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FAIT Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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37e LÉGISLATURE, 1re SESSION

Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international


Temoignages du comité

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 29 janvier 2002






¿ 0905
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine (Etobicoke—Lakeshore, Lib.))
V         M. Robert Fowler (représentant personnel du premier ministre pour le Sommet du G-8 et représentant personnel du premier ministre pour l'Afrique, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international)

¿ 0910

¿ 0915

¿ 0920

¿ 0925
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Pallister
V         M. Robert Fowler
V         M. Brian Pallister
V         M. Robert Fowler
V         M. Brian Pallister
V         M. Robert Fowler
V         M. Pallister

¿ 0930
V         M. Robert Fowler
V         M. Pallister
V         M. Robert Fowler
V         M. Brian Pallister
V         M. Robert Fowler
V         M. Brian Pallister
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ)

¿ 0935
V         M. Robert Fowler
V         Mme Francine Lalonde
V         M. Robert Fowler

¿ 0940
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson (Burnaby--Douglas, NPD)

¿ 0945
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. John Harvard (Charleswood St. James—Assiniboia, Lib.)

¿ 0950
V         M. Robert Fowler
V         M. John Harvard
V         M. Robert Fowler

¿ 0955
V         M. John Harvard
V         M. Robert Fowler
V         M. John Harvard
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce--Lachine, Lib.)

À 1000
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Robert Fowler

À 1005
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mr. Dubé
V         M. Robert Fowler

À 1010
V         Mr. Dubé
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)

À 1015
V         Ms. Carroll
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Ms. Carroll
V         M. Robert Fowler
V         Mme Aileen Carroll
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson

À 1020
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler

À 1025
V         M. Svend Robinson
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine )
V         M. Harb
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Francine Lalonde

À 1030
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Aileen Carroll

À 1035
V         M. Robert Fowler
V         Mme Aileen Carroll
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Bill Casey (Cumberland--Colchester, PC/RD)
V         M. Robert Fowler

À 1040
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         Mr. Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey

À 1045
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         M. Robert Fowler
V         M. Bill Casey
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. John Harvard
V         M. Robert Fowler

À 1050
V         M. John Harvard
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine )
V         M. Pallister

À 1055
V         M. Pallister
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. John Harvard
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mr. Dubé

Á 1100
V         M. Robert Fowler
V         Mr. Dubé
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)

Á 1105
V         M. Robert Fowler
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.)
V         La vice-présidente (Mme  Jean Augustine)
V         Mr. Keyes
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Stan Keyes
V         La vice-présidente (Mme  Jean Augustine)
V         Mr. Dubé
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mr. Dubé
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Le greffier du comité

Á 1110
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Gerald Schmitz (attaché de recherche du comité)
V         Mme Marlene Jennings
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Aileen Carroll
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine
V         Mme Francine Lalonde

Á 1115
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Marlene Jennings
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Francine Lalonde
V         Le greffier
V         Mme Francine Lalonde
V         Le greffier
V         Mme Francine Lalonde
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Francine Lalonde
V         M. Gerald Schmitz
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)

Á 1120
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         Mr. Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         Le greffier
V         M. Svend Robinson
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Bill Casey
V         M. Stan Keyes
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Bill Casey

Á 1125
V         Mme Marlene Jennings
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Marlene Jennings
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mr. Dubé
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         M. Svend Robinson
V         Mme Marlene Jennings
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)
V         Mme Francine Lalonde
V         La vice-présidente (Mme Jean Augustine)






CANADA

Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international


NUMÉRO 053 
l
1re SESSION 
l
37e LÉGISLATURE 

Temoignages du comité

Le mardi 29 janvier 2002

[Enregistrement électronique]

¿  +(0905)  

[Traduction]

+

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine (Etobicoke—Lakeshore, Lib.)): Bonjour et bienvenue à notre première séance de la nouvelle année. Nous espérons que vous avez tous passé de très belles Fêtes entourés de vos proches et amis.

    Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous amorçons notre étude du programme du Sommet de 2002 du G-8. Je vous rappelle que cette décision a été prise le 16 octobre dernier.

    Comme vous le savez, notre président est maintenant devenu notre ministre et, comme il se trouve dans l'impossibilité de présider la séance, en tant que vice-présidente, c'est moi qui assume la présidence aujourd'hui.

    Je suis heureuse que vous approuviez, monsieur Keyes.

    Vous avez devant vous l'ordre du jour qui est scindé en deux parties.

    Nous entendrons d'abord notre témoin du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, M. Robert Fowler. M. Fowler est bien connu de tous les membres du comité pour son travail antérieur en tant qu'ambassadeur, ainsi qu'en tant que représentant du Canada à d'autres tribunes. Il assume actuellement les fonctions de représentant personnel du premier ministre pour le Sommet du G-8. Il est également représentant personnel du premier ministre pour l'Afrique.

    Monsieur Fowler, je vous souhaite donc la bienvenue à notre première séance de l'année. Je vous invite à prendre la parole, après quoi les membres du comité auront sans doute des questions à vous poser.

    Je vous remercie.

+-

    M. Robert Fowler (représentant personnel du premier ministre pour le Sommet du G-8 et représentant personnel du premier ministre pour l'Afrique, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international): Merci beaucoup, madame la présidente.

    Je suis heureux d'être ici aujourd'hui et de vous voir assumer la présidence. Vous et moi avons travaillé ensemble dans divers dossiers concernant l'Afrique dans une ou deux de mes incarnations, et c'est toujours un plaisir d'échanger avec vous.

[Français]

    Madame la présidente, messieurs et madame les membres du comité, le Canada assume la présidence du G-8 depuis le 1er janvier de cette année. On m'a demandé d'être le représentant personnel du premier ministre au Sommet du G-8 ainsi que pour l'Afrique. À ce titre, je suis chargé de préparer le 28e Sommet des pays développés et démocratiques du G-8, qui se tiendra en juin 2002 à Kananaskis, en Alberta, et aussi d'élaborer le plan d'action du G-8 pour l'Afrique. Il sera approuvé à cette même occasion.

    Je suis heureux de prendre la parole devant vous à propos de l'agenda du sommet à l'heure où vous amorcez votre travail, qui jouera un rôle décisif en contribuant à éclairer le processus préparatoire que je préside et, par le fait même, à préparer le premier ministre au sommet.

    Personne ne doit sous-estimer l'importance de réunions comme celle du Sommet du G-8. Les dirigeants élus du monde entier doivent surmonter de graves difficultés qui requièrent une coopération plus étroite que jamais. Ce n'est qu'en créant de larges partenariats dans lesquels nous nous penchons sur des problèmes prioritaires et leurs solutions que nous pourrons relever les défis qui se posent à nous aujourd'hui. À cet égard, Kananaskis fournit au Canada une excellente occasion de réaliser cet objectif.

    La discussion ouverte et le débat public sur ces grandes questions jouent un rôle essentiel dans la création de ces partenariats. L'objectif du G-8 ne consiste pas à trouver des solutions faciles; même s'il demeure un forum flexible qui peut agir rapidement selon les circonstances, il donne plutôt aux dirigeants élus l'occasion de réfléchir aux questions internationales urgentes et de discuter des meilleures solutions à y apporter.

    Il est vrai que le mot « sommet » évoque souvent le faste et les cérémonies, ou encore les confrontations violentes entre manifestants et forces de la sécurité. Cela tend à faire oublier, je le crains, que les sommets sont avant tout l'occasion d'avancer des idées. C'est la possibilité de discuter de nouvelles idées et d'étudier de nouvelles solutions aux problèmes de l'heure qui amène les dirigeants à se réunir année après année.

    C'est aussi pour cette raison que le premier ministre m'a demandé, avec l'accord de ses collègues, de préparer un sommet différent, et pas seulement au plan de l'organisation. Une rencontre simple, bien ciblée et axée sur l'essentiel, un sommet où le contenu prévaudra sur la forme, ce sont là mes directives pour Kananaskis. Les délégations seront petites. Les échanges se feront en toute simplicité. L'ordre du jour sera bien ciblé.

¿  +-(0910)  

[Traduction]

    Madame la présidente, je suis ravi d'être ici aujourd'hui, au moment où vous commencez vos travaux. Il permettra d'apporter une contribution essentielle au processus préparatoire et de veiller à ce que l'on tienne dûment compte du point de vue des Canadiens en vue du Sommet.

