Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la députée d'Edmonton Strathcona.
Contrairement à ce qu'ont affirmé le premier ministre et les libéraux, le projet Frontier de la société Teck n'a jamais été une solution. Il ne correspond pas plus à la solution que décrivent les conservateurs. Le dossier de la société Teck est un autre exemple du manque de leadership du premier ministre dans la lutte contre les changements climatiques et la création d'emplois d'avenir.
Je suis surprise que nous soyons ici pour ce soi-disant débat d'urgence. En quoi ce débat est-il pressant?
La société Teck a retiré un projet qui représentait une mauvaise décision sur le plan économique. En effet, l'analyse de rentabilisation s'appuyait sur un prix extrêmement élevé du pétrole, sur des dizaines d'années à venir, correspondant à plus de 95 $ le baril, ce qui est beaucoup plus élevé que ce que la société a dit à ses propres investisseurs et près du double du prix actuel. C'était une décision encore pire sur le plan environnemental compte tenu des quantités astronomiques d'émissions de CO2 qu'aurait entraînées le projet ainsi que des répercussions sur la terre, l'air et l'eau. Le projet Frontier de la société Teck aurait émis de quatre à six mégatonnes de CO2 par année d'exploitation. Pour donner une idée à mes collègues conservateurs, quatre mégatonnes de CO2, c'est l'équivalent des émissions que produisent l'ensemble des véhicules légers en Colombie-Britannique par année. Je parle de toutes les voitures, de tous les petits camions et de tous les véhicules personnels. Le projet minier Frontier de Teck aurait produit la même quantité d'émissions année après année.
Les émissions de gaz à effet de serre produites par le projet minier Frontier vont fondamentalement à l'encontre des objectifs du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques et de nos engagements aux termes de l'Accord de Paris. Nous sommes encore très loin d'atteindre nos objectifs, et toute personne le moindrement sérieuse à propos de nos engagements en matière de lutte contre les changements climatiques, du respect de nos obligations internationales et de ce que nous allons léguer aux générations futures peut comprendre que ce projet ne pouvait pas être approuvé. Malgré tout, les libéraux ont donné l'impression qu'ils envisageaient sérieusement de l'approuver. Les libéraux se sont engagés à rendre notre économie carboneutre d'ici 2050, mais ce projet aurait engendré de quatre à six mégatonnes de CO2 par année jusqu'en 2067. Cela montre que les belles paroles des libéraux ne sont justement que cela, de simples paroles.
Les libéraux continuent d'affirmer qu'ils veulent trouver le juste équilibre entre économie et environnement, mais ils échouent dans un cas comme dans l'autre. Ils ont acheté un pipeline pour 4,4 milliards de dollars et ils veulent maintenant emprunter 12,6 milliards de plus pour construire l'oléoduc Trans Mountain, qui va multiplier par sept le volume de circulation des pétroliers sur la côte — où les gens de ma circonscription et moi-même habitons — et qui va faire grimper nos émissions de gaz à effet de serre en pleine crise climatique.
Le projet minier Frontier de Teck, que le gouvernement libéral envisageait sérieusement d'approuver, aurait gravement menacé les espèces animales en voie de disparition dans le Nord de l'Alberta, aurait dévasté des zones sauvages irremplaçables, aurait nui au respect des droits issus de traités et nous aurait éloignés encore plus de nos objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques.