propose
Que la Chambre:
a) reconnaisse l’intention du gouvernement d’adopter et de mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments;
b) demande au gouvernement de mettre en œuvre l’intégralité des recommandations du rapport final du Conseil consultatif Hoskins sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, en commençant par lancer immédiatement des négociations multilatérales avec les provinces et les territoires afin d’établir un nouveau transfert financier appuyant un régime d’assurance-médicaments public, universel et à payeur unique qui sera durable, prévisible, juste et acceptable pour les provinces et les territoires;
c) exhorte le gouvernement à rejeter l’approche privée et disparate à l’américaine pour l’assurance-médicaments, qui protège les profits des grandes compagnies pharmaceutiques et des compagnies d’assurance, mais qui coûte plus cher aux Canadiens;
d) reconnaisse qu’un investissement dans un régime national d’assurance-médicaments aiderait à stimuler l’économie tout en réduisant le coût de la vie pour tous et en renforçant notre système de soins de santé.
— Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur et un privilège de prendre la parole au nom de mes collègues du caucus du Nouveau Parti démocratique, du Nouveau Parti démocratique dans son ensemble et de tous les Canadiens d'un bout à l'autre du pays qui ont à cœur le système de santé canadien.
Il est opportun de souligner que les Canadiens sont présentement aux prises avec une crise de santé publique qu'on peut qualifier de majeure. L'épidémie de COVID-19 affecte des collectivités partout au pays. La chose dont les Canadiens sont extrêmement fiers et en laquelle ils ont confiance lorsque de tels événements surviennent, c'est la robustesse de leur système de santé publique, qui contribue à garder la population en santé partout au pays et qui prend les mesures nécessaires à cette fin et ce, peu importe la capacité de payer de chacun. Au Canada, tous les citoyens ont le droit de bénéficier de ce système.
C'est pourquoi je suis très heureux de prendre la parole au sujet d'un enjeu concernant une lacune grave et immédiate qu'il faut combler de toute urgence dans le système de santé canadien, soit l'absence d'un régime d'assurance public pour les médicaments sur ordonnance, les médicaments dont les Canadiens ont besoin et que leur médecin leur a prescrits.
Je tiens à aborder quatre éléments fondamentaux au cours de mon allocution d'aujourd'hui. Je vais lire la motion, décrire son importance, discuter des solutions, et parler de la responsabilité que nous avons en tant que législateurs.
Je vais d'abord lire la motion. Voici ce que les néo-démocrates proposent:
Que la Chambre:
a) reconnaisse l’intention du gouvernement d’adopter et de mettre en œuvre un régime national d’assurance-médicaments;
b) demande au gouvernement de mettre en œuvre l’intégralité des recommandations du rapport final du Conseil consultatif Hoskins sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, en commençant par lancer immédiatement des négociations multilatérales avec les provinces et les territoires afin d’établir un nouveau transfert financier appuyant un régime d’assurance-médicaments public, universel et à payeur unique qui sera durable, prévisible, juste et acceptable pour les provinces et les territoires;
c) exhorte le gouvernement à rejeter l’approche privée et disparate à l’américaine pour l’assurance-médicaments, qui protège les profits des grandes compagnies pharmaceutiques et des compagnies d’assurance, mais qui coûte plus cher aux Canadiens;
d) reconnaisse qu’un investissement dans un régime national d’assurance-médicaments aiderait à stimuler l’économie tout en réduisant le coût de la vie pour tous et en renforçant notre système de soins de santé.
J'aimerais brièvement revenir sur la nécessité d'une telle motion, sur le contexte duquel elle émane, et sur ce qui se passe réellement dans toutes les collectivités au pays.
À l'heure actuelle, alors que nous sommes réunis, un quart des Canadiens, soit 7,5 millions de personnes, n'ont aucune assurance pour les médicaments sur ordonnance ou ont une couverture tellement insuffisante ou sporadique qu'elle est pour ainsi dire inutile.
Dans le moment, les provinces offrent différents niveaux d'assurance-médicaments pour divers segments de la population, ce qui crée des inégalités importantes et profondes dans la couverture des médicaments sur ordonnance entre les régions.
