Monsieur le Président, je suis honoré d'avoir l'occasion de prendre la parole à la Chambre afin de contribuer à cette discussion avec mes collègues parlementaires sur les inondations tragiques qui frappent la Colombie‑Britannique. J'aimerais d'abord rendre hommage aux amis et aux familles de ceux qui ont perdu des êtres chers et à tous ceux qui ont été touchés par ces inondations, ces glissements de terrain et ces conditions météorologiques extrêmes. Je ne parle pas ici que des inondations que nous avons vues récemment, mais aussi de la période très difficile de l'été dernier, alors que la province connaissait des feux de forêt et autres conditions météorologiques hors du commun.
Il convient aussi de profiter de cette occasion pour exprimer nos remerciements et notre gratitude aux premiers intervenants, aux bénévoles en recherche et sauvetage, aux gestionnaires des urgences et aux membres des Forces armées canadiennes qui ont travaillé sans relâche pour assurer la sécurité des gens pendant cette période difficile. J'aimerais également rendre hommage aux dirigeants communautaires, aux maires, aux chefs de police, aux chefs des pompiers et aux citoyens ordinaires qui ont fait preuve de compassion, de courage et d'un sens civique extraordinaire en se tenant debout et en étant là pour leurs concitoyens.
J'aimerais informer brièvement la Chambre des derniers développements. La situation sur le terrain continue de s'améliorer dans l'ensemble, qu'il s'agisse de la baisse du niveau des rivières ou de la progression de l'évaluation des dommages, des réparations et du rétablissement des services et du soutien dans les collectivités. Les alertes et les avertissements sont graduellement levés à mesure que le niveau des rivières retourne à la normale. Le décret d'urgence provincial demeure en vigueur jusqu'au 1er décembre et, alors que nous continuons de travailler en étroite collaboration avec la province de la Colombie‑Britannique pour soutenir le retour à la normale, les Canadiens peuvent avoir l'assurance que le gouvernement fédéral demeure vigilant et prêt à répondre à toutes les menaces que pourrait provoquer l'actuelle situation d'urgence.
La semaine dernière, j'ai reçu une demande d'aide du gouvernement de la Colombie‑Britannique. On demandait notamment un pont aérien pour évacuer les personnes touchées par les inondations, pour rétablir les routes d'approvisionnement importantes perturbées par les inondations, pour aider les personnes vulnérables et isolées qui sont en détresse et pour envoyer du personnel afin de répondre aux impacts des inondations, notamment pour protéger les infrastructures clés, les routes d'accès et les propriétés. Je peux informer la Chambre que plus de 500 membres des Forces armées canadiennes ont répondu à l'appel et ont été déployés pour offrir du soutien et des services aux habitants de la Colombie‑Britannique.
Nous avons aussi coordonné les efforts de communications en collaboration avec le gouvernement de la Colombie‑Britannique et nos collègues afin que les gens soient suffisamment informés pour prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité et se remettre de cette situation très difficile. Nous sommes toujours déterminés à renforcer et mettre en œuvre les normes nationales concernant les alertes publiques afin que les gens de toutes les régions du pays puissent recevoir des avis sur les situations dangereuses en temps opportun et obtenir l'information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et sécuritaires.
Par ailleurs, dans une situation d'urgence comme celle-ci, je suis heureux que nombre d'entre nous aient pu mettre de côté leurs allégeances politiques et unir leurs efforts pour aider les Britanno‑Colombiens. Dans la dernière semaine, j'ai eu le privilège de rencontrer et d'informer les résidants de la circonscription du député qui ont été le plus touchés par cette inondation. Des députés conservateurs et néo-démocrates m'ont rencontré pour me fournir des renseignements et m'offrir leur soutien afin que je reste informé. Ils n'ont pas ménagé les efforts pour me faire part des préoccupations et des besoins des gens de leurs circonscriptions. Je tiens à les remercier de leur collaboration.