    Le Sommet de Kananaskis s'articulera autour de trois grandes questions: tout d'abord, le renforcement de la croissance économique mondiale, ensuite, la création d'un nouveau partenariat avec l'Afrique et, enfin, la lutte contre le terrorisme.

    Les pays du G-8 contribuent pour 48 p. cent à l'activité économique mondiale. Depuis le début, en 1975, les discussions du Sommet portent sur l'économie mondiale. À cet égard, il convient de rappeler qu'une économie dynamique, qui connaît une expansion durable, est essentielle à l'amélioration du niveau de vie et à la réduction de la pauvreté dans le monde.

    Le premier ministre a toujours insisté sur la nécessité de tirer pleinement parti du Sommet pour promouvoir la prospérité au bénéfice de tous les Canadiens. Les dirigeants discuteront des mesures que peuvent prendre les gouvernements du G-8 pour stimuler la croissance et renforcer la confiance dans les perspectives économiques. Ils discuteront, tout particulièrement, des moyens à mettre en oeuvre pour favoriser une croissance véritablement mondiale et durable, et faire en sorte qu'aucune région du monde ne soit totalement privée de ses avantages.

    Certes, un seul sommet ne permettra pas de transformer radicalement les conditions de vie dans les pays les plus pauvres du monde. Toutefois, nous pouvons concentrer notre attention sur la marginalisation des pays les plus pauvres par rapport à l'économie mondiale et prendre certaines mesures initiales pour que ces pays et leurs peuples puissent aspirer à y jouer un rôle accru et à y occuper une place durable. Cela ne peut que contribuer à améliorer la prospérité économique et la sécurité dans le monde et, par le fait même, celle des Canadiens.

    Cette année, le premier ministre et ses collègues ont décidé de se pencher sur la marginalisation des pays pauvres telle que vécue par les peuples africains. Le premier ministre abordera le sujet le 1er février, soit vendredi prochain, à New York, à l'occasion du Forum économique mondial. Par conséquent, je me limiterai aujourd'hui à vous fournir quelques renseignements généraux sur cette question, qui occupe désormais une place prépondérante dans le programme du Sommet de cette année.

    Lors du Sommet de Gênes qui s'est tenu l'année dernière, les dirigeants du G-8 se sont engagés à donner suite à une initiative africaine remarquable, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, présentée par un certain nombre de dirigeants africains qui étaient présents. Les dirigeants du G-8 s'engageaient tout particulièrement à apporter leur concours à la création du Nouveau partenariat et à son développement. Ils ont nommé des représentants personnels, groupe que je préside, qui travaillent actuellement avec des dirigeants africains engagés à l'élaboration d'un plan d'action du G-8 pour l'Afrique concret devant être adopté à Kananaskis, en juin prochain.

    De nos jours, l'Afrique est le seul continent où progresse la pauvreté. Un Africain sur cinq est touché par un conflit militarisé. Près de la moitié des 700 millions presque d'habitants de l'Afrique subsaharienne vivent avec moins d'un dollar par jour. L'espérance de vie dans cette région est de 47 ans, comparativement à 79 ans au Canada, et elle continue à baisser, de trois ans depuis 10 ans pour l'Afrique en entier. Quarante millions de personnes dans le monde sont porteuses du VIH/sida et près des deux tiers vivent en Afrique subsaharienne.

    Je pourrais continuer avec toute une série de chiffres alarmants, mais je me contenterai de dire que les dirigeants du G-8 ont convenu, avec leurs homologues africains, qu'il fallait empêcher que le fossé entre l'Afrique et le reste du monde se creuse davantage.

    Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique jette les bases d'une solution, qui part du principe essentiel que ce sont les Africains qui sont responsables de la condition présente et du destin de l'Afrique, que ce sont les Africains eux-mêmes qui détiennent la clé du progrès en Afrique. Ils doivent jouer un rôle de premier plan en bâtissant leur avenir. Nous pouvons les aider, mais ce sont eux qui doivent montrer le chemin.

¿  +-(0915)  

    Permettez-moi donc de vous expliquer comment le Canada va répondre à l'appel. Le Canada est résolu à élaborer un plan d'action pour l'Afrique qui visera avant tout à créer un partenariat renforcé avec les gouvernements africains qui auront montré leur capacité de s'aider eux-mêmes.

    À cet égard, il conviendra tout particulièrement de se pencher sur trois domaines dans lesquels nous sommes engagés suite au Sommet de Gênes: le Groupe de travail sur l'éducation du G-8, dirigé par le président de l'ACDI, Len Good, les efforts actuels pour combler le fossé numérique, sous la direction du sous-ministre d'Industrie Canada, Peter Harder, et nos efforts de coopération dans le cadre du nouveau Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.

    De plus, si l'objectif fondamental du Nouveau partenariat ne consiste pas à demander une aide financière, en revanche le Canada est disposé à fournir des ressources additionnelles qui demeurent essentielles, comme vous le savez. Dans son budget du 10 décembre, le gouvernement a affecté 500 millions de dollars à un fonds spécial pour l'Afrique à l'appui de cette initiative, dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d'action du G-8 pour l'Afrique. Cette contribution s'ajoute à l'aide existante. Cependant, l'aide publique au développement, quelle que soit son importance, ne remplace pas l'essentiel, c'est-à-dire une croissance économique forte et durable s'appuyant sur une bonne gouvernance. Les dirigeants africains comprennent que pour retirer les avantages de la croissance, l'Afrique a besoin de bien plus qu'une aide publique au développement. Elle a besoin d'investissements du secteur privé. Elle a besoin de commerce, d'emplois et d'esprit d'entreprise. Le Nouveau partenariat vise la mise en place des politiques grâce auxquelles l'Afrique ne sera plus perçue comme un endroit où les investissements ne sont tout simplement pas rentables.

    Le Plan d'action pour l'Afrique du G-8 est encore plus important et pertinent à la suite des attaques du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone. Dans le Nouveau partenariat, les dirigeants africains ont au départ déclaré que, aussi longtemps que l'Afrique sera tenue à l'écart de la mondialisation, cela constituera une menace pour la stabilité internationale. Il y a tout lieu de s'inquiéter lorsque des États ne peuvent garantir leur sécurité ou celle de leurs citoyens face aux menaces terroristes, en raison d'une mauvaise gestion des affaires publiques.

    Depuis la fin des années 70, le G-7 et le G-8 constituent un forum important pour les discussions sur la lutte contre le terrorisme et ont joué un rôle catalyseur dans la négociation des 12 conventions des Nations Unies contre le terrorisme. Le 19 septembre, les dirigeants du G-8 ont adopté une déclaration dans laquelle ils condamnaient les actes de terrorisme perpétrés aux États-Unis et demandaient aux ministres compétents de dresser une liste de mesures précises visant à renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Ces mesures visent, entre autres choses, à priver les terroristes de leurs sources de financement, à renforcer la sécurité aérienne et le contrôle des exportations d'armes et à intensifier la coopération en matière de sécurité. Bien sûr, il est encore un peu tôt pour dire quel sera le contexte international qui influera sur l'orientation des discussions sur le terrorisme au moment même du Sommet de Kananaskis. Bien entendu, il est probable que les dirigeants examineront les progrès de la lutte contre le terrorisme, y compris la mise en oeuvre de la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les questions plus générales, comme la recherche des meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour combattre le terrorisme et le prévenir, et la nécessité d'établir un équilibre entre la sécurité et les libertés individuelles, demeureront pertinentes pendant de nombreuses années encore.

    Il reste encore beaucoup à faire d'ici au Sommet. Plusieurs rencontres ministérielles auront probablement lieu, notamment des ministres des Affaires étrangères, des ministres des Finances, des ministres de l'Emploi, des ministres de l'Environnement, des ministres de l'Énergie, des ministres de la Justice et des ministres de la Sécurité intérieure. Toutefois, outre les réunions officielles, nous croyons que le processus du G-8 doit permettre un débat public sur les questions stratégiques au programme du Sommet. Par conséquent, les préparatifs de Kananaskis comprendront non seulement des réunions préparatoires officielles entre les pays du G-8, mais aussi des discussions avec des Canadiens et des citoyens de pays du G-8 et de l'Afrique. Les résultats de ces discussions nous aideront, mes collègues et moi, à préparer la rencontre de Kananaskis.