On trouve actuellement au Canada un ensemble disparate de régimes d'assurance-médicaments comparable à ce qu'il y a aux États-Unis, comprenant plus de 100 régimes publics et 100 000 régimes privés. Un ménage canadien sur cinq a déclaré que, au cours de la dernière année seulement, un membre de la famille n'a pas pris de médicaments sur ordonnance simplement en raison du coût.
Chaque année, près de trois millions de Canadiens n'ont pas les moyens d'acheter un ou plusieurs des médicaments prescrits par le médecin, alors que ces médicaments sont importants et parfois essentiels pour leur santé. Je précise que 38 % de ces Canadiens ont une assurance privée et 21 %, une assurance publique. Cependant, ces régimes d'assurance ne suffisent pas à couvrir le coût des médicaments dont ils ont besoin.
Chaque année, un million de Canadiens réduisent leur consommation de nourriture ou chauffent moins la maison afin de pouvoir payer leurs médicaments. Chaque année, un million de Canadiens empruntent de l'argent pour acheter des médicaments.
Les adultes canadiens sont de deux à cinq fois plus susceptibles de déclarer qu'ils sautent l'achat de médicaments sur ordonnance en raison des coûts que les résidents de pays comparables ayant un système d'assurance-médicaments universel, comme le Royaume-Uni. En fait, le Canada est le seul pays doté d'une économie moderne qui propose une couverture universelle des soins de santé, mais qui n'offre pas un régime d'assurance-médicaments universel sous une forme ou une autre.
Une étude récente de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers fait état des coûts humains de cette situation. Les auteurs de l'étude ont découvert, en étudiant deux types de maladies graves différentes, le diabète et les maladies cardiaques, que chaque année, jusqu'à 1 000 personnes meurent, uniquement parce qu'elles n'ont pu se procurer les médicaments qui auraient pu les sauver. Cela signifie que des milliers de Canadiens — et si l'on inclut toutes les affections médicales, peut-être des dizaines de milliers — meurent inutilement et prématurément simplement parce que le pays n'a pas veillé à ce qu'ils puissent se procurer les médicaments dont ils ont besoin.
Par ailleurs, malgré cet énorme coût en vies humaines, du point de vue économique, les Canadiens se retrouvent paradoxalement et immanquablement parmi ceux qui paient le plus cher pour leurs médicaments sur ordonnance parce que notre système d'assurance-médicaments ressemble à une mosaïque de régimes disparates. En fait, le coût des médicaments au Canada augmente chaque année depuis que le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir en 2015. Je vais m'arrêter ici, car en 2015, le premier ministre, dans sa lettre de mandat à la ministre de la Santé de l'époque, Mme Jane Philpott, avait spécifiquement demandé, comme objectif principal, de réduire le coût des médicaments au Canada. Je peux affirmer que les Canadiens ont constaté que leur accès aux médicaments sur ordonnance n'a pas été amélioré au cours des cinq dernières années, et qu'ils savent que les prix de ces derniers n'ont certainement pas diminué.
J'ai voulu connaître l'explication scientifique derrière cette situation. C'est pourquoi, il y a deux mois, j'ai écrit aux responsables de l'Institut canadien d'information sur la santé, l'ICIS, pour leur demander des précisions sur les prix des médicaments au Canada depuis 2015, année où les libéraux ont accédé au pouvoir. J'ai été abasourdi par ce que j'ai appris. En chiffres absolus, ils m'ont montré qu'au Canada, globalement, le coût des médicaments sur ordonnance a grimpé chaque année depuis que les libéraux dirigent le pays. Autrement dit, le montant par habitant consacré à l'achat de médicaments sur ordonnance a augmenté chaque année au pays depuis que les libéraux sont au pouvoir.
Malgré le mandat donné en ce sens en 2015, rien n'a été fait pour réduire le coût des médicaments sur ordonnance. La situation a même empiré. D'un point de vue institutionnel, les médicaments sur ordonnance se classent au deuxième rang parmi les dépenses en santé au Canada, devant les services médicaux. À l'échelle nationale, seul le coût des hôpitaux surpasse celui des médicaments.
