Monsieur le Président, j'exprime ce matin mon appui au projet de loi C-43, Loi no 2 sur le plan d’action économique de 2014, et je parlerai plus particulièrement de la section 3 du projet de loi, qui édicte la Loi sur la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique.
La création de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique, ou SCREA, démontre une fois de plus que le gouvernement fait des investissements sans précédent dans l'Arctique et, comme le montre la Stratégie pour le Nord du Canada qu'il a mise en oeuvre en 2007, qu'il fait de cette région une partie intégrante de notre identité nationale, de notre souveraineté et de notre sécurité économique.
Je me réjouis pour les gens de Cambridge Bay, qui bénéficieront pendant de nombreuses années des investissements du gouvernement. Je suis députée de Nunavut, je viens moi-même du Grand Nord et je m'identifie toujours à cette région. Je suis donc bien placée pour savoir que cette vision d'un Canada fort et souverain profite concrètement aux gens du Nord.
En tant que ministre responsable de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, je suis particulièrement heureuse du rôle que ces nouvelles installations de premier ordre joueront dans les travaux de recherche sur l'Arctique et leur diffusion au Canada et à l'étranger.
La Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique, aussi désignée SCREA, sera une installation polyvalente ouverte à l'année et sera utilisée par les scientifiques à des fins de recherche. Elle servira de point d'ancrage pour le réseau existant d'installations de plus petite taille dans tout le Nord. Ce réseau, qui aura pour noyau la SCREA, permettra au Canada d'affirmer sa souveraineté, d'exercer une forme d'intendance sur les terres du Nord et de renforcer son titre de chef de file mondial à l'égard des questions concernant l'Arctique. En outre, le réseau cherchera à créer des partenariats et à rassembler l'industrie, les universitaires, les gouvernements autochtones et les gouvernements du Nord ainsi que des intervenants internationaux afin de mettre à profit les connaissances, l'expérience et les ressources de ceux-ci.
La SCREA fera non seulement la promotion de la souveraineté du Canada et de l'intendance qu'il exerce sur les terres, les eaux et les ressources de l'Arctique canadien, mais elle soutiendra également l'économie locale en générant des emplois et des contrats de service dans la région.
On estime que la phase de construction permettra de créer 150 emplois dans le Nord, ainsi que dans différents autres domaines spécialisés partout au Canada. Quinze contrats de construction ont fait l'objet d'un appel d'offres jusqu'à présent. Au total, des contrats d'une valeur de 18 millions de dollars ont été attribués à des entreprises appartenant à des Inuits ou à des entreprises enregistrées auprès de la Nunavut Tunngavik Inc.
Une fois que la SCREA sera ouverte, ses activités de recherche, de renforcement des capacités et de sensibilisation fourniront aux gens du Nord les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour participer pleinement au marché du travail. Les domaines seront variés: de l'extraction minière à l'énergie, des ressources naturelles à la gestion de la faune en passant par les sciences de la santé et de la vie. La SCREA permettra également de former du personnel et des leaders hautement qualifiés dans le Nord et dans l'ensemble du Canada.
Elle misera aussi sur les travaux réalisés par l'actuelle Commission canadienne des affaires polaires. Celle-ci est chargée de promouvoir l'acquisition et la diffusion de connaissances ayant trait aux régions polaires, ce qui viendra appuyer fortement les aspects du mandat de la station liés à la recherche et aux infrastructures et sera conforme à l'objectif de mobiliser les sciences et les technologies dans l'Arctique.
Le projet de loi vise à fusionner la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique et l'actuelle Commission canadienne des affaires polaires pour former une seule entité, plus grande et plus forte — la SCREA —, qui se concentrera sur les connaissances des régions polaires, ainsi que sur les sciences et les technologies dans l'Arctique canadien.
La SCREA fonctionnera comme un établissement public, à l'instar de la Commission canadienne des affaires polaires. Cette désignation sera aussi conforme à celle attribuée à d'autres organisations qui font de la recherche de calibre mondial au Canada, comme le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines. Ce modèle procurera à la SCREA la marge de manoeuvre nécessaire pour soutenir la concurrence d'autres organisations scientifiques à l'échelle internationale, ainsi que du secteur de l'exploitation des ressources implanté dans le Nord canadien.
En plus de faire de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique une destination de choix pour les scientifiques de calibre international, le gouvernement veillera à ce qu'elle puisse répondre aux besoins des Inuits en matière d'emploi et de formation, y compris ceux découlant de l'accord sur les revendications territoriales du Nunavut.
J'aimerais maintenant parler brièvement des mesures prises par le gouvernement, ou qui sont en voie de l'être, et qui vont de la conception initiale du projet jusqu'à la mise en place d'un centre de recherche de calibre mondial.
Dans le discours du Trône de 2007, le premier ministre s'est engagé à bâtir une station de recherche de calibre mondial dans l'Extrême-Arctique de manière à réaffirmer la souveraineté du Canada sur le Nord et à accroître le rayonnement de la recherche canadienne sur l'Arctique, au pays comme à l'étranger.
Le dossier a vite progressé. En 2008, nous avons tenu des consultations avec des partenaires et des intervenants, ce qui a permis de procéder à une évaluation des besoins. Les habitants du Nord ainsi que les représentants d'organismes autochtones, d'organismes de recherche et de gouvernements territoriaux ont ainsi pu nous faire part de leurs idées, de leurs valeurs et de leurs ambitions relativement à ce nouvel établissement. C'est à cette étape-là, grâce aux échanges avec les intervenants, les Autochtones et les habitants du Nord, que nous avons commencé à dégager une vision pour la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique.
En 2009, le Plan d'action économique a réservé 2 millions de dollars à la réalisation d'une étude de faisabilité sur la station et 85 millions de dollars au Fonds pour l'infrastructure de recherche dans l'Arctique. Ce fonds représente un investissement considérable au chapitre de l'entretien et de la rénovation des principales installations de recherche actuelles dans l'Arctique. Il a pour but d'améliorer le réseau d'installations techniques et de recherche dont les retombées rejaillissent sur tous les Canadiens, y compris les habitants du Nord.
En 2010, dans la foulée des consultations et des évaluations, le premier ministre a annoncé que la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique serait construite à Cambridge Bay, au Nunavut. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de me trouver sur place, aux côtés de John Duncan, qui était alors ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, pour annoncer...