propose:
Que, nonobstant l’article 81 du Règlement, pour la période des subsides se terminant le 26 mars 2020, trois jours désignés supplémentaires soient ajoutés, pour un total de 10, pourvu que l’un des jours désignés supplémentaires soit attribué au Parti conservateur, que l’un des jours désignés supplémentaires soit attribué au Bloc québécois et que l’un des jours désignés supplémentaires soit attribué au Nouveau Parti démocratique et, au besoin, pour permettre la tenue de ces jours supplémentaires, que la période des subsides soit prolongée jusqu’au 2 avril 2020, étant entendu qu’aucun jour désigné ne tombera un mercredi ni un vendredi.
— Monsieur le Président, je suis très heureuse d'intervenir aujourd'hui en ma qualité de leader parlementaire de l'opposition officielle pour parler de la motion que nous avons proposée aujourd'hui.
Je vais être franche. J'aurais préféré qu'on ne parle pas du Règlement de la Chambre aujourd'hui. Je pense que le pays est aux prises avec un très grand nombre de problèmes, dont celui des barrages illégaux. Des individus ont allumé des feux et érigé des barricades sur la voie ferrée, ce qui paralyse l'économie du pays. Le gouvernement manque de leadership ou n'en a pas du tout. Aujourd'hui aurait été une journée idéale pour parler de questions de ce genre.
Le pays perd des investissements. Cette semaine, la société Teck a annulé un projet très important qu'elle souhaitait réaliser en Alberta. Ce projet aurait contribué à améliorer la situation de l'emploi partout au pays. Les libéraux et les politiques qu'ils mettent en œuvre font fuir les investissements. Nous aurions pu parler de cet enjeu aujourd'hui.
Pensons aussi à la crise du coronavirus qui touche le monde entier. Nous ne savons pas si le virus est contenu. Décrétera-t-on une pandémie? C'est un problème qui préoccupe les Canadiens.
Malgré tout cela, aujourd'hui, nous parlons de la modification du Règlement. Nous n'avons que quatre intervenants aujourd'hui et je vais partager mon temps de parole avec l'un d'eux, le député de Perth—Wellington.
Je vais commencer par une petite mise en contexte et décrire brièvement, pour ceux de mes collègues qui ne le savent peut-être pas, comment fonctionne le Parlement dans un contexte de gouvernement minoritaire. Je vais donner des détails sur les journées de l'opposition et en expliquer l'importance.
Au cours d'une année, le gouvernement doit prévoir 22 journées où ce sont les partis de l'opposition qui choisissent le sujet abordé. Selon le Règlement, ces journées sont réparties pendant l'hiver, le printemps et l'automne. Il revient ensuite aux partis de l'opposition de décider du partage. Il appartient au gouvernement de déterminer quelles seront les journées réservées aux motions de l'opposition, mais ces jours-là, l'opposition peut choisir n'importe quel sujet pourvu que ce soit une question qui relève du Parlement. Les libéraux ont décidé de donner cette journée-ci aux conservateurs comme journée de l'opposition, un vendredi.
Comme nous le savons tous, la séance de la Chambre est beaucoup plus courte le vendredi, parce que nous voulons tous retourner aux tâches importantes qui nous attendent dans nos circonscriptions. Disons-le sans détour, pour tous ceux qui sont à la Chambre depuis un bout de temps et le savent, et aussi pour les nouveaux députés, prévoir une journée de l'opposition un vendredi est un véritable affront pour n'importe quel parti de l'opposition. Ce n'est rien de moins qu'une insulte. C'est carrément, sous tous les rapports, une punition.
Voilà ce que fait le premier ministre en ce moment. Il punit les conservateurs. Pourquoi? Parce que nous lui résistons, parce que nous soulignons ses faiblesses et dénonçons le fait que le gouvernement ne reconnaît pas qu'il est minoritaire et non majoritaire.
Nous constatons des choses très préoccupantes et nous vous en avons fait part, madame la Présidente. Pensons aux projets de loi que le gouvernement a divulgués à la presse avant de les présenter à la Chambre. Nous avons dû évoquer le Règlement. Le ministre des Ressources naturelles a dû prendre la parole et présenter des excuses. Nous les acceptons, mais il est tout de même irrespectueux envers les députés de communiquer un projet de loi à la presse avant qu'ils aient pu le voir.
