Madame la présidente, je remercie mon collègue de ne m'avoir mis aucune pression sur les épaules en ce qui a trait à la gestion et au règlement des dossiers.
La question du parrainage des gens qui ont besoin ou pas d'obtenir un visa est effectivement préoccupante. Pendant la crise, on a vu que les personnes parrainées provenant de pays où le visa n'est pas nécessaire peuvent venir rejoindre leur famille, alors que ceux venant de pays comme Cuba ne le peuvent pas. J'aimerais préciser que c'était déjà le cas avant la pandémie de la COVID-19, laquelle n'a donc pas créé cette situation.
Il a été suggéré de créer un visa spécial pour ces gens. Je pense que l'idée mérite d'être étudiée, mais j'y vois quelques effets pervers possibles.
En effet, il a été suggéré que ce genre de visa ne soit délivré qu'après une enquête de sécurité, une évaluation de l'authenticité de la relation et l'acceptation du parrain en fonction de critères financiers. Cependant, s'il faut franchir toutes ces étapes pour obtenir un visa, pourquoi alors ne traite-t-on pas tout simplement la question du parrainage? Ces étapes ayant déjà été suivies pour l'obtention du visa, il ne resterait pas grand-chose à faire pour le parrainage, dont la question serait alors pratiquement vidée.
Je crains aussi que si l'on se met à délivrer ce genre de visa, on puisse invoquer l'existence d'une demande de parrainage pour refuser l'émission d'un visa de tourisme. Une telle demande ne devrait pas être un frein à l'émission du visa, surtout lorsqu'on sait que la personne souhaite éventuellement s'intégrer.
Il pourrait arriver qu'on justifie le fait de ne pas traiter plus rapidement un dossier en disant que la personne a au moins accès à sa famille entretemps. Il reste que, même si elle a accès à sa famille grâce à un visa de tourisme, ce visa lui interdit de travailler. Elle ne bénéficie pas non plus des mêmes frais de scolarité et elle n'a pas accès au système de santé.
Cela pourrait donc être un frein à un règlement plus rapide des dossiers de parrainage, car le cœur du problème est vraiment là. Il ne faudrait pas que ce pansement qu'on mettrait sur le bobo nous détourne du réel problème que sont les délais de traitement.