Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir dans le débat au nom des gens de Red Deer—Mountain View.
Voici ce que dit la motion dont nous sommes saisis:
Que, étant donné que, à son taux actuel, la taxe sur le carbone ne réduira pas les émissions et qu’elle fait déjà augmenter le coût de la vie pour les Canadiens, la Chambre demande au gouvernement d’abroger la taxe sur le carbone et de la remplacer par un véritable plan pour l’environnement.
D'où vient l'information selon laquelle le taux actuel de la taxe sur le carbone ne permet pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre? Du dernier rapport du directeur parlementaire du budget. Pour ses calculs, celui-ci a utilisé le chiffre de 102 $ la tonne, ce qui correspond à cinq fois le taux actuel. Si on se fie aux données du gouvernement, il faudrait même que ce chiffre soit encore plus élevé. Vraisemblablement, cela importe peu pour le gouvernement libéral. Les libéraux se fichent aussi que l'Australie se soit rendu compte que la taxe sur le carbone est vouée à l'échec, et qu'elle l'ait abolie.
Pour être concurrentiel dans le marché nord-américain, le Canada doit agir en harmonie avec les politiques américaines en matière d'environnement. Il ne doit pas se tirer une balle dans le pied en adoptant, une fois de plus, une mesure qui nuit à sa prospérité économique. Or, ce que fait le Canada aujourd'hui ne cadre pas avec ce que font les États-Unis.
Les États-Unis n'ont rien prévu de tel. Ils ont baissé l'impôt des entreprises et leurs émissions globales ont diminué. Au Canada, le gouvernement libéral s'entête à maintenir ses hausses inconsidérées de taxes et d'impôts et les émissions, elles, continuent d'augmenter.
Tout cela a un résultat: le coût de la vie augmente pour les Canadiens.
Avec les recettes tirées de la taxe sur le carbone d'une part et les remboursements versés de l'autre, le gouvernement libéral nous offre un beau tour de passe-passe. Cette idée ne tient pas la route. Pour commencer, son plan n'est absolument pas sans incidence sur les recettes. Ces chiffres ont été largement discrédités. Or, ce n'est là qu'un élément de la situation.
Les agriculteurs canadiens vont être particulièrement touchés par ce plan. Selon les estimations de Statistique Canada, lorsque la taxe passera de 10 $ à 50 $ la tonne, il en découlera un coût moyen par agriculteur se situant dans les dizaines de milliers de dollars. Les agriculteurs, eux, n'ont pas la possibilité de transférer ce coût à leurs clients.
Dans la deuxième partie de la motion, on demande aux Canadiens de se tourner vers l'avenir. Il faut entrevoir un avenir meilleur, un avenir exempt de cette ponction fiscale qu'est la taxe sur le carbone. Il faut penser à un avenir où il y aura un véritable plan pour l'environnement, un plan fondé sur le savoir-faire canadien.
Nous sommes déjà sur la bonne voie. Il suffit de regarder le secteur de la production laitière pour s'en convaincre. Aujourd'hui, le Canada a besoin de 65 % moins de vaches pour produire la même quantité de lait qu'il y a 50 ans. L'amélioration du confort des animaux et la gestion plus efficace de leur alimentation ont également rendu notre industrie laitière plus durable.
En adoptant les innovations et les idées nouvelles, en favorisant la recherche et en imprégnant ses pratiques modernes d'une sagesse ancestrale, le secteur agricole canadien réduit continuellement son impact sur l'environnement tout en cherchant des façons d'améliorer ses pratiques à l'échelle nationale.
Il y a beaucoup à faire pour dissiper les mythes sur le secteur de l'élevage et l'agriculture en général. Nous avons tous entendu dire que l'élevage est une source prépondérante de gaz à effet de serre. Pourtant, au congrès des éleveurs bovins de l'Alberta, organisé dans ma ville, Red Deer, nous avons écouté des spécialistes, comme Frank Mitloehner, qui ont réfuté ce mythe et souligné que de nouveaux procédés, des gains en efficacité et une gestion dans les règles de l'art annulent pour ainsi dire toute émission de méthane due aux bovins.
Sur cette question comme bien d'autres, nous avons la dure tâche de veiller à ce que les Canadiens disposent de renseignements et de faits scientifiquement rigoureux sur l'élevage et l'agriculture en général.
Nous devons continuer à miser sur le savoir-faire canadien pour que tous nos produits atteignent les marchés mondiaux de la façon la plus sûre et la plus écoresponsable qui soit. Nous avons besoin d'un gouvernement qui permettra à l'industrie d'en faire plus pour soutenir l'environnement, et non pas d'un gouvernement qui mettra des bâtons dans les roues des entreprises et qui alourdira considérablement le fardeau fiscal des Canadiens.
Les Canadiens peuvent être fiers de bien des choses. Nous sommes fiers de nos incroyables athlètes olympiques, de nos artistes de talent et de l'arrivée de la coupe de la NBA au Canada, berceau du basketball. Ce ne sont là que quelques exemples, mais nos motifs de fierté sont légion.
