Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Barrie—Springwater—Oro-Medonte, avec qui j'ai servi au conseil municipal de la ville de Barrie. Je suis heureux qu'il se joigne à nous à la Chambre.
Des hommages ont déjà été rendus à Deepak Obhrai, mais je tiens à dire à quel point il manquera non seulement aux gens de notre parti, mais aussi à tous les parlementaires. Un député a mentionné qu'il était un puits sans fond de citations. Chaque fois que Deepak prenait la parole, je l'écoutais ébahi par le nombre de fois où il disait « Monsieur le Président » ou « Madame la Présidente ». Dans ses discours, je crois que ces mots l'emportaient parfois sur la substance, mais il montrait ainsi le respect qu'il avait pour le Parlement et la présidence.
Comme c'est la première fois que je prends la parole à la 43e législature, j'aimerais en profiter pour faire des remerciements.
D'abord et avant tout, je remercie les gens de Barrie—Innisfil de m'avoir confié un deuxième mandat. J'en suis honoré et reconnaissant. Je vais certainement continuer à travailler fort et intelligemment en leur nom.
Je tiens également à remercier tous les bénévoles qui ont aidé tout au long de la campagne, ainsi que ma directrice de campagne. Surtout, je tiens à remercier ma famille, mon épouse Liane et mes enfants de me soutenir de façon indéfectible et de comprendre les exigences de mon travail de député de Barrie—Innisfil. J'apprécie tout leur soutien, tant durant la campagne électorale qu'encore aujourd'hui.
Je vais maintenant parler du discours du Trône, ou plutôt des éléments qui ne s'y trouvent pas. On y trouve beaucoup de choses, beaucoup de platitudes et beaucoup de mots, mais rien sur les enjeux auxquels le pays est confronté. J'ignore pourquoi d'ailleurs, car ces enjeux sont d'une grande importance pour le pays. Je parle de l'unité nationale, par exemple.
Je vis en Ontario, et je ne pense pas que les Ontariens comprennent vraiment l'ampleur de la situation dans l'Ouest canadien. Évidemment, nous avons des collègues de l'Ouest canadien et nous entendons tous les jours ce qui se passe là-bas, et c'est terrible.
Or, dans son discours du Trône, le gouvernement n'a pas indiqué ce que nous devrions faire pour régler l'enjeu entourant nos ressources naturelles et leur commercialisation. Comment allons-nous traiter certaines des mesures législatives qui ont été adoptées au cours de la législature précédente et qui continueront d'avoir des répercussions sur notre secteur des ressources naturelles? Cette situation suscite d'importants problèmes liés à l'unité nationale.
La semaine dernière encore, le premier ministre de l'Alberta a mené une délégation à Ottawa. Nous avons entendu le premier ministre de la Saskatchewan et d'autres intervenants expliquer à quel point la situation est alarmante, mais le gouvernement ne semble pas leur accorder toute l'attention qu'ils méritent. Chose certaine, il ne fait pas le nécessaire, c'est-à-dire abroger certaines des mesures législatives qui ont une incidence sur nos collègues et nos amis dans l'Ouest canadien.
Le discours du Trône ne mentionnait pas non plus la politique économique et budgétaire. Il ne mentionnait rien au sujet de la dette, des déficits et du fait que le gouvernement libéral continuera à dépenser, donc on ne voit pas la lumière au bout du tunnel. Même si les libéraux disent qu'ils investissent, ils continuent à dépenser des milliards et des milliards de dollars, ce qui creuse non seulement la dette, mais aussi le déficit. Dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, les autres partis de l'opposition exerceront d'énormes pressions pour accroître la dette et le déficit, ce qui est tout aussi inquiétant.
Ce qui me préoccupe le plus, et comme les élections viennent d'avoir lieu, je sais que cela préoccupe aussi les habitants de Barrie—Innisfil, c'est la capacité fiscale du Canada de résister à un ralentissement économique. Ce sera l'un des plus grands défis. Selon tous les indicateurs, l'économie est stagnante. Il y a eu 71 000 pertes d'emploi le mois dernier. Le ratio dette-PIB du Canada par rapport à celui des pays du G7 diminue. Nous sommes très inquiets de la capacité du gouvernement de faire face à cette situation si nous devions subir de fortes perturbations économiques.
