Monsieur le Président, nous sommes ici aujourd'hui parce que si le Parlement n'intervient pas immédiatement, l'élargissement de l'aide médicale à mourir aux personnes dont le seul problème de santé sous-jacent est un trouble mental entrera en vigueur le 17 mars. C'est dans quelques semaines à peine, alors que le Canada est aux prises avec une crise de santé mentale, sans parler de l'isolement des aînés, des drogues empoisonnées qui tuent des gens partout au Canada, des hausses inadéquates de la Sécurité de la vieillesse, et, malheureusement — et c'est à peine croyable —, aucune prestation canadienne pour les personnes handicapées qui vivent dans la pauvreté. Les filets de sécurité sociale font défaut, mais pourtant, nous parlons d'élargir l'accès à l'aide médicale à mourir.
Pourquoi l'absence de filets de sécurité sociale est-elle si importante? Les Canadiens méritent de vivre en santé, dans la dignité et hors de la pauvreté.
Je veux parler de la prestation canadienne pour les personnes handicapées parce que le budget s'en vient. Le prochain budget s'en vient très bientôt, et le NPD et les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement libéral tienne sa promesse faite en 2015 d'instaurer une prestation canadienne pour les personnes handicapées. Trop de personnes handicapées ont besoin de cette prestation pour se sortir de la pauvreté. Je dis « trop de personnes », mais une seule personne est déjà trop.
J'invite le gouvernement libéral, dont les députés écoutent attentivement le débat, à faire quelque chose et à commencer à envoyer la prestation canadienne pour les personnes handicapées à ceux qui en ont besoin au pays afin que nous puissions discuter sérieusement de l'élargissement de l'aide médicale à mourir. Ce n'est certainement pas le moment d'en parler alors que nous sommes en pleine crise de santé mentale, alors que des drogues empoisonnées tuent des gens et que les personnes handicapées qui vivent dans la pauvreté n'ont aucun filet social ni aucun revenu fiable.
Je crois également qu'il est honteux que le gouvernement libéral ne tienne pas compte des répercussions de la récupération des prestations pour les personnes handicapées et pour toutes les personnes qui vivent près du seuil de la pauvreté et qui comptent sur les prestations sociales du fédéral auxquelles elles ont droit et qui sont réduites. Je pense en particulier à la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU. Nous savons que de nombreux Canadiens ont demandé la Prestation canadienne d'urgence de bonne foi et qu'on la leur a versée. Le gouvernement fédéral a décidé que c'était une bonne idée de cibler les gens qui vivent déjà dans la pauvreté et d'exiger qu'ils remboursent la PCU.
Il sait que ces gens vivent dans la pauvreté. Il connaît leurs revenus et il continue de s'en prendre à eux. Pendant ce temps, il accorde des passe-droits aux PDG d'entreprises qui empochent des millions de dollars par an en salaires et en primes sans tenir compte du fait qu'ils ont touché des subventions salariales qu'ils ont ensuite distribuées à leurs actionnaires et ajoutées à leurs primes.
Je pense à Air Canada en particulier. Le gouvernement a décidé de renflouer l'entreprise pendant la pandémie. Air Canada a dit que le gouvernement pouvait reprendre cet argent parce qu'il ne lui permettait pas de le verser à ses dirigeants sous forme de primes. Voilà les choix que fait le gouvernement fédéral. Il donne aux PDG et aux grandes entreprises les passe-droits habituels tout en s'attaquant aux personnes qui vivent dans la pauvreté.
Aujourd'hui, j'ai lu le rapport de la défenseure fédérale du logement. Les droits de la personne sont violés. Nous parlons d'étendre l'aide médicale à mourir aux personnes dont la maladie mentale est le seul problème de santé invoqué et je blâme fortement les conservateurs dans ce cas-ci, car j'ai participé à un certain nombre d'études sur le logement au comité des ressources humaines. Nous savons que les conservateurs se sont retirés du secteur du logement et que les Canadiens ont été privés de 800 000 logements abordables.