Qu'arrive-t-il quand des patients n'ont pas les moyens de payer leurs médicaments sur ordonnance? Leur santé se détériore, un point sur lequel je reviendrai dans un instant, et plus leur santé se détériore, plus ils ont recours au système de santé provincial ou territorial. En 2016, parce qu'ils ne pouvaient pas payer les médicaments sur ordonnance dont ils avaient besoin, environ 303 000 Canadiens ont dû se rendre de nouveau chez le médecin, environ 93 000 se sont rendus à l'urgence, et environ 26 000 ont été admis à l'hôpital.
SoinsSantéCAN, la voix nationale des organismes de santé et des hôpitaux du pays, estime que de 5,4 % à 6,5 % des personnes admises à l'hôpital le sont parce qu'elles n'ont pas pris leurs médicaments sur ordonnance, faute de moyens financiers. Selon les estimations, ces admissions coûtent au moins 1,6 milliard de dollars par année.
Depuis que, sous la gouverne du Dr Hoskins, le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments a publié son rapport, près d'un an s'est écoulé, il y a eu une élection générale, et nous avons commencé une nouvelle législature. Quelle a été la conclusion de ce comité mis sur pied par les libéraux et présidé par un ancien ministre de la santé d'un gouvernement libéral de l'Ontario, un comité qui a sillonné le pays pour entendre tous les groupes d'intervenants?
Quelle a été la recommandation du comité au Parlement? Il a dit que le Canada doit mettre en place un régime public d'assurance-médicaments universel à payeur unique et qu'il doit s'y mettre dès maintenant. Il a en plus fourni un plan à suivre.
Le conseil consultatif du Dr Hoskins a invité le Parlement à travailler en collaboration et en partenariat avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour commencer la mise en œuvre du régime national d'assurance-médicaments en 2020, soit dès maintenant. Il a recommandé que la législation fédérale, d'ici le 1er janvier 2022, décrive la façon dont les gouvernements travailleront ensemble et partageront les coûts. Il a énuméré les responsabilités fédérales et il a précisé que la législation doit inclure les étapes nécessaires pour que les gouvernements provinciaux et territoriaux puissent adhérer au régime national d'assurance-médicaments. On parle d'un délai de moins de deux ans.
Le conseil a fait valoir que le Parlement doit prendre des mesures immédiatement afin d'offrir une couverture universelle pour une liste de médicaments essentiels, à tout le moins, d'ici le 1er janvier 2022. Nous avons donc environ 20 mois pour y arriver. Il a suggéré la mise en œuvre d'une stratégie nationale détaillée et d'une voie distincte de financement et d'accès aux médicaments coûteux pour le traitement des maladies rares d'ici, encore une fois, le 1er janvier 2022. Il a indiqué que le pays doit offrir une liste complète incluant tous les médicaments dont les Canadiens ont besoin pour maintenir une bonne santé, des médicaments qui sont rentables et qui sont couverts par un régime public à payeur unique, au plus tard le 1er janvier 2022.
Les libéraux accusent souvent les néo-démocrates d'agir à la hâte. Prenons un instant pour examiner l'histoire de l'assurance-médicaments. En 1964, la Commission royale d'enquête sur les services de santé, présidée par le juge Emmett Hall — qui avait été nommé par le premier ministre conservateur de l'époque, John Diefenbaker — a produit un rapport à l'intention des Canadiens dans lequel elle disait que le Canada devait couvrir les médicaments sur ordonnance. Près d'un demi-siècle s'est écoulé depuis.
Puis, en 1997, il y a 23 ans, le Parti libéral du Canada a promis aux Canadiens dans sa plateforme, noir sur blanc, que s'il était élu et qu'il avait le privilège de former le gouvernement, il instaurerait un régime public d'assurance-médicaments et qu'il établirait un échéancier au cours de la même législature pour ce faire. Au fait, les libéraux ont depuis formé au moins trois gouvernements majoritaires, ainsi qu'un gouvernement minoritaire. En tout, ils ont eu 13 ans au pouvoir pour concrétiser cette promesse, mais ils ne l'ont pas fait.
