Monsieur le président, c'est pour moi un honneur que de pouvoir prendre part à l'important débat de ce soir. Je vais utiliser les 10 premières minutes qui me sont allouées pour mon discours et les cinq dernières pour poser des questions.
J'aimerais me concentrer aujourd'hui sur la diversification des marchés et sur les obstacles que nous devons surmonter en tant que Canadiens afin de tirer le meilleur parti possible de nos ressources et d'en faire profiter l'ensemble du pays. Le gouvernement s'efforce de développer nos ressources de façon responsable tout en protégeant notre environnement. Je vais donner des précisions sur ce sujet dans un instant.
Mais tout d'abord, pour donner le ton, nous bradons nos ressources, ce qui pose problème. En fait, l'an dernier seulement, nous avons perdu 6 milliards de dollars dans ma province, l'Alberta. Selon la CIBC, nous risquons de perdre chaque année 27 milliards de dollars en taxes et en redevances fédérales et provinciales, sans parler des emplois perdus dans chacune des provinces du pays faute de pouvoir accéder aux marchés internationaux.
Cela représente 50 millions de dollars par jour, et ces 50 millions de dollars constituent une perte pour chaque enfant, petit-enfant, femme et homme au Canada, car nous sommes incapables d'expédier nos ressources à l'extérieur du continent. S'il n'était pas perdu, cet argent pourrait servir dès maintenant à financer des écoles et des hôpitaux, des routes et des ponts, ainsi que des garderies. À la place, les Canadiens subventionnent des écoles et des hôpitaux, des routes et des ponts ainsi que des garderies aux États-Unis, qui nous paient de 20 à 30 milliards de dollars en deça du prix mondial pour le pétrole.
Comme nous l'avons entendu, il existe des projets d'oléoducs vers le Sud, l'Ouest, l'Est et même la côte Nord du Canada, qui nous donneront accès aux marchés internationaux. J'aimerais féliciter ceux qui font preuve de leadership à cet égard.
J'aimerais tout d'abord féliciter les Britanno-Colombiens. Nous pouvons tous nous réjouir de la décision des Britanno-Colombiens qui, à l'occasion des élections de la semaine dernière, ont réalisé que le développement des ressources naturelles était la clé de leur avenir. Les Britanno-Colombiens nous ont montré que lorsque les gens prennent connaissance des faits, ils peuvent prendre la bonne décision.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a créé un sain esprit de compétition en ouvrant la porte à un oléoduc vers le Nord. Le Metis Settlements General Council vient tout juste de signer une entente avec le gouvernement de l'Alberta concernant le développement des ressources naturelles de cette province. De plus, les Autochtones de plusieurs autres provinces ont signé des ententes afin de bénéficier d'emplois et d'investissements.
Pauline Marois, première ministre du Québec, a affirmé qu'elle serait favorable à l'extension du pipeline vers l'est, pour permettre aux raffineries du Québec comme Suncor et Ultramar de demeurer concurrentielles en améliorant l'accès aux réserves canadiennes de pétrole alors que d'autres raffineries au Québec ont fermé leurs portes.
Beaucoup de syndicats partagent son avis. Ces dernières semaines, au comité, nous avons entendu des témoignages fermes de la part du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, à Montréal, et de la FAT-COI, dans le centre et l'est du Canada. Pas plus tard qu'aujourd'hui, l'association unie des compagnons et apprentis a affirmé que les pipelines, comme la canalisation 9 de Sarnia à Montréal et le projet de pipeline ouest-est jusqu'à Saint John, garantiront la compétitivité des raffineries en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick et créeront de nouveaux emplois bien rémunérés. Ils veulent que le gouvernement fédéral permette à l'industrie de créer ces emplois et assure la stabilité future.
Le principal produit importé au Québec en 2012 était le brut. L'absence de pipeline d'ouest en est signifie que les Québécois paient le prix fort sur le marché mondial pour importer la plus grande part de leur pétrole de l'Algérie. Vous avez bien compris. Selon un récent sondage du CERI, la majorité de Québécois préféreraient acheter du pétrole canadien.
David Alward, premier ministre du Nouveau-Brunswick, accueille à bras ouverts le pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan; sa province a la plus grande raffinerie ainsi qu'un port en eau profonde permettant l'accès facile aux marchés mondiaux.
