Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui.
Comme on l’a mentionné, nous commémorons aujourd’hui les événements du jour J. Beaucoup d’entre nous regrettent de ne pouvoir être dans leur circonscription. Il y a eu des cérémonies hier soir à Hamilton, et aujourd’hui aussi, mais c’est également un honneur d’être ici, au Parlement, où l’on a rappelé que c’est grâce aux hommes et aux femmes qui ont fait ces sacrifices il y a de nombreuses années que nous pouvons débattre et examiner les questions du jour dans cette enceinte.
Je soulignerai qu’en 1944, le navire amiral de la Marine canadienne, le NCSM Haida, qui se trouve à présent à Hamilton, faisait partie de la 10e Flottille de destroyers qui avait pour mission de débarrasser la Manche des navires allemands avant le jour J. L’Haïda a également participé aux essais d’une technologie de brouillage des radars pour semer la confusion dans le camp allemand lors du jour J lui-même.
À propos de l’acier, il a fallu attendre 1941 pour qu’on fabrique des plaques de blindage au Canada. C’est alors que Dofasco, qui est devenu depuis ArcelorMittal Dofasco, a créé une section des plaques de blindage. Celle-ci a fabriqué à 100 % toutes les plaques de blindage utilisées par les forces armées canadiennes dans la préparation de leurs véhicules et de leurs navires pour la guerre. Le secteur sidérurgique a donc la fierté d’avoir soutenu les forces armées. De plus, beaucoup de métallurgistes se sont engagés, et il y a des monuments dans les aciéries de Hamilton, comme Stelco, National Steel Car, Dofasco et ainsi de suite, à la mémoire des anciens employés qui ont donné leur vie au service de leur pays.
Je suis heureux de passer maintenant au sujet du jour, qui est le projet de loi dont nous sommes saisis.
Le gouvernement a fait ses preuves, à mon avis, pour ce qui est d’élargir et d’approfondir les relations commerciales internationales du Canada. Les nouvelles relations que nous nouons dans le monde aident les entreprises canadiennes à prospérer et à créer plus d’emplois bien rémunérés, ce qui permet une forte croissance économique profitable à tous les Canadiens. C’est un élément important de notre plan pour renforcer et faire croître la classe moyenne, et je peux dire avec confiance que ce plan fonctionne.
Avec la conclusion de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne ainsi que de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, le Canada est maintenant le seul pays du G7 à avoir des accords de libre-échange avec tous les autres pays de ce groupe. Le Canada a désormais des accords de libre-échange globaux avec des pays qui représentent, à eux tous, les deux tiers du PIB mondial et plus d’un milliard de nouveaux clients potentiels.
Par sa volonté de conclure des accords de libre-échange avec des économies du monde entier, y compris les marchés émergents, le gouvernement aidera à renforcer et à faire croître plus encore la classe moyenne et à assurer une croissance économique à long terme qui profite à tous les Canadiens. Les entreprises canadiennes sont idéalement placées pour tirer parti des avantages obtenus par le commerce, du fait que le Canada a pour voisin la première économie du monde, au sud, qu'il a des liens économiques et historiques étroits avec l’Europe, à l’est, et qu'il cultive aussi ses liens avec les pays de l’Asie-Pacifique en pleine croissance, à l’ouest.
Pour tirer le meilleur parti possible des possibilités qui s'offrent ainsi au Canada, le gouvernement travaille sans relâche pour conclure dans le monde des accords commerciaux ouverts, équitables et fondés sur des règles, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons fermer les yeux sur la réalité, à savoir qu’il y a des difficultés très réelles à surmonter en matière d’échanges équitables et ouverts partout dans le monde, y compris ici, au pays. Les travailleurs, les collectivités et les industries au Canada ont vu les effets négatifs des perturbations importantes du commerce mondial, y compris celles qui touchent nos industries de l’acier et de l’aluminium.
Comme mon père et mon grand-père étaient métallurgistes et que j'ai été métallurgiste moi-même, je peux témoigner de l’importance du secteur de l’acier dans la vie des Canadiens. Il nous a aidé à construire les universités, les hôpitaux, les musées et les salles de concert de ma ville. Il a payé les droits de scolarité de milliers d’étudiants et il continue de verser des pensions à des retraités. Des millions de dollars de recettes fiscales proviennent du secteur de l’acier, ainsi que des millions encore en dons de bienfaisance.
