Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir quelques minutes, car je veux parler de deux choses. Il s'agit d'idées qui me viennent de mon expérience au Parlement et ailleurs. Je crois qu'il est possible de les améliorer en les appliquant à la modernisation de la Chambre.
L'une de ces idées s'impose. Je ne vais pas passer beaucoup de temps à en discuter, car mon temps de parole est limité. Il s'agit du vote électronique, auquel je suis tout à fait favorable. Je suis d'avis qu'il faut se mettre à l'heure du XXe siècle, car il existait alors de la technologie que nous pourrions utiliser et que nous utilisons actuellement.
Je crois sincèrement que cela profitera à tous. C'est avantageux pour notre vie de famille et, assurément, c'est avantageux pour ceux d'entre nous qui doivent voyager beaucoup, comme les députés du Yukon ou moi-même. Il est certain que cela rendrait les déplacements moins contraignants. Je vais en rester là. Nous sommes sur le point d'entreprendre une nouvelle ère en raison des circonstances.
Je m'en voudrais de ne pas rendre hommage à un de mes chers collègues, le député de Simcoe-Nord, qui a été le premier à me présenter une étude très approfondie sur la chambre parallèle. La chambre parallèle, c'est une nouvelle dimension si l'on peut dire sans verser dans la science-fiction, quelque chose d'énorme en matière de débat, dans le contexte du Parlement du Canada. Cela a été fait, d'autres collègues l'ont dit, dans d'autres pays. Le député de Yukon en a également parlé. La Grande-Bretagne et l'Australie comptent toutes deux une chambre parallèle, l'une étant bien sûr la Federation Chamber of Australia, en Australie, et l'autre, le Westminster Hall, au Royaume-Uni.
De fait, le Centre Samara pour la démocratie ici, au Canada, recommande fortement qu'on envisage une chambre parallèle pour permettre aux députés de faire preuve d'une certaine indépendance dans la manière dont ils veulent participer au débat sur des politiques publiques importantes pour eux et pour le pays. Ce ne serait pas nécessairement leurs idées, mais celles d'autres députés à propos desquelles ils aimeraient donner leurs opinions.
Le Centre Samara pour la démocratie recommande de créer une chambre parallèle sur le modèle de Westminster Hall au Royaume-Uni, et je ne peux être que d'accord. Westminster Hall est un excellent exemple de la manière dont il est possible d'élargir le débat au sein de la Chambre, certainement pour ceux qui font partie de ce qui est considéré comme l'arrière-ban, qui souhaitent parler de leurs problèmes à l'échelle locale et des questions nationales d'un océan à l'autre. La création d'une chambre parallèle leur serait profitable.
Il y a toutefois quelques points clés sur la chambre parallèle dont il faut prendre note. Cela remonte à une enquête menée en 2018 par le Centre Samara auprès des députés. L'organisme réalise des entrevues de fin de service avec les députés une fois qu'ils ne sont plus députés et elle a découvert que les débats sont l'aspect le moins satisfaisant du travail d'un député.
Les députés qui siègent à la Chambre depuis un certain temps et ceux qui aiment participer aux débats seraient certainement d'accord pour dire que, dans bien des cas, nous devons prononcer des discours préparés d'avance et donner des réponses toutes faites. Je ne minimise en rien le rôle des personnes qui rédigent les discours qu'un ministère ou le cabinet d'un ministre envoie à la Chambre des communes pour qu'ils soient lus. C'est un aspect de notre travail et une fonction que nous devons remplir. Cependant, il faut aider les députés qui veulent parler librement et ouvertement au cours des débats, que ce soit sur un sujet qui leur tient à cœur en tant que parlementaire ou qui tient à cœur à leurs électeurs. Parfois, le message ne se rend pas par un clip sonore ou par un slogan que le gouvernement ou l'opposition souhaitent diffuser, mais il pourrait être communiqué par les députés dans leurs propres mots, ce qui, à mon avis, est très important. J'appuierais une telle approche.
Par exemple, la chambre parallèle au Royaume-Uni, le Westminster Hall, sert notamment pour les débats exploratoires sur les pétitions électroniques. Celles-ci sont devenues très populaires et utiles ces derniers temps, et nous pourrions débattre de leur sujet à la Chambre.
En ce moment même, il y a une pétition électronique ouverte pour signature qui porte sur l'aéroport international de Gander, situé dans ma circonscription. Les pétitionnaires demandent l'aide du gouvernement dans ce cas précis. Je serais ravi de débattre de la situation dans laquelle se trouvent non seulement l'aéroport de Gander, mais aussi les aéroports régionaux et ruraux du pays qui peinent à survivre.
