Monsieur le Président, je suis moi aussi ravi de joindre ma voix au concert d'éloges et de félicitations que reçoit notre greffière émérite aujourd'hui. Ces éloges sont tout à fait fondés et mérités. Je sais que je n'ai pas besoin d'énumérer toutes les belles réalisations qu'a mentionnées le leader du gouvernement à la Chambre, mais je tiens à faire remarquer qu'il était ici au début et à la fin de la carrière de Mme O'Brien. Je ne sais pas si cela nous renseigne au sujet de ses collègues députés.
J'ajoute ma voix à celle du leader du gouvernement à la Chambre pour tout ce qu'il a dit au sujet de la merveilleuse contribution d'Audrey O'Brien à la Chambre, tant en ce qui concerne le manuel de la procédure et des usages que l'influence qu'elle a eue sur bon nombre d'entre nous.
Je sais que je parle au nom de tous mes collègues, et en particulier au nom de l'ancien président du comité de la procédure et des affaires de la Chambre et ancien député d'Elgin—Middlesex—London, M. Joe Preston. Je sais qu'il a mentionné plus tôt à quel point cette journée serait spéciale pour Mme O'Brien ainsi que les liens d'amitié qui les unissaient.
Je tiens à souligner à quel point notre greffière était tenue en haute estime sur le plan international. L'équipe de la procédure de la Chambre des communes offre beaucoup d'aide en matière de renforcement des capacités aux démocraties émergentes. Leurs représentants viennent au Canada pour apprendre les pratiques exemplaires qui leur permettent d'établir leur régime parlementaire. Ils repartent avec les connaissances requises pour rendre leur Parlement plus fort, plus solide et plus dynamique.
Cela s'est fait en grande partie sous la direction de Mme O'Brien, grâce à son travail et à son leadership dans son service. Lorsque certains d'entre nous sommes allés visiter d'autres Parlements, les gens nous ont souvent parlé des voyages qu'ils ont faits ici, du temps qu'ils ont passé au pays et de tout ce qu'ils ont accompli et appris pendant leur séjour.
Je vais maintenant parler de quelques-uns des autres éléments de son héritage durable.
Même ici, les députés tiennent pour acquis les services procéduraux et les ouvrages de référence disponibles en personne, en version imprimée et en ligne. Peu d'entre nous savent que ceux-ci existent en raison du travail pionnier fait sur les bases de données électroniques établies par Mme O'Brien et ses collègues. C'est un énorme succès, et ceux d'entre nous qui y accèdent sur une base régulière ne peuvent que ressentir une admiration devant la complexité et les nuances de ce travail. Les fruits de ces travaux se manifestent dans les deux éditions de procédure et de pratiques, très familièrement connues sous le nom O'Brien et Bosc.
Au-delà de ce travail subsistent des anecdotes. Mme O'Brien et moi avons collaboré très étroitement pendant de nombreuses années. Il est ironique de parler des progrès nombreux de l'ère du numérique et des nouvelles technologies dont Mme O'Brien a été une pionnière parce qu'elle avait l'habitude de se décrire comme une représentante de la génération à cadran. Je ne voyais pas ce qu'elle voulait dire, mais j'ai appris en fin de compte qu'apparemment, les téléphones avaient autrefois une autre sorte de clavier. Je me souviens des nombreuses conversations que nous avons eues où, après m'avoir donné un conseil, elle ajoutait que son travail consistait entre autres à me protéger contre moi-même et à protéger les députés contre eux-mêmes.
Pendant tout ce temps, au milieu des conseils qu'elle nous donnait parfois avec une pointe d'autodérision et des ébauches à saveur thérapeutique que nous rédigions souvent avant les décisions, on pouvait ressentir l'importance véritable qu'elle accordait au Parlement. Il ne fait aucun doute que Mme O'Brien adorait la Chambre des communes, le Parlement et notre démocratie. La leçon qu'elle m'a enseignée et qui m'a certainement marqué est celle du sérieux avec lequel nous devons considérer cette assemblée et le travail que nous y faisons, sans toutefois nous prendre nous-mêmes trop au sérieux.
À un certain moment au cours de mon mandat de Président de la Chambre, il a été question de la vie après nos carrières dans le monde de la politique. Mon chef de cabinet et la greffière devenaient des participants à une sorte d'émission de télé-réalité qui se serait appelée, je crois, Talons aiguilles et chaussures relax. J'ai bien hâte de voir cela à l'écran. Je pense que 24/60 et Mario Dumont n'ont qu'à bien se tenir.
Au nom de tous les députés de mon caucus ainsi qu'en mon nom personnel, au nom de ma femme et au nom de mes enfants, qui ont très bien connu Mme O'Brien, je voudrais lui transmettre mes voeux les meilleurs. Ce fut un très grand plaisir de travailler avec elle.