Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne veux pas parler longtemps. Je pense que M. Barrett a parlé pendant environ huit à dix minutes, et je vais donc conclure si vous me donnez un signal après huit minutes. Je ne veux pas parler plus que les membres de l'opposition.
Monsieur le président, j'ai écouté respectueusement et attentivement tous les membres du Comité aujourd'hui. À mon avis, ce que Mme Shanahan a dit au début de son intervention, avant de proposer sa motion, était très important: il était question du mandat de ce comité. Si nous parlons de remettre en question l'intégrité de députés alors qu'ils accomplissent des tâches à titre d'élus, nous ne parlons pas juste de quelques membres; nous parlons de l'ensemble du caucus libéral. Je pense que nous devrions examiner le processus. Quel est le code de conduite? Cela relève du Bureau de régie interne. Je pense que c'est son travail de déterminer si ces élus respectent les codes de conduite.
Je sais que vous avez dit que les comités n'ont pas le mandat ou le pouvoir de dire à un autre comité ce qu'il doit faire. Bref, je suis certain que des conservateurs sont membres du Bureau de régie interne. Ils peuvent, selon le résultat du débat d'aujourd'hui, proposer une motion là‑bas pour entamer une enquête. Je pense que c'est beaucoup mieux que d'avoir un débat ici. Nous formulons beaucoup d'hypothèses selon lesquelles des députés se servent en quelque sorte de deniers publics, de l'argent des contribuables, à des fins partisanes.
Le champ d'action de ce comité porte sur les renseignements personnels. On pourrait l'élargir pour inclure les renseignements personnels de nos concitoyens. Je pense qu'il faut se pencher là‑dessus.
J'ai entendu des membres du Parti conservateur dire qu'ils n'utilisent pas de deniers publics pour financer d'une façon ou d'une autre ce genre de système. Je suis vraiment curieux de savoir comment ces systèmes sont financés et comment l'information sur les électeurs est utilisée. D'après Mme Lattanzio de côté‑ci, un pare-feu très efficace est dressé autour des données des particuliers, de l'information sur les électeurs qui est consultée par les bureaux des députés. La protection des renseignements personnels est très importante, et j'ai insisté là‑dessus auprès du personnel de mon bureau.
En parlant de gaspiller l'argent des contribuables, je veux rappeler au Comité et aux gens qui nous regardent que je siège à ce comité depuis le premier jour de la 43e législature, et si j'ai bonne mémoire, nous n'avons terminé que deux études: celle sur l'organisme UNIS et celle sur Pornhub. C'est un interrogatoire à l'aveuglette payé par les contribuables. Notre étude et notre enquête sur l'organisme UNIS ont été faites parallèlement à une enquête effectuée par un fonctionnaire de la Chambre. Le commissaire à l'intégrité a mené une enquête.
De plus, je tiens à signaler que cette réunion ne figurait pas au calendrier. Ce n'est pas une séance ordinaire. On a convoqué une réunion spéciale. Nous voyons tout le personnel de soutien, tous les formidables interprètes et la greffière. Tout est payé avec l'argent des contribuables. Je m'interroge sur l'efficacité de notre comité.
M. Barrett, dans ses propos sur l'amendement, a dit qu'il est très heureux de s'adresser au Comité pour parler des pratiques de son bureau. J'applaudis sa transparence et, en toute honnêteté, sa bravoure. Il n'est pas facile de s'adresser à un comité et de divulguer de l'information, à l'intention du public, comme nous le savons tous.
Je dois souligner rapidement le résultat de certaines recherches.
L'entreprise dont il a parlé, CivicTrack, avec qui il fait affaire, est un fournisseur de logiciels appartenant à Momentuum BPO Inc. Son président est Matt Yeatman, qui a donné 12 556 $ à différentes associations conservatrices de circonscription et à des campagnes conservatrices entre 2008 et 2019.
Dans son rapport de dépenses, que tout le monde peut consulter en ligne, il est indiqué qu'il a recours aux services d'une autre entreprise de logiciels, qui s'appelle Softchoice. Elle appartient à Vince De Palma, qui a fait de multiples dons de 1 000 $ au Parti conservateur. Je crois que l'amendement aurait du bon, car si nous supposons que de nombreux députés ne connaissent pas les règles et que nous nous interrogeons sur leur intégrité, nous devrions poser plus de questions pour améliorer le processus, même si, comme je l'ai dit avant, je ne crois pas que cela relève du mandat du Comité.
Cela me mène à mon dernier point. Lorsque j'ai lu la motion originale, je l'ai trouvée atypique. Je vois habituellement dans une motion que nous allons renvoyer la question à la Chambre et demander une réponse au gouvernement ou, dans ce cas‑ci, au Bureau de régie interne, ou peu importe. Nous devons avoir une certaine recommandation dans l'étude; quel en serait autrement l'objectif? Je n'en ai pas vu, ce qui me fait douter du caractère opportun de l'étude proposée.
Les députés conservateurs ont dit à maintes reprises que nous sommes sur le point d'avoir des élections. À ma connaissance, on n'en a pas déclenché. Ce que je sais, c'est que tous les députés de la Chambre ont adopté une motion pour dire que nous ne voulons pas d'élections d'ici à ce que ce soit sécuritaire.
Je n'ai pas entendu dire que c'était le cas. Ils veulent régler la question rapidement. Savez-vous ce que cela signifie pour moi? Ils veulent en passer une petite vite. Ils veulent en passer une petite vite aux libéraux, à la veille d'élections...