Madame la Présidente, permettez-moi de dire d’abord une chose.
Des membres de mon personnel se trouvaient l’autre jour dans le village de Lytton, un village qui n’a pas eu beaucoup de chance ces derniers temps. Enfin, après des mois, nous avons assisté à l’enlèvement des débris. Certaines évaluations archéologiques demandées par le gouvernement provincial ont été effectuées en collaboration avec la Première Nation de Lytton. Tout le monde espère passer à autre chose et voir quelque chose se construire.
Il s’agit d’un dossier provincial, dans un sens, mais un de mes concitoyens m’a fait part d’un courriel selon lequel la province de la Colombie-Britannique avait lancé un appel d’offres visant la construction de logements pour l’affectation de pompiers à Lytton en prévision des incendies qui surviendront invariablement — Dieu nous en préserve — dans toute la région intérieure de la Colombie‑Britannique d’ici quelques mois.
Ce même concitoyen m’a fait remarquer qu’à la suite des blocages des camionneurs ici à Ottawa, le gouvernement fédéral a versé des fonds par l’entremise de l’Agence de développement économique de l’Ontario pour aider les entreprises ontariennes à se remettre de leur fermeture pendant quelques semaines. Je n’ai rien contre, mais j’aurais aimé que le gouvernement fédéral fasse quelque chose de semblable pour Lytton.
Au cours du débat d’aujourd’hui, mes concitoyens de Lytton sont toujours à la recherche de réponses. Cette semaine, ils ont obtenu un peu d’aide dans l’énoncé économique de l’automne, je le reconnais. Cependant, nous espérons que cette semaine, le budget comportera un peu plus d’aide pour la Colombie‑Britannique, car le village de Lytton souffre toujours, et les gens que je représente veulent simplement rentrer chez eux.
Ensuite, je m’en voudrais de ne pas soulever la question des défis en matière d’infrastructure auxquels la ville d’Abbotsford est confrontée. Le Fraser Valley Current a publié un article sur certaines options qui s’offrent à ma ville natale, l’endroit où je vis aujourd’hui. L’argent nécessaire pour tenir compte des catastrophes qui ont eu lieu et pour se préparer en vue des catastrophes futures se situe entre un peu plus de 1 milliard et 2,8 milliards de dollars. La situation n’est vraiment pas reluisante.
Il y a quelques semaines, plusieurs députés de la Colombie‑Britannique ont fait une visite dans la région, et les représentants de la ville les ont suppliés de continuer à faire pression sur le gouvernement fédéral pour que nous obtenions les ressources nécessaires afin de protéger la vallée du Fraser, la région la plus importante pour l’économie de la Colombie‑Britannique. Ces ressources et ces contributions sont des fonds publics bien dépensés, et j’espère vraiment voir quelque chose de plus de la part du gouvernement fédéral pour les défis en matière d’infrastructure auxquels Abbotsford et l'est de la vallée du Fraser sont confrontés.
Je fais partie d’un groupe: le forum communautaire Lets’mot. Il réunit un grand nombre des nations Stó:lo de l’est de la vallée du Fraser, le district de Kent, la nation Sts’ailes et le village de Harrison Hot Springs. Eux aussi, comme la ville d’Abbotsford, espèrent voir le gouvernement fédéral investir davantage dans les infrastructures.
Nous savons que la Banque de l’infrastructure du Canada n’a pas dépensé autant qu’elle aurait pu le faire. Voici l’occasion d’utiliser ces fonds judicieusement pour aider les Britanno-Colombiens maintenant que tous les ingénieurs et tous les résidants sont sur la même longueur d’onde. Nous savons tous que ce travail doit être fait. Faisons-le maintenant avant que l’inflation ne gonfle encore la facture dans six mois ou un an. Nous devons nous rétablir de façon appropriée et nous devons planifier en vue des catastrophes futures dans la province de la Colombie-Britannique.
Je m’en voudrais également de ne pas parler d’habitation. Dans mon quartier, comme dans la plupart des autres quartiers d’Abbotsford ou de Mission, le coût du logement a augmenté de 100 % au cours de la dernière année environ. Les jeunes familles, les gens que je connais et ceux avec qui j’ai grandi semblent se répartir en deux camps: ils ont gagné la loterie de l’habitation ou ils l’ont perdue sans que ce soit leur faute. Les gens perdent espoir et ils ont besoin de voir le gouvernement revoir complètement son approche de l’habitation.
Pas plus tard que ce matin, dans le Globe and Mail, les libéraux ont vanté leur réponse à la crise du logement en cours en citant le programme de prêts hypothécaires avec participation. Nous avons les données déposées ici devant le Parlement qui montrent que ce programme n’a pas fonctionné. L’argent n’a pas été dépensé; les gens ne veulent pas partager la valeur nette de leur maison avec le gouvernement du Canada.