Ce sont les conservateurs qui ont causé le problème qui se manifeste actuellement sur le terrain et que les libéraux n'ont pas réglé lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir. La défenseure du logement a déclaré que les droits de la personne des Canadiens sont violés parce qu'ils n'ont pas accès à un logement. C'est odieux. Il est absolument inacceptable que notre pays ne puisse pas utiliser ses ressources naturelles pour veiller à ce que les gens ne vivent pas dans des tentes à côté de l'aéroport de Vancouver. Je blâme à la fois les conservateurs et les libéraux, car ils connaissent la situation et ils savent qu'elle dure depuis des décennies, mais ils n’ont rien fait pour y remédier.
La défenseure du logement a dit au gouvernement qu'il faut mettre en place un plan national d’intervention dans les campements d'ici le 31 août. Je suis désolée de dire que, compte tenu de la vitesse à laquelle le gouvernement libéral agit, il est très peu probable que cela se produise. J'espère que le gouvernement relèvera le défi lancé par la défenseure fédérale du logement, car personne ne devrait avoir à vivre dans un campement sans avoir accès à de l'eau potable, à l'enlèvement des déchets et à la collecte des ordures. On s'attendrait à ce que le gouvernement fédéral puisse au moins aider les villes avec la collecte des ordures afin que les gens aient accès à des espaces propres lorsqu'ils sont forcés de vivre dans un campement. Je demanderais au premier ministre et à tous les députés libéraux de se promener sur la rue Wellington, dans le marché By ou sur la rue Sparks. Ils croisent ces gens tous les jours, mais ils ne font rien.
Nous savons que les ministres de la Santé de partout au pays sont préoccupés par le projet de loi à l'étude. Nous savons aussi que le gouvernement libéral se traîne les pieds au sujet de l'assurance-médicaments, qui pourrait aider les gens ayant des problèmes de santé mentale afin qu'ils puissent prendre leurs médicaments comme il se doit et rester en santé. Le gouvernement libéral a décidé de ne pas se presser dans ce dossier. La date limite à ce sujet arrive très bientôt elle aussi.
Le gouvernement libéral avance à pas de tortue au sujet de ces éléments du filet de sécurité sociale, et les conservateurs sont à blâmer pour l'état actuel du marché immobilier et du logement au Canada. Je tiens à souligner que les conservateurs ont aussi voté contre l'ensemble des initiatives et des programmes sociaux contenus dans le budget et l'énoncé économique de l'automne. Ils prétendent se soucier des gens, mais ils votent contre tout ce qui pourrait les aider, y compris la nourriture. Ils ont décidé qu'ils étaient contre un programme national d'alimentation en milieu scolaire. Comment peut-on s'attendre à tenir des débats sur des sujets qui comptent pour les Canadiens alors qu'on est incapables de faire en sorte que les enfants mangent à leur faim et que les gens aient un endroit où vivre? Voilà ce que les libéraux et les conservateurs ont fait.
J'aimerais lire ce que m'a écrit une travailleuse de la santé mentale de ma circonscription qui a communiqué avec moi. Elle dit: « J'implore le gouvernement de reconsidérer cet élargissement du régime et de participer à un véritable dialogue avec les professionnels de la santé mentale afin de préserver le bien-être des Canadiens, en particulier des plus vulnérables. »
J'implore le gouvernement libéral et les conservateurs qui tentent constamment de faire échec aux initiatives et aux programmes sociaux que le NPD s'efforce de faire progresser à la Chambre de prendre cette question au sérieux. Alors que nous tenons ce débat à la Chambre aujourd'hui, nous savons que des drogues toxiques circulent au pays et que des gens se rabattent sur les drogues parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments dont ils ont besoin, étant donné qu'il n'y a pas de régime national d'assurance-médicaments au Canada.