Madame la Présidente, ce n'est pas des conservateurs en colère qui chahutent et qui crient qui vont m'empêcher de dormir. Ils sont semblables aux gens sur Twitter et ils ont probablement leur propre groupe de trolls qui leur donne des messages.
Nous devons trouver un moyen de mettre fin aux barrages ferroviaires. Je veux parler des façons dont nous pouvons aller de l'avant dans ce dossier, car je crains fort que la situation devienne très rapidement incontrôlable. Les propos des conservateurs sur la foule, les radicaux, les manifestants professionnels et les écoterroristes ne font que rendre la situation de plus en plus dangereuse.
J'ai été tout à fait abasourdi que Peter MacKay publie un gazouillis sur un vilain affrontement où un homme dans un camion crie à un jeune Autochtone de crever et qu'il encourage les gens à se faire justice eux-mêmes. Ce n'est pas ainsi que nous agissons au Canada et nous ne pouvons pas permettre à de telles situations de se reproduire.
J'invite mes collègues conservateurs à penser aux événements d'Oka et d'Elsipogtog. Je me rappelle que, lors des événements d'Ipperwash, Mike Harris a déclaré: « Je veux qu'on me sorte ces maudits Indiens du parc. » Dudley George est mort, et la carrière d'un agent de la Police provinciale de l'Ontario a été ruinée.
Plus jamais la Police provinciale de l'Ontario n'allait suivre de tels ordres d'un gouvernement, et je suis très heureux aujourd'hui d'apprendre que la GRC propose de se retirer du territoire des Wet’suwet’en. C'est un premier pas dans la bonne direction.
J'aimerais prendre une minute pour saluer deux personnes importantes que j'ai appris à connaître. La première est Wayne Russett, de la GRC, avec qui j'ai négocié à maintes reprises. C'était un diplomate exceptionnel qui savait désamorcer la situation lorsqu'il y avait des barrages.
C'est à un barrage ferroviaire que j'ai fait mes débuts en politique. Les conservateurs laissent entendre que ces gens ne sont que des paresseux qui ne veulent pas travailler. Or, lorsqu'ils en viennent à ériger des barrages, c'est parce qu'ils n'ont pas d'autre choix. Ils ont été trahis par un processus et par un système. Il a fallu que des gens du Nord de l'Ontario érigent un barrage ferroviaire pour que l'on prenne conscience des questions liées à la protection de l'environnement, ce qui a aidé à faire du Canada un meilleur pays.
L'un des principaux négociateurs, outre Wayne Russett, était l'agent Jim MacDonald, de la Police provinciale de l'Ontario, qui est arrivé avec l'assignation à témoigner et l'injonction. L'agent Jim MacDonald est un homme costaud avec une grosse voix. Nous sommes devenus de très bons amis parce qu'il savait que ce que nous faisions était juste et que la Police provinciale de l'Ontario se retrouvait dans une situation très difficile.
Nous devons commencer à trouver des façons de désamorcer la situation. La proposition du premier ministre de remplacer les agents de la GRC par des policiers autochtones illustre un manque constant de leadership. Le premier ministre doit faire autre chose que de dire que nous sommes ici pour parler et écouter. Je comprends la ministre de parler de la façon dont nous devrions faire les choses dans les prochaines années, mais nous avons une crise à résoudre dès maintenant.
Quand je vois de jeunes Autochtones dans les rues arborant des pancartes sur lesquelles on peut lire que c'en est fini de la réconciliation, cela me brise le cœur, mais c'est une chose que j'entends constamment dans les communautés, à mesure que la frustration grandit. Cette frustration est réelle, et c'est à nous de dire que ce n'en est pas fini de la réconciliation parce que c'est une obligation qui incombe au gouvernement et à l'État colonisateur.
