Madame la Présidente, c'est un grand honneur pour moi de prendre la parole au nom des habitants de Barrie—Innisfil pour répondre au discours du Trône.
Avant de commencer, je tiens beaucoup à remercier tous les premiers répondants — et pas seulement dans Barrie—Innisfil, mais partout au pays —, c'est-à-dire ceux et celles qui ont été sur la première ligne, les travailleurs de la santé. J'étais pompier en 2003 quand il y a eu la crise du SRAS. Je me souviens de l'anxiété que nous avions ressentie, mes collègues et moi, ces gens des services paramédicaux et policiers avec qui je travaillais pour faire face à la crise. Cette anxiété était amplifiée par le fait que nous ne savions pas si nous allions contracter le virus et le rapporter à la maison.
Je suis vraiment reconnaissant envers les premiers répondants et les travailleurs de la santé de première ligne. Ils méritent notre plus grand respect.
Je veux aussi remercier le personnel administratif qui travaille dans la Chambre des communes. Je sais que Gaétan s'efforce de garder nos bureaux propres afin que nous ne rapportions pas le virus dans nos circonscriptions.
Il y a six semaines, le gouvernement a prorogé le Parlement. À ce moment-là, nous étions au plus fort d'un scandale qui devenait de plus en plus juteux à mesure que de nouvelles informations faisaient surface. Le premier ministre a déclaré qu'il prorogeait le Parlement parce qu'il voulait définir une nouvelle orientation plus ambitieuse pour le pays. À mon avis, à ce moment-là, le premier ministre avait pour seule ambition de sauver sa carrière politique.
Les députés se rappelleront que le gouvernement s'empêtrait de plus en plus dans le scandale. Plus d'informations devenaient accessibles. De plus en plus de personnes impliquées dans le scandale faisaient l'objet d'accusations. Par conséquent, le premier ministre et le gouvernement ont simplement décidé de proroger le Parlement pour le faire disparaître. Il ne disparaîtra pas.
Examinons le plan ambitieux du premier ministre. Si les députés examinent la plateforme électorale de 2015 du Parti libéral intitulé « Changer ensemble », ils constateront que bon nombre de leurs promesses de l'époque ont été recyclées ou remaniées dans le discours du Trône. Beaucoup de députés se rappelleront que, lors de l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, en 2015, les libéraux étaient très portés sur la « résultologie », mais il a fait bien peu en ce sens, outre remanier et recycler ses promesses.
Au début de la crise, nous travaillions tous ensemble dans le cadre d'une approche « Équipe Canada ». Je l'ai dit l'autre jour lorsque j'ai parlé du projet de loi C-4. De nombreux députés ont été en première ligne. Nous étions là pour répondre aux citoyens, car beaucoup de bureaux de Service Canada fermaient. Les gens appelaient nos bureaux parce qu'ils étaient anxieux. Le niveau d'anxiété était plus élevé en raison de la peur, de l'inconnu et de l'incertitude de ce qui allait se passer par la suite.
Nous avons tous travaillé ensemble. De nombreux programmes qui avaient été annoncés au début sont devenus terriblement insuffisants, et c'est ce qu'on a constaté. La Subvention salariale d'urgence du Canada, par exemple, a été fixée à 10 % au début. Sans l'opposition, tous les partis d'opposition — et je suis certain que les entreprises ont aussi exercé des pressions sur le gouvernement —, la subvention salariale ne serait pas ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
La Prestation canadienne d'urgence avait des lacunes. Des gens étaient laissés pour compte. Les gens recevant des prestations de maternité en sont un exemple. Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes en est un autre exemple. Beaucoup d'entreprises n'avaient pas droit à la prestation.
En tant que parlementaires, nous avons tous travaillé ensemble pour offrir ces programmes qui, bien sûr, étaient censés être temporaires.
Maintenant que nous nous préparons à une nouvelle vague de COVID-19, il est clair que nous devons — et j'entends par là les parlementaires et le gouvernement — être là pour aider les Canadiens. Cependant, nous devons aussi être présents lors de la relance, non pas tant pour venir à bout de la dépendance envers le gouvernement, mais plus pour créer un plan de relance. C'est justement ce qui fait défaut dans le discours du Trône.