Je tiens également à informer la Chambre que le gouvernement a lancé une réponse pangouvernementale et a convoqué le Groupe d'intervention en cas d'incident à trois réunions pour procéder à une intervention. On a demandé à tous les ministres d'indiquer les mesures qu'ils prennent pour répondre aux besoins les plus pressants de la province. À titre d'exemple, la ministre de l'Emploi a dit la fin de semaine dernière que les Britanno-Colombiens qui avaient perdu leur emploi ou avaient été déplacés pouvaient et devraient faire une demande d'assurance-emploi en ligne dès que possible, même sans relevés d'emploi. Pour alléger les pressions exercées sur les communautés autochtones, le Programme d'aide à la gestion des urgences de Services aux Autochtones Canada fournit 4,4 millions de dollars à la First Nations' Emergency Services Society. L'Agence canadienne d'inspection des aliments travaille en étroite collaboration avec l'industrie pour appuyer le transport sans cruauté et sécuritaire des animaux et la destruction du bétail mort pendant la pandémie. Santé Canada soutient ses homologues provinciaux qui ont été si durement touchés par la COVID, ainsi que leur réponse aux récentes inondations. La Garde côtière canadienne répond à un grand nombre de rapports de navires à la dérive, engloutis ou échoués. Il y a de nombreux autres exemples.
En réponse directe à une demande du gouvernement de la Colombie‑Britannique, on a également tenté de modifier les exemptions afin de permettre aux habitants de la vallée du bas Fraser de traverser la frontière pour se procurer de l'essence et d'autres biens essentiels, comme du carburant, aux États‑Unis. Malgré des incohérences initiales, des directives supplémentaires ont été fournies à l'Agence des services frontaliers et à l'Agence de la santé publique. On m'a dit que tout fonctionne maintenant très efficacement et que nous nous occupons des cas qui ont initialement été mal gérés.
Encore une fois, je tiens à remercier mes collègues d'avoir soulevé ces préoccupations et de nous avoir permis de répondre rapidement et efficacement à ces questions. Il y a un certain nombre d'autres points que je suis heureux de partager avec mes collègues. J'invite à communiquer avec moi les personnes qui ont des questions ou des préoccupations, ou qui veulent porter les préoccupations de leurs électeurs à mon attention. Je répondrai rapidement et je leur suis reconnaissant de leur aide.
Je vois également dans le débat d'aujourd'hui une occasion de réfléchir à la façon dont nous pouvons travailler ensemble non seulement pour rassurer les personnes qui ont été touchées par les inondations, mais aussi pour leur faire savoir que nous sommes attentifs à leurs besoins en démontrant notre engagement commun à servir les Canadiens durant certaines des périodes les plus difficiles qu'ils traversent. Cela nous donne également l'occasion de peut-être nous tourner vers l'avenir. Il ne s'agit pas seulement de réagir à ce qui s'est passé, mais de changer la façon dont nous nous préparons à ces événements à l'avenir. Cela nous permet de reconnaître qu'en reconstruisant après les inondations qui ont touché un si grand nombre de personnes, nous devons également penser à reconstruire un Canada plus résilient afin de garantir que les infrastructures essentielles puissent résister aux conséquences du changement climatique.
Nous avons fait écho à ce constat hier dans le discours du Trône, dans lequel nous avons reconnu la nécessité de prendre des mesures pour prévenir les phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par le changement climatique et s'y préparer. Nous constatons une augmentation du nombre et de la gravité des catastrophes naturelles. En moyenne, le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde, et le Nord du pays, trois fois plus vite.
La science et l'expérience des Canadiens sont claires à ce sujet: nous devons faire plus et agir maintenant pour préparer notre pays à la réalité des effets du climat. Les événements des deux dernières années, y compris la pandémie, ont mis en lumière la gestion des urgences au Canada. Depuis janvier 2020, par l'intermédiaire du Centre des opérations du gouvernement, le gouvernement du Canada a appuyé 147 demandes d'aide fédérale provenant des provinces et des territoires pour répondre à toutes sortes de situations, allant de la pandémie en cours aux incendies de forêt, aux inondations et aux tempêtes hivernales.
Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de réagir. Nous devons mieux nous préparer aux situations d'urgence et renforcer les infrastructures. C'est pourquoi le gouvernement a créé un ministère de la Protection civile distinct. Je tiens à remercier le premier ministre de m'avoir accordé sa confiance en m'offrant ce poste. Dans le cadre de mes fonctions, je nouerai des relations avec nos partenaires de tous les horizons de la gestion des urgences, y compris tous les ordres de gouvernement, les dirigeants autochtones, l'industrie, le secteur bénévole, le milieu universitaire ainsi que les partenaires de l'ensemble du gouvernement fédéral afin de faire progresser les travaux dans ce domaine de plus en plus prioritaire. Ensemble, nous créerons une approche plus résiliente et durable en matière de gestion des urgences qui aidera le Canada à se préparer à atténuer les catastrophes, à y réagir et à s'en remettre. Nous nous efforcerons de bâtir une culture nationale de la protection civile.
Le travail que nous avons accompli récemment témoigne de cette approche axée sur les partenariats. Par exemple, lors d'une rencontre des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux, nous avons publié la stratégie de sécurité civile pour le Canada, qui définit les priorités communes qui renforceront la résilience du Canada d'ici 2030. L'élément prioritaire de cette stratégie consiste à mieux comprendre les risques de catastrophe dans tous les secteurs de la société et à déterminer comment nous pouvons travailler ensemble pour réduire ces risques au minimum.
Par exemple, dans le budget de 2019, nous avons prévu des investissements sur cinq ans dans la sécurité publique pour améliorer la capacité du Canada à prédire les dangers et à y répondre, en mettant au point un profil de risque national en collaboration avec les partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones. Il s'agit d'une évaluation stratégique des risques de catastrophes et des capacités d'intervention à l'échelle nationale, qui utilise les preuves scientifiques et les commentaires des intervenants pour brosser un tableau prospectif des risques et des catastrophes naturelles au Canada. Cette approche s'appuie sur les constatations scientifiques de divers ministères, d'autres administrations et d'instituts de recherche. Il ne fait aucun doute que nous devons être mieux préparés pour intervenir rapidement et efficacement en cas de catastrophes. Le travail que nous faisons pour financer et soutenir la Croix-Rouge canadienne est un exemple des mesures prises. Par l'entremise de ces fonds, la Croix-Rouge a pu renforcer ses capacités et tirer parti de son savoir-faire pour aider les Canadiens dans les établissements de soins de longue durée, les centres d'isolement et les centres de vaccination et de dépistage, ainsi que dans les établissements qui soutiennent les gens déplacés par des catastrophes naturelles.
Nous travaillons aussi à l'élaboration conjointe de la première Stratégie nationale d'adaptation du Canada. Cette stratégie aidera le Canada à gérer les répercussions des changements climatiques — une réalité que nous partageons tous — en réunissant tous les ordres de gouvernement, les peuples autochtones et le secteur privé. Une approche pansociétale en matière d'adaptation aux changements climatiques sera ainsi adoptée.
Les répercussions en Colombie‑Britannique nous rappellent que les inondations continuent de constituer la catastrophe naturelle la plus fréquente et la plus coûteuse au Canada. Elles causent en moyenne plus de 1 milliard de dollars de dommages directs aux maisons, aux propriétés et aux infrastructures tous les ans. Les événements en Colombie‑Britannique feront grimper cette moyenne. Quelque 8,5 milliards de dollars ont été affectés aux provinces par l'entremise des Accords d'aide financière en cas de catastrophe depuis leur création en 1970; cependant, 97 % de ces coûts ont été engagés dans les 25 dernières années, et nous observons une hausse exponentielle de ces dépenses. Comme le député d'en face l'a mentionné, il est aussi possible d'obtenir de l'aide financière au moyen du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes.
Tout cela pourra servir, mais je lui assure que, dans nos conversations avec les provinces et territoires, il s'est avéré évident que nous devons faire davantage d'investissements importants pour aider nos partenaires provinciaux et territoriaux à construire une infrastructure essentielle qui soit respectueuse de l'environnement, résiliente et adaptée à la nouvelle réalité climatique.