Madame la Présidente, je tiens à remercier le leader parlementaire du NPD de nous chanter la même rengaine que les libéraux. C'était très bien, et je le remercie de son intervention.
Je vais poursuivre avec ce dont on parlait, c'est-à-dire la situation du pairage, qui est une option. Depuis — et même avant — la Confédération, les politiciens ont contracté des maladies graves, subi des blessures sévères, accueilli de nouveaux enfants dans leur famille et dit des adieux, les larmes aux yeux, à des proches, en plus de vivre d'autres événements importants de la vie. Bref, bien des choses arrivent aux députés, tout comme à tous les autres Canadiens.
Pendant les 153 premières années de la Confédération, même si la situation n'a pas toujours été idéale, nous avons habilement concilié le travail et la vie personnelle. Aussi inédits qu'aient été certains aspects de la pandémie, l'exigence de concilier la vie privée et les responsabilités parlementaires ne l'est pas, et nous pouvons facilement revenir aux pratiques éprouvées que nous savons efficaces.
Pour revenir au pairage prévu par le Règlement, bien que celui-ci soit largement fondé sur une série de coutumes et de pratiques, avec seulement une mention marginale à l'article 44.1 du Règlement, nous serions ouverts à l'examen de propositions visant à renforcer ces dispositions, à les rendre plus transparentes ou à donner plus de pouvoir à chaque député. Si quelqu'un a des idées à ce sujet, je serai heureux de les entendre. Sinon, je soupçonne que cette question sera soulevée par le comité de la procédure et des affaires de la Chambre, puisqu'il est chargé d'étudier la possibilité de rendre les séances hybrides permanentes, ce que souhaitent, je le sais, les libéraux et les néo-démocrates.
Personnellement, j'ai été élu au Parlement en étant conscient de la responsabilité qui m'incombait. C'est une grande responsabilité, comme nous le savons, de représenter ses concitoyens, dans mon cas, les résidants de Barrie—Innisfil.
J'avais également compris, et ma famille aussi, que j'étais tenu de venir à Ottawa. Ayant été élu en 2015 — la pandémie ayant commencé en 2020 —, j'avais l'habitude, comme tous mes collègues de la Chambre, de venir au Parlement. La constitution exige que nous soyons ici, à Ottawa.
Ce n'était pas facile, certes, mais c'est le choix que j'avais fait, un choix que nous faisons tous. Au-delà de certains défis familiaux que j'ai mentionnés et de certaines exigences de notre travail, c'est un immense privilège de pouvoir siéger à la Chambre des communes, de pouvoir venir à Ottawa et représenter les gens de ma circonscription; c'est un privilège non seulement de participer aux débats et aux travaux des comités et d'interagir avec tous nos collègues de tous les côtés de la Chambre, mais de pouvoir réellement m'asseoir dans ce siège-ci, voter, me lever et être compté en personne. Je m'attendais à tout cela quand je suis devenu député, et ces attentes existent encore.
Comme je l'ai dit plus tôt, parmi les enjeux soulevés au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre figurait la crainte qu'il y ait, dans les circonscriptions où les résultats étaient serrés, des manœuvres électoralistes constantes.
Avec tout le respect que je dois à mes collègues, je dirais que les gens qui veulent être élus députés doivent normalement s'attendre à venir ici, à Ottawa. S'ils ne sont pas prêts à le faire, s'ils préfèrent rester dans leur circonscription pour mieux se faire connaître auprès des électeurs, s'ils craignent les déséquilibres dans leur vie, ils devraient peut-être plutôt se présenter à la mairie, au conseil municipal ou au conseil scolaire, parce que, comme on le sait, c'est difficile d'être député et d'être souvent loin de sa famille, parfois même une trentaine de semaines par année.
C'est difficile, mais c'est un choix que nous faisons tous, parce que nous voulons être ici et défendre de notre mieux les intérêts des gens de notre circonscription et de l'ensemble des Canadiens.
Le Canada est un très vaste pays bordé de trois océans. Les députés se font élire pour défendre les intérêts de leurs concitoyens à la Chambre des communes. C'est ici qu'ils siégeaient et c'est encore ici qu'ils devraient siéger. Pour certains députés, je suis peut-être traditionaliste ou conservateur, mais je suis certainement quelqu'un pour qui le Parlement et la démocratie sont des institutions fondamentales de notre pays.
