Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre de nouveau la parole au sujet du projet de loi C-101, qui représente l'échec de la politique étrangère libérale, l'échec de la politique commerciale libérale et l'abandon des industries de l'Ouest et des fabricants canadiens.
Bref, ce projet de loi témoigne réellement de l'incapacité du premier ministre à comprendre l'importance des rapports entre le Canada et les États-Unis, qui demeurent notre principal partenaire commercial. Le commerce bilatéral avec ce voisin est de l'ordre de 850 milliards de dollars par année.
Pendant plusieurs années, les États-Unis ont demandé au Canada de s'occuper d'un défi commercial de taille. Il s'agit des importations d'acier et d'aluminium en Amérique du Nord par des pays qui pratiquent le dumping en écoulant ces matériaux bon marché au Canada. Il s'agit de l'acier importé de manière illégale au Canada, puis réexpédié aux États-Unis.
Le problème, c'est que bien que les États-Unis avaient demandé au Canada d'adopter une loi pour résoudre ce très grave problème commercial, le premier ministre a fait la sourde oreille. Il a cru à un bluff de la part de Donald Trump, et n'a donc rien fait dans ce dossier.
Il y a un an, nos cousins américains en ont eu assez et ils ont menacé les Canadiens de droits de douane sur l'acier et l'aluminium s'ils refusaient de donner suite à leurs revendications. C'est exactement ce qui est arrivé. Il a fallu plus d'un an au premier ministre pour qu'il comprenne que les Américains étaient sérieux.
Aujourd'hui on nous demande de débattre d'une mesure législative qui aurait dû être présentée il y a au moins un an. Les États-Unis n'auraient pas invoqué la sécurité nationale pour imposer des droits de douane. C'est quand même quelque chose: le Canada, qui est l'un des partenaires les plus sûrs des États-Unis dans à peu près tous les domaines — sécurité, commerce, politique étrangère — pousse tellement ceux-ci à bout qu'ils doivent invoquer l'article 232, sur la sécurité nationale, pour lui imposer des droits de douane. Cette façon de faire est peut-être illégale aux yeux de l'Organisation mondiale du commerce, mais les autorités américaines en avaient tellement assez de l'intransigeance du Canada qu'ils ont décidé d'aller de l'avant malgré tout.
La faute en revient au premier ministre. Cet épisode illustre bien le malaise général qui paralyse les politiques et les programmes commerciaux du Canada depuis 2015. Les Canadiens ont le droit de vouloir que les choses reviennent comme avant 2015, quand les conservateurs ont cédé leur place aux libéraux.
Pendant les 10 années qui ont précédé...