Monsieur le Président, l'automne dernier, j'ai interrogé le ministre de l'Environnement à propos de la situation critique de la population de chouettes tachetées en Colombie-Britannique. Autrefois, il y en avait plus de 1 000 au Canada, qui vivaient toutes dans les forêts du Sud-Ouest de la Colombie-Britannique. En 1986, il n'y en avait plus que 200 à cause de la disparition des forêts anciennes qui constituent leur habitat; l'espèce a alors été considérée en voie de disparition, au Canada.
Au cours de la décennie suivante, le nombre de chouettes tachetées est tombé à 100 et, aujourd'hui, il n'en reste plus que trois à l'état sauvage, au Canada. Deux de ces chouettes, un couple, vivent dans la forêt ancienne de Spuzzum Creek, dans la région sauvage du canyon du fleuve Fraser. Beaucoup de gens, dont moi, ont été surpris d'apprendre que le bois était exploité dans ce bassin hydrographique. Cela nous a surpris, parce que la principale cause du déclin de la population de chouettes tachetées est la perte et le morcellement continus des forêts anciennes dans le Sud de la Colombie-Britannique.
Avant de me lancer en politique, il y a six ans, j'étais biologiste, et dans mon travail, je m'occupais surtout de la biologie de conservation des chouettes. J'observe la situation depuis des années, et j'ai d'ailleurs participé aux premiers relevés organisés de chouettes tachetées en Colombie-Britannique, dans les années 1980. Je suis donc très préoccupé par les efforts de rétablissement de la population de chouettes tachetées au Canada. Il est clair que les efforts déployés jusqu'à présent ont été largement inefficaces.
Après l'entrée en vigueur, en 2003, de la Loi sur les espèces en péril, le gouvernement devait élaborer des plans de rétablissement pour au moins stabiliser les populations des espèces en péril et, idéalement, leur permettre d'augmenter pour ne plus être en péril. Ces plans ne se sont certainement pas avérés fructueux pour la chouette tachetée.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique poursuit un programme d'élevage en captivité de la chouette tachetée. Je crois que l'élevage compte actuellement 28 spécimens, dont certains seront relâchés dans la nature pour la première fois au cours du printemps. Ce qui est important pour assurer la réussite des programmes d'élevage en captivité, c'est qu'il y ait suffisamment d'habitats propices où relâcher les oiseaux; pour la chouette tachetée, ces habitats, ce sont les forêts anciennes.
Je suis heureux d'apprendre que le gouvernement de la Colombie-Britannique a rendu public un plan récemment qui vise la préservation des forêts anciennes. C'est une initiative qui se fait attendre depuis longtemps. Cependant, la grande partie des forêts anciennes restantes sont situées à l'extérieur de l'aire de distribution de la chouette tachetée, que l'on ne trouve ni à l'intérieur de la province, ni sur la côte nord, ni même sur l'île de Vancouver.
J'ai discuté de cette situation à l'automne avec le ministre fédéral et je lui ai demandé de collaborer avec la province pour élaborer une stratégie de rétablissement plus rigoureuse pour la chouette tachetée. J'ai aussi discuté avec la ministre de la Colombie-Britannique et avec son personnel de leurs plans, et j'ai été heureux de bénéficier de séances d'information sur la superficie, le nombre et l'emplacement des habitats fauniques où cette espèce en péril peut trouver refuge.
J'étais très heureux d'apprendre récemment que les deux ministres sont en train de créer une nouvelle stratégie de rétablissement pour la chouette tachetée. J'espère que cette stratégie nous donnera une chance plus réaliste de rétablir la population de cette espèce en prévoyant des mesures telles que l'augmentation de la superficie des habitats sauvages et la multiplication de leur nombre. Je surveillerai de près le déploiement de ces mesures plus tard cette année et au cours des prochaines années.