Est-ce que nous agirions trop hâtivement si, après un demi-siècle d'attente, nous permettions aux Canadiens de se procurer les médicaments dont ils ont besoin? Est-il trop hâtif de demander à un parti politique de respecter une promesse solennelle qu'il a faite à la population il y a 23 ans?
Près d'un an s'est écoulé depuis que le comité consultatif mis sur pied par les libéraux a présenté les mêmes recommandations que sept commissions royales différentes et divers comités de la Chambre et du Sénat. Ils ont tous tiré la même conclusion. Je voudrais m'arrêter un instant pour préciser qu'absolument tous les organismes qui se sont penchés sur cette question et sur les façons les plus efficaces, efficientes et équitables de faire en sorte que tous les Canadiens obtiennent les médicaments dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin, ont conclu que la solution était un régime public à payeur unique.
Le NPD ne fait pas que parler; il agit. On ne se traîne pas les pieds. On travaille, on crée et on livre. Le NPD s'est acquitté du travail que les libéraux ont promis d'entreprendre, mais n'ont jamais réalisé, et que les conservateurs ont écarté du revers de la main. En effet, nous avons élaboré une mesure législative sans précédent, historique et révolutionnaire dans le but de faire de l'assurance-médicaments une réalité incarnée par la loi canadienne sur l'assurance-médicaments. Nous présenterons cette mesure législative à la Chambre des communes au cours des prochaines semaines.
Que ferait cette loi? Elle serait fondée sur les recommandations du rapport du Dr Hoskins et du conseil consultatif, ainsi que sur d'autres rapports d'experts, et elle suivrait le modèle de la Loi canadienne sur la santé parce que les médicaments sur ordonnance devraient être couverts par notre système de santé publique, comme c'est le cas pour tous les autres services qui sont jugés médicalement nécessaires.
Nous proposerons d'inscrire explicitement les principes et les normes nationales de l'assurance-médicaments dans une loi fédérale qui serait distincte de la Loi canadienne sur la santé, mais qui irait de pair avec cette dernière.
Cela signifie que le gouvernement fédéral jouerait un rôle de premier plan et veillerait à ce que les produits pharmaceutiques soient fournis aux Canadiens au même titre que les services de santé et à ce que les provinces respectent les principes d'universalité, d'intégralité, d'accessibilité, de transférabilité et de gestion publique.
Conformément au rapport Hoskins, la loi entrerait en vigueur à la date exacte préconisée par le Dr Hoskins, à savoir le 1er janvier 2022. Le projet de loi prévoit que le gouvernement fédéral prenne l'initiative en fournissant un transfert fiscal stable aux provinces qui acceptent de respecter les principes énoncés et de faire en sorte que leurs résidants obtiennent gratuitement les médicaments qui figurent dans le formulaire négocié, à l'instar des services médicalement nécessaires.
J'aimerais prendre quelques instants pour dire un mot sur les personnes qui n'ont pas les moyens de payer des médicaments. Selon de nombreuses études allant des études du directeur parlementaire du budget aux études universitaires, nous pouvons couvrir tous les citoyens du Canada en économisant des milliards de dollars. À partir de calculs prudents, le directeur parlementaire du budget prévoit que l'instauration d'un régime public d'assurance-médicaments nous permettrait d'économiser 4,2 milliards de dollars par année. Les universitaires, eux, considèrent que c'est une sous-estimation et que les économies s'élèveraient en fait à des milliards de dollars de plus.
Pourquoi? Parce qu'en intégrant l'assurance-médicaments à notre système public de soins de santé, le gouvernement fédéral pourrait faire des achats en gros pour tout le pays, pour 37,5 millions de Canadiens. L'administration pourrait être simplifiée: au lieu de 100 000 régimes privés distincts, nous aurions, dans chaque province, un seul programme à la gestion simplifiée et efficace. Il y a des Canadiens qui ne respectent pas leurs ordonnances en raison du prix des médicaments. Ils deviennent alors plus malades et se retrouvent aux soins intensifs. En remédiant à ce problème, on économise.
