Madame la Présidente, je commence mon intervention en pensant aux personnes qui ont dû faire face aux feux de forêt, en particulier celles qui vivent et travaillent dans les régions qui, que ce soit sur le plan des loisirs, du travail ou du cadre de vie, ont été durement frappées. On ne peut sous-estimer l’impact très réel et tangible de ces incendies sur des milliers de vies. Nous sommes conscients des perturbations qui en ont résulté directement.
Cependant, nous n’entendons pas souvent parler des endroits où sévissent les feux de forêt. Un feu peut faire la une des journaux pendant un jour ou deux, éventuellement plus, mais les répercussions aux endroits touchés sont là pour longtemps. Il faut du temps pour qu’une collectivité se relève. Je tiens à adresser mes vœux les plus sincères à ces personnes et à constater ce qu’elles traversent, à savoir une grande difficulté qui cause, sans aucun doute, beaucoup d’anxiété et de stress. Elles peuvent avoir l'assurance que le gouvernement de leur pays fait ce qu’il peut, en coopération avec les différents pouvoirs publics, les parties prenantes et les organisations à but non lucratif. Le gouvernement du Canada fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider les pompiers. Cela va de soi. Qu’ils soient rémunérés ou volontaires, le gouvernement les soutient.
C'est d'ailleurs le deuxième point que je souhaite aborder: les pompiers. L’autre jour, le premier ministre m’a parlé, ainsi qu’à d’autres, d’une situation qui a été évoquée plus tôt dans la journée. Deux pompiers ont été appelés à intervenir dans une maison au nord de Halifax. Un homme âgé atteint de démence avait disparu, et les membres de sa famille, inquiets, avaient appelé les secours. Ils n’étaient pas sûrs de l’endroit où il se trouvait, mais ils pensaient qu’il était encore à la maison. Les deux pompiers ont défoncé la porte et sont entrés dans la maison. Il y avait de la fumée partout, et les flammes montaient. Ils ont trouvé le vieil homme assis dans un fauteuil, essentiellement inconscient de ce qui se passait, et ils l’ont secouru. Très humblement, les deux pompiers ont dit, en substance, « C'est notre travail. »
Je crois que ces deux hommes d'exception incarnent l’esprit et la bonne volonté que manifestent jour après jour les premiers intervenants, qu'ils soient payés ou volontaires. Je crois parler au nom de tous les députés, quel que soit leur parti politique, en reconnaissant les efforts des pompiers canadiens. C’est par là que je voulais commencer.
C'est intéressant de voir ce qui se passe lorsque des catastrophes surviennent. Au Manitoba, il y a eu des feux de forêt et des inondations, alors je formulerai des observations sur ces deux situations. Toutefois, pour l’instant, je tiens à saluer trois provinces en particulier: le Québec, la Nouvelle‑Écosse et l’Alberta.
Je veux aussi parler de la façon dont les gens unissent leurs forces. Reconnaissons cela. Le gouvernement joue un rôle très important. Il n’y a absolument aucun doute là-dessus, et j’en parlerai plus longuement. Cependant, nous voyons des gens unir leurs forces quand des tragédies surviennent dans les communautés. Cette solidarité prend différentes formes, que ce soit le bénévolat, l’envoi d’argent ou d’autres formes de soutien. Cela pourrait être aussi simple qu’une prière dans un gurdwara, une église, une mosquée ou une synagogue dans la localité. Il pourrait s’agir d’envoyer du soutien sous forme d’argent comptant. Nous le voyons encore et encore.
En Alberta, nous avons vu des gens du Manitoba se dévouer pour aider à combattre les feux de forêt. Nous avons un merveilleux voisin, les États‑Unis, au sud de notre frontière. Le président Biden discutait avec le premier ministre du Canada. Comme l’a mentionné un membre, la fumée et les feux de forêt ne connaissent aucune frontière.
La fumée provenant des incendies de la province de Québec se répand partout et traverse les frontières. Je dirais que ça ne prenait même pas cela pour que le président des États‑Unis et le premier ministre aient une discussion; nous avons maintenant des gens des États‑Unis qui montent vers le nord pour nous aider à lutter contre les feux de forêt.
