Monsieur le Président, c'est du travail mal exécuté par les libéraux, selon un processus boiteux.
Énergie Est est un autre dossier mal géré. L'ancien député libéral qui était devenu maire de Montréal s'y est fortement opposé. Je ne suis pas certains du tout de ce qui a influé sur la décision des libéraux, mais, tout d'un coup, les émissions en aval et en amont d'Énergie Est devaient être mesurées. Comme des gens l'ont demandé à juste titre, a-t-on fait la même chose pour les pétroliers en provenance d'Arabie Saoudite et du Venezuela qui remontent le Saint-Laurent? A-t-on procédé ainsi pour le sauvetage de Bombardier?
Les libéraux ont créé des obstacles réglementaires. Les promoteurs du projet Trans Mountain ont tenu le coup longtemps avant d'abandonner. En voyant ce qu'il était advenu du projet Énergie Est, ils ont compris que le gouvernement n'allait pas être leur ami et créer un environnement propice à la réalisation du projet. À la vue des nouvelles règles qui allaient être imposées, ils se sont retirés. C'est vraiment deux poids deux mesures. On impose à des Canadiens qui font de l'extraction de manière écologique des normes sur les émissions en amont et en aval pour le transport du pétrole par pipeline qu'aucun autre pays du monde n'impose aux entreprises.
Le moratoire sur les forages représente la dernière partie du projet de loi C-88. Il s'agit peut-être de la partie la plus troublante. Le moratoire permettra au Cabinet fédéral d'interdire les activités pétrolières et gazières dans les Territoires du Nord-Ouest ou au large du Nunavut si c'est dans l'intérêt national. Il s'agit d'un pouvoir beaucoup plus large que celui qui est actuellement prévu dans la loi et qui permet seulement au Canada d'interdire ces activités pour des raisons environnementales ou de sécurité ou à cause de problèmes sociaux de nature grave.
Comme je l'ai souligné, le projet de loi C-88 est une autre politique anti-énergie du gouvernement libéral. Il fait fuir les investisseurs hors du pays, ce qui entraîne des pertes d'emplois au Canada et accroît la pauvreté dans le Nord. À l'instar du projet de loi C-69 qui l'a précédé, le projet de loi C-88 politisera l'extraction du pétrole et du gaz en accordant plus de pouvoir au Cabinet pour bloquer le développement économique et il multiplierait les obstacles administratifs que les promoteurs doivent franchir avant de commencer les travaux de construction. De plus, le projet de loi C-88 rejette totalement les appels des dirigeants élus des territoires en faveur de l'indépendance qu'ils souhaitent.