Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir à nouveau concernant le budget.
Je ne vais pas parler de la trahison du gouvernement qui avait promis aux Canadiens d'équilibrer le budget cette année. Pour le seul mois de mars, le déficit s'élève à 15 milliards de dollars. Je ne vais pas non plus parler du fait qu'il n'y a pratiquement rien dans ce budget pour appuyer la population de l'Alberta ou de la transparence du gouvernement qui en réalité nous cache des choses.
Dans le budget, le gouvernement cache en réalité des milliards de dollars d'augmentations d'impôts sous une rubrique obscure intitulée « Incidence budgétaire (nette) des mesures non annoncées ». La somme en est de 5,7 milliards de dollars. Peut-être que le gouvernement veut dire par là qu'il ne s'agit pas d'augmentations d'impôts, mais de compressions dans les programmes. Toutefois, comme le gouvernement adore les dépenses, j'en déduis qu'il ne peut s'agir que d'augmentations d'impôts.
Nous avons demandé au ministère des Finances à quoi correspond la somme de 5,7 milliards de dollars en marge de la rubrique « incidence budgétaire (nette) des mesures non annoncées ». Le ministère dit qu'il ne peut pas répondre, que c'est un secret. Je dois demander au gouvernement pourquoi il nous cache cette information.
Je veux aussi répondre aux observations que l'un des députés ministériels a faites plus tôt alors qu'il se vantait d'une hausse marquée des investissements étrangers au Canada. Il se trouve que j'ai un rapport de l'OCDE entre les mains. Il indique que la sortie nette de capitaux du pays, depuis l'arrivée du gouvernement libéral au pouvoir, est de 166 milliards de dollars. En même temps, l'entrée nette aux États-Unis, dirigés par M. Trump, se situe aux alentours des 500 milliards de dollars. On peut constater l'incidence des décisions du gouvernement libéral.
Au lieu de parler plus longuement de ces sujets, je vais lire à la Chambre quelques messages des gens de ma circonscription, Edmonton-Ouest. Ce sont de véritables témoignages de Canadiens en chair et en os. Ce ne sont pas des opinions de groupes d'intérêts spéciaux qui ont une énorme influence sur les libéraux. Il ne s'agit pas d'Unifor, que le gouvernement a nommé pour faire partie du groupe d'experts responsable du plan de sauvetage des médias, de Leadnow ou de la fondation Tides.
Je vais parler de vrais Canadiens, et non de groupes d'intérêts spéciaux qui exercent des pressions sur le gouvernement, comme SNC-Lavalin ou Bombardier. Bien sûr, nous nous rappelons tous les millions de dollars de l'argent des contribuables qui ont été remis à Bombardier. La société s'en est servie pour verser des primes à ses dirigeants. Je ne vais pas lire à la Chambre les observations sur le budget d'autres entreprises qui tirent les ficelles du gouvernement libéral, comme Irving.
Je veux plutôt parler des vrais Canadiens. Ils doivent pouvoir se faire entendre. Je faisais du porte-à-porte dernièrement et je suis tombé sur un homme et sa petite-fille d'à peine trois semaines. Cet homme est tuyauteur de métier. Toute sa vie, il a travaillé dans le domaine des pipelines, mais il a perdu son emploi dernièrement, et ses prestations d'assurance-emploi sont maintenant épuisées. Il n'a plus rien devant lui.
Le gouvernement est incapable de prendre une simple décision au sujet du projet Trans Mountain. Il a fait avorter le projet Énergie Est en soumettant le pétrole canadien et albertain à toutes sortes de règles et de règlements, mais sans faire la même chose pour le pétrole vénézuélien ou saoudien. Le gouvernement a fait avorter ce projet en exigeant que les émissions en aval et en amont soient prises en compte, mais il continue à subventionner les avionneurs et les constructeurs d'automobiles.
C'est ce même gouvernement qui, encore récemment, a donné 14 millions de dollars aux riches propriétaires de Loblaws. Je répète: le gouvernement a remis 14 millions de dollars à un homme dont la fortune arrive au deuxième rang national. On ne parle même plus du 1 % du 1 % du 1 % du 1 %. Le gouvernement a donné 14 millions de dollars à un homme qui est plus riche que 37 599 098 de ses concitoyens. Voilà la priorité qu'il s'est donnée au lieu de venir en aide aux Albertains.
