Madame la Présidente, Retirement Concepts exploite 23 établissements de soins de longue durée pour personnes âgées au Canada. Dix-neuf d'entre eux se trouvent en Colombie-Britannique, dont sept sur l'île de Vancouver. Ses établissements peuvent accueillir des personnes autonomes, des personnes qui ont besoin de certains services et des personnes qui ont besoin de soins complexes.
En 2017, le gouvernement a approuvé la vente de Retirement Concepts à la société chinoise Anbang Insurance. L'année suivante, le PDG de cette société a été reconnu coupable de corruption et la société a été reprise par l'État chinois.
Les conditions de l'établissement Nanaimo Seniors Village de Retirement Concepts, qui se trouve dans ma circonscription, étaient affreuses. Les soins étaient de mauvaise qualité et le personnel insuffisant. Les personnes âgées pouvaient passer des semaines sans qu'on leur donne un bain. On les laissait dans des vêtements et des lits souillés. De nombreuses personnes avaient des plaies de lit ou d'autres problèmes de santé causés par la négligence.
Après de nombreuses plaintes de la part des résidents et des familles, l'autorité sanitaire de l'île de Vancouver a pris la direction de Nanaimo Seniors Village et de deux autres établissements de Retirement Concepts sur l'île de Vancouver. Le mois dernier, c'est un établissement de Summerland qui a dû être pris en charge.
Selon la Loi sur Investissement Canada, la société Anbang était tenue de conserver le même nombre d'employés. Le gouvernement fédéral a assuré aux provinces que les soins aux patients seraient protégés. La protectrice des droits des aînés de la Colombie-Britannique a dit ne pas comprendre comment le gouvernement fédéral a pu offrir une telle garantie, puisqu'il faudrait des exigences en matière de reddition de comptes et de transparence qui ne sont pas en place actuellement. Le gouvernement fédéral ne devrait pas permettre à un investisseur étranger d'acquérir des entreprises qui offrent des services de santé financés par les contribuables. Lorsque des aînés sont hospitalisés à cause d'une négligence ou de soins de piètre qualité, ce sont tous les contribuables qui en paient le prix. Les aînés méritent mieux que des établissements de soins à but lucratif gérés par des entreprises étrangères irresponsables.
Selon une analyse récente du bureau de la protectrice des droits des aînées de la Colombie-Britannique, le secteur sans but lucratif consacre 59 % de ses revenus aux soins directs. C'est 24 % de plus que ce que le secteur à but lucratif consacre à chaque résident dans une année. Le secteur à but lucratif n'a pas su offrir 207 000 heures de soins financés. Quant au secteur sans but lucratif, il a offert 80 000 heures de soins directs de plus que le nombre d'heures pour lesquelles il était payé. De plus, les salaires offerts aux fournisseurs de soins dans le secteur à but lucratif étaient de 28 % inférieurs au salaire normal dans l'industrie. Nanaimo Seniors Village a eu de la difficulté à attirer des travailleurs, puisque la résidence offre un salaire horaire moyen de 18 $, au lieu des 24 $ habituellement offerts dans l'industrie.
Il y a une liste d'attente pour tous les lits des centres de soins financés par le gouvernement. Il n'y a pas de concurrence ni de libre marché pour la prestation de ces services. Les lits sont occupés, que le centre dispose du personnel nécessaire ou non et qu'il offre des services adéquats ou non. Il s'agit d'une source de revenus garantie.
Les abus qui découlent de cette situation sont terrifiants. Nous ne protégeons pas les aînés canadiens. Il faut supprimer l'incitatif financier à offrir des services médiocres aux aînés. On ne peut permettre aux entreprises de dégager des profits dans le système de santé au moyen de pratiques comptables douteuses, de salaires plus bas que la moyenne et de négligence à l'endroit des aînés vulnérables. C'est inacceptable.
Le fonctionnement des centres de soins de longue durée pour les aînés est de compétence provinciale, mais le gouvernement doit s'impliquer pour trouver une solution à ces problèmes. Le gouvernement doit mettre en place des normes nationales afin d'assurer la sécurité et de protéger la dignité des aînés canadiens. À l'avenir, le gouvernement ne devrait plus permettre à des entités étrangères de posséder des entreprises qui offrent des soins de santé financés par le trésor public.