Monsieur le Président, j'indique à l'intention de ceux qui nous écoutent que nous discutons aujourd'hui de la façon de s'attaquer ostensiblement à la question des changements climatiques. C'est du moins ce que le gouvernement libéral voudrait faire croire aux gens qui nous regardent. Malheureusement, la motion dont la Chambre des communes est saisie aujourd'hui ne parle pas de l'économie et ne contient absolument aucune mesure concrète. Cela donne surtout à la Chambre une excellente occasion de discuter des échecs qu'a connus le gouvernement libéral au cours des trois dernières années et demie en matière de changements climatiques et d'économie. D'après les paramètres quantitatifs, le gouvernement a échoué sur ces deux dossiers. C'est ce que je veux exposer aujourd'hui, et je vais le faire dans le contexte de l'amendement que le Parti conservateur a présenté au sujet de cette motion.
J'aimerais commencer par lire un article paru dans le National Post le 9 août 2016. Le titre et le sous-titre de l'article sont, respectivement: « De sérieuses questions sur la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre » et « Les défenseurs d'une taxe sur le carbone vantent cette solution comme étant la panacée, mais il n'en demeure pas moins que l'approche du Canada concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre soulève des questions légitimes. » L'article date de 2016; cela veut donc dire qu'à l'époque, la taxe sur le carbone n'avait pas encore encore été entièrement mise en œuvre. L'article se lit comme suit:
[Le] gouvernement libéral élabore un cadre en vue de mettre en place un régime national de tarification du carbone. Ceux qui préconisent cet instrument stratégique le présentent comme une panacée en faisant valoir l'hypothèse attrayante selon laquelle une telle mesure ne ferait aucun mal tout en permettant de réduire immédiatement les émissions de gaz à effet de serre au Canada. Or, des questions légitimes subsistent concernant l'approche du Canada en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Premièrement, les Canadiens ont le droit de savoir dans quelle mesure le gouvernement veut réduire les émissions, en combien de temps il compte le faire et pour quelles raisons.
Pourquoi le gouvernement a-t-il fixé ces cibles? Que compte-t-il faire pour lutter contre les changements climatiques?
L'article se poursuit ainsi:
Quelle est la valeur de ce à quoi nous devons renoncer en fixant ces cibles? Il est difficile de mesure l'efficacité d'une politique [...] quand on ne sait pas quels sont les résultats escomptés. Au Canada, la stratégie politique concernant les cibles de réduction des émissions se résume pour l'instant à renchérir sur des cibles arbitraires de plus en plus ambitieuses au lieu de discuter de ce qui est réalisable dans différentes circonstances.
Par ailleurs, que comptent faire les autres pays? Les émissions gaz à effet de serre du Canada constituent une faible proportion de celles de l'ensemble du monde. Même si on impose l'un des cadres de réduction des gaz à effet de serre les plus contraignants du monde, que peut-on faire pour amener de grands émetteurs comme le Brésil, l'Inde, la Chine et les États-Unis à réduire leur production de gaz à effet de serre? Que se passera-t-il si le Canada met en œuvre un cadre qui rend son industrie moins compétitive que celle des pays en développement? Sur quelles données peut-on s'appuyer pour affirmer qu'une proposition stratégique donnée portera des fruits? Les milliards de dollars que le Canada a investis dans les mesures d'atténuation et d'adaptation à l'égard du réchauffement mondial ont-ils changé quoi que ce soit? Il faudra plus que des efforts à l'échelle nationale pour changer les choses.
En ce qui concerne le régime national de tarification du carbone, il faut se demander si c'est la meilleure solution stratégique à notre disposition pour réduire les émissions de gaz à effet de serre [...] À partir de quel prix va-t-on observer une baisse de la demande pour l'essence, le mazout et d'autres produits émetteurs de gaz à effet de serre au Canada? Dans quelle mesure la demande baissera-t-elle et pendant combien de temps? Quelles seront les conséquences pour les travailleurs canadiens et les Canadiens à faible revenu? Une région du pays sera-t-elle touchée plus que les autres?