Je me suis entretenu récemment dans mon bureau de circonscription avec une dame prénommée Catherine. Elle et son conjoint, ainsi que leur famille, possédaient auparavant une entreprise de camionnage prospère. Toutefois, ils ont été acculés à la faillite en raison des mesures prises par les libéraux et de la volonté du premier ministre de mettre fin graduellement à l'exploitation des sables bitumineux — anéantissant notre secteur énergétique. Ils ont perdu leur maison. La famille s'est effondrée. Le conjoint de Catherine l'a quittée.
Ce sont de vraies personnes aux prises avec de vrais problèmes qui devraient nous interpeller, et non des gens bien nantis comme les Weston et les autres copains du Parti libéral.
Je voudrais consigner au compte rendu certains commentaires que j'ai reçus. Pat dit ceci: « En tant que personne âgée, ma situation n'a fait qu'empirer depuis l'année dernière. Les prix ont augmenté à cause de la taxe sur le carbone [...] rien n'a été fait pour redresser le secteur pétrolier et protéger nos emplois dans l'Ouest. »
Margaret, pour sa part, a dit ce qui suit: « Ma situation s'est détériorée. Le coût des aliments et des services publics a augmenté, il y a la taxe sur le carbone, trop d'impôts viennent grever le revenu des aînés. »
Une personne qui signe avec la lettre J écrit: « Ma situation s'est détériorée par rapport à 2017. La taxe sur le carbone détruit l'économie albertaine et de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes. Le fait que les libéraux n'ont approuvé aucun pipeline a des effets dévastateurs. »
Les libéraux n'ont pas seulement torpillé le projet Énergie Est. Ils ont réservé le même sort au projet Northern Gateway. Celui-là a été sabordé par un décret du Cabinet, où siégeaient alors deux députés libéraux de l'Alberta. Le député de Calgary-Centre, qui est bien connu pour avoir dit qu'il allait taper du poing sur la table pour les pipelines, est pourtant resté muet comme une carpe quand ces projets ont été torpillés. Le député d'Edmonton Mill Woods, pour sa part, qui est censé être le ministre libéral de premier rang représentant l'Alberta, a brillé par son absence dans le dossier de l'énergie pendant que l'on torpillait les projets de pipeline et que des Albertains continuaient de souffrir.
Il y a des gens qui ont vu leur situation se détériorer par rapport à l'an dernier en raison de toutes les nouvelles taxes. Les élus doivent faire prendre au pays une meilleure orientation sur le plan financier au lieu de pactiser avec des entreprises de manière à ce que ce soit avantageux pour eux ou pour une partie seulement du pays. Pourquoi le gouvernement continue-t-il de subventionner des entreprises émettrices de carbone tout en cherchant à se débarrasser du secteur de l'énergie?
Voici ce que Louise avait à dire: « Tout ce que nous faisons, c'est payer de plus en plus de taxes et d'impôts, en voyant notre argent fondre petit à petit [...] Il faut lancer le projet d'oléoduc pour créer des emplois. » Amy a affirmé ceci: « La situation a empiré, il n'y a aucun doute possible. Tout coûte plus cher, mais les salaires stagnent. Nous peinons à joindre les deux bouts. Je suis maintenant une mère au foyer qui travaille à temps partiel les soirs et les fins de semaine parce que les services de garde ne sont pas abordables. Nous n'avons donc plus de temps en famille. Le gouvernement pense que nos revenus sont trop élevés pour que nous ayons droit à autre chose que 80 $ par mois en prestation fiscale pour enfants. Les choses doivent changer. »
Ce sont des gens qui s'en sortent trop bien selon le gouvernement. Devant une pareille opulence, il s'est dit qu'il n'avait pas le choix de supprimer le crédit d'impôt pour le transport en commun, le crédit d'impôt pour enfants et le crédit d'impôt pour les activités artistiques. Ces gens sont tellement riches que la mère doit travailler à temps partiel pour garder la tête hors de l'eau. Selon le gouvernement, ils s'en sortent trop bien.