¿  +-(0920)  

    Bien entendu, c'est vous qui tiendrez les consultations les plus importantes dans le cadre de vos travaux. Elles joueront un rôle décisif en aidant le premier ministre à se préparer pour le Sommet, en permettant aux Canadiens de participer à un véritable débat sur les questions internationales à l'ordre du jour du G-8 et en facilitant l'expression pacifique des opinions. Moi aussi, d'ici le Sommet, je passerai beaucoup de temps à discuter de mon travail avec les Canadiens. J'ai eu une rencontre avec la société civile à Calgary, au mois de novembre, et j'en tiendrai plusieurs autres à travers le pays dans les mois qui viennent et des rencontres semblables dans d'autres capitales du G-8 et en Afrique, avec mes collègues sherpas et représentants personnels pour l'Afrique.

    Si vous me le permettez, madame la présidente, j'aimerais faire un peu de publicité au site Web G-8 du Canada qui se trouve à l'adresse www.g8.gc.ca. Vous et les autres membres du comité verrez qu'il représente une source d'information à jour sur le Sommet. Je vous encourage à vous en servir comme source d'information et à encourager vos commettants à le consulter, ainsi qu'à profiter de notre numéro de téléphone sans frais, le 1-888-316-2002.

    Je vous remercie de m'avoir entendu aujourd'hui. Je serai bien évidemment heureux de prendre de nouveau la parole devant le comité, à une date ultérieure, pour vous informer de l'avancement des préparatifs du Sommet qui, à certains égards, naturellement, ne font que commencer. D'autres travaux ont évolué un peu plus, y compris l'élaboration du Plan d'action pour l'Afrique du G-8. En plus, si vous avez besoin de nous consulter, mon équipe et moi sommes toujours à votre disposition.

    Voilà qui met fin à mon exposé, et je vous remercie de votre attention.

¿  +-(0925)  

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur l'ambassadeur, c'est moi qui vous remercie. J'avoue que votre exposé, votre crédibilité et votre engagement nous donnent une certaine assurance à mesure que nous poursuivons nos travaux et que nous contribuons à votre processus.

    Nous allons maintenant entamer notre période de questions. Le premier à prendre la parole sera un membre de l'opposition, soit M. Pallister, soit M. Duncan.

+-

    M. Brian Pallister (Portage--Lisgar, Alliance canadienne): Madame la présidente, je vous remercie.

    Je tiens aussi à remercier M. Fowler de son exposé. Il a fait allusion aux attaques du 11 septembre. Pardonnez-moi de sauter les parties plus importantes de la réunion d'aujourd'hui et de me concentrer en quelque sorte sur l'accessoire, mais durant ces réunions, il ne faut jamais perdre de vue, je suppose, le ratio coûts-avantages. Il y a certes un avantage, auquel vous avez fait allusion. Par contre, il y a aussi des coûts.

    Comme j'ai déjà travaillé dans le secteur de l'assurance, une de mes sources de préoccupation est la nouvelle selon laquelle les compagnies d'assurance générale sont en train de changer les polices d'assurance de manière à exclure certaines éventualités—on peut espérer qu'elles ne se matérialiseront pas, naturellement, mais elles pourraient tout de même survenir—au moment du Sommet du G-8. Cela impose de toute évidence un lourd fardeau, un grand risque à l'entreprise privée. Les sinistres auparavant visés par la police ne le seront peut-être pas tous dorénavant. Je me demande simplement si votre groupe s'est arrêté à la question et si vous avez prévu quelque chose, dans votre planification, s'il y avait non pas de lourdes pertes, mais des pertes tout de même, si l'on se fie aux sommets antérieurs.

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Duncan, je vous remercie d'avoir posé la question.

+-

    M. Brian Pallister: Je m'appelle Pallister.

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Pallister, je suis désolé. Je n'ai pas lu la bonne plaque.

+-

    M. Brian Pallister: Ne vous en faites pas. J'ai toujours rêvé d'être M. Duncan.

+-

    M. Robert Fowler: Votre question est pertinente, mais on ne sait jamais à quoi s'attendre. Comme vous le savez, la politique d'indemnisation du gouvernement évolue constamment. En ce qui a trait aux dépenses que les forces policières à Calgary, par exemple, devront engager pour s'équiper en conséquence, nous avons, pour la première fois, accordé des avances aux services policiers de Calgary, pour qu'ils puissent acheter le matériel dont ils ont besoin. Des négociations continues ont lieu à cet égard avec les ministères concernés à Ottawa, notamment le Solliciteur général, la GRC, etc.

    Pour ce qui est de la question de l'indemnisation, comme vous le savez, la politique du gouvernement à ce chapitre évolue. Nous avons mis en place un système qui permet d'évaluer les demandes qui manifestement ne tombent pas, ou ne tomberaient pas, sous le coup des polices d'assurance existantes. Nous savons qu'à la suite des événements du 11 septembre, l'industrie de l'assurance a décidé de revoir les modalités de couverture de ses polices. C'est une question qui nous préoccupe, et qui préoccupe aussi les personnes qui pourraient être touchées. Le gouvernement a indiqué qu'il était disposé à examiner les demandes qui sont clairement rattachées à ces circonstances et qui ne tombent pas sous le coup des polices d'assurance commerciales.

+-

    M. Brian Pallister: Il est clair, si l'on se fie à la façon dont les choses évoluent sur ce front, que le gouvernement va devenir l'assureur et qu'il va remplacer l'industrie dans bon nombre des cas.

    Je ne veux pas de chiffres précis... seulement approximatifs... Je sais qu'à Québec, des commerces situés non seulement à l'intérieur du périmètre, mais également à l'extérieur de celui-ci ont été indemnisés des pertes qu'ils ont subies en raison des événements qui se sont produits à cet endroit. À combien s'élevaient les coûts à Québec? À votre avis, est-ce que les coûts à Calgary risquent d'être plus élevés?

¿  +-(0930)  

+-

    M. Robert Fowler: D'abord, il y a des demandes à Québec qui sont toujours à l'étude. Je ne peux donc pas vous dire quels sont les coûts dans ce cas-là.

    En ce qui a trait à Calgary, et cela vaut non seulement pour Calgary, mais également pour la région de Kananaskis, il est impossible de savoir quels seront les coûts. Nous avons clairement indiqué que les commerces directement touchés par les mesures de sécurité prises autour de Kananaskis... Par exemple, plusieurs commerces situés le long de la 40 vont devoir rester fermés pendant le sommet. Ils vont être indemnisés selon la formule établie. Les autres pourront présenter une demande s'ils peuvent démontrer que les préparatifs du sommet, ou les événements entourant celui-ci, ont eu un impact direct sur leurs activités.

+-

    M. Brian Pallister: Monsieur Fowler, vous avez parlé des autres réunions—non pas des réunions des dirigeants eux-mêmes, mais des nombreuses autres réunions—qui sont habituellement associées à ce type d'événement. Ne prévoit-on pas tenir plusieurs de ces réunions à Calgary, par exemple? Ne risque-t-il pas d'y avoir des manifestations—bien entendu pacifiques, du moins nous l'espérons—et autre chose du genre? Il y a trop souvent des gens qui se jettent dans la mêlée, qui vont trop loin et qui causent des dommages. N'y aura-t-il pas beaucoup de réunions également à Calgary?

+-

    M. Robert Fowler: En fait, j'aurais dû être plus clair. La réunion elle-même va avoir lieu à Kananaskis.

+-

    M. Brian Pallister: Bien entendu.

+-

    M. Robert Fowler: Il y aura beaucoup de personnes—des journalistes, de nombreux délégués, etc.—qui vont être logées à Calgary, ce qui fait que Calgary va bien entendu devenir un foyer d'attention. Si le pire devait se produire, s'il devait y avoir de la violence, des dégâts, malgré toutes les mesures que nous aurons prises, malgré les efforts déployés surtout par les forces policières de Calgary et la GRC en vue d'éviter ce genre de situation, en vue d'inviter les Canadiens à exprimer leurs vues librement, avec détermination et efficacité, sans recourir à la violence... S'il devait y avoir de la violence, des dégâts, les habitants de Calgary auraient accès, bien entendu, au même processus d'indemnisation.

