Monsieur le Président, je siège à la Chambre depuis plus de 23 ans et j'ai toujours pris la parole au sujet des projets de loi d'exécution du budget, peu importe que les conservateurs forment l'opposition ou le gouvernement. C'est parce que notre économie est définie par un budget; l'évolution de l'économie canadienne est définie par un budget.
Mes collègues de ce côté-ci de la Chambre ont souligné, de façon très détaillée, les lacunes du projet de loi d'exécution du budget présenté par le gouvernement libéral. Je tiens d'abord à dire certaines choses. J'ai écouté les libéraux lorsqu'ils ont pris la parole. Ils aiment s'en prendre à nous et dénoncer sans cesse les décisions de M. Harper. Jamais les députés libéraux n'ont autant prononcé le nom d'une personne. Ils ont la profonde conviction que l'ancien premier ministre devrait servir à souligner leurs lacunes.
Cependant, comme le montrent les faits, ils ont tort. Chaque année, l'International Institute for Management Development classe les pays en fonction de leur compétitivité mondiale. En moins d'un an, le Canada a perdu trois places au classement mondial de la compétitivité, passant du 10e rang en 2018 au 13e rang cette année. Nous occupons la plus basse position parmi les pays du G7. En 2018-1919, les libéraux étaient au pouvoir, et nous avons chuté de la 10e à la 13e place.
J'aimerais dire ceci. Selon le même rapport, entre 2007 et 2015, le Canada est passé du 10e au 5e rang. C'était sous le gouvernement conservateur de l'ancien premier ministre Harper. Je vais le répéter à l'intention des libéraux qui répètent leurs messages préparés. Sous leur gouverne, notre position au classement a baissé, passant du 10e au 13e rang, le plus bas des pays du G7. Pendant la période où nous étions au pouvoir, sous l'ancien premier ministre Harper, c'est-à-dire de 2007 à 2015, notre position au classement a grimpé, passant du 10e au 5e rang. Ils devraient en tenir compte lorsqu'ils en parlent.
Par ailleurs, l'institut affirme que nous ne sommes pas parmi les cinq premiers pays sur le plan du rendement économique, du service public, de l'efficience des entreprises ou des infrastructures. La gestion est horrible. Sous le gouvernement libéral, l'investissement commercial est tombé d'un taux annualisé de 10,9 %. C'est la seconde fois qu'il baisse de plus de 10 %. C'est une honte. Voilà le bilan du gouvernement libéral en matière de gestion.
Le gouvernement libéral semble totalement ignorer la situation de l'économie. Je viens de l'Alberta, où nous avons vu l'impact dévastateur du gouvernement. Le centre-ville de Calgary, ma ville d'origine, est totalement vide. Dans les quartiers périphériques, les entreprises pâtissent des augmentations d'impôts, car dans le centre, qui était autrefois le noyau économique de la ville, la moitié des immeubles sont vides. Voilà ce qui se passe depuis que les libéraux sont au pouvoir. Ils avaient la possibilité de régler le problème.
Les libéraux ont acheté le pipeline Trans Mountain, mais même s'ils avaient commencé la construction, qu'en est-il du projet de loi C-69 et du projet de loi C-48, la loi sur le moratoire relatif aux pétroliers? Ces deux projets de loi sont une attaque directe contre l'Alberta.
Les Albertains sont durement touchés par la terrible façon de gérer les choses de ce gouvernement. L'Alberta a vécu un premier coup dur quand le père du premier ministre actuel était au pouvoir. J'étais là à l'époque. Le gouvernement a tenté de s'emparer des redevances pétrolières. Marc Lalonde était ministre des Finances. Le résultat a été désastreux. Les libéraux ne s'en sont jamais remis dans la province. Pendant la campagne électorale de 2015, le premier ministre actuel a dit qu'il ne ferait pas les choses comme son père en Alberta. Aujourd'hui, finis les jours ensoleillés. Quelle surprise! Encore une promesse rompue.
Je parle de l'Alberta et du secteur de l'énergie. Le secteur de l'énergie a des retombées positives pour tout le pays. Il n'est pas limité à l'Alberta. C'est un secteur qui touche la Colombie-Britannique, le Québec, l'Ontario, les Maritimes, tout le monde. C'est un des principaux secteurs de l'économie canadienne.
Il importe de ne pas oublier que les entreprises ont investi des milliards dans les technologies propres. Je vais donner un exemple. J'étais membre du comité des affaires étrangères, dans l'opposition. À l'époque, dans les champs de pétrole du Soudan, Talisman, une société canadienne, avait une part des activités d'exploitation. Les ONG établies dans l'Ouest canadien ont constaté qu'il était facile de s'en prendre à une entreprise canadienne, et elles se sont donc attaquées à cette entreprise, l'accusant de toutes sortes de crimes contre l'environnement. Résultat: Talisman a fini par vendre ses parts à la Chine et à l'Inde. Le lendemain, les manifestations étaient finies.
La production de pétrole a-t-elle cessé? Non. À qui va-t-on s'attaquer? Aux Canadiens. Pourquoi? Parce qu'ils sont une cible facile pour les environnementalistes. Tout à coup, on n'en a plus entendu parler. Cela montre que ces environnementalistes ciblent les activités en cours.
Je souhaite parler d'une autre question, celle des médias auxquels ces gens attribuent des fonds. Je peux dire aux députés pourquoi ce sera un problème. Qu'en est-il des médias ethniques? Il existe un grand nombre de médias ethniques au pays. Les libéraux vont-ils leur attribuer des fonds ou vont-ils seulement en attribuer aux médias traditionnels canadiens qui sont présents sur la scène nationale? Ces derniers seront-ils les seuls à recevoir une aide financière? Les libéraux se sont engagés sur une pente glissante. Je vais les accuser de discrimination s'ils n'attribuent pas de fonds aux médias ethniques.
Le groupe compte un homme qui est absolument anti-conservateur. Avant-hier, il a dit qu'il avait le droit de s'exprimer librement. Il a tout à fait raison. Le caucus conservateur a indiqué au syndicat de cet homme qu'il a tout à fait raison de dire qu'il peut s'exprimer, mais qu'il rêve s'il s'imagine que le groupe responsable de l'attribution des fonds aux médias sera indépendant s'il en fait partie. Ce serait contraire à la démocratie et à ses principes. La présence de cet homme au sein du groupe jettera le discrédit sur l'ensemble des journalistes. Ces derniers ont intérêt à réagir, car ils vont tomber en discrédit. Peut-on leur faire confiance s'ils reçoivent des fonds du gouvernement? Pourtant, ils décrient la situation lorsque d'autres reçoivent des fonds. Comment puis-je croire que ce qu'ils écrivent est impartial? Tout indique que le gouvernement utilise les fonds dont il dispose pour acheter des votes et de la publicité. Il s'agit d'une pente glissante qu'il vaudrait mieux éviter. Les médias sont déjà partout au pays. Les libéraux feraient mieux de ne pas emprunter cette voie.
Pour terminer, il s'agit sans contredit d'un véritable désastre économique pour le gouvernement.