Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que le Comité.
Je représente l'Association canadienne du transport urbain, mais mon travail quotidien est celui de directeur de la Durabilité des entreprises chez TransLink, et je suis responsable de l'élaboration et de la direction du plan d'action et de la stratégie en matière de climat pour notre organisation.
TransLink est la première autorité de transport multimodale d'Amérique du Nord, promulguée par la loi provinciale en 1998. Nous desservons une région de 2,5 millions d'habitants, qui passera à 3,5 millions d'ici 2050. Cette région englobe 21 municipalités, 9 Premières Nations, une nation régie par un traité et une circonscription électorale.
Nous ne nous occupons pas seulement des transports en commun. Nous possédons et exploitons six ponts dans la région. Nous finançons l'exploitation et l'entretien du réseau routier principal et, avec nos partenaires régionaux, nous investissons dans les infrastructures pour les cyclistes et les piétons.
Les changements climatiques causent directement des dommages à notre région. En 2021, comme vous le savez, notre population a été directement touchée par des événements importants directement liés aux changements climatiques. Au cours de l'été de cette année-là, 619 personnes sont mortes en Colombie-Britannique lors des vagues de chaleur successives et du dôme de chaleur. Plus tard, en octobre et novembre de la même année, la région a été coupée, physiquement et économiquement, du reste du Canada en raison de rivières atmosphériques successives, d'inondations et de la fermeture des ponts subséquente.
Les changements climatiques causent également des dommages à TransLink et aux infrastructures de transport en commun. Notre travail sur une stratégie et un plan d'adaptation nous a appris que l'eau — essentiellement les inondations, les pluies intenses et l'élévation du niveau de la mer — va endommager l'infrastructure, tandis que la chaleur affecte les personnes.
Nous savons que plusieurs de nos gares d'autobus, à partir desquelles nous déployons notre flotte dans la région, sont situées sur des plaines susceptibles d'être inondées, dont certaines sont très bien protégées, alors que d'autres ne le sont pas et deviendront essentiellement des îles incapables de fournir les services en cas d'inondation critique le long du fleuve Fraser.
Nous savons également que la chaleur affecte notre personnel. Nous avons dû raccourcir certains postes de travail, fournir un refroidissement temporaire et de l'équipement de protection individuelle supplémentaire, et prendre des mesures d'adaptation pour le personnel travaillant dans des installations qui ont été conçues il y a 30 ans, sans air conditionné. Nous savons également que la chaleur va affecter nos clients. Qu'ils prennent les transports en commun, qu'ils marchent ou qu'ils fassent du vélo, il est très important que nous assurions leur confort et leur sécurité en veillant à ce qu'ils continuent à choisir TransLink et le transport en commun plutôt que la voiture.
L'adaptation est essentielle pour gérer les risques à long terme qui pèsent sur les transports en commun, qu'ils soient physiques ou financiers. Nos institutions gouvernementales, nos institutions financières, nos partenaires régionaux et le gouvernement du Canada, qui servent et financent tous le transport en commun au Canada, s'attendent à ce que nous ayons des plans d'atténuation et d'adaptation et que nous divulguions ces risques. Nous sommes reconnaissants au gouvernement fédéral pour les investissements réalisés dans le cadre du Fonds pour le transport en commun à zéro émission, que nous utilisons pour atténuer les effets des changements climatiques en effectuant la transition de notre flotte, mais notre succès à long terme en matière d'adaptation aux changements climatiques dépend de trois facteurs.
Le premier est une collaboration étroite dans la planification et la conception proactives entre les spécialistes de l'adaptation aux changements climatiques, les ingénieurs, les architectes, les experts de la gestion des urgences et de la préparation, ainsi que dans les codes du bâtiment. Comme l'a mentionné M. Ness, il est vraiment important que la planification et la conception se fassent selon des normes plus rigoureuses fondées sur le climat futur plutôt que sur les normes historiques.
Deuxièmement, nous avons besoin d'un financement cohérent et fiable, principalement pour des éléments clés. Le premier de ces éléments est la protection pangouvernementale des infrastructures de toutes les régions contre les événements graves. Par exemple, la stratégie de gestion des inondations du Lower Mainland nécessite une collaboration dans toute la région.
Le deuxième élément clé est une prime d'encouragement pour la conception et la construction de nouvelles infrastructures capables de s'adapter à l'évolution du climat au cours du cycle de vie type de 50 ans à 70 ans en fonction duquel nous concevons et construisons nos infrastructures. Je crois qu'un fonds permanent pour les transports en commun serait un excellent moyen d'apporter le soutien nécessaire pour permettre aux agences de transport en commun de gérer ces risques à long terme.
Enfin, les programmes qui assurent la sécurité et le confort de nos clients — stratégies de refroidissement actives ou passives, ou couvert forestier — peuvent continuer faire privilégier le transport en commun, la marche et le vélo par rapport à l'automobile, et à en faire des choix fiables, pratiques et fréquents.
Ensuite, nous devons protéger et améliorer notre patrimoine naturel, qui non seulement constitue souvent notre meilleure protection contre les événements graves, mais peut aussi séquestrer le carbone, améliorer la biodiversité et ramener la nature dans les paysages suburbains ou urbains.
Nous devons accomplir ce travail de deux manières différentes du passé. La première est l'équité. Nos solutions doivent être équitables et justes et ne pas désavantager davantage les groupes qui recherchent l'équité, les personnes à faible revenu. La plantation d'arbres ne peut-elle pas aller de pair avec des transports en commun à zéro émission dans ces quartiers?
Deuxièmement, la vision bifocale — reconnaître les connaissances autochtones et occidentales — peut nous aider à trouver des moyens d'adaptation et des solutions à long terme que nous ne verrions ou ne découvririons peut-être pas par nous-mêmes.
Enfin, j'aimerais remercier l'Association canadienne du transport urbain et le ministère des Transports et de l'Infrastructure de la Colombie-Britannique d'avoir partagé leurs connaissances avec nous et les autres agences. Nous espérons que le leadership de TransLink en matière d'adaptation aux changements climatiques aidera d'autres agences partout au Canada.
Je me réjouis du débat de ce matin.