Le gouvernement a aussi donné des réponses incomplètes et inexactes à des questions inscrites au Feuilleton. En fait, c'est pour cette raison que le ministre des Ressources naturelles a dû présenter des excuses. Personne n'a encore présenté d'excuses pour la fuite du contenu du projet de loi.
On a donné des réponses trompeuses aux questions inscrites au Feuilleton, puis, pour justifier ces dernières, on a encore donné des réponses trompeuses. C'est tout à fait inacceptable, et les conservateurs vont dénoncer ces agissements.
Il y a deux questions pour lesquelles on a fait preuve d'un tel manque de respect. Primo, il y a le nouvel ALENA et la façon dont les libéraux ont collaboré avec nous dans ce dossier. Le Parti conservateur est le champion du libre-échange. Nous croyons que de nombreux Canadiens et secteurs au Canada ont besoin d'un accord. Il ne s'agit pas d'un très bon accord, mais nous l'appuyons, tout en posant des questions difficiles.
L'une de ces questions porte sur les répercussions économiques que l'accord aurait sur les Canadiens, et les libéraux refusent de nous répondre. Ils prennent plutôt la parole, comme l'a fait la vice-première ministre, pour nous induire complètement en erreur et nous lancer des piques en disant que nous bloquons en quelque sorte l'adoption du nouvel ALENA, ce qui est tout à fait trompeur, malhonnête et insultant.
Pour couronner le tout, hier, lorsque j'ai essayé d'accélérer le processus du projet de loi C-4, pour que celui-ci soit adopté plus rapidement, les libéraux s'y sont opposés. En fait, c'est le député de Winnipeg-Nord, un Manitobain, qui a dit non.
Les libéraux se contredisent constamment et, ce faisant, ils nous insultent. Ils ne réalisent pas qu'ils sont un gouvernement minoritaire.
Cependant, c'est la semaine dernière que nous avons subi la plus grande insulte, lorsque le premier ministre a exclu notre chef d'une rencontre réunissant tous les chefs de l'opposition au sujet des blocages ferroviaires simplement parce que ce dernier avait dit les vraies choses concernant l'approche à adopter à l'égard des blocages illégaux. Le premier ministre l'a insulté et l'a exclu de la réunion. Puis, trois jours plus tard, il a répété mot pour mot ce que notre chef avait dit. C'est un comportement irrespectueux et fallacieux, et ce n'est certainement pas la manière dont un gouvernement minoritaire devrait agir.
Lors de la dernière législature, nous l'avons souvent dit: le premier ministre veut un auditoire ici; pas une opposition. J'ai bien peur que rien n'ait changé. Il n'a pas compris le message des électeurs après l'élection. Il n'a pas reçu la note de service l'avisant qu'il avait perdu sa majorité. Il doit reconnaître sans tarder le fait que nous, les conservateurs, allons nous tenir debout pour défendre les intérêts des millions de Canadiens qui ont voté pour nous, qui n'ont pas voté pour les libéraux, ainsi que pour le nombre sans cesse croissant de Canadiens qui voient leur pays et leur économie paralysés par la faiblesse du gouvernement libéral.
Les conservateurs n'ont pas peur d'être les porte-paroles des Canadiens qui sont en désaccord avec les libéraux et le premier ministre. Les conservateurs exigeront que les libéraux soient ouverts et transparents, et qu'ils se montrent honnêtes pendant cette législature. Les conservateurs vont tenir les libéraux responsables de leurs actes.
En 1979, Joe Clark et son gouvernement sont tombés après seulement 49 jours de séance. On a souvent allégué que c'est parce que son gouvernement ne savait pas compter alors que, dans les faits, il s'était royalement trompé dans ses calculs. Le Parlement en est seulement à sa 26e journée de séance et il est triste de constater que les libéraux, et leur tendance croissante au manque de respect, nous précipitent vers une suite ininterrompue de désastres politiques.
Nous allons donner une occasion aux libéraux de collaborer avec les partis de l'opposition et avec le Parlement en donnant un jour de plus à chaque parti de l'opposition. Les députés remarqueront que nous travaillons en collaboration et que nous incluons les partis de l'opposition dans notre motion. Ce n'est donc pas seulement dans notre intérêt. Nous voulons que tout le monde unisse ses efforts.
