Monsieur le Président, je n’arrive pas à comprendre comment le gouvernement libéral peut conclure un accord commercial, ou croire qu’il est possible de le faire, avec un pays qui imposait encore des droits de douane illégaux sur notre acier et notre aluminium. Ces droits de douane illégaux ont déjà menacé des milliers d’emplois pendant qu’ils étaient en vigueur.
Je tiens à souligner le travail acharné des néo-démocrates et du Syndicat des Métallos, dont les membres se sont battus avec acharnement pour faire éliminer ces droits de douane. En raison des pressions exercées par tous ces champions, le gouvernement a enfin compris que c’était quelque chose qu’il fallait faire et il a agi pour faire supprimer ces droits de douane. Je tiens à remercier tout particulièrement notre porte-parole en matière de travail et notre porte-parole en matière de commerce, qui ont travaillé très fort dans ce dossier.
Il était essentiel de lever les tarifs sur l'aluminium et l'acier, qui ont déjà eu des répercussions négatives sur l'industrie au Canada.
Nous sommes maintenant confrontés à une question importante. Il y a une entente sur la table. Aux États-Unis, le Congrès s’affaire à y apporter des améliorations. Si on tente d’améliorer l’accord pour les travailleurs, pourquoi le gouvernement s’empresse-t-il de le ratifier? Nous savons qu’il ne sera même pas possible de signer cet accord compte tenu des signes que nous recevons du Congrès américain; il est donc insensé de précipiter les choses et d'imposer l’attribution de temps pour ratifier quelque chose quand des travaux sont toujours en cours.
Les libéraux aiment avoir recours à des citations pour dire que c’est ce qu’il faut faire. Je vais reprendre les propos du président du Syndicat des Métallos, Leo Gerard. Il dit que l’accord doit prévoir des mesures exécutoires plus rigoureuses en matière de travail et d’environnement et que tant que la capacité de réformer le droit du travail et de le faire appliquer au Mexique ne sera pas là, son syndicat n’appuiera pas un accord commercial.
L’un des principaux intervenants des États-Unis dit que cet accord n’aura pas son assentiment à moins qu’il n’y ait un certain mécanisme d’application.
Examinons les quatre principales préoccupations.
La première, ce sont les conditions de travail. Les travailleurs canadiens peuvent rivaliser avec n’importe qui dans le monde si les règles du jeu sont justes et équitables. Il faut aussi protéger l’environnement. Si les travailleurs canadiens doivent exercer leurs activités dans un contexte où, à juste titre, nous protégeons l’environnement, mais que nous livrons concurrence à un pays qui ne s’est pas doté de mesures de protection à cette fin, les règles du jeu ne sont pas équitables.
Le projet de loi ferait augmenter le coût des médicaments. À une époque où de plus en plus de gens se fient aux médicaments qui sont hors de portée pour tant de Canadiens et où des millions de Canadiens n’ont pas les moyens de s’en procurer, il est insensé de conclure un accord commercial qui fera grimper le coût des médicaments. C’est un autre problème.
Le caractère exécutoire de tous ces points est important. Il en est question dans une certaine mesure dans le projet de loi, mais il n’y a aucune garantie concrète qu’il puisse être appliqué. Par conséquent, l’applicabilité est une source d’inquiétude.
Le Congrès américain se penche actuellement sur toutes ces préoccupations qui font l’objet de négociations et de remaniements. Pourquoi ratifierions nous un accord alors qu’on s’affaire à en améliorer quatre éléments clés?
Pour nous, c'est la question primordiale. Notre priorité, ce sont les emplois au Canada. Nous voulons défendre les emplois au Canada et défendre l'environnement. Or nous ne sommes pas convaincus que cet accord nous permette de faire les deux. Aussi, cet accord risque de faire augmenter le coût des médicaments, ce qui aura un effet extrêmement néfaste sur les Canadiens et les Canadiennes.
Nous demandons au gouvernement libéral et au premier ministre de ne pas précipiter l’adoption de ce projet de loi.
Le directeur national du Syndicat des Métallos, Ken Neumann, a déclaré qu’il n’était pas en faveur d’une ratification précipitée de l’AEUMC, alors que les marchés de l’acier demeurent vulnérables au dumping étranger et au commerce illégal de produits, et donc à la menace du renouvellement des tarifs américains. Il a également souligné que le Canada continuait de faire cavalier seul en ne protégeant pas ses industries clés et que le gouvernement fédéral devait mettre en place des mesures vigoureuses pour protéger ses marchés et défendre les emplois et les collectivités du Canada.
Ces enjeux demeurent une source de préoccupations. Si nous n’avons pas réglé ces problèmes, nous ne devrions pas nous précipiter. Nous devrions prendre le temps d’améliorer l’accord. Nous devrions appuyer les efforts que déploie actuellement le Congrès américain pour l’améliorer. Nous avantagerons les Canadiens et les travailleurs canadiens, nous sauverons des emplois en améliorant cet accord et en veillant à ce qu’il soit exécutoire, à ce que les droits des travailleurs et les droits environnementaux soient respectés, à ce que les citoyens soient protégés contre la hausse du prix des médicaments.
Les néo-démocrates croient qu’il faut protéger les emplois au Canada et veiller à ce que l’environnement et les travailleurs soient respectés et que le coût des médicaments ne soit pas hors de portée.
Encore une fois, notre priorité est de défendre les emplois au Canada et l'environnement. Alors, nous exigeons du gouvernement qu'il permette aux politiciens américains de continuer leur travail afin d'améliorer cet accord pour aider M. et Mme Tout-le-Monde, les travailleurs et les travailleuses et la planète.
J’espère que le gouvernement libéral comprend que son devoir n’est d’obéir aux ordres de M. Trump. Son devoir n’est pas de se précipiter parce que M. Trump l’a demandé. Sa responsabilité est de défendre les travailleurs au Canada, les emplois au Canada et l’environnement et de faire en sorte que les gens puissent acheter les médicaments dont ils ont besoin. Voila sa priorité, qui n’est pas d’accepter un prix ou un trophée pour avoir signé une autre entente. Il faut que ce soit un accord juste et avantageux pour le Canada. À l’heure actuelle, il n’y a aucune raison de précipiter les choses. Nous nous opposons à cette idée de précipiter les choses. Nous devons améliorer cet accord.