Au Canada, l’acier fournit des milliers de bons emplois bien rémunérés et constitue une importante source de produits utilisés par d’autres grandes industries, y compris celles de l’énergie, de la fabrication de pointe, de la construction et de l'automobile. Ainsi, lorsque les marchés de l’acier sont perturbés et que de l’acier étranger est déversé sur le marché canadien, les dommages se font sentir sur l’ensemble de l'économie du pays, ce qui nuit aux entreprises et à la population.
Face à cette menace, il est essentiel que le gouvernement dispose des outils et des ressources nécessaires pour protéger les Canadiens, tout en continuant d’encourager les investissements étrangers, le commerce et la croissance économique. Le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui assurerait cette protection. En éliminant le moratoire de deux ans sur l’imposition de mesures de sauvegarde pour l’acier, les modifications proposées donneraient au gouvernement une plus grande marge de manœuvre pour réagir rapidement et de façon appropriée à une augmentation marquée des importations qui nuirait ou serait susceptible de nuire aux producteurs et aux travailleurs canadiens.
Avec le projet de loi d’aujourd’hui, le gouvernement propose que les modifications ne soient en vigueur que pendant deux ans. Elles sont censées être temporaires, tout comme le contexte mondial actuel de distorsions commerciales, nous l’espérons. De plus, les conditions d’application des mesures de sauvegarde en vertu de la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur et du tarif des douanes demeureraient inchangées et devraient continuer d’être respectées pour que de nouvelles mesures de sauvegarde puissent être mises en œuvre.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui ferait fond sur les mesures que le gouvernement a déjà prises pour défendre la compétitivité des entreprises canadiennes et la vigueur de l'économie du pays, en s’opposant aux pratiques en provenance de l’étranger qui faussent le marché.
Nous avons récemment annoncé une période de consultation intensive de 30 jours avec l’industrie et les travailleurs, afin de déterminer les mesures de protection supplémentaires qui pourraient être nécessaires. Il s’agit notamment de mesures dans un certain nombre de domaines clés, comme des examens ciblés et rapides des cas de dumping, afin de renforcer la protection grâce à des droits plus élevés évitant aux entreprises canadiennes d'être injustement désavantagées par rapport à leurs concurrents étrangers.
Nous cherchons à mettre en place un régime plus robuste pour l’importation de l’acier, avec des données améliorées sur les importations, y compris des renseignements sur la quantité et le type de produits, ainsi que sur leur origine. Cela améliorera notre capacité de surveiller les augmentations subites des importations, d’évaluer les preuves de transbordement et de réagir aux changements soudains dans les tendances commerciales.
Nous cherchons à donner plus de souplesse à l’Agence des services frontaliers du Canada pour qu’elle puisse analyser les distorsions des prix et des coûts sur les marchés étrangers lorsqu’elle détermine s’il y a eu dumping. Par l’entremise d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et de ses organismes, le gouvernement fournit également une aide souple et adaptée pour répondre aux besoins des producteurs canadiens. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un effort vaste et soutenu visant à aider les producteurs canadiens d’acier et d’aluminium à relever les défis mondiaux. Elles comprennent 2 milliards de dollars pour défendre et protéger les intérêts des industries canadiennes de l’acier, de l’aluminium et de la fabrication ainsi que les intérêts des travailleurs de ces industries, y compris un nouveau financement de 250 millions de dollars offert par l'intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation.
Les défis auxquels ces industries sont confrontées sont réels et importants. C'est pourquoi le gouvernement doit prendre des mesures énergiques et déterminantes, et c’est exactement ce que nous avons fait et continuons de faire dans le cadre du projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui.
Le plan du gouvernement pour renforcer et faire prospérer la classe moyenne fonctionne. Les résultats de nos investissements dans les ressources humaines parlent d’eux-mêmes. Les vaillants Canadiens ont créé plus d’un million d’emplois, la plupart à temps plein. C’est l’équivalent de près de 9 millions d’emplois pour une économie de la taille de celle des États-Unis ou de 14 millions pour une économie de la taille de celle de l’Union européenne.
Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les gens se sentent en sécurité et confiants quant à leur avenir. Nous devons nous assurer que l’économie profite à tous en trouvant de nouveaux marchés pour les produits canadiens, en veillant à ce que nos entreprises soient concurrentielles dans l’économie mondiale et en aidant plus de gens à trouver et à conserver de bons emplois. Nous devons également faire en sorte que les gains réalisés ne soient pas amoindris par des augmentations subites des importations. Les mesures contenues dans le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui nous donneraient un outil efficace pour protéger les Canadiens contre ces perturbations.
Je conclurai donc en encourageant et en exhortant tous les députés à appuyer l’adoption rapide du projet de loi à la Chambre.