Un séjour aux soins intensifs de trois ou quatre jours pour une personne diabétique qui se retrouve à l'hôpital parce qu'elle n'a pas pris son insuline coûte plus cher que de lui fournir gratuitement son insuline à vie. Voilà un exemple. Un régime d'assurance-médicaments universel permettrait de réaliser des économies.
Enfin, on réaliserait des économies en utilisant une liste de médicaments rigoureuse élaborée à partir de données pertinentes et en mettant en place un organisme national indépendant qui évaluerait les médicaments selon les données scientifiques et qui obtiendrait le meilleur rapport efficacité-prix. Cette liste servirait de guide des ordonnances médicales au Canada, ce qui constituerait une amélioration par rapport aux pratiques actuelles.
Il est temps d'agir. Les Canadiens ne peuvent plus attendre et ils ne devraient plus avoir à le faire. Il s'agit d'une initiative essentielle en matière de politique de soins de santé. Sur le plan économique, elle est cruciale. Il a été révélé qu'une famille canadienne moyenne économiserait 500 $ par année grâce à un régime public d'assurance-médicaments, et que l'employeur moyen économiserait 600 $ par employé assuré. J'ai rarement vu une politique publique qui recueille un assentiment aussi large des acteurs sociaux que le régime public d'assurance-médicaments.
Outre les sociétés pharmaceutiques et les compagnies d'assurance, tous les groupes d'intervenants qui ont comparu devant le Comité permanent de la santé ont déclaré qu'ils appuyaient ce que les néo-démocrates proposaient. Les employeurs sont d'accord parce qu'ils veulent une main-d'œuvre en bonne santé. Ils savent que les produits pharmaceutiques constituent la partie la plus importante et la plus coûteuse de leur régime privé d'assurance-maladie complémentaire et qu'ils doivent payer trop cher. Ils savent qu'il est préférable que ces produits soient fournis par le régime public de soins de santé. Voilà pourquoi le Canada dépense moins d'argent par habitant que les États-Unis pour les soins de santé, et tous les Canadiens sont assurés.
Il est temps d'agir. Je ne veux plus entendre le gouvernement libéral donner des excuses pour ne pas agir plus rapidement et dire qu'il étudie la situation et qu'il a du travail à faire. Je n'ai jamais entendu le premier ministre, la ministre de la Santé actuelle ou tout autre ministre de la Santé depuis 2015 prendre un engagement envers les soins de santé publics. J'ai entendu le ministre des Finances du gouvernement libéral dire à ses collègues du milieu des affaires qu'il préfère une approche privée-publique disparate à l'américaine, mais le gouvernement reste muet quant à la possibilité d'instaurer un régime public d'assurance-médicaments. Ce silence se termine aujourd'hui.
Je mets les députés libéraux au défi d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour dire aux Canadiens s'ils appuient la création d'un régime public d'assurance-médicaments ou s'ils appuient plutôt une approche privée et disparate à l'américaine. Les Canadiens méritent une réponse. Après 50 ans d'études successives qui nous disent que les Canadiens ont besoin d'un régime d'assurance-médicaments, les néo-démocrates vont continuer de se battre pour les patients et de faire ce qu'ils ont toujours fait, c'est-à-dire créer des soins de santé publics au Canada et les renforcer, comme l'envisageait Tommy Douglas dans les années 1940.
Nous allons continuer de travailler fort jusqu'à ce que tous les Canadiens aient accès à des médicaments, à des soins dentaires, à des soins de la vue et à des soins auditifs dans le cadre d'un système de santé public et universel, qui rembourse toutes les dépenses.
moved:
That the House:
(a) acknowledge the government’s intention to introduce and implement national pharmacare;
(b) call on the government to implement the full recommendations of the final report of the Hoskins Advisory Council on the Implementation of National Pharmacare, commencing with the immediate initiation of multilateral negotiations with the provinces and territories to establish a new, dedicated fiscal transfer to support universal, single-payer, public pharmacare that will be long term, predictable, fair and acceptable to provinces and territories;
(c) urge the government to reject the U.S.-style private patchwork approach to drug coverage, which protects the profits of big pharmaceutical and insurance companies, but costs more to Canadians; and
(d) recognize that investing in national pharmacare would help stimulate the economy while making life more affordable for everyone and strengthening our health care system.