Qu'on parle des communautés, à petite échelle, des différents ordres de gouvernement ou des relations internationales, nous voyons des gens unir leurs forces. C’est parce que nous sommes conscients des dommages, non seulement pour nos communautés, mais aussi notre environnement dans son ensemble. C’est pourquoi nous avons des programmes tels que le programme d’aide en cas de catastrophe, qui est là pour venir en aide aux Canadiens, parce que des catastrophes surviennent.
J’ai vérifié quelque chose. Je crois savoir que c’est en fait Pierre Elliott Trudeau qui a créé le programme, la demande d’aide fédérale, en 1970. C’était un chiffre intéressant que j’ai reçu. On estime que 280 événements se sont produits depuis 1970. Si nous mettons cela dans la perspective de ce que nous avons vu ces dernières années, il ne fait aucun doute que nous constatons une augmentation.
Fait intéressant, en ce qui concerne ces contributions fédérales directes, on parle de près de 8 milliards de dollars au cours de cette période. Voyons combien nous consacrons aujourd’hui au soutien en cas de catastrophe. Un ouragan a frappé le Canada atlantique, causant des centaines de millions de dollars de dommages. Des maisons ont été détruites. La municipalité s’est tournée vers la province. La province s’est ensuite tournée vers Ottawa, et Ottawa a répondu à l'appel et a soutenu le Canada atlantique après la tempête. Nous sommes là, encore aujourd’hui, pour soutenir les Canadiens, tout comme nous sommes là aujourd’hui pour les habitants de l’Alberta, du Québec et d’autres provinces où ces catastrophes frappent.
Dans le passé, ma province, le Manitoba, a connu des feux de forêt et des inondations qui ont forcé l'évacuation de milliers de personnes. Il faut savoir que le gouvernement peut prendre certaines mesures pour changer réellement les choses. L'un des meilleurs exemples qui me vient à l'esprit, alors que je vois arriver mon collègue de Dauphin—Swan River—Neepawa, est celui du canal de dérivation, à Winnipeg.
Un premier ministre du Manitoba a déclaré que l'un des moyens d'éviter que Winnipeg soit constamment inondée consistait à construire un canal de dérivation autour de la ville. L'eau se déverse dans canal au sud, d’où elle vient, juste avant d'atteindre l'agglomération. Ainsi, lorsque la rivière Rouge déborde, le canal de dérivation absorbe le trop-plein pour lui faire contourner Winnipeg. Il l'envoie vers l'est pour ensuite rejeter l'eau dans la rivière Rouge au nord de la ville.
C'est une idée géniale. C'est le genre d'investissement dont nous avons besoin. Nous devons arriver à nous adapter. L'ancien premier ministre Duff Roblin a souvent été qualifié de visionnaire pour avoir travaillé à résoudre ce problème. Je peux dire aux députés que, même en tenant compte de l'inflation, ce sont des milliards de dollars, en valeur actuelle, qui ont ainsi été économisés. Ce premier ministre a compris à l'époque que nous avions avantage à examiner les nouveaux phénomènes environnementaux. Ce faisant, la vie des gens a été protégée à bien des égards, et les biens ont été protégés des inondations. Il y a eu des inondations dans la ville et dans le secteur Point Douglas, celui que je représentais. En 1997, je peux dire que le gouvernement fédéral nous apportait du soutien. Je me rappelle que Jean Chrétien s’est rendu dans Point Douglas, à un moment où nous avions des problèmes, pour manifester son appui aux Canadiens qui vivaient dans la partie nord de Winnipeg. Il y a donc quand même eu des problèmes.
J'utilise cet exemple parce qu’il faut reconnaître, entre autres choses, que les changements climatiques ont vraiment bouleversé les tendances météorologiques. Les émissions et d'autres facteurs environnementaux causent de plus en plus de catastrophes. Les différents pouvoirs publics doivent donc prendre davantage de mesures. Le gouvernement fédéral déclare avoir mis en place une stratégie nationale d'adaptation. C'est une première. Comme gouvernement fédéral, nous disons qu'il faut avoir une stratégie pour inciter les administrations municipales, les provinces et d'autres entités à chercher des moyens d'améliorer l'infrastructure, de sorte qu'en cas de catastrophe, nous puissions réduire au minimum les coûts engendrés et les dommages causés. Des catastrophes surviendront, c'est inévitable.