Ce n'est pas aux Autochtones à se réconcilier. C'est eux qui se sont fait prendre leurs terres et leurs enfants et ce sont leurs droits et leurs règles de droit qui ont été constamment affaiblis. Lorsqu'ils descendent dans la rue disant que c'en est fini de la réconciliation, c'est à nous de relever la barre.
Le premier ministre dit être disposé à écouter. C'est bon signe, mais il doit être disposé à écouter et à rencontrer les gens. Il doit faire preuve de leadership. Ce qui se passe actuellement sur le territoire des Wet’suwet’en a donné lieu à une situation d'une plus grande portée, beaucoup plus tendue et bien plus complexe. La possibilité d'un dérapage à l'un des barrages sur la voie ferrée est très réelle. Il pourrait y avoir des blessés. La possibilité qu'un idiot fonce dans une foule avec son camion est bien réelle.
Voilà pourquoi ce que nous disons à la Chambre importe. Nous devons pouvoir désamorcer la crise. Ces blocages créent une pression énorme sur l'économie de notre pays. C'est pour cela que nous devons pouvoir faire une offre. Pour accepter de se retirer, les manifestants doivent savoir que quelque chose va changer.
Ce matin, par l'entremise de ses représentants, la GRC a déclaré être disposée à se retirer du territoire des Wet'suwet'en. J'estime qu'il s'agit d'une décision fort judicieuse.
Pour ce faire, il ne suffit pas, comme le premier ministre l'a suggéré, de remplacer les agents de la GRC par des policiers autochtones en espérant que la vie continue comme si de rien n'était. Il faut prendre le temps de discuter. Il faut demander à la société Coastal GasLink de suspendre les travaux et de rester à l'extérieur du territoire tant que les négociations sont en cours. Cette demande n'est pas si radicale puisque, de toute façon, rien ne sera fait sur le territoire tant que la crise ne sera pas réglée.
Troisièmement, il faut que ce soit le premier ministre lui-même qui aille en territoire wet'suwet'en pour discuter. Je me réjouis que le ministre des Services aux Autochtones ait rencontré les Mohawks à Belleville. J'estime qu'il s'agit d'un geste très positif. Néanmoins, le premier ministre doit faire preuve de leadership. Il doit exiger que les enjeux soient examinés avec les chefs héréditaires et les conseils de bande élus.
Je n'ai de reproche à faire ni aux gens qui ont signé les ententes, ni aux dirigeants politiques, ni aux gens d'affaires qui sont allés de l'avant avec ce projet, convaincus qu'il y avait eu un accord. Cependant, il est clair qu'il existe au sein de la communauté autochtone une division profonde qui doit être surmontée, et que le premier ministre doit être sur place.
Quatrièmement, j'estime que le premier ministre doit nommer un émissaire spécial qui tissera des liens de confiance. Je ne peux pas m'exprimer au nom du sénateur Murray Sinclair, avec qui j'ai discuté de la question, mais cet émissaire devrait être quelqu'un comme Murray Sinclair ou une figure d'envergure qui inspire le respect. Nous serions ainsi d'accord pour que rien ne soit entrepris avant d'avoir franchi cette étape. Allons-nous simplement donner notre aval à la poursuite des travaux une fois que ce sera fait? Non. Nous allons nous asseoir et discuter avec la nation des Wet'suwet'en pour établir la suite des choses.
Je demanderais ensuite au premier ministre, après l'obtention d'une entente, de prévoir des réunions pour échanger avec les Mohawks qui ont érigé des barrages ferroviaires, car les trains doivent circuler, et pour les amener à reconnaître les graves répercussions pour nous tous. Cela dit, ils vont demander des preuves de bonne volonté, car ils ne vont pas simplement baisser les bras maintenant.
Il y a un cinquième point, qui est probablement le plus épineux pour le gouvernement. Nous avons besoin d'un plan cohérent face aux conséquences catastrophiques du changement climatique. L'époque où nous pouvions faire comme si de rien n'était et émettre quantité de gaz à effet de serre sans avoir de plan d'intervention crédible est bel et bien révolue.