En même temps, le gouvernement puise dans les poches des contribuables pour donner 475 millions de dollars pour aider les riches à s'acheter des voitures électriques. À 45 000 $ avec les taxes et un prêt sur 4 ans à 5 ou 6 % habituellement, une personne aura un paiement mensuel d'environ 1 000 $ pour sa belle Nissan Leaf neuve ou pour un autre véhicule électrique semblable. Il n'y a pas de problème. Si quelqu'un est assez riche pour payer 1 000 $ par mois pour une voiture électrique, le gouvernement lui donne 5 000 $.
Pour ce qui est d'Elaine, qui a dû retourner travailler à temps partiel pour aider sa famille, le gouvernement trouve qu'elle fait trop d'argent. Il veut qu'elle retourne au travail et il lui retire les prestations qu'elle recevait pour que ses enfants puissent faire du sport ou suivre des leçons de piano. Voilà les priorités du gouvernement.
Les libéraux ont gaspillé un million de dollars pour envoyer des cartes postales partisanes visant à informer les Ontariens au sujet du remboursement de la taxe sur le carbone qu'ils recevront — un million de dollars. Nous avons demandé si ces cartes étaient faites de papier recyclé. Non, même s'il s'agissait de renseignements concernant l'environnement, ce n'était pas sur du papier recyclé. Elles ne sont pas faites de papier recyclé. Les émissions de carbone liées à la production et à la distribution des cartes ont-elles été compensées? Non, elles ne l'ont pas été, mais le gouvernement a gaspillé un million de dollars pour cette initiative.
J'aimerais parler de la Elves Special Needs Society, une œuvre de bienfaisance d'Edmonton-Ouest qui me tient à cœur. Cet organisme offre des services aux adultes, aux adolescents et aux enfants d'Edmonton qui ont un handicap grave. J'ai passé beaucoup de temps avec les responsables. C'est un organisme merveilleux. Or, il doit payer la taxe sur le carbone pour ses locaux. Il prend soin d'environ 200 adultes, mais il est tenu de payer la taxe sur le carbone. Il n'obtient pas de remboursement ni la moindre forme d'aide du gouvernement. Il y a un an, l'organisme a dû quémander des couches pour adulte à la banque alimentaire pour ses bénéficiaires. Pendant ce temps-là, le gouvernement dépense un million de dollars en cartes postales concernant un remboursement.
Le gouvernement a trouvé 14 millions de dollars à donner à Galen Weston, qui, sur 37 millions de Canadiens, se classe au deuxième rang des plus riches. Le gouvernement a de l'argent pour lui, mais oblige les Canadiens les plus désavantagés à se procurer des couches pour adultes à la banque alimentaire. C'est honteux.
Je poursuis.
Une femme du nom de Loretta avait ceci à dire: « Je suis en moins bonne posture qu'avant. Quant à mon mari, il n'a pas encore vu les résultats des changements apportés par le gouvernement libéral pour faire grimper les revenus, aider les petites entreprises et accroître la stabilité générale du pays. »
« La situation a empiré depuis un an », affirme Mark, parce que « les salaires n'augmentent pas. Pire encore, dans certaines industries, des gens doivent accepter des réductions de salaire de 10 % à 40 %. Nous devrions obliger nos dirigeants à payer l'intégralité des impôts sur leurs revenus, puis à accepter une réduction de salaire comme le reste de la population. »
Le Bureau du directeur parlementaire du budget a déclaré l'année dernière que 40 % des augmentations salariales moyennes au Canada étaient liées uniquement aux hausses du salaire minimum en Ontario et en Alberta. Sans ces hausses, les salaires réels sont maintenant en deçà du taux d'inflation. Pourtant, le gouvernement libéral se pète les bretelles à tel point qu'il se fait des bleus.
Finalement, Al dit: « Je pense que les choses ont changé pour le pire parce que le prix des services publics, de l'essence et des aliments a augmenté, mais que ce n'est pas le cas du montant des pensions, et notamment de la pension de vieillesse. » Cela semble être le but du gouvernement: faire grimper tous les prix.
À l'instar du reste des Canadiens, les Albertains n'arrivent pas à améliorer leur sort. Au contraire, ils perdent même du terrain, et le gouvernement semble s'en ficher éperdument.