He said: Mr. Speaker, it is a great privilege and an honour for me to rise on behalf of my colleagues in the New Democratic Party caucus and on behalf of the New Democratic Party of Canada and all of those Canadians from coast to coast to coast who care so deeply about our health care system.
It is timely to note at this time that Canadians find themselves in the grip of what can fairly be called a major public health crisis. The COVID-19 public health outbreak is affecting communities across our land. The one thing that Canadians feel extremely proud of and strong about at a time like this is that we have a strong public health care system that helps keep everybody across this country healthy and responds to keeping people healthy and, most importantly, regardless of anybody's ability to pay, but rather as a birthright of citizenship in this country.
That is why it gives me great pleasure to stand today and speak to an issue that represents an immediate, urgent and critically important gap that exists in our current health care system, and that is the lack of public coverage for prescribed pharmaceuticals, the medicines that Canadians need as their doctors prescribe.
I am going to cover four basic elements in my remarks today. I am going to read the motion, I am going to discuss the need, I am going to discuss the solution and I am going to talk about the responsibility that we have as legislators in this country.
First I will read the motion. New Democrats propose:
That the House:
(a) acknowledge the government’s intention to introduce and implement national pharmacare;
(b) call on the government to implement the full recommendations of the final report of the Hoskins Advisory Council on the Implementation of National Pharmacare, commencing with the immediate initiation of multilateral negotiations with the provinces and territories to establish a new, dedicated fiscal transfer to support universal, single-payer, public pharmacare that will be long term, predictable, fair and acceptable to provinces and territories;
(c) urge the government to reject the U.S.-style private patchwork approach to drug coverage, which protects the profits of big pharmaceutical and insurance companies, but costs more to Canadians; and
(d) recognize that investing in national pharmacare would help stimulate the economy while making life more affordable for everyone and strengthening our health care system.
I want to briefly review the need, the context in which the motion emanates, and what is really happening in all of our communities across our country.
Right now, as we gather today, one in five Canadians, that is 7.5 million people, either have no prescription drug coverage whatsoever or have such inadequate or sporadic coverage as to effectively have none at all.
Currently, each province offers different levels of drug coverage for different populations, creating significant and profound inequalities in prescription drug coverage between regions.
Canada currently does have a U.S.-style patchwork of more than 100 public and 100,000 private drug insurance plans. One in five Canadian households reports a family member who, in the past year alone, has not taken the prescribed medicine simply due to cost.
Nearly three million Canadians per year are unable to afford one or more of the prescription drugs their doctors prescribe as important and sometimes essential for their health. Of those three million Canadians who cannot afford their medications, 38% do have private insurance and 21% have public insurance, but these insurance plans are not sufficient to cover the medicine they need.
One million Canadians per year cut back on food or home heating in order to pay for their medication. One million Canadians per year borrow money to pay for prescription drugs.
Canadian adults are two to five times more likely to report skipping prescriptions because of costs than residents of comparable countries with universal pharmacare systems, like the United Kingdom. In fact, Canada is the only country with a modern economy that has universal health care coverage and does not provide some form of universal access to prescription coverage.
A recent study from the Canadian Federation of Nurses Unions reveals the human costs of this problem. It has found, just studying two different serious health conditions, diabetes and heart disease, that every year up to 1,000 people die purely because they do not have access to the medicine that would save them. That means that there are thousands of Canadians, if we include all medical conditions, maybe tens of thousands of Canadians, who die unnecessarily and prematurely because this country simply does not provide them with the medicine they need.
On the other hand, despite this horrific deficit in human terms, economically, Canadians perversely consistently pay among the highest prices in the world for prescription drugs due to our fragmented patchwork of drug coverage. In fact, prescription drug spending in Canada has increased every year since the current Liberal government took power in 2015. I am going to pause, because in 2015 the Prime Minister gave a mandate letter to then-Minister of Health Jane Philpott, and in that mandate letter he specifically tasked her, as a major goal, with reducing the cost of prescription drugs in Canada. I think Canadians know anecdotally that their access to drugs has not increased in the last five years, and they know that the price of prescription drugs certainly has not gone down.