Ce qui me fait tiquer, dans tout ce qui s'est passé ici depuis un certain temps, c'est le net déclin de la démocratie auquel nous avons assisté. Quand les ministres ne sont pas tenus — et pas seulement par l'opposition, par les médias aussi — aux mêmes normes de reddition de comptes et de transparence qu'habituellement lorsqu'ils sont ici, il y a de quoi s'inquiéter.
Il n'y en a pas de meilleure preuve que le spectacle auquel nous avons assisté ces derniers mois, à commencer par le scandale UNIS, qui remonte à un an et demi ou deux. Toutes les délibérations avaient alors lieu sur Zoom, et nous avons connu nombre de pépins techniques. C'était difficile. La dynamique en comité n'était pas la même qu'en personne. Les échanges n'étaient pas aussi fougueux, alors qu'il s'agit pourtant d'un élément essentiel à la santé de la démocratie.
Il y a aussi eu le projet de loi C‑11. Je ne sais même pas combien de fois la présidente du comité était ici, à Ottawa; elle présidait toutes les réunions à distance, pour un projet de loi aussi important que le C‑11. Le gouvernement l'a d'ailleurs fait adopter à toute vapeur. Tout le monde se rappelle à quel point il a été difficile d'étudier les amendements, et la présidente était sur Zoom. Quiconque a suivi les discussions au Comité permanent du patrimoine canadien a pu constater à quel point ce système est dysfonctionnel, surtout quand personne n'est sur place.
Nous avons aussi dit, comme je l'ai mentionné, que nous sommes ouverts à l'idée de répondre aux besoins de jumelage de tous les députés à la Chambre. Le système hybride actuel, avec quelques modifications mineures, pourrait être réactivé dans l'éventualité d'un revirement important dans les directives de santé publique concernant la COVID‑19, avec l'accord des partis reconnus et des leaders à la Chambre, pour une période convenue.
Cela veut dire simplement qu'au lieu de vouloir nous prémunir contre un quelconque variant venu de l'hémisphère Sud dont les deux leaders parlementaires médecins m'ont parlé, pourquoi ne pourrait-on pas réexaminer la situation au mois d'août? Pourquoi ne pourrions-nous pas nous réunir en septembre pour voir s'il serait souhaitable de passer en mode hybride? Nous avons tiré des leçons des dernières années, et il devrait être facile de le faire, alors pourquoi ne pas examiner la situation en août ou en septembre?
Comme je l'ai dit au début, nous sommes à quelques jours de la fin de la session, de la pause estivale, et nous voulons éviter quelque chose que personne d'entre nous ne peut prédire. En fait, nous le pouvons, car le monde est passé à autre chose. Les mesures de santé publique ont disparu, sauf dans cette enceinte. Rien ne nous empêche de revenir en août ou en septembre pour réexaminer la situation.
J'ai effectivement parlé au leader du gouvernement à la Chambre et je lui ai promis, parce que je serai encore leader à la Chambre à ce moment, que s'il était nécessaire à ce moment de recommencer à avoir recours aux séances hybride et à l'application de vote à distance, nous serions ouverts à l'idée. Ce n'est pas déraisonnable. Je peux interpréter le climat ambiant. Nous serions ouverts et disposés à faire cela.
Parmi les autres questions sur lesquelles portait ma lettre du 31 mai aux autres leaders à la Chambre, j'indiquais que les ententes dont nous parlions pourraient entrer en vigueur, comme je l'ai dit, après l'expiration des ententes actuelles, ce qui se produira demain, d'où l'urgence, et pourraient être en place pour une année. La Chambre serait chargée de constituer une réserve suffisante de masques N95 pour apaiser les craintes que pourraient avoir certains de nos collègues.
C'est une suggestion que j'ai faite. Il n'y a pas d'obligation de porter le masque à l'extérieur de cet endroit. J'ai donné l'exemple de certains députés, y compris des députés libéraux et néo-démocrates, qui, lors de réceptions, ne portent pas le masque alors qu'ils sont tenus de le faire, et même dans la Cité parlementaire; cette comédie doit donc cesser.