À quoi ressemble la relance?
Nous devons nous assurer que le gouvernement n'entrave pas la relance et qu'il s'en remet au pouvoir du libre marché, des entreprises canadiennes, de leurs employés et de leurs produits. Cela concerne tous les secteurs de notre économie.
L'autre élément qui fait défaut dans le discours du Trône, c'est toute mention de la confiance des investisseurs dans les secteurs de notre économie qui ont été décimés par les politiques, les mesures législatives et la réglementation du gouvernement.
De toute évidence, le secteur des ressources naturelles a subi le contrecoup des décisions prises par le gouvernement. Nous entendons beaucoup de témoignages sur la façon dont l'Alberta se trouve dans une situation précaire à cause des mesures législatives, notamment des projets de loi C-69 et C-48, des règlements et des politiques fiscales qui ont été imposés à ce secteur. Nous voulons passer de la dépendance à la relance, et il n'y a presque rien à ce sujet dans le discours du Trône.
En ce qui concerne la relance, l'autre point sur lequel nous devons vraiment mettre l'accent est celui du dépistage rapide. Curieusement, le gouvernement vient juste d'approuver, hier, un test rapide de dépistage pour lequel une demande avait été présentée à Santé Canada seulement 24 heures auparavant. Étonnant à quel point le gouvernement et Santé Canada peuvent agir rapidement quand ils voient l'énorme inquiétude des Canadiens qui attendent en ligne pour le dépistage de la COVID-19. En fait, les tests rapides de dépistage sont déjà utilisés dans d'autres pays. Douze autres pays, nos alliés dans bien des cas, ont approuvé ce genre de test. Nous avons des pactes et des accords commerciaux avec eux. De nombreux tests ont été soumis à Santé Canada. Pourquoi lui faut-il tant de temps? Du temps qui cause des problèmes aux familles canadiennes qui doivent faire la file pour le dépistage et ensuite attendre pour avoir les résultats.
Les tests rapides de dépistage vont être un élément crucial de la relance. Je suis heureux qu'on en ait approuvé un, mais le gouvernement doit faire plus à cet égard.
Le directeur parlementaire du budget a signalé que plus le plan de dépenses se prolongera, moins il sera viable. On parle en effet d'un déficit de 343 milliards de dollars et d'une dette de près de 1,2 billion de dollars. Voilà pour la partie « dépenses » de la comptabilité. Nous devrons donc veiller à créer des revenus pour payer ces programmes. Pour ce faire, nous devons, comme je l'ai dit plus tôt, laisser libre cours au pouvoir de l'économie en réduisant le fardeau législatif, réglementaire et fiscal et le nombre de politiques, et en stimulant la confiance des investisseurs, lesquels nous procureront les revenus dont nous avons besoin pour payer ces programmes.
Le 1er octobre est une journée difficile pour beaucoup de petites et moyennes entreprises. Elles doivent payer leur loyer aujourd'hui, et l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial posera des problèmes aux propriétaires d'entreprise qui comptent sur elle, bien qu'ils soient peu nombreux en raison des graves lacunes du programme.
Le dernier sujet que je souhaite aborder est celui des vétérans. S'il y a un secteur que ce discours du Trône audacieux et ambitieux a négligé, c'est celui des vétérans. Il ne contient pas un seul mot à leur sujet. Plus tôt cette semaine, le directeur parlementaire du budget a souligné que près de 50 000 dossiers n'avaient pas encore été traités. C'est une source d'anxiété pour les 50 000 vétérans qui attendent toujours une décision et pour leur famille. J'espère que le gouvernement annoncera un plan en vue de remédier à cette situation.
Il y a deux ans, le NPD a proposé un plan visant à réduire certains des arriérés, et nous l'avons appuyé. Le gouvernement doit voir à ce que ce problème soit réglé. À titre de ministre des Anciens Combattants au sein du cabinet fantôme, je ferai tout mon possible pour que le gouvernement prenne la responsabilité de régler ces arriérés.