. Le gouvernement n'a plus une cenne pour mettre en place des initiatives. On ne peut pas faire confiance aux libéraux pour gérer un programme universel d'assurance-médicaments. Ils vont encore une fois, comme ils l'ont fait à plusieurs reprises, en perdre totalement le contrôle. On a plusieurs exemples.
Je suis porte-parole en matière d'infrastructure. Quand nous demandons au gouvernement de nous fournir une liste des projets financés par son plan de 186 milliards de dollars, on nous dit que cette liste-là n'existe pas. C'est donc dire que les libéraux ont perdu la trace de 52 000 projets, puisque c'est le nombre qu'ils nous donnent.
On leur demande une liste, ils ne sont pas capables de nous la donner et, aujourd'hui, ils nous disent qu'ils vont mettre en place un régime d'assurance-médicaments pour l'ensemble des Canadiens. Ils vont perdre le plan de match. Ils vont perdre quelque chose. Cela ne marchera pas. Les coûts vont devenir astronomiques. Le gouvernement actuel n'est pas capable de gérer l'argent des Canadiens et des Canadiennes. On l'a vu. S'il ne passait pas son temps à donner des subventions à Loblaws, à Mastercard et à ses amis du secteur privé, il pourrait peut-être consacrer plus de temps à la santé. Il aurait les moyens de transférer plus d'argent aux provinces, pour qu'elles puissent mettre en œuvre leur propre programme, comme on l'a fait au Québec.
Les conservateurs s'étaient engagés à augmenter et à maintenir les transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux, lors de la dernière campagne électorale. Ce sont des choix logiques qui font que nous respectons les différentes compétences des provinces.
En conclusion, je vais mentionner une entreprise extraordinaire de ma circonscription: eTrace Medical Diagnostics. Cette entreprise a mis au point une technologie québécoise pour le dépistage précoce du cancer à l'aide de l'air expiré. Cela veut dire qu'on pourrait détecter plus tôt le cancer. On pourrait diminuer le coût de traitement de l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes, en diagnostiquant le cancer très tôt, uniquement par l'air expiré.
Il y a plusieurs semaines, j'ai donné l'ensemble du document à la ministre de la Santé pour demander un rendez-vous avec cette entreprise. L'entreprise ne veut pas d'argent, elle veut savoir comment faire pour que cette technologie soit déployée par des Canadiens pour les Canadiens et non pas par des puissances étrangères, car l'entreprise pourrait être vendue.
Je n'ai pas eu de réponse de la part de la ministre de la Santé. Je n'ai reçu aucun accusé de réception.
Ce sont des gestes concrets pour faire en sorte que les Canadiens puissent être mieux traités et pour diminuer le coût des médicaments. Quand on sait que le cancer est une des pires maladies qui affectent le plus de Canadiens et qu'on avait une solution, je me demande pourquoi le gouvernement tarde à agir et ne veut même pas rencontrer une entreprise qui a mis au point quelque chose qui va peut-être changer la vie de millions de gens au Canada et partout dans le monde.