Nous sommes arrivés à un point où ceux qui doivent ou souhaitent porter le masque devraient avoir l'option de le faire. Dans le cas de ceux qui choisissent de ne pas porter le masque, comme dans le reste du monde et comme c'est en train de se produire dans le reste du Canada, peut-être pourrions-nous leur fournir des masques de qualité supérieure, comme le N95, simplement pour atténuer leurs craintes et les mettre un peu plus à l'aise. La personne qui souhaite porter le masque devrait pouvoir le faire. Celle qui ne le souhaite pas ne devrait pas y être obligée. Voilà ce que contient la proposition.
Le comité de la procédure et des affaires de la Chambre recevrait la directive d’examiner ces propositions en vue de préparer un rapport au mois de mai prochain, juste avant l’échéance de ces propositions.
Nous croyons à l'importance des travaux des comités. Nous croyons à la capacité du comité de la procédure et des affaires de la Chambre d’examiner cette question et d’apporter les changements requis, comme il l’a fait il y a deux ans. Cependant, peu importe ses décisions, le comité ne devrait jamais envisager ou orienter l’adoption permanente d’un système qui repose sur le mode hybride. Nous ne devons pas en arriver là. Notre présence est requise ici, à Ottawa.
Le vent tourne à ce sujet. La semaine dernière, lorsque la motion no 19 a été présentée et que le gouvernement a indiqué, de concert avec ses partenaires néo-démocrates, qu'il voulait prolonger d'un an le système hybride, nous avons commencé à voir les experts et les gens qui suivent nos délibérations changer d'opinion et se demander pourquoi nous ne revenons pas à la normale et ne rétablissons pas le niveau de reddition de comptes et de transparence pour lequel la Chambre est conçue et structurée, compte tenu du fait que tout le monde revient à la normale. Nous avons vu les éditoriaux qui ont été écrits. Voici certains des commentaires que nous avons vus dans ces éditoriaux:
C'est bien beau, mais le gouvernement ne s'est pas encore penché sur les conséquences du système hybride sur le personnel de soutien qui permet aux parlementaires de travailler à distance, notamment les interprètes — une main-d'œuvre limitée sans laquelle le travail parlementaire ne peut pas se faire.
J'ai parlé de ce sujet plus tôt et je pense que nous devons faire preuve d'empathie envers nos interprètes et le bureau de l'interprétation en ce qui concerne les difficultés qu'ils éprouvent. Le problème prend de l'ampleur et il y aura des conséquences si nous continuons sur la voie du système hybride.
L'autre jour, Campbell Clark du Globe and Mail a écrit un éditorial à ce sujet, qui commence comme suit:
Des séances hybrides pour encore un an? Non.
Si le gouvernement libéral veut prolonger cette version à moitié artificielle de la Chambre du peuple, il n'a qu'à demander un mois de plus, en septembre, à la Chambre des communes. Si après ce mois, il juge essentiel de poursuivre encore les séances hybrides pendant 30 jours, il pourra de nouveau mettre la question aux voix.
Tout cela revient à ce que je proposais tout à l'heure. Pourquoi devrions-nous trancher cette question maintenant? Actuellement, au Canada, il y a tant d'autres problèmes importants à traiter. On n'a qu'à penser au coût de la vie, à la crise inflationniste actuelle et à la totale incapacité du gouvernement d'offrir les services les plus élémentaires aux Canadiens, sans parler de l'ingérence politique en Nouvelle‑Écosse, dont nous avons entendu parler ces derniers jours. Je ne comprends absolument pas pourquoi il faudrait traiter dès maintenant cette question, et pas en septembre. Cela me rend anxieux.
Je lisais dans le Toronto Star un article qui parlait du déclin de notre démocratie et du besoin de revenir à une certaine normalité. Voilà vraiment de quoi il est question ce soir: du déclin de notre démocratie et du fait que les séances hybrides ont fait leur temps. Oui, elles étaient nécessaires en pleine pandémie, mais nous avons besoin de revenir à la normale. C'est ce que j'espère.