+-

    M. Brian Pallister: Merci.

[Français]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Lalonde.

+-

    Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ): Merci, madame la présidente.

    D'abord, je voudrais saluer M. Fowler, que j'ai eu le plaisir de rencontrer quand il était ambassadeur aux Nations Unies. Je le remercie de l'accueil qu'il avait alors fait aux parlementaires qui avaient visité les Nations Unies à New York.

    D'emblée, je voudrais dire que dès le 12 septembre, au nom des députés du Bloc québécois qui siégeaient à ce comité, j'avais demandé que la question de l'Afrique soit mise à l'ordre du jour des travaux de ce comité, justement en préparation des travaux qui allaient se tenir au G-8, pour qu'il y ait une participation active des députés et une consultation sur cette question.

    La situation de l'Afrique est dramatique. Ces mots ne sont pas trop forts; ils ne sont pas assez forts pour décrire la situation. Et vous dites avec justesse que ce n'est pas une seule réunion qui va pouvoir tout changer.

    Je voudrais m'assurer qu'on fait bien le portrait de l'ensemble de la situation. Dans ce portrait, il y a le fait, par exemple, que l'aide internationale a décliné en Afrique. J'ai ici les chiffres tirés d'un article que j'avais envoyé à tous les députés en même temps que la demande de mettre ce sujet à l'ordre du jour, où on disait que de 1994 à 1997, l'aide internationale avait chuté de 23,5 milliards de dollars à 18,7 milliards de dollars.

    Il faut rappeler qu'il y a des crises nombreuses en Afrique. Plusieurs missions de l'ONU qui n'ont pas réussi--et on pourrait aussi rappeler des situations qui n'ont pas été drôles--se sont passées aussi en Afrique. Il y a eu plusieurs tentatives d'organisation de l'espoir qui ont échoué.

    Que ce soit sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan de la sécurité ou sur le plan de l'organisation de l'Afrique, qu'est-ce que vous pensez que ce sommet peut faire, peut lancer?

¿  +-(0935)  

+-

    M. Robert Fowler: Merci de votre question, madame Lalonde.

    Comme vous le savez, je crois, à l'âge de 20 ans, je suis allé au Rwanda avec le père Lévesque. Depuis ce moment-là, je suis engagé en Afrique. Vous avez tout à fait raison de dire que l'aide disponible pour les Africains a diminué. Et il y a peut-être même pire: l'intérêt ou l'espoir en ce qui concerne ce continent, qui est particulièrement faible depuis quelques siècles, a diminué également.

    J'ai même entendu des voix qui disaient qu'on devrait oublier l'Afrique, du moins pour un moment. Rien ne marche en Afrique, et on devrait laisser tomber pendant quelques générations, car il y a d'autres investissements en matière d'aide au développement qui sont plus payants. Je ne partage pas ce point de vue. Effectivement, la situation presque partout en Afrique, surtout en Afrique subsaharienne, est souvent désespérée.

    Une des raisons pour lesquelles l'aide au développement a diminué est que les contribuables des pays plus développés ont cessé d'espérer que cela pourra fonctionner un jour. Ils ne croient plus que cet investissement est payant et peut changer des choses.

    Le plan d'action à Kananaskis, que je suis chargé de préparer, envisage de changer le paradigme, de changer la façon de procéder en Afrique. Nous envisageons six rencontres des représentants personnels des leaders du G-8. Nous n'en avons eu, jusqu'à présent, que deux sur six. La prochaine aura lieu d'ici deux semaines à Cape Town. Il est donc un peu trop tôt pour que je vous dise exactement comment on va changer ce paradigme, mais l'idée n'est pas simplement d'en faire un peu plus que ce que nous avons fait. Il s'agira de faire des choix radicaux et un peu controversés pour vraiment essayer de changer non seulement la façon dont l'aide est dispensée en Afrique, mais aussi la perception qu'ont les Africains de leur relation avec nous, les bailleurs de fonds, afin de forger un partenariat plus mature et plus efficace. Merci.

+-

    Mme Francine Lalonde: Voici deux autres éléments. Il y a des entreprises qui ont investi en Afrique, mais qui ont malheureusement contribué à faire perdurer des conflits. C'est le cas de certaines compagnies minières. On connaît le rôle du diamant dans l'entretien de la guerre, non seulement en Angola, mais aussi au Congo. On a vu récemment que l'aide au Congo, après l'explosion subite d'un volcan, n'a pas afflué, d'une part.

    D'autre part, est-ce que la volonté du G-8 peut ou va aller dans le sens de ce qu'on réclamait dans certains journaux au Québec, à savoir un vrai plan Marshall? Pour qu'il y ait de l'espoir, il faut qu'il y ait de vrais moyens. Il existe un cercle vicieux qu'on doit transformer en cercle vertueux. Oui, on peut avoir de l'espoir si on prend les moyens nécessaires et qu'on a une volonté de travailler ensemble.

+-

    M. Robert Fowler: Un de mes objectifs est de convaincre et nos partenaires africains et nos concitoyens que, primo, nous allons mettre en place un plan réaliste qui aura un effet positif, mais sans hausser les attentes au point où la déception serait nécessairement énorme ensuite. Il faut dire que par le passé, on a emprunté cette route un peu cahoteuse sur cette question des attentes.

    L'idée d'un plan Marshall est, à mon avis, absolument exclue. Les conditions ne sont pas là pour qu'un plan Marshall puisse avoir du succès. Si je me rappelle bien--et peut-être que je fais erreur--, à la fin de la Deuxième Guerre, l'économie américaine a investi 2 ou 3 p. 100 de son produit national brut en Europe. Bien sûr, c'était une Europe aplatie. C'était une Europe pleine de connaissances, pleine d'esprit entrepreneurial, pleine de savoir-faire au niveau industriel, etc. C'est vrai que les usines étaient à plat, mais c'était un climat très propice à ce niveau d'investissement.

    Ce n'est pas le cas en Afrique aujourd'hui. L'Afrique n'a pas ce sol préparé qu'on a connu en Europe après la Deuxième Guerre. Il faut, premièrement, préparer le sol. Les Africains ont eux aussi parlé d'une renaissance africaine, et leurs discours et leurs espoirs à cet égard étaient un peu prématurés.

    Alors, je crois qu'il faut maintenir des attentes assez modestes puisque les ressources qui seront disponibles pour ces fins sont limitées en même temps que la capacité des Africains à les absorber est aussi limitée. Il faut changer ces deux choses.

¿  +-(0940)  

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur Robinson.

+-

    M. Svend Robinson (Burnaby--Douglas, NPD): Merci, madame la présidente. Je veux moi aussi souhaiter la bienvenue à l'ambassadeur Fowler. Il a souvent eu l'occasion de rencontrer le comité au fil des ans.

    Le G-8, dans le passé, a fait de grandes et nobles déclarations au sujet des mesures qu'il s'engageait à prendre pour éliminer la pauvreté et protéger l'environnement. Or, beaucoup d'entre nous voulons des gestes concrets, non pas des mots.

    En matière d'aide étrangère, par exemple—si nous laissons de côté la Russie, vu les circonstances particulières qui existent dans ce pays—les efforts du G-7 au chapitre de l'APD sont plutôt déplorables. M. Fowler, en est sûrement conscient. La contribution de ces pays était, récemment, de 0,19 p. 100, alors que celle des pays ne faisant pas partie du G-7 était d'environ 0,46 p. 100, les États-Unis se situant au dernier rang.

    Côté environnement, les États-Unis refusent essentiellement de ratifier l'accord de Kyoto. Nous avons eu droit, la semaine dernière, à un spectacle plutôt désolant, l'ambassadeur des États-Unis au Canada ayant en effet exhorté le Canada à ne pas ratifier l'accord de Kyoto. Il s'agissait-là d'une intervention extraordinaire, madame la présidente, de la part de l'ambassadeur américain. D'après lui, le Canada ne devrait pas ratifier l'accord de Kyoto; il devrait plutôt collaborer avec les États-Unis.

    Ce sommet est celui des riches hommes Blancs. C'est ce que nous constatons. Or, il va y avoir beaucoup de gens en marge du sommet, et je vais être du groupe, qui vont mettre de l'avant, de façon pacifique, une autre vision.

