Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de Repentigny.
J’aimerais dire tout d’abord que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel des Algonquins.
Nous le savons tous, les changements climatiques constituent une menace comme nulle autre. Nous savons qu’il faut agir pour contrecarrer ce qui menace le plus nos vies, notre pays et notre planète. Voilà pourquoi je vais voter en faveur de la motion.
S’attaquer aux changements climatiques constitue un impératif moral. Nous n’avons pas le choix, si nous voulons veiller au bien-être de nos enfants et de nos petits-enfants et si nous voulons assurer l’avenir de nos terres et de nos cours d’eau.
Pour faire face à cette menace et pour en réduire le plus possible ses répercussions dévastatrices, le monde entier doit se concerter et collaborer à un effort commun. Effectivement, notre monde a besoin de l’accord historique de Paris sur les changements climatiques. C’est grâce à notre détermination que nous avons inclus et fait participer les peuples autochtones d’un peu partout au Canada, y compris ceux de l’Arctique et du Nord, à la délégation de Paris. Ces gens vivent de plein fouet les répercussions des changements climatiques.
Au Canada, il faudra la participation entière et le leadership des peuples autochtones pour réaliser la vision de l’accord de Paris. Comme les premiers ministres des provinces et des territoires se sont engagés à mettre en oeuvre la Déclaration de Vancouver, nous travaillons en partenariat avec les provinces et les territoires à la mise en place d’un cadre pancanadien sur la croissance propre et la lutte contre les changements climatiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et veiller à ce que le Canada profite pleinement des occasions liées à la nouvelle économie des énergies à faible teneur en carbone. Cette réalité touche tous les Canadiens, et les peuples autochtones ainsi que les habitants du Nord en particulier.
Nous devrons travailler avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et avec les peuples autochtones pour que tous aient voix au chapitre. Pendant beaucoup trop longtemps, les gouvernements ont fait la sourde oreille à nos aînés qui nous mettaient en garde contre le fait que nos connaissances traditionnelles des phénomènes de la nature ne correspondaient plus à la réalité d’aujourd’hui, que la glace s’amincissait et était en train de disparaître, que les incendies de forêt étaient de plus en plus fréquents, que de nouveaux animaux et de nouvelles plantes apparaissaient alors que d’autres disparaissaient.
Ces changements ont des répercussions réelles sur des personnes réelles et ils nuisent à la capacité des peuples autochtones d’exercer leurs droits, d’entrer en contact avec la terre et d’assurer leur sécurité alimentaire. Si nous voulons réduire les répercussions des changements climatiques et nous adapter à la nouvelle réalité, nous devons écouter les peuples autochtones, car ils ont des solutions à nous proposer et des connaissances traditionnelles à nous communiquer.
Nous sommes déterminés à agir. Le budget de 2016 prévoit l’injection de 10,7 millions de dollars sur deux ans pour la mise en oeuvre de projets d’énergie renouvelable dans des collectivités autochtones et des collectivités du Nord hors réseaux qui dépendent du diésel et d’autres combustibles fossiles pour le chauffage et l’électricité. Ce genre de partenariat est essentiel et j’espère qu’il ne représente que le début de ce qui peut être accompli. Nous investirons près de 130 millions de dollars sur cinq ans pour accroître les connaissances dont nous aurons besoin pour prendre des décisions éclairées, protéger la santé et le bien-être des Canadiens, rendre les collectivités du Nord et les collectivités autochtones plus résilientes et améliorer notre compétitivité dans des secteurs économiques clés.
De bonnes choses surviennent, tout particulièrement dans le Nord. Nous pouvons apprendre beaucoup de l’esprit de collaboration dont témoignent les liens étroits tissés entre les peuples autochtones de la région circumpolaire, par l’entremise de l'Inuit Circumpolar Council, du Gwich'in Council International et de l’Arctic Athabaskan Council. L’existence même de ces organisations est attribuable au fait que les nations autochtones ont pris l’initiative de trouver une façon de parler d’une seule voix sur des questions d’intérêt commun.