L'une des autres choses que nous avons constatées au cours des dernières années, c'est qu'alors que les Canadiens n'avaient pas le droit de voyager, alors qu'il y avait des restrictions pour monter à bord d'un avion, le premier ministre n'a pas hésité à voyager partout dans le monde. C'était hypocrite. Il pouvait simplement monter à bord de son avion du gouvernement et voyager partout où il voulait, alors que les Canadiens étaient soumis à des restrictions imposées par les politiques du gouvernement. C'est ce que nous avons constaté au cours des dernières années. J'ai donné l'exemple de la présidente du comité du patrimoine, qui participait aux réunions depuis son appartement. Je ne sais même pas si elle est venue ne serait-ce qu'une seule fois à Ottawa. C'est possible, je n'ai pas vérifié, mais certainement pas dans le cadre de ce projet de loi très important. Elle était assise chez elle, alors que le comité faisait son travail ici. Cela a entraîné un certain chaos au sein du comité. Cela n'a pas empêché le premier ministre de voyager partout dans le monde, alors que les Canadiens ne le pouvaient pas.
Voici qui devrait aider les députés à comprendre à quel point le premier ministre a voyagé, rien qu'en 2022. Le 4 mars, il est allé à Toronto. Du 6 au 11 mars, il est allé au Royaume‑Uni, en Lettonie, en Allemagne et en Pologne. Les 16 et 17 mars, il était à Alliston, dans le centre de l'Ontario. Du 23 au 25 mars, il s'est rendu en Belgique. Du 27 au 30 mars, il s'est rendu à Montréal, Toronto, Vancouver et Williams Lake. Le 8 avril, il s'est rendu à Hamilton. Du 11 au 18 avril, il est allé à Victoria, à Edmonton, à Laval et à Whistler. Il a pris l'avion d'Edmonton à Laval pour une seule matinée, le 13 avril, qu'il a consacrée à faire la promotion du budget. Il a repris l'avion l'après-midi même jusqu'à Whistler, pour entamer ses vacances. Le 19 avril, il s'est rendu à Dalhousie, au Nouveau‑Brunswick, le 20, à Waterloo, le 22 à Winnipeg et le 29 à Montréal et à Toronto. Je n'en suis qu'à la moitié de la liste. Je poursuis. Le 2 mai, il était à Windsor, le 3 à Montréal et le 6 dans la région du Grand Toronto ainsi qu'à Hamilton. Il est allé en Ukraine et en Pologne les 8 et 9 mai, après quoi il s'est rendu à St. John's le 17, puis le 20 à Sept‑Îles, au Québec. Du 23 au 25 mai, il a pris la direction de Kamloops, Vancouver et Saskatoon. Du 27 au 29 mai, il était en Nouvelle‑Écosse. Le 2 juin, il était de passage à Siksika, en Alberta, puis il est allé à London, en Ontario, le 5. Du 7 au 11 juin, il s'est rendu à Corolado Springs et à Los Angeles, et aujourd'hui, le premier ministre est parti pour le Rwanda.
Le premier ministre peut aller n'importe où, y compris là où le virus est sans doute encore actif, mais pas les parlementaires. Où est la logique?
Je sais que le premier ministre doit faire son travail, et je sais qu'il doit représenter le Canada partout dans le monde, mais il peut se rendre dans un pays où le statut vaccinal n'est pas le même qu'au Canada et se mettre en danger. Il a eu la COVID la semaine dernière, et il l'a eue deux fois au cours des derniers mois. S'il peut s'exposer ainsi à des risques, il n'y a pas de raison, compte tenu des mesures de sécurité en place dans cette enceinte — le port du masque pour les députés qui le souhaitent, et les mesures de sécurité dans les avions partout au pays — pour que les députés ne puissent pas siéger, à moins, bien sûr, de ne pas souhaiter être ici, de vouloir être dans leur circonscription et être perpétuellement en mode électoral afin de tout mettre en œuvre pour se faire réélire, si le vote a été serré la dernière fois, ou de souhaiter se cacher derrière le mode virtuel et l'application de vote.