Où iraient les recettes de la taxe sur le carbone? Seront-elles versées dans les coffres de l'État en vue de compenser le déficit attribuable aux dépenses de fonctionnement de l'État, d'atténuer les conséquences économiques de la taxe ou de financer l'élaboration de nouvelles technologies? Comment va-t-on gérer ce processus et combien cela coûtera-t-il?
Selon des données récentes, la réglementation visant certains grands émetteurs comme le secteur de l'automobile et les centrales au charbon a permis de ralentir la croissance des émissions de gaz à effet de serre. Mais surtout, cela s'est produit en période de croissance économique au Canada.
Naturellement, ce passage rappelle une stratégie mise en œuvre par le gouvernement conservateur précédent.
L'article dit ensuite ceci:
Être parvenu à dissocier l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre de la croissance économique du Canada, dont l'économie repose largement sur le secteur des ressources naturelles, est une réussite en soi.
Tout cadre stratégique national en matière de réduction des gaz à effet de serre devrait fixer des cibles atteignables. Il devrait aussi permettre d'établir les coûts et de mesurer les résultats de façon transparente. Le cadre devrait pouvoir réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en protégeant les emplois des travailleurs canadiens et les Canadiens à faible revenu. Si on ne peut pas démontrer que la stratégie proposée réduira les émissions de gaz à effet de serre, ou si cette stratégie nuit à l'économie, alors il faut la rejeter.
Cela signifie sans doute que [l'idée qu'une taxe sur le carbone est] une panacée indolore est une erreur pour un pays froid dont l'économie est fondée sur les ressources naturelles, comme le Canada. Notre politique relative aux émissions de gaz à effet de serre devra probablement être appliquée progressivement, secteur par secteur, en élaborant et en adoptant de nouvelles technologies plus efficaces, ainsi que d'autres approches. À cet égard, il faut noter que le gouvernement fédéral actuel ne parle pas d'abroger la réglementation mise en place par le gouvernement précédent.
L'article parle de la taxe sur le carbone en laissant entendre que si les Canadiens « doivent faire un sacrifice financier, ils devraient avoir leur mot à dire à ce sujet ». C'est ce qui arrive actuellement dans les provinces.
L'article se poursuit en ces termes:
Le coût de la politique relative aux émissions de gaz à effet de serre ne doit pas être caché sous un jargon administratif dans la facture d'électricité afin d'échapper à l'examen politique. De la même façon, nous devrions demander aux promoteurs de cette politique, quelles que soient leurs allégeances politiques, de rendre compte de leurs émissions de gaz à effet de serre [...]
Cela suppose une conversation non dogmatique sur le sujet, conversation qui exigera d'immenses efforts de la part de nous tous.
Il est pas mal cet article. Les députés savent-ils qui l'a écrit en 2016? Eh bien, c'est moi, dans le National Post, il y a trois ans et, depuis, le gouvernement n'a rien fait sur ces questions.
Jour après jour, nous venons à la Chambre des communes et demandons aux libéraux dans quelle mesure ils réduiront les émissions de gaz à effet de serre, combien d'impôts les habitants de High River devront payer pour ne plus être inondés, et sur quelles hypothèses d'élasticité-prix leur taxe carbone est fondée. Nous n'avons obtenu réponse à aucune de ces questions. Jour après jour, les libéraux se plaignent de ce que font les conservateurs. Les conservateurs posent ces questions depuis trois ans, après avoir, lorsqu'ils étaient au pouvoir, réduit la croissance des émissions de gaz à effet de serre tout en stimulant l'économie. Le gouvernement libéral actuel, lui, fait le contraire. Les émissions de gaz à effet de serre augmentent parce que les libéraux n'ont présenté aucun plan pour les réduire; ce qu'ils ont présenté, c'est un plan fiscal.
Qu'a fait le gouvernement? Il a créé une pénurie d'emplois dans ma circonscription. Cela se produit parce que le gouvernement actuel n'utilise pas sa taxe sur le carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, car il sait qu'elle n'accomplira rien à cet égard. Tout ce qu'elle fait, c'est soutirer de l'argent aux Canadiens. C'est inacceptable, car une taxe sur le carbone touche de façon disproportionnée les Canadiens à faible revenu. À cause de cette taxe, les petites entreprises sont contraintes de diminuer les embauches. Il s'agit d'une politique publique boiteuse.