Le gouvernement doit reconnaître qu’il a fait fausse route avec ce programme et qu’il doit investir ces fonds autrement. Ce programme ne fonctionne pas. Personne n’en veut. Le gouvernement a essayé de l’ajuster une fois. Il a augmenté les niveaux de revenu familial et le prix de la maison que l’on était autorisé à acheter dans le cadre du programme. Cela n’a pas fonctionné et il faut une nouvelle approche. Les Canadiens ont besoin d’une solution immédiate. Nous ne pouvons pas attendre trois ans avant les prochaines élections.
Une jeune famille est venue me rendre visite à mon bureau la semaine dernière. Elle m’a dit qu’elle avait vendu sa maison en rangée à Maple Ridge pensant vivre quelques mois chez leurs parents, puis acheter de nouveau. Or, au cours de ces quelques mois, l’effet de l’inflation sur le coût de l’habitation a été tel qu’ils ont été évincés du marché. Ils ne savent pas quoi faire. Ils cherchent des solutions.
Nous savons que certains problèmes en matière d’habitation relèvent des municipalités, mais je crois que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour inciter à construire de plus en plus de logements dans l’ensemble du pays. C’est une mesure que tous les Canadiens pourraient appuyer: construire plus de maisons, surtout pour les jeunes familles. Nous devons le faire. Le gouvernement n’a pas livré la marchandise et les programmes qu’il a proposés sont des échecs complets.
Hier soir, alors que je me rendais à l’aéroport, j’ai discuté avec un maraîcher. Parmi les autres problèmes importants que le gouvernement évite d’aborder, il y a les pénuries de main-d’œuvre extrêmes auxquelles les entreprises canadiennes font face, particulièrement dans le secteur agricole. Les difficultés dans le secteur agricole sont particulièrement grandes présentement, d'autant plus que le Canada pourrait jouer un rôle plus important dans la production de certaines cultures en raison du conflit en Ukraine. Nous devons évaluer très attentivement les façons d'aider nos producteurs à obtenir la main-d’œuvre agricole dont ils ont besoin, que ce soit des travailleurs canadiens ou des travailleurs étrangers, dès que possible, car ils ne peuvent pas maintenir le rythme. Ils ne peuvent pas suivre le rythme de l’inflation. S’ils n’ont pas suffisamment de travailleurs, ils auront des profits inférieurs. Si on y ajoute les répercussions de l’inflation, on peut en conclure qu’ils feront face à une année très difficile.
Le gouvernement doit vraiment se pencher sur la manière dont il peut régler le problème de pénurie de main-d’œuvre dans les exploitations agricoles. Le prix des aliments augmente déjà. Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres. Toutefois, lorsque je vais au Costco, mon panier coûte de plus en plus cher toutes les semaines. Les tomates de serre que j’adore ajouter à mon sandwich coûtent de plus en plus cher. Nous devons en faire plus. Au Canada, nous disposons de l’infrastructure pour produire davantage d’aliments. Nous avons les terres. Cependant, nous avons besoin des politiques nécessaires pour attirer la main-d’œuvre dans le secteur agricole, afin de cultiver nos récoltes.
Enfin, je m'en voudrais de ne pas aborder le sujet de l’essence. Comme de nombreux jeunes pères, je me suis récemment rendu à un entraînement de soccer, et j’ai dû faire le plein de mon RAV4 2015 de Toyota. Cela m’a coûté plus de 100 $. À Abbotsford, le prix de l’essence s'élevait à 2,01 $ le litre lorsque j’ai fait le plein. Pendant un certain nombre d’années, le gouvernement a fait tout en son pouvoir pour empêcher le pétrole et le gaz canadiens d’être acheminés jusqu'aux côtes, puis jusqu'aux raffineries.
Tous à la Chambre ont reconnu que nous devions adopter une nouvelle approche en ce qui concerne le pétrole et le gaz, afin de nous permettre de le transformer efficacement au Canada et de construire des pipelines pour éviter que les jeunes familles soient si touchées par les problèmes d’abordabilité. Les gens éprouvent vraiment des difficultés.
En résumé, mes concitoyens ne peuvent plus se permettre de se rendre au travail en voiture. Pour se rendre à Vancouver cinq jours par semaine, étant donné le coût de l’essence, il en coûte quelques centaines de dollars de plus chaque mois. Si les gens ne sont pas présentement propriétaires d’une maison, ils ont manqué le bateau.
Un ami avec qui je suis allé à l’école secondaire a communiqué avec moi l’autre jour. Il m’a dit qu’il louait une maison depuis 10 ans, pour un loyer de 1 700 $. Le propriétaire vient de la vendre. Il doit maintenant déménager dans un logement plus petit dont le loyer est le double. Il ne sait pas comment il va faire pour s'occuper de ses enfants. Il est en très mauvaise posture. Il ne sait pas s’il peut demeurer dans notre province.
Nous devons évaluer attentivement les mesures que nous prenons en matière de logement et tenir compte des répercussions de ces dépenses sur l’inflation. Il se passe beaucoup de choses dans notre pays. Je vous remercie de m’avoir donné le temps aujourd’hui d’en parler un peu.