Le Canada peut être fier de son industrie pétrolière et gazière de classe mondiale, qui est la mieux réglementée et la plus écologique au monde. Les Canadiens ont de quoi être fiers de leur industrie forestière dynamique, avec ses projets de reboisement faisant appel à des technologies de pointe. Que dire des agriculteurs et des éleveurs? Le secteur agricole canadien offre les produits les plus sûrs et les plus écologiques au monde. Pourtant, malgré cela, des gens qui ont des intérêts particuliers font tout leur possible pour nous démolir.
Toutefois, un véritable plan environnemental aura l’effet contraire. Il nous aidera à progresser et renforcera nos efforts pour protéger et préserver l’environnement.
Examinons le bilan des libéraux à cet égard.
En 2016, le Canada dépassait son objectif de Paris de 44 mégatonnes de CO2. En 2017, ce nombre est passé à 66 et il a atteint 103 mégatonnes l’an dernier. L’approche libérale ne donne tout simplement pas les résultats escomptés.
Il en va de même pour les arguments des libéraux concernant l’acceptabilité sociale. Les promoteurs des trois projets d’oléoducs, soit Northern Gateway, le pipeline Ouest-Est et Kinder Morgan, qui seront tous construits par le secteur privé, n’ont jamais pu communiquer leur point de vue en toute équité au gouvernement libéral. Nous avons tous payé la facture, mais nous n’avons rien reçu en contrepartie.
Assez parlé des échecs du gouvernement libéral: changeons le sujet.
Dans leur plan pour l'environnement, les conservateurs veulent parler de choses qui comptent, comme les formidables projets de séquestration du carbone qui ont été élaborés. Pensons à la technologie du charbon, à l'exploitation du pétrole et du gaz ou au traitement du gaz naturel. Ce sont là des percées majeures, et les chefs d'entreprise du Canada et leurs équipes de recherche se préparent à les exporter dans le monde entier. Les députés ne diraient-ils pas qu'il vaut mieux faire la promotion de notre expertise sur la scène internationale que de se tordre les mains et de s'excuser du fait que le Canada dispose de ressources abondantes pour marquer des points auprès de l'élite environnementaliste?
Nous développerons évidemment les ressources et nous le ferons d'une manière qui, pour les investisseurs, constituera la nouvelle norme environnementale mondiale au sein de l'industrie. L'énergie canadienne remplacera les pétroliers étrangers qui circulent le long de nos côtes. Nous devons laisser place aux innovations d'ici, car c'est de cette façon que le pétrole canadien deviendra celui qu'exigeront les pays du monde entier soucieux de l'environnement.
Nous ferons également la promotion d'un autre grand secteur des ressources, soit l'agriculture. Comme je l'ai déjà dit, les producteurs canadiens de bœuf et de lait sont les meilleurs gestionnaires de gaz à effet de serre au monde. En utilisant des technologies mises au point par d'éminents esprits canadiens, non seulement nous aiderons les sols et nous produirons des produits de calibre mondial, mais notre gestion des émissions de gaz à effet de serre sera nettement supérieure à la norme mondiale.
Depuis quatre ans, le Canada est dirigé par quelqu'un qui s'efforce d'épater la galerie de par le monde et qui ne rate jamais une occasion de demander qu'on excuse le Canada pour ce qu'il est et ce que nous faisons. Sous un gouvernement conservateur, nous aurons un chef qui est fier d'être Canadien et qui sera aussi fier de tous nous défendre et de valoriser de nos réussites.
La semaine dernière, l'incompétence du gouvernement libéral a sauté aux yeux de tout le monde. Il y a quelques jours, les Canadiens ont assisté à un triste spectacle lorsque le gouvernement de leur propre pays a choisi de faire passer les intérêts de pays producteurs de pétrole concurrents avant les intérêts des Canadiens. Comme l'ont mentionné un grand nombre d'éditorialistes, le gouvernement libéral est le seul dans le monde à tenter de faire disparaître le secteur des ressources de son propre pays.
En mettant fin au débat sur le projet de loi C-69, le projet de loi anti-pipelines, le gouvernement est resté sourd aux appels lancés par neuf premiers ministres provinciaux, des chefs de Premières Nations, des gouvernements territoriaux ainsi que des millions de Canadiens. Maintenant, en faisant la sourde oreille à ceux qui lui demandent de ne pas aller de l'avant avec le projet de loi C-48, le gouvernement libéral crée encore plus d'incertitude dans le secteur de l'énergie. C'est honteux de voir que le seul plan de repli du gouvernement, le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain, va de l'avant uniquement grâce aux milliards de dollars des contribuables qui ont été versés à des constructeurs de pipelines aux États-Unis.
Avec le gouvernement libéral, nous savons que tout le processus relève de la politique crasse et non de décisions budgétaires responsables. Combien d'hôpitaux seront construits au Canada grâce à l'achat de pétrole saoudien? Combien de programmes sociaux seront financés par nos amis au Nigeria? Combien de causes environnementales et d'efforts de promotion des droits de la personne, si chers aux Canadiens, seront mis en péril du fait que les libéraux empêchent l'expertise relative aux ressources des producteurs d'énergie les plus responsables du monde de rayonner?
En s'alignant sur le dogme malavisé du premier ministre, les libéraux le suivront dans un naufrage politique. La seule façon de véritablement protéger l'environnement, de rassurer les créateurs d'emplois et de préserver la solidité du tissu social des Canadiens consiste à faire du chef libéral, source de discorde, un premier ministre à usage unique.