Madame la Présidente, puisque nous avons juste 10 minutes avant le début de la période des questions orales et que je ne pourrai pas revenir après cela, je vais me limiter à cinq minutes pour permettre à mes collègues de poser des questions. Je trouve la discussion extrêmement importante. Cinq minutes avant la période des questions, je vais m'arrêter volontairement pour laisser mes collègues poser des questions.
Partout dans le monde, nous faisons face à une pandémie. Lorsque nous examinons le fonctionnement de notre régime d’assurance-maladie universel, l'idée d’un régime d’assurance-médicaments universel et public prend tout son sens et c'est pour cette raison que nous demandons aujourd'hui au Parlement d'y adhérer. Il existe une différence évidente entre le régime d’assurance-maladie canadien, au sein duquel nous avons réussi à maintenir le risque de contracter la COVID-19 à un faible niveau et où les responsables de la santé publique partout au pays travaillent avec acharnement pour maintenir ce niveau, et ceux d’autres pays, comme les États-Unis, où le système de santé n’est pas universel et n’est pas administré publiquement. C’est pourquoi il est beaucoup plus coûteux que le système canadien.
En Colombie-Britannique, le gouvernement néo-démocrate provincial, John Horgan et les responsables de la santé publique travaillent avec acharnement pour contenir le virus. Lorsque nous comparons les taux d’infection de la COVID-19 à ceux observés dans l’État de Washington, tout juste de l’autre côté de la frontière, à deux heures de ma résidence et de ma circonscription, nous voyons des éruptions dans la région de Seattle. À Lynnwood, par exemple, de plus en plus d’écoles ferment leurs portes, des églises ferment et ne célèbrent plus la messe ou ne donnent plus la communion. Plusieurs centres pour personnes âgées ont également dû fermer. La différence est évidente.
C’est pourquoi, au Canada, il est si essentiel d’avoir accès au système de santé en tout temps, sans devoir se soucier de payer les services ou se demander si notre famille peut se permettre de les payer. Le même principe s’applique dans le cas du régime d’assurance-médicaments. C’est pourquoi ce débat est si important aujourd’hui.
Des gouvernements libéraux nous promettent de mettre sur pied un régime d’assurance-médicaments depuis près de 25 ans. Il faut opter pour un régime d’assurance-médicaments canadien, universel et administré publiquement, comme le demande le rapport Hoskins, comme le demande à l’unanimité le Comité permanent de la santé, et comme le demande le Comité permanent des finances. Dans le rapport que nous avons présenté il y a deux semaines, le Comité permanent des finances a demandé l’adoption d’un régime d’assurance-médicaments national, universel et public.
La différence entre un tel régime et un régime fragmenté d’assurance-médicaments à but lucratif est plutôt évidente. Nous savons que, dans le cas des régimes fragmentés d’assurance-médicaments à but lucratif, de nombreuses personnes sont exclues. En outre, les coûts sont beaucoup plus élevés. En réalité, comme le décrit de manière détaillée le directeur parlementaire du budget, l’ensemble des Canadiens pourraient économiser 4 milliards de dollars à la suite de l’adoption d’un régime d’assurance-médicaments universel et administré publiquement. Les entreprises pourraient économiser environ 6 milliards de dollars. Les provinces feraient des économies, en raison de la contribution du gouvernement fédéral.
Les Canadiens qui éprouvent des difficultés à payer les médicaments prescrits par leur médecin bénéficieraient grandement du régime d’assurance-médicaments. Ce régime protégerait l’ensemble du pays lorsque des pandémies semblables à la pandémie actuelle se produisent.
Je vais vous raconter deux histoires avant de m’asseoir en vue des questions.
Commençons par l’histoire de Jim. Jim passe ses journées dehors, à proximité de la Chambre des communes, par -30 degrés Celsius, dans le blizzard ou un soleil de plomb, parce qu’il doit quêter pour se procurer ses médicaments. Il reçoit environ 800 $ par mois d’aide sociale, une somme suffisante pour payer sa chambre et sa nourriture. Il ne peut pas travailler en raison de son invalidité. Parce qu’il a besoin de ce médicament pour demeurer en vie, il lui faut une somme additionnelle de 500 $ par mois. Ça me brise le cœur de le voir tous les jours. Je lui donne de l’argent, évidemment, et je pense qu’un certain nombre d’autres députés le font également. Cependant, dans un pays aussi riche que le Canada, des situations comme celle de Jim ne devraient pas exister. Les gens ne devraient pas devoir quêter pour payer leurs médicaments.
Passons maintenant à l’histoire d’une famille qui vit à quelques coins de rue de ma résidence, à Burnaby, en Colombie-Britannique, près de la rue Cumberland. Cette famille paie 1 000 $ par mois pour un médicament pour le cœur dont le père de famille a besoin pour vivre. Cette famille doit faire un choix déchirant. En raison de la hausse croissante des loyers observée, continue-t-elle de payer le médicament pour le cœur ou paie-t-elle son loyer? Les familles canadiennes ne devraient pas avoir à faire ce choix.
C’est pourquoi nous avons besoin d’un régime d’assurance-médicaments national, universel et administré publiquement, plutôt qu’un régime fragmenté à but lucratif et beaucoup plus coûteux. Nous avons besoin du type de régime universel défendu depuis toujours par Tommy Douglas et que le NPD et notre chef proposent aujourd’hui.