    J'aimerais profiter des quelques minutes qui me sont allouées pour vous poser des questions à ce sujet. La crise en Afrique est très réelle, et Mme Lalonde en a parlé. Nous devons absolument avoir des tribunes qui nous permettent de défendre, de façon pacifique et non violente, cette autre vision.

    D'abord, je voudrais poser à M. Fowler une question bien précise. Nous avons été nombreux à critiquer le Sommet des Amériques qui a eu lieu à Québec parce qu'il avait été fortement commandité par des entreprises. Les réceptions étaient peu nombreuses. On pouvait participer à des dîners bien arrosés et rencontrer les divers dirigeants si on promettait de verser 10 000 $, 20 000 $ ou 50 000 $.

    Assisterons-nous à la même chose au sommet du G-8?

¿  +-(0945)  

+-

    M. Robert Fowler: Non.

+-

    M. Svend Robinson: Très bien.

    Le rôle qu'a joué le gouvernement fédéral à Québec comportait quelques éléments positifs. Il a, entre autres, appuyé, d'un point de vue logistique et financier, le sommet des peuples. Il s'agissait là d'un excellent forum. Il y avait des gens qui venaient de tous les coins de l'hémisphère. Divers ateliers ont été organisés—des efforts concrets ont été déployés en vue de proposer une autre vision.

    Le gouvernement fédéral compte-t-il fournir une aide financière pour l'organisation d'une tribune de discussion parallèle et pacifique lors du G-8?

+-

    M. Robert Fowler: Aucune décision n'a encore été prise à cet égard, monsieur Robinson. Nous avons reçu plusieurs propositions pour diverses activités—des sommets parallèles, des campements, diverses propositions venant d'étudiants pour organiser des activités à l'Université de Calgary ou ailleurs. Nous sommes en train de les examiner. Aucune décision n'a encore été prise.

+-

    M. Svend Robinson: Disposez-vous un budget pour financer ce genre d'activités?

+-

    M. Robert Fowler: C'est quelque chose que nous sommes en train d'examiner. Autrement dit, nous sommes en train d'établir un budget pour le sommet, mais aucun montant n'a été prévu, pour l'instant, pour ce genre d'activités. Des fonds pourraient être accordés pour des activités relativement modestes. Le problème, c'est qu'il faudra examiner les différentes demandes pour voir quelles sont celles qui servent les intérêts de toutes les personnes concernées—les sommes allouées à ce genre d'activités n'étant pas nécessairement excessives.

+-

    M. Svend Robinson: Et bien, si vous pouvez trouver des dizaines de millions de dollars pour la sécurité, j'imagine que vous pouvez également trouver de l'argent pour ces autres activités.

    Je voudrais vous parler brièvement des mesures de sécurité. Le Parlement est actuellement saisi d'un projet de loi—le C-42—qui accorderait au gouvernement fédéral le pouvoir de créer des zones de sécurité militaire. À votre avis, le gouvernement a-t-il l'intention, si le projet de loi est adopté, de faire de Kananaskis une zone de sécurité militaire en vertu des dispositions de cette loi?

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Robinson, je ne sais pas si le gouvernement a l'intention de faire cela. Je ne le saurais pas forcément. C'est la GRC, et non le ministère de la Défense, qui est responsable de la sécurité. La GRC, en vertu du droit international, a l'obligation de protéger les personnes jouissant d'une protection internationale. C'est donc elle qui va élaborer le plan de sécurité. Les forces armées vont collaborer avec la GRC, mais c'est elle qui va agir comme chef de file.

+-

    M. Svend Robinson: Et qu'en est-il alors du projet de loi C-42?

+-

    M. Robert Fowler: Comme vous l'avez indiqué, le projet de loi C-42 n'a pas encore été adopté. Par conséquent, il est inutile de se demander s'il sera appliqué ou non.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Ce n'est qu'une supposition, point à la ligne. M. Robinson le sait fort bien.

    Monsieur Robinson, votre temps est écoulé.

+-

    M. Svend Robinson: J'aimerais poser une dernière question très brève... bon, j'attendrai le deuxième tour de table.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord. Vous poserez votre question à ce moment-là.

    Monsieur Harvard.

+-

    M. John Harvard (Charleswood St. James—Assiniboia, Lib.): Merci, madame la présidente.

    J'ai eu moi aussi le plaisir de vous rencontrer, monsieur Fowler, d'abord aux Nations Unies. Je suis heureux de vous revoir.

    J'aimerais vous poser la question suivante. Certains des objectifs de la conférence ont été fixés avant le 11 septembre. Bien entendu, la planète dans son ensemble est préoccupée par les très nombreux événements qui se sont produits depuis le 11 septembre.

    Je pense que la conférence du G-8 est très importante, surtout pour l'Afrique. À votre avis, est-ce que cette conférence risque d'être monopolisée, si je peux m'exprimer ainsi, par les préoccupations que suscitent les événements du 11 septembre? Ce serait bien si tout le monde suivait de près tout ce qui allait se dire au sujet de l'Afrique. Toutefois, je me demande si ces préoccupations ne risquent pas de faire diversion.

¿  +-(0950)  

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Harvard, je suis entré en fonction au Canada le 10 septembre, après avoir appris la nouvelle trois semaines plus tôt et après avoir pris le temps d'y réfléchir un peu alors que je me préparais à quitter Rome et à rentrer au pays. Évidemment, tout a basculé le lendemain, soit le 11 septembre. J'avais les mêmes craintes que vous. Autrement dit, en tant qu'ambassadeur du Canada en Italie, je suis allé à Gênes—parce que le sommet se déroulait en Italie—dans le but de me renseigner afin d'être en mesure de répondre à toutes sortes de questions au sujet de l'Italie, questions qui n'ont jamais été posées.

    J'ai vu les dirigeants, à Gênes, adopter un plan d'action pour l'Afrique, et j'ai trouvé cela fort encourageant. J'étais très heureux de voir que le G-8 avait décidé de concentrer son attention sur l'Afrique, et je me demandais si ce plan existerait toujours après le 11 septembre. Le premier ministre Chrétien a vite rassuré les Canadiens en déclarant publiquement, immédiatement après le 11 septembre, que les points 1 et 3, soit l'économie et le terrorisme, ne l'emporteraient pas sur le point 2, c'est-à-dire l'Afrique. Le premier ministre Blair avait, pour sa part, invité plusieurs dirigeants africains à venir le rencontrer à Chequers, la fin de semaine du 19 septembre.

    Le président de la France, M. Chirac, a déclaré publiquement, à plusieurs reprises, qu'il entend accorder la priorité à l'Afrique. Il estime, tout comme le premier ministre Chrétien et M. Blair, qu'il est plus important que jamais de se concentrer sur l'Afrique. Je dois assister la semaine prochaine à une réunion présidée par M. Chirac, qui regroupera des dirigeants africains. M. Chirac profitera de cette occasion pour insister sur ce point. M. Blair l'a déjà fait, ainsi que plusieurs autres dirigeants qui participeront au sommet.

    Donc, toutes les craintes que j'avais, et que vous m'avez exprimées, ont, dans mon esprit, été dissipées. Les représentants personnels pour l'Afrique—qui s'ajoutent aux sherpas—constituent une initiative novatrice. Ils prennent leur mission très au sérieux, jettent un regard neuf sur les défis, et sont fermement décidés à remplir le mandat qui leur a été confié: à savoir élaborer un nouveau plan d'action concret pour l'Afrique.

+-

    M. John Harvard: J'espère que vous avez raison, mais les médias dans le monde ne sont pas très commodes, et il n'est pas facile de les contrôler. Je pense que vous devrez établir une stratégie de communication extrêmement efficace pour réussir, ce que je vous souhaite.

    Mais il y a une autre diversion possible et ce sont, en un mot, les manifestants qui peuvent se présenter à Kananaskis ou à Calgary, ou ailleurs entre ces deux endroits. J'imagine qu'il est possible de calmer un peu les manifestants en les mettant dans le coup d'une certaine façon avant la conférence. J'aimerais savoir quels sont vos plans pour mobiliser la société civile—puisque c'est l'expression utilisée maintenant—afin que peut-être ceux qui ont tendance à revendiquer avant même qu'il ne se passe quelque chose aient le sentiment d'avoir été entendus.