Je sais que certains députés se rendent ailleurs au pays, mais sans venir ici nécessairement, et nous pouvons le vérifier. La divulgation publique fait en sorte que nous savons où les gens se rendent. S'ils vont dans d'autres régions du pays, mais ne viennent pas ici, pourquoi? Leur travail est ici. C'est pourquoi ils ont été élus.
J'ai une suggestion à faire, que je vais peut-être soumettre au Bureau de régie interne, concernant les députés qui veulent siéger à temps partiel et qui ne veulent pas être présents en personne au Parlement. Dans de nombreux cas, des appartements sont loués près de la Cité parlementaire, parfois, pour 2 500 $ par mois, et ceux-ci sont laissés inoccupés. Pourquoi les contribuables devraient-ils payer pour ces appartements si les députés ne veulent pas y vivre? Selon moi, c'est une très bonne question. Il y a peut-être aussi d'autres dépenses payées; nous pouvons certainement nous pencher là-dessus. Cependant, si les députés ne veulent pas être présents ici, à leur siège, pourquoi s'attend-on que les contribuables subventionnent leurs appartements à Ottawa, qui demeurent inoccupés? Je pense qu'il s'agit d'une question légitime.
Comme je l'ai dit, le vent tourne. J'espérais que la lettre que j'ai envoyée le 31 mai allait amener un consensus. J'espérais vraiment que le leader parlementaire du gouvernement et son homologue du NPD allaient voir que la proposition tombait sous le sens. Malheureusement, la vérité c'est que cela n'est pas arrivé et nous nous retrouvons dans la situation actuelle, à débattre de la motion no 19 et le gouvernement proposera la clôture au sujet de cette motion. Nous n'aurons que quelques heures pour en débattre. Je sais que cela dérange les plans des néo-démocrates de discuter de cette question, parce que ce dont ils veulent parler, comme ils en ont l'habitude, c'est du fait que les conservateurs font de l'obstruction.
En réalité, les conservateurs font leur travail. Ils remplissent en effet leur obligation constitutionnelle, au même titre que le Bloc québécois, qui consiste à demander des comptes au gouvernement. Nous avons été élus à la Chambre en situation de gouvernement minoritaire. Le gouvernement n'a pas la majorité, et il a fallu qu'il signe une entente de coalition avec ses partenaires du NPD pour réussir à être majoritaire.
Je peux dire aux députés que, pendant toute la campagne, j'étais certain que le premier ministre ne voulait que deux choses. Il pensait que les gens allaient lui jeter des fleurs pour sa gestion de la crise de la COVID et pour les milliards qu'il avait dépensés. Nous sommes en train de payer le prix de ces mesures avec l'inflation. Il pensait que les gens allaient lui jeter des fleurs pour sa gestion de la crise, et il voulait un gouvernement majoritaire, mais il ne l'a pas obtenu. La raison pour laquelle il voulait un gouvernement majoritaire, c'est qu'il savait — comme nous le savions aussi — que divers facteurs étaient en train de converger.
On ne peut pas imprimer autant d'argent et injecter autant de liquidités dans le système sans penser que cela aura une incidence sur l'inflation et que le taux d'inflation augmentera. Quand il y a plus d'argent pour la même quantité de biens, on obtient le résultat que nous constatons aujourd'hui. Aujourd'hui, on nous a annoncé que le taux d'inflation était de 7,7 %, et cela ne fera qu'empirer.
Nous constatons que les taux d'intérêt ont augmenté de près d'un point de pourcentage au cours du dernier mois. On s'attend à ce que le 13 juillet, la Banque du Canada relève encore les taux d'intérêt, de trois quarts de point de pourcentage cette fois, afin de lutter contre l'inflation. Nous pouvons penser à l'incidence que cela aurait sur les marges de crédits des gens. Nous pouvons penser à l'incidence que cela aurait sur les prêts hypothécaires à taux variable. Si nous avons maintenant un problème d'abordabilité et si les Canadiens sont inquiets et mécontents de leur situation, les choses ne feront qu'empirer tant que les libéraux continueront à jeter de l'huile sur le violent feu inflationniste.
