Madame la Présidente, je tiens d'abord à exprimer toute la tristesse des néo-démocrates et de la population canadienne en général. Aujourd'hui, c'est toute la nation qui pleure la terrible perte subie par les Néo-Écossais. Cet acte de violence est insensé. Ces pertes de vie seront d'autant plus douloureuses que toutes les précautions et les mesures de sécurité qui doivent être prises à cause de la COVID-19 vont empêcher les gens de pleurer leur perte avec leurs proches comme ils auraient pu le faire normalement.
Je tiens à souligner le courage de l'agente de la GRC Heidi Stevenson, qui a perdu la vie en tentant d'aider et de sauver d'autres personnes. Encore une fois, je veux transmettre un message aux gens de la Nouvelle-Écosse, leur dire qu'ils ne sont pas seuls. C'est toute une nation qui pleure avec eux. Nous partageons leur douleur.
Aujourd'hui, nous débattons d'une motion qui porte sur les travaux du Parlement. Alors qu'une pandémie sévit et qu'elle a de graves répercussions sur de nombreux Canadiens, sur les emplois et sur les entreprises, nous devons d'abord et avant tout faire tout ce qui est possible pour aider les Canadiens.
J'aimerais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec le député de Rosemont—La Petite-Patrie.
Nos travaux doivent avoir pour objectif premier d'assurer la sécurité des familles, des travailleurs et des petites entreprises et de sauver des vies. Il y a encore des gens qui ont désespérément besoin d'aide. Il y a encore beaucoup trop de gens qui passent entre les mailles du filet.
Notre position demeure très claire. D'abord, à notre avis, au lieu d'imposer des critères compliqués à respecter, nous devrions envoyer une aide financière directe à tous les Canadiens, immédiatement et tout au long de la crise. Ensuite, la Prestation canadienne d'urgence devrait être universelle. Le premier ministre devrait prendre la parole à la Chambre et dire très clairement que toute personne au pays qui a besoin d'aide peut demander cette prestation.
De plus, nous nous devons de reconnaître la valeur du dévouement des personnes dont la sécurité est en jeu, ces travailleurs de première ligne qui assurent les services essentiels à leurs risques et périls — et qui mettent potentiellement leur famille à risque —, en leur donnant accès non seulement à de l'équipement adéquat pour préserver leur sécurité, mais aussi à une prime de courage pour refléter le danger auquel ils s'exposent. Les Canadiens qui occupent un emploi faiblement rémunéré ont besoin d'un supplément de revenu. Ils ont besoin d'une aide financière additionnelle pour compenser les risques qu'ils courent dans l'intérêt de toute la population.
Nous savons qu'il y a encore des citoyens qui sont laissés pour compte. Même si nous sommes fiers du travail remarquable qui a été accompli lors de la plus récente séance d'urgence, où nous avons obtenu des engagements pour combler les lacunes qui affectaient un si grand nombre de Canadiens non admissibles à la Prestation canadienne d'urgence, nous savons qu'il y a encore trop de citoyens qui sont laissés à eux-mêmes. Une catégorie de Canadiens est particulièrement exclue des programmes mis en place, et le gouvernement ne fait rien pour lui venir en aide. Ce sont les étudiants.
Dans les faits, les initiatives proposées par le gouvernement à propos des emplois d'été au Canada, y compris le financement additionnel pour les emplois d'été, sont insuffisantes. Les étudiants n'ont plus la possibilité de travailler. Les emplois qu'ils espéraient occuper l'été prochain n'existent plus. Au cours de la prochaine saison estivale, ces emplois ne seront pas offerts.
Pour résoudre ce problème et nous assurer que les étudiants ne sont pas ignorés et laissés pour compte, nous pouvons apporter quelques changements simples. Nous pourrions par exemple modifier le libellé de la législation actuelle de façon à ce qu'elle englobe non seulement les personnes qui ont cessé de travailler en raison de la COVID-19, mais également les personnes qui sont incapables de travailler en raison de la COVID-19. Cela permettrait d'aider les étudiants qui sont laissés pour compte. De nombreux étudiants espéraient travailler cet été, mais ils ne trouveront tout simplement pas d'emploi. C'est pourquoi nous devons veiller à ce qu'ils ne soient pas oubliés.
J'ai écrit une lettre au premier ministre pour lui présenter l'amendement et lui demander de veiller à ce que les étudiants ne soient pas oubliés et laissés pour compte. Bien que nous n'ayons pas reçu de réponse adéquate, nous n'abandonnerons pas les étudiants. Nous continuerons à nous battre pour qu'ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin.