J'étais dans la rue quand des jeunes de partout ont marché. Ils ont compris, eux. Ils ont compris que de promettre un autre pipeline, de planter des arbres, puis d'ajouter un pipeline et de planter d'autres arbres, ce n'est pas suffisant. Ils veulent savoir pourquoi notre empreinte carbone continue de croître année après année.
Nous avons besoin d'un plan sérieux, à commencer par le projet Frontier de la société Teck, puisque Jason Kenney a mis ce projet au cœur des discussions. Les conservateurs se livrent à une guerre par procuration dans ce dossier, ce qui, selon moi, ne fait qu'embrouiller les enjeux à résoudre pour mettre fin au blocus.
Pendant la fin de semaine de l'Action de grâces, en octobre 2000, alors que je n'avais encore jamais songé à devenir politicien, j'étais à la barricade lorsque la Police provinciale de l'Ontario est arrivée pendant la nuit pour arrêter mes voisins, des agriculteurs, des mineurs, des Algonquins et des Ojibwés qui étaient là pour défendre le bassin hydrographique de la région.
J'ai reçu un appel du bureau du procureur de la Couronne. Je ne dirai pas qui était au bout du fil, mais disons simplement que quelqu'un a téléphoné pour dire que Mike Harris venait d'appeler pour demander qu'on arrête une centaine de personnes.
J'ai demandé à mon interlocuteur ce qu'ils comptaient faire. Il a répondu qu'il n'y avait pas un juge à 300 kilomètres à la ronde qui signerait un mandat pour l'arrestation d'autant de gens, car ils savaient que la situation était tendue. On demandait simplement que les manifestants n'enveniment pas les choses.
Il y a eu toute une ronde de négociations entre la police et les manifestants, tout le monde comprenant qu'il fallait trouver une issue pacifique à cette situation, qui aurait pu dégénérer très rapidement.
Comme j'ai déjà vécu ce genre de négociations avec des policiers, je comprends toutes les tensions qu'ils peuvent subir dans un tel cas. Par conséquent, le fait que les conservateurs ne cessent de demander qu'on applique les injonctions ne fait que jeter de l'huile sur le feu. Il y a d'innombrables passages à niveau dans ce pays et autant de façons pour les gens de protester, ce qu'ils font.
Le Canada prendra peut-être conscience que la crise actuelle couve depuis 150 ans et qu'elle aurait éclaté à un moment donné, que ce soit à cause du projet de gaz naturel liquéfié, de Teck ou d'autre chose. Les jeunes Autochtones tiennent à se faire entendre.
Il incombe au Parlement de trouver une façon d'être à la hauteur de la situation, et de reconnaître qu'il s'agit d'un grand enjeu et qu'il y aurait des risques à laisser les choses s'envenimer. S'il fallait que la situation s'aggrave et que quelqu'un soit blessé, aucun train ne circulerait. Les répercussions seraient énormes, tout comme la dissension entre les Canadiens.
J'ai parlé avec de jeunes Autochtones. Je dois dire que, lorsqu'ils ont défilé à Ottawa, quelques personnes leur ont manifesté leur soutien et leur ont envoyé la main. C'est ainsi, au Canada.
Le Canada commence à reconnaître son passé colonial, un passé dont nous n'étions pas conscients mais qui existe bel et bien. C'est un fait. C'est la réalité, une réalité que vivent les jeunes générations des Premières Nations.
J'ai vu un message affiché par un jeune, qui disait: « D'abord vous avez tenté de nous prendre nos terres, et maintenant vous essayez de nous prendre nos enfants. » Les conservateurs pensent peut-être que ce sont deux choses différentes, mais l'Assemblée des Premières Nations a intenté un recours collectif de 10 milliards de dollars. Le gouvernement a dépensé des millions de dollars pour nier la discrimination systémique et irresponsable — non seulement dans le passé, mais aujourd'hui encore — contre les enfants autochtones.