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Harvard, j'aimerais revenir brièvement sur ce que vous avez dit.

    Je ne peux m'empêcher de faire remarquer que, si les médias passaient plus de temps en Afrique, il serait beaucoup moins difficile de les convaincre de l'importance de ce continent. J'espère que c'est ce qu'ils feront, et que l'attention accordée à l'Afrique par le sommet et le travail préparatoire que nous avons entrepris incitera les médias à s'y intéresser davantage, et donc à faire connaître la réalité de l'Afrique d'aujourd'hui aux Canadiens et aux populations des autres pays participants.

    Pour répondre aux Canadiens que la mondialisation inquiète, comme je l'ai dit dans ma déclaration, dans le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, les dirigeants africains déclarent en premier lieu craindre non pas les mauvais côtés de la mondialisation, mais surtout le fait qu'ils en soient tenus à l'écart. De fait, comme mes amis de New-York le diraient, la mondialisation devrait nous réjouir. L'Afrique ne connaît pas encore la mondialisation, et c'est ce qui lui fait cruellement défaut. Elle en départagera le bon et le mauvais, tout comme nous.

    Pour renseigner les Canadiens, la GRC a un programme d'information très innovateur qu'elle a élaboré à la suite des événements récents. J'ai discuté avec certains de ses responsables qui passent tout leur temps à rencontrer des communautés, des groupes d'intérêts, des enfants, des étudiants, des environnementalistes et de nombreux membres de ce qu'on appelle le mouvement antimondialisation. J'ai fait remarquer comme vous que le gouvernement canadien est bien déterminé à faire preuve de transparence pour assurer la libre expression de tous les citoyens.

    Le droit à la violence n'existe pas. La GRC indique bien clairement aux groupes qu'elle rencontre—et bien sûr, dans mes déplacements et mes rencontres... et je suis convaincu que vous ferez la même chose au cours de vos audiences—qu'ils peuvent brandir les pancartes et crier les slogans qu'ils veulent, cela nous est égal. Ce qui nous inquiète, toutefois, c'est qu'ils aient le sentiment de devoir s'en prendre aux gens pour passer leur message.

    Pardonnez-moi d'avoir l'air un peu trop optimiste, mais ne serait-ce pas formidable si le sommet qui aura lieu au Canada nous permettait de changer aussi cette mentalité?

¿  +-(0955)  

+-

    M. John Harvard: Le fait que Kananaskis soit un endroit assez isolé et que les délégations soient plus restreintes facilite-t-il la préparation du sommet?

+-

    M. Robert Fowler: Par-dessus tout, je pense que cela va favoriser la rencontre. Les dirigeants pourront ainsi profiter à plein du sommet, qui leur offre l'occasion de se parler, à deux ou à plusieurs, et d'échanger des points de vue sur ces grandes questions pour plus de quelques minutes à la fois. Ils ne peuvent pas le faire s'ils ne font qu'entrer et sortir de limousines, marcher sur des tapis rouges et participer à des galas. Kananaskis a d'abord et avant tout été choisi pour être un lieu de retraite, au sens le plus noble du terme.

    Nous avons parlé de la possibilité de violence et de dommages matériels. Ce sera peut-être plus facile à gérer à Kananaskis, mais ce n'est pas la principale raison de ce choix.

+-

    M. John Harvard: Merci.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci, monsieur Harvard.

    Monsieur l'ambassadeur, MM. Casey et Pallister ont d'autres questions à vous poser, mais ils ont aussi des engagements ailleurs. Ils espèrent pouvoir vous parler plus tard. Je tenais à le signaler en leur nom.

    C'est maintenant au tour de Mme Jennings.

[Français]

+-

    Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce--Lachine, Lib.): Merci, madame la présidente. Merci beaucoup de votre présentation, monsieur Fowler.

    Tout d'abord, je veux dire que je suis très contente que le premier ministre et ses collègues aient décidé de se pencher, comme vous l'avez mentionné, sur la marginalisation des pays pauvres dans la perspective des peuples africains.

    M. Robinson dit que ce sont des hommes blancs et riches. Il se prend pour le porte-parole des gens des pays moins développés et sous-développés. Dans ma perspective, c'est un homme blanc, qui est au moins de la classe moyenne et qui ne parle pas nécessairement au nom du peuple africain, de la société civile africaine.

    Je suis contente du travail que vous et votre groupe de travail faites en vue de la consultation de la société dite civile canadienne. J'aimerais savoir quel travail se fait en vue de consulter le peuple africain, non pas les leaders ou les dirigeants, mais le peuple africain et la société dite civile.

    Voici pourquoi je vous pose cette question. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis secrétaire parlementaire de la ministre de la Coopération internationale. L'ACDI a une très bonne réputation et a quand même, je pense, assez de connaissances et de réseaux par l'intermédiaire du travail qu'elle fait en Afrique pour savoir quels organismes pourraient être des porte-parole de la société civile africaine. C'est ma première question.

    Ma deuxième question concerne trois domaines. Vous avez mentionné que le groupe de travail sur l'éducation du G-8 sera dirigé par le président de l'ACDI, Leonard Good. J'imagine qu'ils font aussi des consultations. Pensez-vous qu'il serait bon que notre comité, si cela n'a pas déjà été décidé, demande à M. Good et au sous-ministre de l'Industrie de venir nous parler du travail qu'ils font dans leurs domaines respectifs?

    Ma troisième question a trait aux rencontres interministérielles des ministres étrangers avec nos ministres dans les différents domaines, notamment l'industrie, etc. Je sais que d'autres pays du G-8 n'ont pas nécessairement des ministres de la Coopération internationale, mais je me demande s'il y a également de telles rencontres avec les ministres du Développement international ou de la Coopération internationale des pays étrangers. Pensez-vous qu'il serait bon que la ministre canadienne de la Coopération internationale soit impliquée de façon très approfondie dans tout ce travail?

À  +-(1000)  

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Jennings, n'écoulez pas tout le temps dont vous disposez à poser des questions, parce qu'il faut en laisser pour y répondre.

+-

    M. Robert Fowler: Merci, madame Jennings, de vos questions. Je vais répondre rapidement à chacune d'elles, et nous pourrons y apporter des précisions par la suite.

    Consulter la société civile en Afrique est d'une importance vitale.

    Je vous réponds en anglais plutôt qu'en français, parce que je peux aller plus vite. Je m'excuse.

    Nous avons engagé quelqu'un qui a déjà beaucoup travaillé avec nous—un Zimbabwéen qui vit à Harare—pour qu'il nous donne des conseils sur la façon de consulter la société civile en Afrique. Il rencontre des leaders d'opinions, des groupes de la société civile, des groupes de réflexion, etc., partout en Afrique justement pour faire valoir ce que vous avez dit.

    C'est une démarche de consultation de la base en Afrique, qui est complexe à envisager pour nous. Je passe beaucoup de temps à parler du NPDA, à en expliquer la nature et les avantages, et les Canadiens s'y connaissent mieux que les Africains en la matière. Nous en parlons continuellement avec nos interlocuteurs africains. Ils viennent à peine de produire une version française du NPDA il y a environ deux semaines, et c'est malheureux. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour changer cela; c'est leur initiative, et nous ne pouvons pas nous l'approprier, mais nous essayons de collaborer.

    Au sujet de l'éducation, je pense que ce serait une excellente idée que votre comité invite Len Good et Peter Harder à venir vous parler du groupe de travail sur l'éducation et du Groupe d'experts sur l'accès aux nouvelles technologies. Le groupe de Len va produire un rapport sur l'éducation, c'est-à-dire l'éducation dans les 48 pays les moins développés du monde, et pas seulement les 36 pays d'Afrique. Il va indiquer comment nous permettre de combiner leurs recommandations aux nôtres dans le plan d'action sur l'Afrique. C'est une excellente idée de les inviter.

    Pour ce qui est des ministres du développement, devraient-ils se joindre aux autres ministres? Comme vous l'avez dit, seulement la moitié des pays du G-8 ont des ministres du Développement. En fait, le milieu du développement est très bien représenté dans mon groupe de représentants personnels sur l'Afrique, puisque certains d'entre eux sont considérés comme des ministres du Développement dans certains pays du G-8. Par exemple, mon collègue allemand est secrétaire d'État au développement au sein du gouvernement de son pays. Par conséquent, je pense qu'on s'occupe très bien de la question.