I wanted to get the scientific answer to that question, so two months ago I wrote a letter to the Canadian Institute for Health Information, CIHI, and I asked what has happened to drug prices in Canada since 2015, when the Liberals took power. What it found was shocking. It found that on absolute terms, Canada as a country has spent more money every single year on prescription drugs since the Liberals took office and, on a per capita basis, each Canadian in this country has spent more money on prescription drugs every single year since the Liberals came to power.
That mandate, which was given in 2015, to reduce prescription costs has not only gone completely unfulfilled, it has actually gotten worse. From an institutional point of view, prescription drugs represent the second-largest category of spending in Canadian health care, surpassing spending on physician services. Only what we spend on hospitals costs us more as a nation than what we spend on prescription coverage.
What happens when patients cannot afford their prescription drugs? Besides getting sicker, which I will talk about in a moment, they access provincial and territorial health systems more often as their condition deteriorates. In 2016 about 303,000 Canadians had additional doctor visits, about 93,000 sought care in emergency departments and about 26,000 were admitted to hospital after being forced to forgo prescription medication due to cost.
HealthCareCAN, the national voice of health care organizations and hospitals across Canada, estimates that between 5.4% and 6.5% of all hospital admissions in Canada are the result of cost-related non-adherence to prescription medication, resulting in costs that they estimate to be at least $1.6 billion per year.
It has been almost one year, a Parliament and a general election ago, since the Hoskins advisory council on the implementation of national pharmacare issued its report. What was the conclusion of that Liberal-appointed committee, headed by a former Liberal minister of health from Ontario, a committee that crossed the country listening to consultations from every stakeholder group across the country?
What did the committee recommend this Parliament do? It said that Canada must implement universal, single-payer public pharmacare and get started on it now. Not only that, it gave us a blueprint.
The Hoskins advisory council told Parliament to work collaboratively in partnership with provincial and territorial governments to begin the implementation of national pharmacare in 2020, right now. It advised that we should have federal legislation in place by January 1, 2022, that outlines how governments will work together and share costs. It listed federal responsibilities and said that legislation must include the steps required for provincial and territorial governments to opt into national pharmacare. That is in less than two years.
The council said that Parliament must act immediately so that we offer universal coverage for at least a list of essential medicines by January 1, 2022. That is about 20 months from now. It suggested that we implement a detailed national strategy and distinct pathway for funding and access to expensive drugs for rare diseases by January 1, 2022, and said that this country needs to offer a fully comprehensive formulary, covering all medicines that Canadians need, that are cost-effective and that are required to keep them healthy and covered by a public single-payer system, no later than January 1, 2022.
Liberals often accuse the NDP of being in a hurry. Let me just pause for a moment and review the history of pharmacare. It was in 1964 that the Royal Commission on Health Services, chaired by Justice Emmett Hall, who was appointed by the Conservative then prime minister John Diefenbaker, issued a report to Canadians saying that Canada needed to offer prescription drug coverage in this country. That was almost half a century ago.
It was 23 years ago, in 1997, that the Liberal Party of Canada promised Canadians in a platform, in writing, that if the Liberals were elected and given the privilege of serving as the government they would bring in public pharmacare and they would produce a timeline in that Parliament for doing so. Incidentally, the Liberal government has had at least three majority governments since then, as well as a minority. They have had 13 years of majority government and minority government to make that happen since that time, and they have failed to do so.
Is half a century for bringing necessary medicine to Canadians too much of a hurry? Is 23 years to have a political party deliver on a promise that it made to Canadians in a solemn platform, in a public way, too much of a hurry?
Almost a year has passed since the Liberal-appointed advisory committee recommended the same thing as seven different royal commissions, task forces, Senate committees and House of Commons committees of all types have recommended and come to the same conclusion on. I want to pause and emphasize that every single body that has ever looked at this question of what is the most effective, efficient and fair way to make sure that all Canadians get the medicine they need when they need it, has found that it is through a public single-payer model.