Quelle est la relation la plus importante du point de vue des Autochtones? Je puis dire aux députés que ce n'est pas leur relation avec un pipeline. C'est celle qui les unit à leurs enfants. Ils n'ont jamais entendu le gouvernement s'engager à mettre fin à la destruction de leurs enfants, de leurs familles et de leur identité qui se poursuit encore aujourd'hui.
Lorsque les députés conservateurs parlent de la primauté du droit, ce n'est pas suffisant pour les collectivités autochtones, qui savent que, lorsqu'elles signent des ententes avec le gouvernement fédéral, celles-ci ne durent que le temps que le gouvernement veut bien. Ensuite, le gouvernement s'en retire.
J'ai pu observer ce genre de choses au lac Barrière. Il y avait une entente merveilleuse pour reconstruire la collectivité. Le gouvernement s'est retiré, comme il l'a fait à Kashechewan, où un plan de réinstallation avait été établi. L'entente était signée, mais le gouvernement s'en est retiré. Il s'était engagé à mettre fin à la bataille concernant les services à l'enfance, mais là aussi, il a décidé de ne pas honorer sa parole.
Si le gouvernement prend son air aimable et prétend qu'il va écouter les revendications une fois que les barricades seront démantelées et que les blocages cesseront, il y a peu de chances que les Autochtones se laissent persuader, eux qui se sont constamment fait servir mensonge après mensonge.
Il est crucial, en ce moment, d'essayer de désamorcer la situation. Nous devons régler la question des Wet'suwet'en et de ce qui se passe sur leurs terres. Une discussion doit avoir lieu à ce sujet.
Cependant, nous devons voir à ce que le transport ferroviaire reprenne. Nous devons montrer aux Canadiens que nous comprenons la gravité de la situation, ce qui nécessite du leadership de la part du premier ministre.
Nous devons aussi faire comprendre aux jeunes Autochtones et à leurs alliés qui manifestent partout au Canada que la question de la réconciliation n'est pas enterrée. Nous n'avons tout simplement pas fait du bon travail sur ce plan. Nous sommes aux prises avec une vraie crise environnementale. La planète brûle, et le Canada rate la cible.
Les perspectives d'avenir seront meilleures une fois que nous aurons résolu le problème actuel, parce qu'il n'y a rien de mieux ni de plus prometteur dans ce pays que la génération de jeunes Autochtones qui le transformera pour le mieux.
Madam Speaker, I do not lose any sleep over angry Conservatives heckling and shouting. They are the same kind of people who are on Twitter, and they probably have their own troll farm giving them messages.
We need to deal with a way to end the railway blockades. I want to talk about how we move forward on that, because I am very concerned that this issue could spiral out of control very quickly. To see the language from the Conservatives about the mob and the radicals and the professional protesters and the eco-terrorists is putting us on more and more dangerous ice.
I was absolutely shocked that Peter MacKay would post a tweet of an ugly confrontation of some guy in a truck shouting at young indigenous people and telling them to drop dead, and that Peter MacKay would promote that vigilantism. That is not what we do in Canada, and we cannot allow that to happen.
I would urge my Conservative colleagues to remember what happened at Oka and Elsipogtog. I remember with Ipperwash Mike Harris standing up and saying, “I want the g.d. Indians out of the park.” Dudley George died and an OPP officer's career was ruined.
Never again would the OPP take those kinds of orders from a government, and I am very pleased today to see that the RCMP is offering to step down in Wet’suwet’en. That is a good first step.
I would like to take a minute here to recognize two important people whom I have come to know. One is the late Wayne Russett of the RCMP, whom I negotiated with many times. He was an incredible diplomat in defusing situations on blockades.
I got my political start on a railway blockade. The Conservatives make it seem like it is just people who are lazy and do not want to go to work, but when people are on a blockade it is because they have no other choice. They have been betrayed by a process and betrayed by a system. It took the people of northern Ontario standing up on a railway blockade to get the issues of environmental protection on our land recognized, and it brought Canada to a better place.
