Madame la Présidente, c’est un véritable honneur de prendre à nouveau la parole à la Chambre.
Je remercie le député de Brantford—Brant, qui vient probablement de faire son premier discours à la Chambre. Je pense qu’il est tout à notre avantage qu'il y ait plus de procureurs de la Courone à la Chambre des communes pour nous informer sur le système judiciaire.
Ces dernières semaines ont été agréables et bien remplies avec le retour au Parlement. Même si je me réjouis de constater que le gouvernement a décidé de s’occuper des affaires les plus urgentes, comme le débat sur la Colombie‑Britannique, et qu’il en soit fait mention dans le discours du Trône, je continuerai d’exiger du gouvernement des mesures concrètes pour l’après‑inondation et la construction des infrastructures. C’est ce que demandent mes électeurs et l'ensemble des Britanno‑Colombiens à leur député respectif dans l’immédiat.
En ce qui concerne les interventions sur le terrain, les ministres se sont montrés réceptifs, et le personnel militaire envoyé d'urgence a joué un rôle essentiel, et c'est encore le cas aujourd'hui. Je les félicite pour leur travail et je les remercie de l'attention qu'ils ont accordée à cette situation, mais lorsque la pluie cessera et que les inondations seront maîtrisées, est-ce que le gouvernement fédéral sera toujours là? Dans quelques mois, est-ce que les médias maintiendront leur couverture? C'est ce qui m'inquiète le plus présentement. Je le répète: je ne ménagerai aucun effort pour m'assurer que le budget fédéral à venir correspond à ce qui a été dit dans le discours du Trône et qu'il réponde aux problèmes criants que vit présentement ma province.
J'entends m'assurer que le village de Lytton, que je représente et qui a été dévasté par l'un des pires feux de forêt de l'histoire du pays, obtienne l'aide dont il a besoin du fédéral.
Le prochain budget fédéral devra comprendre un train complet de mesures d'aide et il doit prévoir la modification des politiques qui concernent ceux qui ont perdu leur maison et qui n'étaient pas assurés, les entreprises touchées qui n'arrivent peut-être pas à obtenir de prêts et les producteurs agricoles, en particulier les producteurs de bleuets, les producteurs laitiers et les producteurs de volaille, qui ont vu leurs récoltes et leurs animaux être dévastés. Il faut une mise à jour des cartes des zones inondables pour qu'elles anticipent les catastrophes à venir et que nous puissions nous adapter aux changements climatiques. Les municipalités ont besoin d'argent pour améliorer les digues et l'infrastructure essentielle et le gouvernement provincial doit mettre en œuvre un plan de construction d'infrastructures résilientes sur l'ensemble du territoire afin d'éviter les problèmes comme ceux qu'ont connus les autoroutes.
J'ai circulé parmi les députés pour leur montrer des photos du sommet de Jackass Mountain et de l'autoroute 1. La route a été complètement emportée par les eaux. Il faut reconstruire ces routes en mieux.
Enfin, il faut améliorer les politiques et la capacité de réponse aux situations d'urgence pour nos frères et nos sœurs autochtones. Franchement, la façon de réagir aux catastrophes en Colombie‑Britannique est inadéquate. Nous devons donner les moyens de réagir aux leaders et aux premiers intervenants des Premières Nations et nous assurer qu'ils disposent des outils dont ils ont besoin, en particulier dans les régions rurales de la province, pour faire leur travail efficacement et assurer la sécurité de leur population et de leurs nations.
J'aimerais seulement faire quelques observations supplémentaires. Le discours du Trône donne souvent aux députés l'occasion de revenir sur les élections, sur ce que les gens leur ont dit pendant la campagne électorale et sur la façon dont ils peuvent en faire part au Parlement.
Avant de parler de certaines choses que j'ai entendues en faisant du porte-à-porte pendant la campagne électorale, je tiens à saluer un très bon ami à moi. Il y a 10 ans, c'était mon colocataire, et nous nous assoyions à la table dans la cuisine de notre appartement. Nous faisions partie du personnel du gouvernement de Stephen Harper, et nous nous penchions sur le redécoupage de la carte électorale. On voulait créer une nouvelle circonscription dans ma ville. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de me lancer en politique. Blair m'a accompagné depuis le début. Je crois que je ne serais pas ici aujourd'hui sans la présence d'un ami comme Blair, qui a soutenu ma famille pendant de nombreuses années. Quand on fait de la politique, avoir comme employé quelqu'un à qui on peut se confier et qui connaît nos forces et nos faiblesses est une bénédiction. Je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. Ce genre de situation me fait pleurer.
Blair passe à autre chose. Il partage sa vie avec une femme merveilleuse et il déménage dans les Prairies. Il quittera mon bureau à la fin de l'année. Blair nous manquera beaucoup. Il est à la fois un serviteur exemplaire de la cause publique et un homme fantastique. Je le remercie du fond du cœur.