The NDP does not just talk. We act. We do not dawdle. We work, we create and we deliver. The NDP has done the work that the Liberals promised to do and have failed to do, and that the Conservatives refused to even commit to. That is, we have drafted the very first, historic, groundbreaking legislation to make pharmacare a reality in the Canada pharmacare act. We will be introducing that legislation in the House of Commons in the weeks ahead.
What would the proposed act do? It is based on the recommendations of the Hoskins advisory council, along with the other expert reports, and we have modelled it on the Canada Health Act because prescription medicine should be covered, like every other medically necessary service, through our public health care system.
Our act would enshrine the principles and national standards of pharmacare in federal legislation, separate and distinct from, but parallel with, the Canada Health Act.
That means that the federal government would take a leadership role and ensure pharmaceuticals were delivered to Canadians just as other services are delivered, with provinces respecting the principles of universality, comprehensiveness, accessibility, portability and public administration.
Like the Hoskins report, our legislation would come into force exactly when Dr. Hoskins said it should: on January 1, 2022. The bill says that the federal government should take leadership by providing a stable fiscal transfer to the provinces that agree to respect the principles of it and make sure their citizens get the drugs that are covered on a negotiated formulary at no cost, just like they do every other medically necessary service.
I want to pause a moment and go to those who cannot afford it. Study after study, from the Parliamentary Budget Officer to academics, says that we can cover every single Canadian in this country and save billions of dollars doing so. The Parliamentary Budget Officer, using conservative assumptions, said that we would save $4.2 billion every single year by bringing in public pharmacare. Academics have said that is a low estimate and it would be billions more.
Why is that? It is because by bringing pharmacare under our public health care system, we could have national bulk buying led by the federal government for 37.5 million Canadians. We could have streamlined administration. We could take those 100,000 separate private plans and fold those into a single streamlined, efficient and effective administration program in each province. We would save money from the results of cost-related non-adherence, because we know that when Canadians do not take their medications, they get sicker, and when they get sicker, they end up in the ICU.
It has been estimated that having one diabetic in the ICU for three or four days because that person did not take his or her insulin costs more money than giving that person free insulin for life. That is the kind example I am talking about, and we would save money by having universal pharmacare.
Finally, we would save money by using a disciplined, evidence-based formulary, and by having an independent body in this country that assesses medication based on science and that gets the best value for money and efficacy. That would form the basis for prescribing practices in this country, and it would better prescribing practices.
It is time to act. Canadians cannot wait any longer for this and should not have to wait any longer. This is an essential health care policy initiative. It is essential from an economic point of view. It has been found that an average Canadian family would save $500 a year with public pharmacare and that the average employer would save $600 per insured employee. I have rarely seen a public policy that has broader stakeholder agreement than public pharmacare.
Outside of the pharmaceutical companies and the insurance companies, every single stakeholder group that appeared before the Standing Committee on Health said that it supported what the New Democrats are proposing. Employers support it because they want a healthy workforce. They know that pharmaceuticals are the fastest-growing and most expensive part of their extended private health care plans, and they cannot afford it. They know it is better to have this delivered through the public health care system. That is why Canada spends less money per capita than the United States does in delivering health care, and we cover every single Canadian.
It is time to act. I no longer want to hear the Liberal government give excuses about why it cannot move faster and it is studying the situation and has work to do. I have never heard the Prime Minister or the health minister, or in fact any Liberal health minister since 2015, utter a commitment to public health care. I have heard the Liberal finance minister tell his business colleagues that he prefers a U.S.-style private-public patchwork, but there has been radio silence from the government on public pharmacare. That ends today.
I challenge my Liberal colleagues to stand in the House today and tell Canadians if they support public pharmacare or if they support a private, U.S.-style patchwork. Canadians deserve to know. After 50 years of study after study telling us that Canadians need pharmacare, the New Democrats are going to continue to fight for patients and do what we have always done, which is to create and build public health care in Canada, just like Tommy Douglas envisioned back in the 1940s.
We are going to continue working hard until every Canadian has pharmacare, dental care, eye coverage, auditory coverage and full comprehensive coverage under a public health care system.