One of the key negotiators besides Wayne Russett was officer Jim MacDonald of the OPP, who came in with the subpoena and the injunction. Officer Jim MacDonald is a big man with a big voice. We became very good friends because he knew what we were doing was right, and he knew that the OPP was being put in a very difficult position.
We need to start looking at how to defuse the situation. The Prime Minister's plan to replace the RCMP with indigenous police is showing a continued lack of leadership. The Prime Minister needs to move beyond saying we are here to talk and here to listen. I appreciate the minister's talk about how we are going to move things forward over the next number of years, but we have a crisis now.
When I see young indigenous people walking in the streets with signs saying that reconciliation is dead, it is heartbreaking, but it is something I have heard again and again in the communities as their frustrations grow. That frustration is real and it is up to us to say that reconciliation is not dead because it is the obligation of the government and settler state.
Indigenous people have nothing to reconcile. It is their lands that were taken, their children who were taken, and it is their rights and their rules of law that have been undermined time and time again. When they are walking in the streets saying that reconciliation is dead, it is up to us to raise the bar.
The Prime Minister has said he is willing to listen. That is a good sign, but he needs to be willing to listen and to meet. He needs to show leadership. What is happening in the Wet’suwet’en territory now has touched off something much bigger, much more tense and much more complex. The possibility of something going wrong at one of those railway blockades is very real. There is the possibility of someone getting hurt. The possibility of some idiot driving a truck through a crowd is very real.
That is why the words we say in this House matter. We have to be able to de-escalate this. These blockades are putting enormous economic pressure on our country right now. That is why we need to be able to put an offer on the table. In order for people to step back from a blockade, they need to know that something is going to change.
This morning, the RCMP said that they were willing to step out of the Wet'suwet'en territory. I think that is a very good step.
To do that then we cannot just, as the Prime Minister suggested, replace it with indigenous police and have life carry on. We need a time for discussion. We need to ask Coastal GasLink to suspend work and suspend moving into the territory while this negotiation takes place. It is not that radical a thing to say, because nothing is going to happen in that territory until this gets decided anyway.
Third, it needs to be the Prime Minister himself who goes to Wet'suwet'en territory to sit down and meet. I am very pleased that the Minister of Indigenous Services met with the Mohawks in Belleville. I think that is a very positive step, but it is the Prime Minister who needs to show leadership. He needs to put on the table that we will deal with these issues between the hereditary chiefs and the elected band councils.
I have nothing negative to say about the people who signed the agreements. I have nothing negative to say about the political leaders and business people who moved forward believing they had an agreement. However, clearly, within the indigenous community, there is a deep divide that needs to be addressed, and we need the Prime Minister there.
Fourth, I would say that the Prime Minister needs to meet and appoint a special emissary to start building trust. I cannot speak for Senator Murray Sinclair, and I have spoken with him on this issue, but it should be someone like Murray Sinclair or someone of a stature that is respected. Then we would agree that nothing happens until we go through this. Are we then going to say that the pipeline just moves ahead? No, we are going to sit down and talk with the Wet'suwet'en people and find out where we go next.
Then I would ask the Prime Minister, following an agreement, to set up those meetings to reach out to the Mohawk people who are on the blockades, because we need to get the trains moving, and urge the Mohawks to recognize that there will be huge impacts on all of us. However, they are going to want to see good faith, because they are not just going to walk away at this moment.
There is a fifth issue, which is probably the most difficult for the government to agree to. We need a coherent plan to deal with the catastrophic climate change that is coming. The days when it was just business as usual, and we could keep pumping up greenhouse gas emissions without any credible plan, have hit a brick wall.
I was out on the street seeing young people marching everywhere. They get it. They get that the promise of getting another pipeline, planting some trees and then getting another pipeline and planting more trees is not cutting it. They want to know why our carbon footprint is getting bigger and bigger every year.