On parle de 1,6 milliard de dollars de nouveaux crédits fédéraux. Cette somme s'ajoute aux 8 milliards de dollars que nous avons investis depuis que nous sommes au pouvoir. Aucun gouvernement dans l'histoire de notre pays n'a autant investi dans les infrastructures que le gouvernement actuel. C'est pourquoi, lorsque j'entends des députés de l'opposition dire que nous n'en faisons pas assez ou demander ce que fait le gouvernement, je leur suggère d'examiner certains des budgets qui ont été présentés. Ils y verront que des centaines de millions de dollars, voire des milliards, ont été injectés dans des projets d'infrastructures, entre autres. Le gouvernement se concentre sur l'environnement de manière très concrète. Qu'il travaille avec les gouvernements autochtones, provinciaux ou territoriaux, le gouvernement fédéral est parfaitement conscient que les compétences sont partagées dans de nombreux domaines, comme c’est le cas pour l'environnement.
Plus tôt dans la journée, quelqu'un a posé une question concernant nos océans. Il se trouve que j'étais assis à côté de la ministre responsable des océans. C'est elle qui a répondu. Le Canada compte trois océans. Souvent, les gens oublient celui au nord. Les gens savent-ils que, lorsque nous avons été portés au pouvoir, à la fin de l'année 2015, moins de 1 % des eaux côtières canadiennes étaient protégées? Même pas 1 % des eaux côtières canadiennes, dont nous sommes responsables, étaient protégées. Aujourd'hui, on peut multiplier ce chiffre par près de 15. Un peu moins de 15 % des eaux côtières du Canada sont désormais protégées.
Le plus encourageant, c'est que la ministre responsable des océans a expliqué qu’il y a de très fortes chances que le gouvernement parvienne à protéger 25 % de nos océans en 2025. Le premier ministre et le Cabinet disent que ce n'est pas suffisant et que nous pouvons même essayer de faire mieux. D'ici 2030, voyons si nous pouvons protéger 30 % de nos eaux côtières. Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre cet objectif.
La superficie du territoire converti à des fins de conservation a considérablement augmenté sous le gouvernement actuel. Je crois qu'il y a même trois nouveaux parcs nationaux, sinon plus, à avoir été créés sous le gouvernement actuel.
Les conservateurs disent qu'il faut parler d'autres politiques. Nous avons des politiques budgétaires, ou des politiques monétaires, et nous avons des politiques législatives, ou des initiatives. Je me permets de donner aux députés un exemple pour chacun des deux cas.
D'un point de vue législatif, nous avons présenté un projet de loi pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Pour la toute première fois, nous disposons donc maintenant d'une loi qui prévoit que le Canada sera carboneutre au plus tard en 2050. C'est un engagement législatif très important de la part du gouvernement du Canada, une initiative législative.
Nous avons également une initiative budgétaire qui aura et a déjà eu un impact très positif sur l’environnement et la population du Canada, à savoir la tarification de la pollution. Les conservateurs l’appellent la taxe sur le carbone.
En 2015, des pays du monde entier se sont rendus à Paris, et l’un des sujets à Paris était l’idée d’une tarification de la pollution. Cette idée n’était pas nouvelle, mais elle a été développée à Paris en 2015. Elle n’était pas nouvelle parce que le premier gouvernement d’Amérique du Nord à avoir tarifé la pollution était celui de la province de l’Alberta. C’est un gouvernement progressiste-conservateur de l’Alberta qui l’a fait.
Ce n’était pas nouveau. Lorsque le gouvernement libéral a adopté cette idée, nous l’avons ramenée au Canada. Nous avons dit que nous allions établir un prix pour la pollution parce que c’était la bonne chose à faire. Nous avons établi un remboursement pour aider les Canadiens. Le système crée une incitation, que ce soit pour le consommateur ou l’industrie, à réduire les émissions, de façon à ce que des mesures soient prises pour protéger notre environnement.
Les conservateurs ont été très agités, comme un poisson hors de l’eau, changeant de position en fonction de leur chef. Le chef actuel dit qu’il n’appuie pas la tarification de la pollution. J’espère que ce poisson n’est pas encore mort et que nous aurons droit à une autre volte-face. J’ai bon espoir.
Je crois qu’il y a des membres du caucus conservateur qui comprennent les avantages d’une tarification de la pollution. Certains candidats à la chefferie du parti, même s’ils ont perdu, ont appuyé cette idée. Il est toujours intéressant de voir les conservateurs se sentir un peu embarrassés ou humiliés sur cette question.