Qui plus est, de tels projets sont de plus en plus urgents étant donné que l'approvisionnement mondial a beaucoup changé dans les derniers mois. Tout à coup, les fournisseurs de pétrole au Canada sont limités par un manque de pipelines alors que le monde entier découvre de vastes quantités de gaz de schiste et de pétrole tous les jours. Nous devrons faire concurrence sur les marchés du monde avec tous ces pays qui découvrent de nouvelles ressources. L'Inde, la Chine, l'Afrique, l'Amérique latine et les États-Unis ont tous des sources abondantes de pétrole et de gaz non classiques.
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Cependant, le Parti libéral et le NPD, y compris, à notre plus grande stupéfaction, la seule néo-démocrate de l'Alberta, la députée d'Edmonton—Strathcona, qui travaille contre les intérêts de la principale industrie de sa province, s'opposent à ce que nous ayons accès aux marchés internationaux et font en sorte que le Canada risque d'être laissé pour compte.
Plusieurs de nos concurrents peuvent exploiter leurs ressources de manière beaucoup moins respectueuse de l'environnement que le Canada. L'an dernier, la croissance de la Chine a annulé plus de la totalité de la réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada. L'Américain Jack Mintz en a fait état récemment dans le National Post. La planète en souffrira, et ce sont les citoyens de la Chine, et non du Canada, qui profiteront des avantages économiques. La Chine risque de nous damer le pion, et il se pourrait que des revenus de plusieurs milliards de dollars ne se retrouvent pas dans les poches des Canadiens.
Cependant, tout n'est pas perdu. J'ai parlé tout à l'heure des habitants de la Colombie-Britannique qui nous ont montré que des gens intelligents prennent de bonnes décisions lorsqu'ils sont au courant des faits. Quels sont les faits?
Les Canadiens souhaitent à juste titre avoir la garantie que les dossiers de l'environnement et l'économie peuvent être menés de front de manière à ce que tous puissent en profiter et que notre qualité de vie soit meilleure. Permettez-moi de dire à la Chambre ce qui se fait dans le domaine de l'exploitation des ressources pour protéger notre environnement dans l'intérêt des générations futures.
L'industrie a réduit considérablement la quantité d'eau qu'elle utilise pour l'extraction des sables bitumineux. Auparavant, il fallait huit barils d'eau pour produire un baril de pétrole; ce ratio a été réduit de moitié, et ramené à quatre. L'eau est maintenant réutilisée en moyenne quatre fois — parfois six. C'est l'un des meilleurs seuils de référence au monde.
Grâce au rôle actif du gouvernement, les émissions de gaz à effet de serre provenant des sables bitumineux ont diminué de 25 % par baril de pétrole. Il y a à peine deux semaines, il y a eu une importante percée technologique. La Compagnie Pétrolière Impériale a commencé à exploiter des sables bitumineux à l'usine Kearl, près de Fort McMurray. C'est la première usine qui permet de produire un baril de pétrole en émettant un niveau de gaz à effet de serre comparable à celui de la plupart des raffineries aux États-Unis. Une étude de l'entreprise IHS, située au Colorado et spécialisée en analyse sectorielle, montre que l'usine Kearl produira un baril de pétrole qui produira moins de gaz à effet de serre pendant son cycle de vie que le pétrole lourd de la Californie.
Cela pourrait changer la perception de la population, en brisant le mythe du parti d'en face, qui est contre la création d'emplois et le développement, et en contredisant l'idée que les sables bitumineux sont sales, puisqu'il est maintenant possible d'en produire en émettant la même quantité de gaz à effet de serre que pour le pétrole classique. L'usine Kearl est la première à atteindre cette cible. Toutefois, cela montre clairement les seuils de référence sans précédent que les entreprises canadiennes ont réussi à atteindre grâce au développement de la haute technologie.
Le Canada a aussi engendré, en matière d'écotechnique, des sociétés de renommée mondiale qui sont le fer de lance du développement énergétique durable et de l'écoresponsabilité. Tervita, qui est située dans ma circonscription, Calgary-Centre, n'en est qu'un exemple parmi d'autres. Alors qu'il fallait auparavant 17 ans pour remettre en état les bassins de décantation des résidus, il ne faut plus que de deux à cinq années, voire quelques mois à peine dans certains cas.