Au cours des trois dernières années, il s'est produit quelque chose de très intéressant. Des économistes comme moi — eh oui, j'ai un diplôme en économie — ont commencé à prendre leurs distances. Les économistes les plus favorables à la tarification du carbone ont commencé à prendre leurs distances. Lorsque le premier ministre a parlé de la taxe sur le carbone pour la première fois, il a dit qu'elle permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Partout dans le monde, on disait que les changements climatiques représentaient un problème. Pour éviter que ce problème s'aggrave, que fallait-il faire? Il fallait réduire les émissions de gaz à effet de serre.
J'aimerais lire une citation formidable. J'adore cette citation. Elle remonte au 1er octobre 2017, alors que la colère commençait à s'intensifier au pays contre la taxe sur le carbone. Il s'agit d'un article publié dans le magazine Alberta Views. C'est un excellent article, qui est très fouillé. Il s'intitule: « La taxe sur le carbone permettra-t-elle de réduire la pollution? » L'auteur écrit ce qui suit:
De nombreux économistes estiment que la hausse des prix ne suffira pas. « Je ne pense pas que nous devrions vraiment nous préoccuper de l'impact réel que cela aura sur les émissions », a déclaré Trevor Tombe, professeur adjoint d'économie à l'Université de Calgary.
Je croyais que l'objectif était de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les députés ont-ils remarqué le changement dans la langue dogmatique? C'est passé de « nous allons réduire les émissions de gaz à effet de serre » à « nous devons trouver un moyen de camoufler et de changer le discours, car nous volons l'argent des gens, et cela ne va pas contribuer à réduire les gaz à effet de serre ».
Maintenant, lorsque la grande prêtresse du circuit des cocktails sur les changements climatiques prend la parole ici, à la Chambre, au sujet de la tarification de la pollution, il ne s'agit pas de la tarification de la pollution. Si la taxe sur le carbone est censée réduire les émissions de gaz à effet de serre, pourquoi les plus grands émetteurs en sont-ils exemptés?
Elle a pris la parole à la Chambre des communes pour dire que toutes ces grandes sociétés pétrolières et gazières appuyaient la première ministre provinciale Rachel Notley pour défendre la taxe sur le carbone, et que le prix de 40 $ la tonne est merveilleux. Bien sûr, ces grandes sociétés étaient présentes; elles avaient déjà calculé tout cela dans leurs modèles d'exploitation. Elles n'étaient pas obligées de faire quoi que ce soit pour réduire leur profil d'émissions de gaz à effet de serre.
Tout ce que cela a accompli a été de priver les plus petites compagnies pétrolières et gazières de leur compétitivité. Les marges bénéficiaires de ces compagnies ne leur permettaient pas d'exercer leurs activités avec la tarification du carbone, sans compter les répercussions des projets de loi C-69 et C-42, qui ont eu des effets néfastes sur les investissements dont elles avaient besoin. Tout ce que la tarification du carbone a accompli a été de faire grimper les prix à tel point que les petites compagnies n'ont plus été en mesure d'être concurrentielles, et les grandes sociétés ont ainsi pu consolider leurs avoirs. Voilà la seule hausse des bénéfices qui a été enregistrée dans le secteur énergétique.
Revenons maintenant au présent. Qu'en est-il de ces grandes entreprises? Elles nous disent: « Au revoir, à la prochaine ». Pourquoi investir dans un pays dont le gouvernement ne parvient même pas, jour après jour, à assurer un tant soit peu de stabilité dans le secteur de la réglementation? Le projet de loi C-69 n'a pas le moindre effet bénéfique sur l'environnement, sauf dans l'esprit de certains militants d'extrême gauche qui ne pensent pas qu'il soit bon d'avoir un secteur de l'énergie. Pourquoi? Parce que le seul résultat environnemental légitime à leurs yeux, c'est l'absence de développement dans le secteur de l'énergie. Le projet de loi C-69 et le projet de loi C-42 vont rendre le processus réglementaire si incertain que nous ne pourrons plus attirer d'investissements au pays.