Le discours du Trône nous invite à écouter les nombreuses voix. La circonscription de Mission—Matsqui—Fraser Canyon compte parmi celles où les voix sont les plus diversifiées au Canada. Je considère aussi qu'il s'agit de la meilleure circonscription au Canada et je suis prêt à en débattre n'importe quand à la Chambre des communes. La circonscription de Mission—Matsqui—Fraser Canyon comprend 22 000 kilomètres carrés d'étendues sauvages. Elle s'étend de Matsqui et d'Abbotsford, en Colombie-Britannique, jusque dans la vallée de la rivière Bridge dans le parc South Chilcotin Mountains. Le fleuve Fraser constitue l'unique connexion qui unit ma circonscription. Il la traverse entièrement du nord au sud. Je suis fier de vivre à un endroit où l'on trouve une riche culture autochtone et immigrante. Toutes ces personnes nourrissent beaucoup le travail que je fais et elles contribuent énormément aux collectivités que je représente. Je suis fier et honoré de pouvoir les défendre au quotidien. C'est un véritable honneur.
Pendant la campagne électorale, tout le monde ne m'a parlé que d'une chose: le logement. À Abbotsford et à Mission, il n'y a pas si longtemps, une famille dont le revenu provenait peut-être d'un travail dans le parc industriel de Gloucester, à Langley, ou dans une petite entreprise locale, pouvait s'offrir une maison. Il n'y a pas si longtemps, les maisons se vendaient entre 300 000 $ et 400 000 $ dans bon nombre des collectivités que je représente, mais au cours des 7 ou 8 dernières années, ces prix ont grimpé en flèche pour atteindre des niveaux qu'aucun d'entre nous n'aurait jamais pu imaginer. La valeur des maisons a doublé, voire triplé. Nous nous retrouvons maintenant dans une situation où un bon emploi n'est plus suffisant pour trouver un endroit sûr où vivre. De nombreuses familles, dont la mienne, se réjouissent de l'Allocation canadienne pour enfants et des choses positives qu'elle permet de faire, comme de payer les frais de garderie ou d'acheter de la nourriture de qualité. Toutefois, l'Allocation canadienne pour enfants, ou encore une légère augmentation de la pension de la Sécurité de la vieillesse ou du Supplément de revenu garanti pour les aînés, ne tient pas compte de la hausse vertigineuse et fulgurante que nous avons observée en ce qui concerne le coût du logement.
Dans son budget, le gouvernement a parlé d'un fonds pour accélérer la construction de logements. Je ne sais pas en quoi cela consiste. À vrai dire, cela me fait penser un peu à une notion que les libéraux n'évoquent plus, à savoir les supergrappes liées à des zones industrielles. Ils n'en font plus mention maintenant, mais il y a quelques années, le ministre Bains parlait de supergrappes tous les jours. Nous n'entendons plus ce terme. Ce que les Canadiens attendent du gouvernement, c'est un plan concret pour résoudre le problème de la pénurie de logements. La réalité, c'est que nous n'en construisons pas assez. J'habite dans une région qui accueille un nombre considérable d'immigrants. Or, les immigrants n'ont plus d'endroits sûrs où vivre. Le gouvernement doit fixer des objectifs, rendre des comptes à cet égard et aider les municipalités à construire les types de logements dont les gens ont besoin pour s'épanouir. Nous échouons dans ce dossier.
Pendant la campagne électorale, il y avait quelques bons éléments dans la plateforme libérale et il y avait assurément quelques bons éléments dans la plateforme conservatrice. Cependant, les gens reconnaissent maintenant le problème. Il y a eu suffisamment de beaux discours; place à l'action. Le gouvernement fédéral doit se mettre au travail de concert avec les municipalités pour encourager la construction de nouvelles maisons. Il faut que le logement aille de pair avec le développement des infrastructures afin qu'au moment de construire les nouvelles stations du SkyTrain et d'étendre la ligne jusqu'à Langley — ou si nous comptons un jour amener le West Coast Express jusqu'à Mission —, le logement soit au cœur de la planification des infrastructures. Si nous ne commençons pas à examiner plus globalement certains des grands enjeux auxquels nous devons faire face en tant que nation, nous ne parviendrons pas à résoudre la crise du logement.
Je dirai encore une chose sur le logement, et cela concerne les logements destinés aux Autochtones. Mes concitoyens autochtones veulent des logements « construits par et pour les Autochtones ». S'il y a une chose dont l'absence dans le discours du Trône m'a rendu très inquiet, c'est bien celle‑là. Travaillons à la réconciliation. L'année a été difficile pour la Colombie‑Britannique. Idem pour la nation Tk'emlúps te Secwépemc, que je représente. Travaillons à la réconciliation et donnons aux enfants autochtones des endroits sécuritaires où ils pourront se sentir chez eux. Nous pouvons en faire tellement plus à cet égard. En travaillant collectivement, la Chambre peut refermer cette cicatrice que porte notre nation.