    Vous ne pouvez pas savoir jusqu'à quel point nous travaillons de près avec l'ACDI. Il y a deux personnes qui s'occupent de l'Afrique avec moi, et c'est l'ACDI qui accompli le plus gros du travail. J'ai eu le plaisir de rencontrer la nouvelle ministre l'autre jour et de lui parler de ce que nous faisons. Je pense que nous sommes vraiment sur la même longueur d'ondes, tout comme Len Good, un vieil ami à moi et, je pense, un dirigeant inspiré de l'ACDI. Par conséquent, notre approche est vraiment similaire.

    Merci.

À  +-(1005)  

[Français]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur Dubé, s'il vous plaît.

+-

    M. Antoine Dubé (Lévis-et-Chutes-de-la-Chaudière, BQ): Merci, madame la présidente.

    J'ai entendu Mme Lalonde parler de l'origine du besoin de l'étude. J'ai entendu mon collègue de l'Alliance parler du coût et des conséquences des manifestations. Pour une fois, M. Robinson m'a un peu déçu en parlant à l'avance de l'argent qu'il voudrait avoir pour les manifestants. M. Harvard s'est demandé si le sommet allait être bien médiatisé, si l'attention serait sur le G-8. Mme Jennings a parlé de la société civile et de la place faite aux Africains.

    Je constate qu'il y aura un Sommet du G-8 sur l'Afrique, mais au Canada, dans un pays nordique. Dans le G-8, que je sache, il n'y a aucun dirigeant africain. Je connais beaucoup de personnes qui ont travaillé en Afrique dont quelqu'un assez proche de moi qui l'a fait longtemps, toute sa vie. À l'âge de la retraite, il m'a dit que le principal problème de l'Afrique, ce n'est pas les Africains, mais ceux qui sont venus de l'extérieur pour essayer de régler le cas de l'Afrique. On peut parler d'histoire récente, mais on peut parler du temps du colonialisme et du temps de l'esclavage. On peut remonter loin.

    J'ai bien aimé vos propos quand vous avez parlé d'un sommet différent, d'une rencontre simple, bien ciblée, axée sur l'essentiel. J'ai deux questions. Pour vous, qu'est-ce que l'essentiel? Et comment peut-on le faire si les Africains ne sont pas impliqués?

+-

    M. Robert Fowler: L'essentiel, comme je vous l'ai dit, c'est trois thèmes. L'essentiel, c'est l'économie et comment la faire croître, comment garantir des jobs pour les Canadiens et aussi une meilleure prospérité pour le tiers monde et particulièrement, dans ce cas, l'Afrique, qui est si différente du reste du tiers monde. L'essentiel est le fait que nous sommes dans un monde globalisé et que nous ne pouvons pas accepter et accroître ce gouffre qui sépare les pays développés et les pays sous-développés. L'essentiel est de garantir la sécurité des Canadiens et d'autres membres du G-8 en se penchant sur les façons de combattre le terrorisme. Pour moi, ces trois questions constituent l'essentiel.

    Vous demandez comment les Africains vont être engagés ou pas. Vous avez cité une collègue qui avait parlé de ce qui n'a pas marché en Afrique. Moi, je suis prêt à admettre que, par le passé, on a causé beaucoup de mal en Afrique, mais ce qui est différent dans ce plan d'action, dans le NEPAD préparé par les Africains, c'est que ce n'est pas plein de revendications sur le passé et de grands discours contre tous les « ismes »: capitalisme, communisme, colonialisme, impérialisme, etc. C'est plutôt une prise de conscience de ce que les problèmes de l'Afrique d'aujourd'hui doivent être résolus par les Africains à partir de maintenant. Le passé est le passé, et il faut se pencher vers l'avenir.

    Les Africains au sommet, les Africains à Kananaskis ont produit leur plan d'action, leur nouvelle initiative africaine. Maintenant, le nouveau partenariat pour le développement africain, c'est à nous d'y répondre. On n'est pas en négociation avec les Africains, bien que je sois en discussion permanente avec les Africains et que je les voie un peu partout en Afrique.

    La balle est envoyée chez nous. C'est à nous de répondre. Eux, ils ont fait leur plan: 47 pages, 200 paragraphes dans le NEPAD, avec des prescriptions précises. C'est à nous de répondre. Bien sûr, si on veut forger un nouveau partenariat avec l'Afrique, il faut avoir des partenaires africains. Je ne serais pas du tout surpris que les Africains, d'une façon ou d'une autre, soient là, à Kananaskis. Mais ça reste à discuter avec nos partenaires du G-8.

À  +-(1010)  

+-

    M. Antoine Dubé: Comme sous-question, je relève votre intervention. En résumé, quelles sont les principales réclamations des Africains dans leur plan d'action qui est soumis...?

+-

    M. Robert Fowler: Leurs réclamations occupent 200 paragraphes. Mon résumé de celles-ci sera nécessairement un peu spécial.

    D'abord, ils avouent que le défi est africain. Ils acceptent qu'il n'y a pas un montant réaliste d'aide au développement qui peut résoudre les problèmes de l'Afrique. C'est impossible. Ils insistent pour dire que ce dont les Africains ont besoin, c'est une croissance soutenue d'environ 7 à 9 p. 100. Ils acceptent que seulement l'investissement de l'extérieur va produire un tel résultat. Plus par implication, ils acceptent que le climat qui existe actuellement en Afrique aujourd'hui n'est pas propice à l'investissement. Ils avouent que même les Africains n'investissent pas en Afrique. Officiellement, plus de 40 p. 100 des investissements africains se font à l'extérieur du continent. En fait, c'est bien au-delà de ça.

    Ils avouent que ce qui importe, c'est de créer en Afrique un climat favorable à l'investissement. Pour arriver à faire cela, il faut changer de façon fondamentale la gouvernance africaine. Il faut mettre en place les conditions qui permettraient à un président d'une entreprise canadienne de convaincre son conseil de direction que le fait d'envoyer quelques centaines de millions de dollars en Afrique est sensé, qu'un tel investissement pourrait produire des résultats importants, qu'il pourrait rapporter un revenu sur l'investissement et que cet investissement serait protégé par la loi et les réglementations locales.

    En général, c'est ça. Ils acceptent le fait qu'il y a des problèmes réels en Afrique comme celui de la corruption. Ils acceptent cela ouvertement. Ils acceptent aussi le fait qu'ils ont besoin de faire une révision des pairs afin de déterminer qui a mis ces conditions en place et qui ne l'a pas encore fait.

    Je vous remercie.

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Je surveille de près le temps dont nous disposons. Je vais donc demander...

    Êtes-vous prêt à poser votre question rapidement? Oui?

À  +-(1015)  

+-

    Mme Aileen Carroll (Barrie--Simcoe--Bradford, Lib.): J'ai plusieurs questions à poser. Je vais simplement choisir mes préférées.

    Cette rencontre est vraiment intéressante, et je suis très heureuse qu'elle ait lieu. J'ai beaucoup de questions à vous poser mais, si je peux me permettre, je dirai deux choses rapidement. Je vais poser une question et faire un commentaire.

    Monsieur Fowler, vous avez dit dans votre exposé que l'Afrique a besoin d'investissements du secteur privé, de commerce, d'emplois et d'esprit d'entreprise mais, surtout, vous avez dit que l'Afrique a besoin de paix.

    J'ai eu la formidable occasion d'accompagner Roméo LeBlanc lors d'une visite d'État et le remarquable privilège d'entendre le président Oumar du Mali. Il a parlé de... Je pense qu'il voulait venir en aide à titre de tiers à la Sierra Leone ou à l'Angola mais, peu importe le pays, voici ce qu'il en a dit. Imaginez-vous, a-t-il dit, que vous marchez dans la rue, disons, à Ottawa, et que la moitié des gens que vous rencontrez sont des amputés. Je trouve que c'est ahurissant et je pense que cela met en évidence ce que j'essaie de dire. C'est ce qui consterne les gens. C'est ce qui crée le cercle vicieux de Mme Lalonde au lieu de favoriser un cercle vertueux.