La situation est encore pire si on l'analyse dans l'optique des changements climatiques. Supposons que nous perdions des investissements potentiels au profit d'autres pays. Que se passerait-il? Assisterait-on à une diminution de la demande mondiale pour les combustibles fossiles? Non, la demande est en augmentation, et certains pays se feront toujours un plaisir d'y répondre.
Les taxes imposées par la ministre de l'Environnement et le premier ministre étouffent la capacité concurrentielle de notre secteur de l'énergie. Ainsi, nos contrats potentiels sont décrochés par les États-Unis, un pays qui n'a pas de taxe sur le carbone et qui s'est doté d'une réglementation moins sévère, ou par l'Arabie saoudite, bastion des normes environnementales et de l'égalité des femmes. Ces pays bénéficient aussi des emplois et des produits liés au secteur de l'énergie. Enfin, nous perpétuons le problème des changements climatiques, car cette production d'énergie n'a plus lieu dans un pays qui applique les normes environnementales parmi les plus strictes au monde.
Il n’y a pas de plan dans cette proposition. Si le gouvernement voulait vraiment s’attaquer aux changements climatiques, il aurait pu prendre en considération toutes les questions que j’ai posées en 2006. Nous nous préoccupons des changements climatiques, mais si nous voulons agir sérieusement dans ce dossier, nous ne pouvons pas proposer une politique qui ne produira pas de résultats mesurables, outre des pertes d’emplois.
Parlons de ceux qui devront réellement porter le fardeau des changements climatiques.
Cela reflète une philosophie tellement bourgeoise et libérale-caviar que de dire: « Je peux me permettre une taxe sur le carbone: j'ai ma Bentley, ma Grey Poupon et mes voyages à l'île de l'Aga Khan. Pas de problème. Je vais simplement refiler ma facture d’épicerie du Whole Foods Market aux contribuables. » C’est très bien pour cette personne, le premier ministre du Canada, mais ce n’est pas le cas pour ceux qui en font les frais.
Prenons l’exemple d’un métallurgiste canadien, qui se préoccupe des changements climatiques et qui tient à son emploi. Le gouvernement permet à la Chine de faire du dumping d’acier au Canada, tandis que les fabricants d'ici sont soumis à une taxe sur le carbone à laquelle les Chinois ne sont pas assujettis. Notre acier n’est pas concurrentiel; nous perdons donc des emplois dans ce secteur tout en encourageant une économie qui n’a pas de réglementation en matière d’émissions de carbone.
Voilà le coeur du problème des changements climatiques. J'ai assisté à quelques-unes de ces rencontres, un peu partout dans le monde, et je peux dire que personne n'est prêt à discuter sérieusement de la question. Nous utilisons par exemple des téléphones qui sont fabriqués dans un pays sans droits de douane, qui produit son électricité à partir du charbon, dont les lois sur la main-d'oeuvre sont exécrables et qui peut fabriquer un téléphone à bon marché parce qu'il n'impose pas de taxe sur le carbone. Voilà comment nous contribuons aux émissions de gaz à effet de serre. Personne ne veut en parler parce que personne n'est prêt à en discuter sérieusement. Voilà pourquoi le Protocole de Kyoto n'a pas marché: parce qu'il n'imposait pas d'obligations contraignantes aux émetteurs de gaz à effet de serre.
Les libéraux font la tournée des cocktails sur les changements climatiques et se font photographier assis à une table recouverte de gazon qui coûte 50 000 $ en disant: « Voyez, je fais ma part pour l'environnement: j'utilise une paille de papier ». Ce qu'ils font ne donne rien.
Le gouvernement a eu trois ans et demi pour faire le même travail ardu que nous avons commencé. Le Protocole de Kyoto n'a pas fonctionné, et les États-Unis et la Chine doivent participer aux négociations, mais il n'y a pas de telles discussions sous les libéraux. Nous le savons. Nous le savons parce que nous le constatons avec le reste de leurs politiques commerciales.