La région de l’Arctique nécessite notre attention en raison des répercussions des changements climatiques qui y sont visibles, depuis la fonte du pergélisol jusqu’à la diminution de la glace de mer. En fait, l’Arctique se retrouve au centre de l’attention mondiale dans la foulée de la conférence de Paris. Le monde entier surveillera donc la réaction du Canada aux préoccupations réelles et pressantes formulées par les peuples autochtones et par les collectivités qui vivent dans le Nord un peu partout au Canada. La ratification de l’accord de Paris nous amènera tous à agir en ce sens et elle permettra, il est à espérer, de ralentir les répercussions du réchauffement de notre planète.
J’aimerais parler encore un peu des conséquences que les changements climatiques ont dans le Nord. Comme je l’ai dit plus tôt, la végétation est en train de changer, les migrations animales également et le pergélisol fond. Or, toutes ces transformations provoquent des changements brutaux dans les coutumes traditionnelles, comme la chasse et le piégeage, et elles causent des problèmes pratiques, qu’il s’agisse notamment de maintenir des infrastructures sur des surfaces en train de fondre.
Le Nord subit actuellement les répercussions des changements climatiques. Le problème pose une menace réelle pour la durabilité de nos collectivités rurales et de nos collectivités installées en région éloignée dans le Nord, déjà fragilisées par le coût élevé de l’énergie et une infrastructure limitée.
Conscient de cette réalité, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest s’emploie activement à réduire son empreinte carbone. Ainsi, entre 2001 et 2011, le gouvernement territorial a réduit de 30 % les émissions dégagées par ses activités. De plus, les Territoires du Nord-Ouest se classent au deuxième rang au pays pour la production d’énergie solaire par habitant. La région d’Inuvik examine actuellement la faisabilité de produire de l’énergie éolienne l’an prochain.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, nous comprenons que la mise en place d’un prix pour le carbone est une mesure importante pour amener les gens à cesser d’utiliser les combustibles fossiles qui contribuent aux émissions des gaz à effet de serre, mais le coût très élevé du carburant dans nos collectivités exerce déjà un effet dissuasif. Les gens du Nord ne font pas le choix d’options à teneur élevée en carbone. Ces options sont parmi les seules à leur disposition.
Outre le prix relativement élevé du chauffage à l’électricité attribuable à nos longs hivers et l’utilisation de mazout, les coûts du chauffage dans certaines de nos collectivités du Nord équivaut à sept fois ce que paient les habitants d’Edmonton pour se chauffer au gaz naturel.
Le gouvernement et les habitants des Territoires du Nord-Ouest se montrent consciencieux et responsables dans les efforts qu’ils déploient pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et faire face aux conséquences des changements climatiques. Même si les émissions de gaz à effet de serre produites dans le Nord ne représentent qu’une petite fraction des émissions produites dans l’ensemble du Canada, tous les paliers de gouvernement ont à cœur de trouver une façon de réduire notre empreinte carbone.
J’espère que le gouvernement fédéral continuera d’aider les gens du Nord à fournir des solutions de rechange fiables et abordables aux combustibles à teneur élevée en carbone pour nos collectivités et nos entreprises. Le budget 2016 a constitué un premier pas très important en ce sens.
Il importe également que le gouvernement fédéral comprenne que des prix du carbone accrus pourraient causer du tort à l’économie fragile des Territoires du Nord-Ouest, fondée sur les ressources, s’ils sont mis en œuvre d’une manière qui ne nous convient pas, à nous, dans le Nord. L’imposition d’un prix sur le carbone pourrait pénaliser les gens du Nord du fait qu’il augmenterait le coût déjà élevé de la vie dans cette partie du pays ou qu’il nuirait au développement économique dont ces gens ont besoin pour vivre et faire vivre leur famille.
J’ai bonne confiance qu’on adoptera une approche sensible aux réalités particulières du Nord. Grâce à un dialogue ouvert, à des partenariats et à l’innovation, et au moyen également d’investissements dans l’énergie verte, d’une croissance propre et d’une meilleure infrastructure, nous continuerons, dans le Nord, à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, conformément à l’accord de Paris et à la Déclaration de Vancouver. Ce faisant, nous témoignerons de notre détermination à faire en sorte que tous les Canadiens, y compris les habitants du Nord et les peuples autochtones, participent activement aux efforts déployés partout dans le monde.