Nous le prédisions il y a un an et demi. Ce n'est pas que nous ne voulions pas les appuyer, car nous avons appuyé nombre des programmes que le gouvernement proposait. Le problème était qu'il y avait vraiment beaucoup de dépenses et qu'elles n'étaient pas affectées aux secteurs de l'économie qui auraient dû être visés pour soutenir l'économie. Les libéraux ont essentiellement fait pleuvoir l'argent. Ils imprimaient de l'argent de façon insensée, et nous avons prédit il y a quelques années que cela se produirait.
Maintenant, à cause de ces facteurs convergents, tous ces facteurs, l'économie, les taux d'intérêt et les pressions inflationnistes actuelles, nous sommes dans une situation où les Canadiens souffrent, et je l'ai dit l'autre jour. Nous ferions mieux de commencer à écouter ce qu'ils disent. Je suis moi-même à l'écoute des gens de ma circonscription, mais nous devons tous mieux écouter et comprendre d'où viennent cette colère et cette anxiété, car elles sont suscitées par la peur. Les gens ont peur en ce moment, parce que les niveaux d'endettement sont très élevés et que les taux d'intérêt augmentent, ce qui entraîne des difficultés importantes.
Nous en parlions il y a quelques années. Je me souviens que ma mère, lorsque nous étions ensemble il y a deux ou trois semaines, m'a rappelé quelque chose que j'ai dit il y a deux ans. Elle était contrariée par certaines des politiques gouvernementales en vigueur et j'avais dit que tant que les conséquences ne se font pas sentir au niveau du porte-monnaie, les gens ne se préoccupent pas de ce que fait le gouvernement. Aujourd'hui, nous en sommes là et les gens sont réellement préoccupés, parce que leur porte-monnaie s'en ressent.
Beaucoup d’entre nous avaient prévu cela, y compris certains de nos porte-parole en matière de finances, certains de nos porte-parole en matière d’industrie et d’autres intervenants. Ils ont pris la parole, tout comme je l’ai fait, pour dire qu’il s’agissait d’une catastrophe annoncée. En somme, les gens intègres s’attendent à ce qu'on les croie, et quand on ne les croit pas, le temps finit par leur donner raison. Malheureusement, en ce moment, avec tout ce qui se passe, le temps nous donne raison sur nos prédictions d’il y a deux ans.
Je m’inquiète vraiment pour mes concitoyens. Je m’inquiète pour les Canadiens en général, car malgré les friandises, les arcs-en-ciel et les licornes que promet le gouvernement à l’heure actuelle, je ne pense pas que c’est réaliste. Je sais que cela ne reflète pas la réalité sur le terrain ni l’angoisse que ressentent les gens, en particulier ceux qui sont surendettés dans un marché immobilier souffrant de l’inflation.
Je crois que c'est la Société canadienne d'hypothèques et de logement qui a dit récemment que 52 % des Canadiens ont une hypothèque à taux variable. Imaginons à quel point ces gens sont vulnérables lorsque les taux d'intérêt augmentent, et pensons aux répercussions que cela peut avoir sur le budget de leur ménage et sur leur capacité non seulement de payer leur logement, mais aussi de composer avec les coûts et les pressions inflationnistes qui touchent les fournisseurs de tous les secteurs de l'économie à cause du prix de l'essence.
Le prix de l'essence est à 2,09 $ le litre. Dans ma circonscription, Barrie—Innisfil, les gens qui, cinq jours par semaine, doivent se rendre à Mississauga, à Markham, à Vaughan ou ailleurs dans la région du Grand Toronto doivent payer 115 $ ou 120 $ d'essence pour leur petite voiture. Les propriétaires d'entreprise et les travailleurs de la construction, par exemple, doivent payer 245 $ ou 250 $ d'essence pour leur camion, et à ce prix, ils n'en ont que pour trois ou quatre jours. Ils n'en ont même pas pour trois ou quatre jours s'ils doivent se rendre à Mississauga ou Markham tous les jours. Ces coûts s'accumulent et font fondre le budget des ménages.
Autre aspect, et non le moindre, nous devons nous pencher sur la situation des aînés et des gens à revenu fixe qui, en raison de la situation actuelle de l'économie et des marchés boursiers, voient le rendement de leurs investissements diminuer. Ils surveillent la situation de près. C'est une autre source d'inquiétude et d'angoisse pour eux.
