Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole sur des questions importantes. La semaine dernière, le gouvernement du Canada a mis à l'avant-plan cet enjeu environnemental crucial afin d'obtenir les observations de députés de tous les partis.
Les questions environnementales sont présentes pratiquement depuis notre arrivée au pouvoir. Le gouvernement a pris de nombreuses mesures proactives, sur le plan législatif et budgétaire, pour faire en sorte de réagir aux changements climatiques. Nous considérons qu'il s'agit d'une situation urgente, au Canada et partout dans le monde.
En fait, dans le cadre de l'une de nos premières initiatives, le premier ministre, des ministres et des premiers ministres provinicaux ont participé au sommet de Paris en 2015. C'était un peu un point de départ pour le gouvernement du Canada qui voulait faire preuve d'un leadership fort dans le dossier environnemental. Par conséquent, à mon avis, il me semble approprié que nous tenions le présent débat trois ans et demi plus tard. Les députés ont ainsi l'occasion de réfléchir aux mesures prises pendant cette période. Le gouvernement actuel a accordé beaucoup plus d'importance à la question que celui de Stephen Harper au cours des 10 années précédentes.
À Paris, des régimes politiques de tous acabits étaient représentés. Les discussions portaient entre autres sur les façons de réduire les émissions. Une des conclusions de cette conférence était que les gouvernements devaient trouver des initiatives qui ont un effet positif sur la réduction des émissions. C'est à ce moment que le gouvernement du Canada a formé une équipe solide. Si je me souviens bien, cela a mené à la tenue d'une conférence en Colombie-Britannique. C'est ce qui nous a permis de conclure une entente que je qualifierais d'historique. Diverses provinces et le gouvernement fédéral ont affirmé que la tarification de la pollution était une des solutions permettant d'avoir un impact profondément positif sur l'environnement pour les années à venir.
Au bout du compte, cette mesure a reçu un vaste appui. À la Chambre, le Parti vert, les néo-démocrates et, bien sûr, le gouvernement libéral ont tous fermement appuyé cette mesure. À l'époque, le Parti conservateur s'est dès le départ opposé au concept de la tarification de la pollution, ce qui nous a un peu déçus, mais qui ne nous a pas vraiment surpris compte tenu du bilan de ses 10 années au pouvoir. J'oserais croire que l'opposition peut reconnaître les idées profitables, et je pense qu'il s'agit d'une de ces idées qui pourraient changer la donne. En règle générale, je dirais que cette mesure a été bien reçue dans toutes les régions du pays.
L'idée de tarifer la pollution n'est pas nouvelle. Mon collègue qui a pris la parole avant moi vient de la Colombie-Britannique et, là-bas, cette tarification existe depuis plus de 10 ans. Ceux qui suivent ce qui se passe en Colombie-Britannique savent que son économie se porte bien, relativement parlant, depuis qu'elle a instauré la tarification de la pollution. Il y a aussi l'exemple du Québec, qui a un régime de tarification depuis plusieurs années, pourtant, on n'entend pas les politiciens québécois dire que c'est nécessairement une mauvaise idée.
Je crois que même les Québécois, y compris les députés conservateurs du Québec, n'ont rien trouvé à redire sur la tarification de la pollution par la province du Québec. Si je me trompe, j'invite les députés conservateurs du Québec à dire aux Québécois que la province doit se débarrasser de son régime de tarification.
Différentes régions et différents partis politiques appuient, en fait, cette idée parce que c'est la bonne solution pour l'avenir. La grande majorité des citoyens que je représente à Winnipeg-Nord bénéficieront financièrement de la tarification de la pollution. Cet avantage prendra la forme d'un remboursement de la taxe, d'un incitatif fiscal. Au final, je dirais que de 80 % à 85 % des citoyens que je représente seront avantagés financièrement. Seul un faible pourcentage de gens, c'est-à-dire ceux qui consomment beaucoup, finiront par payer plus cher.
J'estime que, dans l'ensemble, les Canadiens comprennent l'intention qui sous-tend la tarification de la pollution et, par conséquent, l'appuient. C'est une initiative majeure.
J'aimerais aussi parler du Défi pour une économie à faibles émissions de carbone. Ce fonds a été critiqué par les conservateurs et, dans une certaine mesure, par les néo-démocrates, ce qui me surprend quelque peu. Ce qui me plaît dans ce fonds créé par le gouvernement, c'est qu'il fournit un incitatif financier à des groupes à but non lucratif, à divers ordres de gouvernement et à des entreprises privées pour qu'ils trouvent des idées susceptibles de réduire les émissions. Je pense que, jusqu'à maintenant, 54 projets ont été approuvés, ce qui représente un engagement de plus de 400 millions de dollars.
Certains pourraient se demander pourquoi je tiens à parler de Loblaws. Je constate que le contrat signé avec Loblaws est une bonne entente. Il fait partie de plus d'une cinquantaine de projets qui ont été très efficaces. Le gouvernement assume 25 % d'un projet de plus de 40 millions de dollars qui vise à changer les appareils de réfrigération dans un certain nombre de magasins répartis dans toutes les régions du pays. La technologie utilisée à cette fin a été mise au point en Ontario — plus précisément à Mississauga, si je ne me trompe pas. En fin de compte, je crois que ce projet rendra beaucoup plus prospère cette industrie, laquelle compte comme chef de file une entreprise canadienne qui fournit de bons emplois à la classe moyenne.
En même temps, ce seul projet aura pour effet de retirer chaque année l'équivalent de 50 000 véhicules de la circulation. Cela représente à peu près la taille de Brandon, qui est la deuxième ville en importance du Manitoba, que je représente. Pour moi, cela aura une incidence significative.
Il semble que, en tant que gouvernement, nous soyons le seul parti à reconnaître que, lorsque nous concluons des ententes et essayons de réduire encore davantage les émissions, nous sommes prêts à travailler avec le secteur privé et divers ordres de gouvernement, ce dont témoigne ce fonds de 450 millions de dollars. Le gouvernement est résolu à collaborer avec les divers intervenants concernés pour chercher des moyens de réduire les émissions.
Qu'il s'agisse de la tarification de la pollution ou du fonds auquel j'ai fait allusion, c'est la première fois en plus de 10 ans que le Canada a un gouvernement résolu à faire preuve d'un solide leadership et à collaborer avec les divers intervenants concernés des secteurs privé et public, afin d'être à l'écoute de ce que nous disent les Canadiens, à savoir que l'environnement est important et qu'il est urgent d'agir.