La motion donnerait trois jours de plus aux partis pour présenter une question à débattre et proposer des solutions aux nombreux problèmes des Canadiens. Nous donnons aux libéraux une occasion de réparer leurs torts auprès des partis de l'opposition. Le premier ministre pourra rectifier le tir. Aujourd'hui, nous avons la chance de remettre le compteur à zéro.
Dernièrement, j'ai lu un article dans lequel le leader du gouvernement à la Chambre disait à un journaliste que, dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, il ne faut pas tenir un seul jour pour acquis, car tout peut arriver. Voilà une leçon à retenir pour les libéraux, et surtout pour le premier ministre, car ses actions ont une incidence sur tout le Parlement. C'est aussi une leçon pour le leader du gouvernement à la Chambre, avec tout le respect que je lui dois: il ne devrait pas tenir un seul jour pour acquis, car tout peut arriver.
Aujourd'hui, nous nous servirons du temps mis à notre disposition pour parler de la possibilité d'attribuer des jours supplémentaires à l'opposition. Nous espérons que cela marquera un renouveau et que les libéraux reconnaîtront qu'ils forment un gouvernement minoritaire, qu'ils nous diront la vérité, qu'ils cesseront d'exclure les gens qui ne sont pas d'accord avec eux, qu'ils n'induiront pas le Parlement en erreur et qu'ils feront preuve d'ouverture, de transparence et de respect. Puis, l'opposition officielle et les partis de l'opposition pourront continuer, comme il se doit, de demander des comptes au gouvernement et de faire de leur mieux pour servir ce grand pays.
moved:
That, notwithstanding Standing Order 81, for the supply period ending March 26, 2020, three additional allotted days shall be added for a total of 10, provided that one of the additional days is allotted to the Conservative Party, one of the additional days is allotted to the Bloc Québécois, and one of the additional days is allotted to the New Democratic Party, and, if necessary to accommodate these additional days, the supply period may be extended to April 2, 2020, and no allotted days shall fall on a Wednesday or a Friday.
She said: Mr. Speaker, I am very happy to rise today in my capacity as the House leader for the official opposition to speak to the motion that we have put forward today.
I will be honest. I wish we were not talking about the Standing Orders today. I think there are a lot of issues gripping this country, including illegal blockades. We have seen individuals set fires and put up barricades on railroads, causing our economy to come to a halt. We have seen absolute weak leadership and no leadership from the government. Today would be a good day to talk about things like that.
We also have seen issues around investment leaving this country. As we have just seen this week, Teck has taken out its application for a very important project that we wish had been built in Alberta. It would have helped jobs right across the country. The Liberals and their policy are driving investment away. That is something we could be talking about today.
We also have the coronavirus, which is gripping the world. We do not know if it is contained. Could it be a pandemic? That is an issue Canadians are thinking about.
However, today we are talking about changes to the Standing Orders. I will get to the fact that we only have four speakers today, but for now I will say that I am sharing my time with one of the next three speakers, the member for Perth—Wellington.
I will start by giving a little background and then will quickly let my colleagues know, as some may not be aware, how a minority Parliament operates. I want to give some context about opposition days and why they matter.
Throughout the run of a full year, the government must devote 22 days for the opposition parties to raise topics of their choosing. The rules spread those out over winter, spring and fall, and from there the opposition parties agree on how to carve them up. It is up to the government to decide which days are used for opposition motions, but on those days, the opposition gets to bring forward any topic it chooses as long as it falls within Parliament's jurisdiction. Today, the Liberals decided to give Conservatives a Friday as their opposition day.
On Fridays, as we all know, the House has a much shorter sitting period, because we all want to get back to our ridings for the important things going on in our constituencies. To be blunt and very clear, for all of us who have been here for a while and know this and for the newer MPs, giving an opposition party, any one of us, a Friday as an opposition day is a full-out slap. It is a full-out insult. It is a full-out, 100% punishment.
That is what the Prime Minister is doing right now. He is punishing Conservatives. Why? It is because we have been standing up to him, because we have been pointing out his weakness and calling out some of the ways the government has not recognized that it is in a minority, not a majority, Parliament.