Le discours du Trône ne parlait pas du rôle du Canada dans le monde. La crise entre le Canada et la Chine mérite de retenir notre attention, mais le discours du Trône n'en parlait pas non plus, et il a fallu une motion de l'opposition pour orienter le gouvernement dans la bonne direction.
Ce sont quelques exemples de choses qui me font tiquer parce qu'elles n'étaient pas dans le discours du Trône. Les amendements proposés par le chef de l’opposition aborderont bon nombre de sujets qui en étaient justement absents, dont la politique budgétaire et économique, les ressources naturelles et la revitalisation de l'économie de l'Alberta, de la Saskatchewan et de l'Ouest en général. Je demande au gouvernement d'étudier très sérieusement les amendements qui lui ont été soumis, car ils permettraient de remédier en bonne partie à la situation.
À première vue, on dirait que le gouvernement a joué son va-tout, comme dans une partie de poker: il a misé tous ses jetons sur la lutte contre les changements climatiques. Il n'y a pas un seul député et pas un seul Canadien qui refuse encore de croire que les changements climatiques ont été provoqués par les humains et qu'ils ont des conséquences bien réelles. Maintenant, il faut que le pays organise une grande conversation nationale pour savoir quoi en faire.
Durant la campagne électorale, les partis se sont livrés à beaucoup de discours et de joutes politiques sur la question des changements climatiques. Je suis d'accord avec ce que Frank McKenna, l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, a dit à ce sujet, à savoir qu'avant de nous diriger vers une économie carboneutre, nous devons d'abord comprendre les conséquences que cela aura sur l'économie nationale et sur la place du Canada dans le monde, ainsi qu'évaluer comment une telle initiative peut avoir une incidence mondiale.
Honnêtement, le Canada fait plus que sa part dans le dossier des changements climatiques. Il faut changer de tactique. Nous devons plutôt discuter des répercussions qu'aurait cette initiative et de la façon dont nous assurerons la compétitivité économique du Canada à l'avenir quand les autres pays ne sembleront pas aller dans la même direction que lui. Le fait que nous sommes dans une situation de gouvernement minoritaire permettrait d'avoir cette discussion indispensable. En parlant d'autres pays, la Chine a récemment construit une ligne de chemin de fer dans le seul but d'acheminer du charbon vers des centrales électriques alimentées au charbon. Tout au long de la campagne, nous avons notamment parlé de l'incidence que pourrait avoir le Canada sur la crise climatique mondiale. Or, le premier ministre lui-même a admis que même si nous adoptions une économie carboneutre demain, cela n'aurait aucune incidence à l'échelle mondiale, tant et aussi longtemps que le Canada ne montrera pas la voie à suivre en matière de technologies et d'innovation.
J'ai également été déçu du fait que, pendant la campagne électorale, un ministre est venu à Barrie pour annoncer que les libéraux allaient investir 40 millions de dollars pour le lac Simcoe. Je précise que cette annonce a été faite après que les conservateurs eurent promis d'investir dans le lac Simcoe et de rétablir le fonds pour son assainissement. Je tiens à m'assurer que le gouvernement comprend l'importance de la santé, de la vitalité et de la durabilité du lac Simcoe pour le centre de l'Ontario et pour l'écosystème canadien. Nous allons continuer d'exercer des pressions sur le gouvernement dans ce dossier.
Enfin, les électeurs de Barrie—Innisfil m'ont confié le mandat de les représenter à la Chambre des communes. Je demande donc au gouvernement d'écouter le son de cloche des électeurs, pas uniquement ceux de Barrie—Innisfil, mais ceux de l'ensemble du Canada, pour protéger l'unité nationale, l'économie, l'environnement et les secteurs énergétique et agricole et pour faire en sorte que la vie reste abordable pour les Canadiens. J'invite le gouvernement à appuyer l'amendement que nous avons présenté pour qu'il soit possible d'aller de l'avant.