Les gens se disent également inquiets de ne pas pouvoir payer leur loyer. Ils sont toujours tenus de le payer même s'ils ont perdu leurs revenus, et beaucoup craignent de se retrouver sans logement. De nombreuses familles s'inquiètent aussi de ne pas pouvoir payer leur hypothèque. Il en va de même pour les petites entreprises, qui doivent payer leur loyer commercial ou leur hypothèque. Nous soutenons que la solution la plus simple est d'utiliser les pouvoirs dont nous disposons à l'échelon fédéral pour suspendre les paiements hypothécaires, puis de collaborer avec les gouvernements provinciaux afin de suspendre le paiement des loyers.
Même si nous sommes ravis que le gouvernement ait déclaré qu'il prendrait certaines mesures pour aider les personnes et les entreprises à payer leurs loyers, ces mesures ne sont pas suffisantes. Le gouvernement fédéral dispose de pouvoirs importants. Nous devons les utiliser.
Nous devons également nous engager à aider les personnes qui sont locataires. La crise du logement rendait déjà difficile pour les gens de trouver un endroit sûr où ils se sentaient chez soi. C'est encore plus difficile lorsqu'on risque de perdre son logement parce qu'on ne peut pas payer le loyer.
Nous devons offrir plus d'aide à davantage de gens, et ce, plus rapidement. C'est exactement ce que permet d'accomplir notre proposition. Nous proposons de nous réunir ici, au Parlement, de manière régulière et planifiée, afin de nous donner la possibilité de voter sur la mesure législative que nous devons modifier pour aider davantage de gens.
Deux jours de séances virtuelles permettraient aux gens des régions de l'ensemble du pays d'être représentés, et leurs députés pourraient poser des questions en leur nom. Au Parlement, nous sommes limités à un petit nombre, et c'est souvent les députés près d'Ottawa qui participent. En tenant une séance virtuelle, nous pouvons nous assurer que les députés qui représentent des collectivités situées loin d'Ottawa peuvent continuer d'être entendus, d'exprimer l'opinion de leurs concitoyens et de faire part à la Chambre de ce que vivent les électeurs de leur circonscription, notamment les travailleurs de la santé qui ne disposent pas d'équipement de protection individuelle adéquat pour assurer leur sécurité.
Ceux qui sont exposés au danger, qui mettent leur vie en péril pour nous, n'ont pas l'équipement nécessaire pour rester en bonne santé. Par ailleurs, nous entendons des histoires de travailleurs de la santé qui sont obligés de dormir dans leur voiture parce qu'ils ne veulent pas rentrer chez eux et mettre leur famille en danger. Ce n'est pas la façon dont les travailleurs de la santé devraient être traités dans notre pays. Nous ne devons pas nous contenter de les remercier. Nous devons veiller à ce qu'ils disposent de l'équipement approprié et qu'ils travaillent dans des conditions sécuritaires.
Les petites entreprises se disent préoccupées du fait qu'elles doivent attendre plusieurs semaines pour recevoir du soutien et qu'elles ne savent pas si elles seront en mesure de continuer à assurer leur subsistance et à payer leurs employés et si elles resteront ouvertes. Elles attendent de l'aide.
Nous avons entendu parler de gens qui s'inquiètent pour leurs parents, qui sont dans des foyers de soins de longue durée. Dans certains cas, ces gens vivent dans des conditions déplorables. Cela brise le cœur de penser aux aînés qui ont travaillé toute leur vie et qui ont tant sacrifié, mais qui se retrouvent dans des foyers de soins de longue durée où les conditions sont médiocres. Voilà le résultat de plusieurs années de négligence de la part des gouvernements libéraux et conservateurs, fédéraux et provinciaux. Dans les foyers de soins de longue durée, nous constatons les conséquences horribles de cette négligence.
Nous avons écouté des dirigeants autochtones nous faire part de leurs craintes et de leurs inquiétudes concernant la sécurité de leurs collectivités. Ils craignent de ne pas pouvoir garder leurs collectivités en sécurité dans un contexte où elles n'ont pas accès à des choses qui relèvent des droits fondamentaux, comme de l'eau potable et des logements convenables.
Au cours des dernières semaines, les Canadiens ont relevé un défi que personne parmi nous n'aurait pu imaginer il y a quelques mois. Ils ont montré, à maintes reprises, qu'ils veulent prendre soin les uns des autres et qu'ils tiennent à ce que le gouvernement accorde une priorité à cette valeur que nous partageons tous. Voilà qui devrait permettre de juger de notre travail comme parlementaires. Le gouvernement doit prendre des décisions en fonction de la mesure dans laquelle elles permettent de mieux répondre aux besoins des gens.
N'espérons pas que les choses reviennent à la normale. Définissons plutôt une nouvelle normalité, où nous évaluons les décisions prises et la richesse de notre pays en fonction de notre capacité à prendre soin les uns des autres.