Monsieur le Président, c'est la première fois que j'ai l'occasion de me lever à la Chambre lors de cette nouvelle législature. Je vais donc prendre un court moment pour remercier les électeurs d'Outremont, de Côte-des-Neiges et du Mile-End de leur confiance renouvelée.
Mes concitoyens m'ont envoyé ici avec un message clair. Ils veulent du progrès dans la lutte aux changements climatiques et ils espèrent que la crise du logement sera résolue, que le contrôle des armes à feu sera renforcé et que la reprise économique sera forte, verte et juste. Je suis impatiente d'entamer ce travail.
Comme c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre en cette nouvelle législature, j'aimerais prendre un instant pour remercier ma famille, en particulier mon conjoint pour son soutien indéfectible: il est à la maison, à Outremont, avec notre petite fille, pour me permettre d'être ici, à Ottawa. Je remercie aussi tous les bénévoles et les partisans qui m'ont appuyée, sans oublier, évidemment, tous les habitants d'Outremont, de Côte‑des‑Neiges et du Mile‑End de m'avoir à nouveau accordé leur confiance à l'occasion de ma troisième campagne électorale en deux ans et demi. Je leur dirai — et le message s'adresse aussi à l'ensemble de mes collègues à la Chambre — que mon travail ici ne fait que commencer.
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui sur cette motion visant à permettre au Parlement de fonctionner de manière hybride. Comme plusieurs personnes l'ont déjà souligné, la pandémie n'est pas encore derrière nous et nous avons besoin de la flexibilité que nous offre un système hybride. Ce système fonctionne. Nous avons su miser sur les nouvelles technologies et faire preuve d'adaptation pour vraiment transformer la manière dont nous nous acquittons de nos responsabilités parlementaires.
Le Parlement hybride nous a tous permis de remplir nos obligations d'élus envers les Canadiens et les Canadiennes, tout en protégeant nos collègues et le personnel qui nous soutient.
Je dois admettre que je trouve décevant que tous les partis de la Chambre n'aient pas été en mesure de trouver un terrain d'entente sur la façon d'adapter nos procédures pour cette nouvelle session. J'espère que nous pourrons trouver un consensus à la Chambre afin de remettre en place un mode de fonctionnement hybride.
C'est dans ce sens que j'aimerais noter que la motion qui est devant nous permet à tous les députés de participer aux délibérations de la Chambre en personne ou par vidéoconférence s'ils le veulent. C'est le choix de chaque député et c'est un point très important pour moi.
La proposition qui nous est soumise n’empêche aucun député de la Chambre d’être présent en personne pour occuper son siège, ni ne dicte quand et comment les députés pourront participer aux délibérations de la Chambre. Les députés ont le choix de participer en personne s’ils le souhaitent. Cette motion vise à nous procurer le maximum de souplesse dans le respect des paramètres de la réglementation appliquée pour la sécurité publique.
C’est important pour moi, et je sais que ça l’est aussi pour d’autres collègues. Notre capacité de prendre la parole à la Chambre au nom de nos électeurs est essentielle pour moi et pour d’autres, et elle est entièrement protégée par la proposition présentée dans cette motion. Ce qui est également protégé, c’est la capacité des députés qui peuvent être symptomatiques ou malades ou même des députés qui ont été en contact avec une personne atteinte de la COVID-19 et qui doivent donc s’isoler de continuer à représenter leurs électeurs, de voter et de faire entendre leur voix.
Ce que je crois avoir entendu de la part de certains de mes amis conservateurs, c’est que, si je reçois un avis dans mon application d’alerte COVID-19 disant que j’ai été en contact avec la COVID-19, je ne peux pas voter. C’est ridicule. Je devrais toujours pouvoir voter. On ne devrait pas me refuser la possibilité de voter au nom de mes électeurs.
Je crois que les conservateurs qui s’opposent à cette motion font valoir en réalité que nous devons limiter la capacité des députés de participer aux travaux du Parlement et de faire leur travail. J’aimerais qu’ils m’expliquent leur raisonnement.
Grâce à une formule hybride, une option à distance, il y a moyen de nous assurer de pouvoir tous représenter nos collectivités. Pourquoi veulent-ils me refuser cette option, à moi et aux autres députés? Je ne sais pas.