We have seen a number of things that we are very concerned about. We have raised them with you, Madam Speaker. They include things like the government's leaking bills to the press before they have been brought to the House. We had to rise on a question of privilege. As we saw, the Minister of Natural Resources had to stand and apologize. We accept that apology, but it was pretty disrespectful to all of us in this place for the government to leak contents of a bill to the press before we saw it.
We have also seen the government give incomplete and inaccurate responses to Order Paper questions. Actually, this is what the Minister of Natural Resources had to apologize for. No one has apologized yet for the leaking of the bill.
In responses to the Order Paper questions, misleading answers have been given, and then even in defence of those misleading answers, we have seen misleading answers given again. It is totally unacceptable, and as Conservatives, we are going to call that out.
There are the two issues on which I have seen such a high level of disrespect. First is the new NAFTA agreement and how the Liberals have worked with us on that. As Conservatives, we are the party of free trade. We believe that many Canadians and many Canadian sectors need an agreement. It is not a great agreement, but we have been supporting it, while asking tough questions.
One of those questions has been about the economic impact to Canadians, and the Liberals have refused to give us that. Instead, they are getting up, as we saw when the Deputy Prime Minister stood in this place, to completely mislead and try to poke a stick in our eye, saying that we were somehow blocking the new NAFTA deal, which is completely misleading, completely disingenuous and insulting.
To add insult to injury, yesterday when I tried to expedite Bill C-4, to get it through in a much faster way, the Liberals opposed it. In fact, it was the member for Winnipeg North, a Manitoban, who said no.
The Liberals are sucking and blowing at the same time, and in doing that they are insulting us. They are not recognizing that we are in a minority Parliament.
The really insulting thing they did occurred last week, when the Prime Minister excluded our leader from a meeting of all opposition and government leaders on the topic of the rail blockades simply because our leader spoke the truth as to how to approach the illegal blockades. He was called names and excluded by the Prime Minister. Then three days later, the Prime Minister basically repeated verbatim what our leader had said. That was disrespectful and disingenuous, and not at all the way a minority Parliament should work.
Last Parliament, we said this often: The Prime Minister wanted an audience in this place; he did not want an opposition. I am afraid that has not changed. He did not get the voters' message in the election. He did not get the memo that his majority has been taken away. He needs to recognize quickly that Conservatives are going to stand up for the interests of the millions of Canadians who voted for us, who did not vote for the Liberals, and the growing number of Canadians who see a country and an economy paralyzed by the weak Liberal government.
Conservatives are not afraid to give voice to Canadians who disagree with the Liberals and the Prime Minister. Conservatives will demand that Liberals be open and transparent. They will be honest in this Parliament. Conservatives will hold the Liberal government to account.
In 1979, Joe Clark and his government fell after just 49 sitting days. It is often said it was because they could not count, but really it was because they had miscalculated badly. Today is just the 26th sitting day of this Parliament, and sadly the Liberals and their growing pattern of disrespect are hurtling us toward one unnecessary political disaster after another.
We are going to give the Liberals a chance to work collaboratively with opposition parties and work with Parliament by dedicating three additional days for each of the opposition parties. Members will notice that we are working collaboratively. Members will notice that we put the opposition parties in our motion. We are not looking just for our gain. We want to see all of us work together.
The motion would give three additional days for each of the parties to put forward an idea for debate and propose solutions for the many difficulties that Canadians face. We are giving the Liberals a chance to right their wrongs toward the opposition parties. We will give the Prime Minister a chance to correct his course. Today is a chance to press reset.
Recently I read an article in which the Liberal House leader, talking to a member of the press in the context of a minority Parliament, said, “Never take one day for granted. Anything can happen.” This may be a lesson for the Liberals and the Prime Minister: The things he does affect all of Parliament. This is also, with respect, a lesson for the Liberal House leader that he should never take one day for granted, because anything can happen.
Today, with the amount of time that we have, we will talk about giving additional days to the opposition. We are hoping this will result in a reset and that the Liberals will respect that we are in a minority Parliament, will tell us the truth, will not exclude people who disagree with them, will not mislead this Parliament and will be open, transparent and respectful. Then we can continue to work, as we should, as the official opposition and as opposition parties to hold the government to account and do the very best we can for this great country that we serve.