Bien entendu, nous devons prendre des mesures dans notre propre pays. Bien sûr que nous le faisons. Toutefois, au Canada, il fait froid huit mois par année. Dans une grande partie du pays, les gens n'ont pas le luxe d'emprunter les transports en commun. Dans bien des cas, ces gens doivent prendre leur voiture pour se rendre au travail. Même les gens de la grande région de Toronto qui nous regardent et qui voient le prix de l'essence à Vancouver se demandent peut-être ce qu'ils vont faire lorsqu'il grimpera à 1,80 $ le litre et qu'ils se retrouveront coincés une heure et demie dans le trafic. Le présent gouvernement est tellement incompétent qu'il n'a même pas pu dégager la somme que l'ancien gouvernement conservateur avait engagée il y a plusieurs années. À quoi cela nous avance-t-il?
Comme nous l'avons constaté dans diverses provinces, tout ce qui va changer, avec le prix de l'essence à 1,80 $ le litre, ce sont les intentions de vote. Personne n'appuiera la taxe sur le carbone, parce que le roi est nu. Une taxe sur le carbone ne fait pas réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle fait disparaître les emplois. Il s'agit d'une politique mauvaise, bourgeoise et élitiste. Elle indique à la mère célibataire qu'on se fiche qu'elle ait à remplir son réservoir d'essence. On se fiche que les travailleurs du secteur de l'énergie voient leurs emplois disparaître ou être relocalisés en Oklahoma, au Texas ou à un autre endroit aux États-Unis où le régime est plus concurrentiel.
Ceux qui se soucient des changements climatiques au Canada devraient savoir que le gouvernement se fourvoie complètement avec la motion à l'étude. La lutte contre les changements climatiques me tient à coeur et c'est pourquoi je présente un point de vue opposé aux inepties empreintes de vertu que propose le gouvernement. Des photos de la ministre déguisée en super militante pour le climat ne font pas réduire les émissions de gaz à effet de serre. Accorder 12 millions de dollars à une société privée aussi riche que Loblaws non plus, pas plus d'ailleurs que de distribuer des centaines de millions de dollars en subventions aux lobbyistes qui paieront un dîner de steak à la ministre de l'Environnement. Pour réduire progressivement les gaz à effet de serre, il faut des politiques strictes, comme celle que nous avons instaurée dans le secteur de la production d'électricité au charbon et celui des véhicules passagers.
Nous ne pouvons pas adopter une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur pétrolier et gazier qui consiste à faire disparaître le secteur lui-même. J'aimerais qu'il y ait des gens avec assez de courage politique pour prendre position et prôner un tel objectif. Nous devrions tenir ce débat. Je vais le gagner et ils vont perdre.
Ce n'est pas sans raison que nous avions décidé de ne pas mettre en place de règlements concernant les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du pétrole et du gaz. C'est à cause des Américains. J'étais là lorsque certains ont acclamé Barack Obama comme le champion de la lutte contre les changements climatiques. Quelqu'un a-t-il vraiment cru que Barack Obama allait imposer une taxe sur le carbone, alors qu'il savait qu'une industrie majeure des États-Unis allait bientôt exploiter des réserves qui permettraient à son pays, importateur net d'énergie, d'atteindre enfin l'indépendance énergétique? Bien sûr que non. Alors, pourquoi réglementer l'industrie canadienne au point de la rendre non compétitive, puisque nous savons qu'elle est en mesure de produire de l'énergie plus propre que les Américains grâce aux technologies propres canadiennes?
Tout repose sur des politiques publiques sensées qui nous permettent d'atteindre un juste équilibre en incitant l'industrie à adopter des technologies propres — ce n'est pas la taxe sur le carbone qui y parviendra —, sans compromettre l'emploi des gens de ma circonscription, et en attirant les investissements directs et les capitaux étrangers afin qu'il y ait des incitatifs à l'adoption des technologies propres. C'est ce genre de politiques publiques qu'il nous faut en matière de changements climatiques.
Tout ce qui s'est passé cette semaine à la Chambre des communes, c'est que les libéraux et les néo-démocrates ont joué les super héros défenseurs de l'environnement et se sont drapés à qui mieux mieux dans la vertu en proposant des motions qui ne changeront absolument rien. Ceux qui se soucient des changements climatiques au pays devraient voter contre ces deux partis. Ceux qui se soucient des emplois et de l'économie au pays devraient tout faire pour que le chef de l'opposition devienne le premier ministre du Canada.