La semaine dernière, à l'émission Power Play, diffusée à CTV, Don Martin a même annoncé que les acteurs de l'industrie des sables pétrolifères avaient considérablement assaini leurs pratiques. D'ailleurs, les Canadiens seront heureux d'apprendre que les mines représentent à peine cinq des 101 projets en cours relativement aux sables bitumineux; les autres sont des projets souterrains in situ. Les députés comprennent donc pourquoi nous soutenons que l'opposition perpétue des mythes.
Notre gouvernement a par ailleurs doublé le nombre d'inspection de pipelines dans le dernier budget. Il a aussi instauré des directives obligeant les navires-citernes qui circulent dans nos eaux à avoir une double coque, ce qui permettra au Canada de maintenir son bilan positif au-delà de 99,9996 % au chapitre de la sûreté des pipelines.
Malheureusement, les députés néo-démocrates ont voté contre toutes ces mesures. Ils devraient peut-être se demander pourquoi la Colombie-Britannique a rejeté le NPD.
Notre très compétent ministre des Ressources naturelles, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts, a souligné que notre pays a l'un des meilleurs bilans en matière de sûreté et que nous atteignons ou dépassons les normes mondiales de protection de l'environnement les plus strictes. Nous avons alourdi les peines déjà rigoureuses auxquelles s'exposent les contrevenants, y compris selon le principe du pollueur-payeur.
Contrairement aux députés de l'opposition, qui s'égosillent et déblatèrent à qui mieux mieux contre notre industrie de l'énergie, qui tiennent des propos alarmistes aussi bien chez nous qu'à Washington et qui font tout en leur pouvoir pour freiner le développement, les conservateurs savent que l'industrie peut coexister en parfaite harmonie avec l'environnement puisqu'elle le fait déjà.
Nous n'avons pas encore terminé, mais le Canada est déjà à mi-chemin de son objectif de Copenhague de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2020, ce qui tranche nettement avec le bilan des libéraux puisque sous leur gouvernement, elles avaient augmenté de 30 %.
Enfin, en terminant, je vais présenter l'argument d'ordre moral pour expédier du pétrole et du gaz vers l'ouest, du Canada à la Chine. Jack Mintz de la faculté des politiques publiques, Maria van der Hoeven de l'Agence internationale de l'énergie et Wenran Jiang de la Fondation Asie Pacifique sont tous d'avis que le Canada est en position unique pour aider la Chine à se défaire de sa dépendance au charbon en lui fournissant des carburants fossiles propres, comme le pétrole et le gaz naturel liquéfié.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir permis de réfuter certains mythes entourant l'exploitation des ressources naturelles dont le Canada est miraculeusement doté. Les faits viennent toujours à bout de la peur.
Il y a deux semaines, j'ai eu l'occasion d'assister, en compagnie du ministre d’État aux Sciences et à la Technologie, au lancement du projet pilote de conversion du carbone par les algues, qui sera mené près de Cold Lake, en Alberta, par Pond Biofuels et CNRL, un chef de file dans le secteur des sables bitumineux. Ce projet pilote non seulement permettra de réduire de 15 % à 30 % les émissions de carbone produites par les activités d'exploitation de CNRL à Primrose, mais il permettra aussi de transformer le dioxyde de carbone en une biomasse sûre et commercialisable. La commercialisation de cette idée profitera à tous les Canadiens.
J'en parle parce que c'est un des exemples les plus récents montrant comment l'industrie canadienne, grâce aux incitatifs sans précédent et aux nouveaux règlements mis en place par notre gouvernement, comble les lacunes technologiques afin d'exploiter nos ressources plus proprement. C'est un des cas où les intérêts des secteurs énergétique et environnemental se rejoignent, contribuant à la croissance de l'économie du Canada et bénéficiant à tous les Canadiens, déboulonnant ainsi les mythes perpétués par l'opposition.
Cela dit, j'aimerais demander au secrétaire parlementaire ce que fait le gouvernement pour encourager davantage la diminution des émissions provenant de l'exploitation des ressources naturelles.