Voilà un excellent exemple d'une possibilité d'élargir le débat sur le transport aérien régional au Canada. Ce serait une occasion en or que nous offrirait la tenue d'une chambre parallèle. Cela revêt une très grande importance pour moi. Encore une fois, je remercie le député de Simcoe-Nord, le vice-président, d'avoir porté cette question à mon attention.
Je passe maintenant à ce que nous appelons couramment les déclarations au titre de l'article 31, ou déclarations de députés. À l'origine, un député pouvait parler de sa circonscription ou d'un dossier stratégique d'actualité, ou même faire la promotion de son parti pendant une minute, ce qui arrive assez souvent. Si le député est dans l'opposition, il peut s'attaquer au gouvernement. J'ai été moi-même dans l'opposition pendant un certain temps, et j'en ai assurément profité. Toutefois, la clé, le fondement de tout cela, c'est le fait que la déclaration appartient au député. C'est l'élément crucial de cette question.
Si le whip fournit une liste, le processus entourant les déclarations de députés devient très dysfonctionnel. Par exemple, si le whip souhaite présenter une déclaration pour faire valoir une récente politique du gouvernement ou, dans le cas de l'opposition, une prise de position ou une critique contre gouvernement, il confiera la déclaration en question à un député ou à tout le moins la proposera à un député et lui demandera de la présenter à la Chambre. Si le député n'est pas intéressé et préfère présenter une déclaration personnelle, plus souvent qu'autrement, la déclaration sera proposée à un autre député.
Cette façon de procéder contrevient au principe même des déclarations de députés puisque la déclaration n'est plus l'expression d'un choix personnel, mais plutôt le choix du caucus, du parti ou du bureau du whip. Or, ce n'est pas le but des déclarations de députés.
Je suggère que l'on traite les déclarations de députés de façon similaire aux projets de loi d'initiative parlementaire qui font l'objet d'une liste tournante. Les députés feraient une demande pour faire une déclaration et le Président se chargerait de traiter les demandes dans leur ordre d'arrivée. Je m'arrête ici, parce que j'estime que le processus devant entourer les déclarations de députés est plutôt évident.
Je sais que certaines personnes voudraient que nous procédions ainsi pour la période des questions. C'est ainsi que l'on procède à la Chambre des communes du Royaume-Uni, au palais de Westminster. Trois jours avant la période des questions au premier ministre, les députés donnent leur nom au Président pour participer au tirage au sort qui leur permettra de poser leur question. Je n'irai pas encore jusque là. Je dois marcher avant de courir, pour ainsi dire. J'y vais à petits pas. Cela montre depuis combien de temps je suis là, car je sais que de tels changements s'opèrent parfois avec une extrême lenteur. Conséquemment, je vais en rester là.
Voici une idée que j'ai proposée il y a un certain temps. Dans bien des cas, elle a suscité beaucoup d'incompréhension, mais il s'agit d'une autre pratique adoptée par le Royaume-Uni en 2010 ou 2011. Elle concerne l'élection des présidents des comités, ce que je suis fier d'être. J'adore être président du comité du patrimoine. Au Royaume-Uni, on a mis en place un processus où les sièges de président de comité sont divisés proportionnellement à la représentation des partis à la Chambre. Pas conséquent, le quatrième ou le cinquième parti reconnu à la Chambre obtient un siège ou deux, et les autres sont attribués de la même façon. Actuellement, je crois que le Parti conservateur détient un peu plus de la moitié des sièges de président de comité. C'est la Chambre des communes qui désigne l'occupant des sièges. Elle tient un vote général pour déterminer qui ce sera. Il peut y avoir trois ou quatre libéraux qui briguent un siège, trois ou quatre conservateurs qui se disputent un autre siège, puis toute la Chambre vote pour élire les présidents.
J'ai remarqué cette méthode pour la première fois quand je suis allé au Royaume-Uni, où j'ai rencontré quelques députés. J'ai vu un dépliant au ton électoral qui disait quelque chose comme « votez pour X », un député d'une circonscription voisine du pays de Galles qui souhaitait devenir président du comité de l'agriculture. Ce concept m'a paru fascinant.
Nous devrions examiner attentivement cette méthode. Selon d'anciens greffiers de la Chambre des communes de Grande-Bretagne, c'est une méthode fantastique, qui donne aux présidents un air d'indépendance. Ils peuvent ainsi travailler et accomplir des choses sans subir l'ingérence des partis. C'est une option que nous devrions examiner sérieusement. J'espère que nous pourrons le faire un jour. Je l'avais proposée pendant la dernière législature, mais elle n'a malheureusement jamais été soumise à un vote.
Je souhaite aussi parler d'un autre sujet qui est probablement plus controversé. Il s'agit de...