Nous sommes ici à parler d'un Parlement hybride et à essayer d'imaginer ou de prédire comment les choses vont se passer en septembre. Je ne comprends pas pourquoi nous ne débattons pas des questions qui préoccupent vraiment les Canadiens. Nous parlons de ça tandis que les Canadiens, eux, vont de l'avant. Alors que les Canadiens, les experts de la santé, les assemblées législatives du monde entier et du Canada vont de l'avant, nous sommes ici à débattre de quelque chose dont on ne devrait pas débattre.
Je voulais aborder un autre point au sujet du vent qui tourne. Cela me fait sourire, en quelque sorte. Dale Smith s'assoit là-haut presque tous les jours à la période des questions. Je ne sais pas s'il en a déjà raté une, en fait. Nous ne partageons pas les mêmes points de vue. J'ai beaucoup de respect pour le travail de M. Smith. Il a tendance à pencher du côté du gouvernement dans bien des dossiers, mais même lui, dans une série de gazouillis ces derniers jours, a déclaré que les blessures acoustiques et les risques de perte auditive permanente sont bien documentés et qu'ils ont des effets dévastateurs inadmissibles sur les interprètes.
Dans un autre gazouillis publié le 20 juin, il a écrit « Imaginez dire aux interprètes “Désolé, mais vous devez envisager la possibilité de souffrir d'une perte auditive permanente, car nous ne sommes même pas [...] — je passe sous silence le petit juron — de prendre des précautions raisonnables liées à la COVID pour pouvoir faire notre travail”, ce qui est inacceptable. »
Il a aussi publié quelques gazouillis de plus.
Il est traditionaliste, comme moi. Il est d'avis que la pandémie tire à sa fin et qu'il faut revenir à une certaine normalité. Nous devons faire savoir aux Canadiens que les choses sont de retour à la normale dans ce merveilleux endroit et que tout va bien dans notre pays. Cela ne signifie pas, pour autant, qu'il faudrait cesser d'être prudents et de suivre l'évolution de la situation. Je reconnais que d'autres difficultés pourraient survenir, mais cela ne justifie pas, en ce moment, de faire du Parlement hybride une solution qui deviendrait, selon mes prédictions, permanente.
Nous n'avons pas à choisir cette voie maintenant. Nous pourrons certainement revenir en août ou en septembre pour régler cette question au besoin. Comme je l'ai dit plus tôt, le gouvernement se livre à une comédie et fait preuve d'une grande hypocrisie dans ce dossier. Je ne cherche aucunement à minimiser les conséquences de la pandémie. Le décès de deux de mes amis est directement attribuable à la COVID. Cela dit, la situation n'est décidément plus ce qu'elle était en mars 2020 ni lorsque certains des nouveaux variants étaient à leur apogée.
Nous avons un taux de vaccination de 95 % au pays, et c'est tout à l'honneur des Canadiens qui ont décidé de se faire vacciner. Je ne m'étais jamais fait injecter quoi que ce soit. J'étais pompier. Je n'ai jamais été vacciné contre la grippe. Je ne me sentais pas à l'aise de le faire, mais je me suis fait vacciner. J'ai déjà reçu trois doses de vaccin et je n'ai pas honte de l'admettre. Je l'ai fait parce que je sais combien ma mère et mon père étaient inquiets. Je voulais m'assurer que je me protégeais d'abord et avant tout, mais aussi que je les protégeais eux aussi. J'ai pris cette décision pour moi-même.
De nombreux Canadiens ont ressenti l'imposition d'une obligation ou la suggestion qu'ils devaient se faire vacciner. Même certains de mes amis qui se sont fait vacciner et qui ont subi des réactions indésirables se sont fait dire par leur médecin qu'ils ne devaient pas recevoir d'autre dose. Une personne a passé trois jours à l'hôpital en raison d'une réaction allergique grave à la suite de la première dose. Son médecin lui a suggéré de ne pas recevoir d'autre dose en raison de cette réaction allergique. Malgré qu'elle ait tenté de se faire vacciner, cette personne est devenue prisonnière de son propre pays. Je suis allé en Floride en mars avec son mari, et elle n'a pas pu nous accompagner.