Rien dans cette motion ne nous empêche d’interagir ici en personne, absolument rien. La motion permet simplement à ceux qui ne peuvent pas être ici en personne de continuer à faire leur travail, et c’est pour cela que les Canadiens nous ont élus, tout simplement pour faire notre travail.
Comme nous le savons, la motion devant nous prévoit que ceux qui participent à distance de façon virtuelle soient comptés aux fins de quorum.
La motion propose également certains changements à des articles du Règlement afin de prendre en compte le mode virtuel. Par exemple, toutes les références dans le Règlement relatives à certaines exigences, comme de se lever quand on prend la parole ou d’être à son siège à la Chambre, seront modifiées pour prendre en compte la composante virtuelle.
Un autre aspect de la motion est de permettre que des documents puissent être déposés ou présentés à la Chambre sous forme électronique, et c'est une bonne chose.
Dans les circonstances actuelles, nous devons faire preuve d’innovation et de flexibilité pour nous permettre de continuer à représenter nos concitoyens le plus sécuritairement possible. C’est finalement l'un des buts de cette motion pour un Parlement hybride.
J’aimerais maintenant aborder la question de la sûreté et de la sécurité, et je ne la soulève pas dans le contexte de ma propre sécurité. Je suis consciente de travailler dans une enceinte où il y a 338 sièges. Je sais aussi, comme tout le monde le sait maintenant, que lorsque nous prenons la parole, nous enlevons nos masques. Toutefois, ce qui me préoccupe, ce n’est pas tant ma propre santé que le fait que nous tous, comme représentants de nos collectivités d’un bout à l’autre du pays, faisons continuellement l’aller-retour entre Ottawa et nos circonscriptions.
Nous y retournerons ce week-end pour rencontrer et servir les gens que nous représentons. Il y aura les gens que nous voyons aux soupers spaghetti et les enfants réunis aux foires communautaires. Ce sont ces gens qui nous ont élus ici, et il n’y a rien de plus important pour moi que de les protéger. Quand j’entends dire que des dizaines de conservateurs, nous ne connaissons pas leur véritable nombre, semblent avoir profité d’exemptions qui leur permettent de ne pas avoir à prouver leur statut vaccinal, je me demande quel principe supérieur ils défendent ainsi.
Nous savons que seulement 0,001 % environ des gens sont admissibles à une exemption médicale à la vaccination. C’est ce que disent les données scientifiques. Je me demande donc ce qui se passe ici. Les députés conservateurs se battent-ils pour une question de liberté personnelle plutôt que pour le bien-être collectif? Si c’est le cas, attaquons-nous de front à ce débat et ne le dénaturons pas, pour ainsi dire, en essayant de déterminer si l’option de la participation à distance au moment de voter signifie que nous faisons notre travail.
Comme beaucoup de Canadiens, je suis heureuse de pouvoir retourner au restaurant en montrant une preuve de vaccination, et j’encourage tous ceux qui nous écoutent à appuyer nos petites entreprises et notre secteur de l’accueil. De plus, bien que, comme beaucoup de Canadiens, je sois heureuse de retourner au travail en personne pour voir mes collègues et m’acquitter de tâches qui, nous le savons, doivent souvent être faites en personne, je veux aussi m’assurer que nous ne sommes pas des vecteurs de la propagation de cette maladie dans les différentes régions du pays. La façon la plus efficace d’y arriver est de nous assurer qu’il y a d’abord et avant tout un code strict en matière de vaccination pour les personnes qui entrent dans cette enceinte, mais aussi en offrant des options qui permettraient aux députés de faire leur travail à l’extérieur de cette enceinte s’ils présentent des symptômes ou s’ils ont été en contact avec la COVID.
Le débat sur la vaccination est diviseur, je le reconnais. Nous avons tous la liberté de faire des choix, y compris des choix personnels au sujet de notre santé. Cependant, certains choix, comme celui de refuser de présenter une preuve de vaccination pour prendre place dans cette salle de presque 400 personnes venues de tous les coins du pays et qui voient de nombreuses autres personnes, sont tout simplement inacceptables.