We need to have a credible plan, and certainly that is going to be a discussion about Teck Frontier right now, because Jason Kenney has put that front and centre. This has become the Conservative proxy war, which I believe is destabilizing the issues that we need to address in order to get this blockade issue dealt with.
On the October Thanksgiving weekend in 2000, when I had never dreamed of becoming a politician, I was standing at the blockade when the OPP came at night and set up cars to come and arrest my neighbours, who were farmers and miners, Algonquin and Ojibwa people standing to defend the watershed of the region.
I got a call from the Crown prosecutor's office. I will not say who it was in the office, but someone called to say that they had just gotten a call from Mike Harris and he wanted 100 people arrested.
I asked the person from the Crown prosecutor's office what they were going to do. He said that there was not a judge within 300 kilometres who would sign a mass warrant for arrests, because they knew this was a tense situation. All they were asking the demonstrators to do was to not escalate.
We actually had this dance of negotiations between police and the protesters, who both understood that we needed to find a way out of this without it spiralling, because it could have spiralled very fast.
Having that experience of negotiating with police, I understand the tensions they are put under in this situation, so it is very unhelpful to have the Conservatives speak again and again about enforcing injunctions. There are so many rail crossings across this country. There are so many ways that people can rise up, and they are rising up.
This is a moment when Canada could recognize that this crisis could have been the LNG project, it could have been Teck or it could have been any number of things. This crisis has been 150 years in the making. This young generation of indigenous people is going to be heard.
It is up to this Parliament to say that we have to find a way to rise to this challenge, to recognize that it is bigger than all of us, to recognize the dangers of allowing this thing to spiral, because if it spirals and someone gets hurt, then there will be no trains running. The impacts and the divisions between Canadians would be enormous.
I have been talking with some of the young indigenous people. I have to say that when they were marching in Ottawa, a number of people waved and showed support. That is what Canada is.
Canada is a country that is coming to terms with a colonial past that we never understood we had, but we have it. It is there. It is real. It is being lived in the lives of young generations of first nations children.
I saw a sign that one young person posted. It said, “First you tried to take us off our land, and now you are trying to take our children.” The Conservatives might think that is apples and oranges, but we have a $10-billion class action lawsuit being brought forward by the AFN. We have a government that has spent millions of dollars fighting the principle that there has been systemic and reckless discrimination, not historical but ongoing, against first nation children.
What is the most important relationship to first nations people? It is not with a pipeline, I can tell members that. It is with their children. They have never seen a commitment to address the fact that the destruction of their children, families and identities is ongoing.
When members on the Conservative side talk about the rule of law, that does not really pass the nod test in indigenous communities that know that when they sign agreements with the federal government, those agreements last just as long as the government wants them to last and then they walk away.
I saw that in Barrière Lake. There was a beautiful agreement to rebuild that community. The government walked away. I saw that in Kashechewan, where they had a plan to move them off. There was a signed agreement, and the government walked away from that. We had commitments to end the fights on child welfare, and the government walked away from that.
For the government to be nice, saying that it is going to listen and saying, “Take down the barricades and blockades,” is not going to cut it with indigenous people who have been lied to time and time again.
There is an urgency right now to try to de-escalate the situation. I am not saying anything less about the Wet'suwet'en and what is happening in the Wet'suwet'en territories and the discussion that needs to happen. We need to get this thing addressed.
However, we need to get the trains moving and to give Canadians certainty that we are apprised of the seriousness. That is going to come from leadership from the Prime Minister.
We also need to send a message to the indigenous youth and their allies who are marching across Canada that the issue of reconciliation is not dead. We just have not done a very good job on it. The issue of environmental crisis is real. The planet is burning, and Canada has failed.
When we address that, then I think we will be moving to a better place because there is nothing better, there is nothing more hopeful in this country than this young generation of indigenous people who will transform this nation for the better.