Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre la parole aujourd'hui sur la motion, au nom des habitants de Davenport.
Les changements climatiques, la transition vers une économie à faibles émissions de carbone et la recherche de moyens de vivre de façon durable représentent des enjeux clés dans ma circonscription.
Avant de poursuivre, je précise que je suis très heureuse de partager mon temps de parole avec le député de Cloverdale—Langley City.
Voici pourquoi je suis particulièrement emballée par la motion dont la Chambre est saisie et par l'idée de prendre la parole devant les députés.
Les environnementalistes sont nombreux dans ma circonscription. La plupart des gens se préoccupent des changements climatiques et de ce qui se passe. Ils indiquent ressentir un sentiment d'urgence au sujet des changements climatiques. Il est tout à fait à propos que nous soyons saisis d'une motion du gouvernement sur l'urgence climatique. Elle exprime exactement le sentiment qui règne aujourd'hui dans la circonscription de Davenport.
J'aime aussi la motion parce qu'elle indique que nous devons en faire davantage que tout ce que nous avons fait jusqu'ici. Nous admettons ainsi que nous avons encore beaucoup à faire à l'avenir. Je voulais mentionner ces deux points au début de mon allocution d'aujourd'hui.
J'adore tenir des séances de discussions publiques parce que j'aime entendre directement ce que les gens de Davenport ont à dire. La première séance de ce genre que j'ai organisée sur les mesures à prendre pour lutter contre les changements climatiques a eu lieu le 27 mars. Ce fut très instructif. La ministre de l'Environnement et du Changement climatique a sillonné le pays, et j'ai transmis son message aux résidants de Davenport pour leur donner une idée des gestes que nous posons pour lutter contre les changements climatiques. Les échanges ont été très animés. Voici quelques-uns des arguments et des questions qu'ils ont soulevés.
Certains ont dit que nous avions un bon plan et de bonnes politiques et que nous devions les mettre en œuvre au complet. Certains ont dit que nous devions en faire plus et agir plus vite.
De nombreuses personnes ont dit que nos communications devraient véhiculer un sentiment d'urgence afin que les gens comprennent que nous agissons sans tarder et que nous sommes conscients de l'importance que cet enjeu revêt pour bien des Canadiens.
Plusieurs personnes, surtout des jeunes, ont aussi réclamé plus de mesures de lutte contre la pollution par le plastique. J'ai visité beaucoup de salles de classe dans ma circonscription. C'est une question qui tient énormément à coeur à bien des étudiants.
Petite parenthèse: beaucoup de gens de ma région disent qu'ils ne veulent pas que nous utilisions de verres à café de fournisseurs locaux s'ils ne sont pas 100 % recyclables. J'adore voir que les gens de ma collectivité sont conscients de l'importance de bien choisir ce que nous achetons et utilisons.
Beaucoup savaient que nous tentions d'éliminer les subventions pour la production de combustibles fossiles d'ici 2025, mais ils voulaient que nous allions plus vite.
Certains habitants de ma région souscrivaient à notre décision d'acheter un oléoduc, mais d'autres ont dit estimer que cela paraissait aller à l'encontre de notre objectif de faire la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.
Essentiellement, ces personnes ne veulent pas que nous attendions d'avoir un plan parfait. Elles veulent que nous allions de l'avant avec un très bon plan. C'est exactement ce dont nous nous sommes dotés, selon moi, et je suis fière de toutes les mesures que le gouvernement fédéral a prises.
J'ai décidé d'inviter un groupe d'experts pour faire une deuxième séance afin de répondre à bon nombre de questions soulevées lors de l'assemblée publique sur la lutte contre les changements climatiques que j'ai organisée à la fin mars. J'ai invité une merveilleuse avocate bien connue. J'ai invité un universitaire. J'ai invité un expert de l'industrie de l'assurance parce que je voulais avoir une idée claire des coûts des changements climatiques.
Avant de parler de l'éclairage que les experts nous apportent, je tiens à faire un constat important, à savoir que, depuis trois ans et demi, le dialogue sur les changements climatiques a changé considérablement. Je me rappelle que, lorsque je faisais du porte-à-porte, je tentais de convaincre les gens que nous avions besoin d'un plan pour lutter contre les changements climatiques. J'ai désormais l'impression que les rôles se sont inversés. La question n'est plus de savoir si nous devons lutter contre les changements climatiques, mais bien de déterminer les mesures à prendre, le rythme à adopter et la manière de procéder. C'est une distinction importante à faire. Tout le monde convient enfin que nous devons prendre immédiatement des mesures urgentes pour lutter contre les changements climatiques. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à déterminer ce qu'il faut faire pour aller de l'avant.
À ma deuxième séance de discussion sur la lutte contre les changements climatiques à Davenport donc, l'une des premières choses que j'ai demandées aux membres du groupe d'experts est si le gouvernement fédéral avait le bon plan pour lutter contre les changements climatiques. Les membres du groupe d'experts ont eu des commentaires élogieux. Ils ont dit que c'était un bon plan, que le gouvernement actuel en a fait plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre que tous les gouvernements précédents en 30 ans et que nous nous battons pour que des mesures soient prises. Ils ont mentionné que nous sommes plus avancés que jamais. Ils ont aussi mentionné les principaux domaines dans lesquels nous faisons figure de chef de file, comme le stockage du carbone. Nous sommes aussi parmi les pays les plus à l'avant-garde dans le domaine de l'énergie propre.
Il a aussi beaucoup été question des démarches du ministre de la Sécurité publique et de ses initiatives concernant une stratégie de lutte contre les crues, notamment celles d'organiser une table ronde sur les inondations et de consacrer des ressources à la cartographie des plaines inondables au Canada. Je pense que bien des gens ont eu le sentiment que cela allait marquer un tournant et fournir de l'information cruciale à mesure que les Canadiens apprendront à s'adapter et à atténuer les effets des changements climatiques.
Nous avons eu toute une discussion sur la tarification de la pollution. L'une des observations clés à cet égard a été qu'il est absolument nécessaire de tarifer la pollution, car les entreprises ont besoin d'incitatifs pour innover. Les entreprises ont besoin de savoir précisément à quoi s'attendre au chapitre de la tarification de la pollution et du carbone. Les participants ont également mentionné que c'est très bien de tarifer la pollution, car ils savent qu'il faut être concurrentiel, non seulement au Canada, mais à l'échelle mondiale.
De plus, ils ont soulevé certaines questions qu'ils voulaient que nous, le gouvernement fédéral, examinions. Parmi les principaux domaines où il faut vraiment faire des progrès, on compte les bâtiments et le transport en commun. Ils ont souligné qu'il est difficile pour le gouvernement fédéral d'obtenir des résultats sans le soutien et la participation des provinces. Je sais que même si toutes les provinces et tous les territoires avaient souscrit à un cadre pancanadien, malheureusement, l'année dernière, il y a eu des changements de gouvernement, et je pense que nous avons beaucoup plus de mal à remporter l'adhésion de certaines provinces qui l'avaient fait.
Nous avons aussi discuté, à Davenport, du besoin de consacrer plus d'argent à un fonds d'atténuation des effets des catastrophes à des endroits comme Toronto. Pour ceux qui ne le savent pas, Davenport est situé dans le secteur ouest du centre-ville de Toronto. Notre réseau d'égouts a été conçu pour être inondé une fois aux 100 ans, pas une fois l'an ou aux deux ans. Donc, tout le monde cherche des solutions pour nous permettre de nous adapter, d'atténuer les risques, d'injecter davantage de ressources ainsi que de renforcer et de repenser nos infrastructures actuelles.
Parfois, des discussions sont lancées et nous nous demandons où elles vont mener. L'un des principaux résultats des discussions a été que certains membres du comité ont dit qu'ils se sentent parfois un peu effrayés par toutes ces mesures climatiques et se demandent ce qu'ils peuvent faire. Nous avons eu de merveilleuses discussions sur ce que nous pouvons faire individuellement dans nos circonscriptions et nos vies respectives pour changer les choses et jouer un rôle dans la lutte contre les changements climatiques. Je sais qu'il me reste une minute, alors je vais en faire la liste. Je pense que nous pouvons examiner nos choix en matière de transport, qu'il s'agisse d'utiliser davantage les transports en commun ou de faire du vélo plutôt que d'utiliser la voiture. Si nous avons besoin d'une voiture, nous devrions nous demander si nous devrions acheter ou non un véhicule à émission zéro. Nous pouvons aussi faire des choix par rapport à l'alimentation et la consommation, comme faire l'achat d'aliments locaux ou de types d'aliments en particulier. Examiner nos sources d'énergie et la quantité de déchets que nous produisons peut aussi être un moyen pour nous d'avoir un impact individuel.
Comme les députés peuvent le constater, à Davenport, la conversation est bien engagée. Je suis très fière des mesures que nous avons prises à l'échelle nationale en matière de changements climatiques. C'est urgent. C'est important. À l'avenir, je sais que nous allons en faire plus.
Au nom des résidants de Davenport, je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.