    Je pense que ce que vous faites et ce qu'on essaie de faire à Doha, c'est aider en offrant simplement des traitements. Si on veut la paix, il faut rechercher la justice. Tout ce que nous faisons par le truchement du G-8, tout ce qu'a fait ressortir Doha en insistant sur le développement, mise sur le long terme.

    Cela ne ressemble-t-il pas une vraie barricade? J'aimerais que vous nous disiez comment nous pouvons favoriser le développement en Afrique si nous sommes en situation de guerre.

    Pour toutes les autres questions, je vais devoir...

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur Fowler.

    Une voix: Nous devons rencontrer l'ambassadeur.

+-

    Mme Aileen Carroll: Oui.

+-

    M. Robert Fowler: Madame la présidente, inutile de vous dire que ce sera un plaisir n'importe quand.

    J'ai travaillé surtout dans le domaine de la paix et de la sécurité, et je suis tout à fait d'accord avec vous. En revanche, je sais que, si l'on concentre ses efforts seulement sur la paix et la sécurité, on ne fait rien d'autre. La paix et la sécurité exigent énormément de ressources, et vous pouvez épuiser toutes vos ressources sans nécessairement avoir réglé le problème. C'est vraiment un dilemme. On ne peut ignorer cela.

    Certes, c'est la première chose sur laquelle nous avons convenu de nous concentrer avec les représentants personnels de l'Afrique. Nous ne pouvions pas passer outre. Mais nous n'allons pas constituer des armées en Afrique pour faire la paix, je ne le pense pas, et les Africains vous diront avec conviction que le développement est le meilleur chemin vers la paix. C'est quelque chose que vous connaissez bien.

    Au sujet des dilemmes auxquels l'Afrique est confrontée, le président Konare, qui est un homme très éloquent, comme beaucoup de porte-parole africains, est d'avis qu'on a très bien réussi à diriger l'attention sur la situation critique de l'Afrique. D'ailleurs, aux Nations Unies, l'Afrique est une force politique très efficace qui, avec ses 54 votes à l'Assemblée générale, observe une grande discipline.

    Malheureusement, quand les choses vont mal quelque part en Afrique, cela devient un problème africain. Autrement dit, on fait très peu de distinction entre les pays touchés par un conflit ou les pays mal dirigés et ceux qui sont bien gérés et travaillent extrêmement fort pour améliorer leur situation. Donc, quand quelque chose va mal quelque part en Afrique, nous avons tendance à penser que c'est tout le continent qui est mal en point et non seulement tel ou tel pays.

    Pour revenir à la question de M. Dubé concernant les grands éléments du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique qui sont proposés par cinq dirigeants africains, les Africains veulent qu'on différencie leurs pays. Ils ne sont pas tous semblables et n'ont pas tous les mêmes problèmes. Ils ne sont pas dirigés de la même façon, n'ont pas les mêmes systèmes juridiques, les mêmes règlements, les mêmes fonctionnaires et les mêmes normes et usages; de façon réaliste, pour ce qui est du développement, le plus bas dénominateur commun pour l'Afrique ne fonctionne pas et on nous invite donc, ce qui est très controversé, à faire une distinction entre les pays.

+-

    Mme Aileen Carroll: Pour les fins du compte rendu, je veux m'excuser d'avoir appelé le président Konare par son prénom.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Très bien. Nous allons maintenant donner la parole à M. Robinson.

+-

    M. Svend Robinson: Merci beaucoup.

    Monsieur l'ambassadeur Fowler nous a rappelé que l'Afrique doit se tourner vers l'avenir. L'une des tragédies, bien sûr, c'est le lourd fardeau de la dette du passé qui est une formidable entrave pour les peuples de l'Afrique.

    J'ai lu un document d'Oxfam qui demande au G-8 de lancer une initiative globale dans le domaine de l'éducation primaire; il y est indiqué que même après l'allégement de la dette, la Zambie affecte cette année un quart de son budget national à la dette seulement; c'est un pays où un enfant sur cinq ne va pas vivre au-delà de son cinquième anniversaire, à cause du fléau du sida. Par ailleurs, le nombre d'enseignants qui sont morts du sida l'année dernière est supérieur au nombre de ceux qui ont terminé leur formation d'enseignant.

    J'espère donc que le G-8 va également se pencher sur le problème de la dette et de toute évidence, l'une des principales exigences des chefs d'État africains, c'est que l'on s'intéresse de très près à la question de la dette.

    Je tiens toutefois à poser une ou deux questions précises, à propos du sommet lui-même. La première est simplement factuelle. Nous allons nous lancer dans une série d'audiences à l'échelle du Canada et il nous serait certainement utile que vous déposiez devant le comité et le plus tôt possible le budget complet prévu pour le sommet. Monsieur l'ambassadeur, vous avez indiqué qu'un budget est prévu et je tiens de nouveau à répéter qu'il est important d'inclure dans ce budget, compte tenu des millions de dollars dont vous disposez, des fonds permettant à d'autres personnes et d'autres points de vue de s'exprimer également.

    Je suppose toutefois que vous serez en mesure de transmettre une copie de ce budget au comité, n'est-ce-pas?

À  +-(1020)  

+-

    M. Robert Fowler: Pour ce qui est du budget, bien sûr, le problème, c'est que nous ne connaissons pas encore les coûts liés à la sécurité. En d'autres termes, nous ne savons pas exactement ce que nous allons mettre en place; nous ne connaissons pas, au chapitre de la sécurité, la menace qui pèsera sur le sommet; or c'est ce qui déterminera, de manière importante, ce que sera exactement la réponse en matière de sécurité. Je ne sais tout simplement pas combien de policiers, combien de soldats devront être sur les lieux à Kananaskis.

+-

    M. Svend Robinson: Sous réserve de cet aspect de sécurité, vous avez un budget, vous l'avez dit, que vous pouvez transmettre au comité.

+-

    M. Robert Fowler: J'ai un budget de travail et en l'absence de l'élément de sécurité, nous pouvons vous le transmettre.

+-

    M. Svend Robinson: D'accord. Étant donné que l'Afrique va être l'une des grandes priorités de ce sommet, dans quelle mesure les leaders du G-8 vont faire en sorte d'entendre véritablement les voix de l'Afrique au sommet lui-même?

+-

    M. Robert Fowler: Eh bien, j'ai indiqué, monsieur  Robinson, en réponse à M. Dubé, que nous avons un processus. Tout d'abord, la proposition africaine est une proposition qui n'a pas été négociée avec nous; elle nous a simplement été présentée. C'est un document très bien pensé, soigneusement construit. Nous avons la responsabilité d'y réagir et c'est ce que le G-8 a fait à Gênes. Ce document avait été adopté à Lusaka un mois avant la rencontre OUA. À Gênes, les leaders du G-8 ont reconnu la nature novatrice de ce document et ont indiqué qu'ils y répondraient. C'est pourquoi le processus a été mis en place. Nous rencontrons les Africains à chaque rencontre de nos représentants. Nous rencontrons le groupe directeur officiel du NDPA—acronyme malheureux, mais nous ne pouvons pas le changer—qui se compose des représentants des leaders africains et...

+-

    M. Svend Robinson: Je vous ai toutefois posé une question au sujet du G—8 lui-même.

+-

    M. Robert Fowler: Oui, je le sais, mais je suis chargé de préparer la rencontre du G-8. Les représentants du G-8 ont rencontré les représentants des leaders africains pour produire ce plan. Nous ne le négocions pas, nous le produisons.

    Le G-8 est bien particulier, puisque d'autres pays n'en sont pas membres. Bien évidemment, conjointement avec nos collègues du G-8—mes collègues du G-8 du côté des sherpas—nous discutons de la participation appropriée des Africains au sommet dans le contexte des discussions sur l'Afrique. Vous devez bien savoir que cette question ne relève pas uniquement de la responsabilité du Canada. Nous présidons le sommet qui se compose toutefois de huit pays et les huit décident ensemble la façon dont il va fonctionner.

+-

    M. Svend Robinson: Mais quelle est la position du Canada? Nous sommes le pays hôte de ce sommet. Sommes-nous prêts à inviter des représentants des leaders africains ou les leaders africains eux-mêmes?

+-

    M. Robert Fowler: Je ne cherche pas à éluder votre question; je dis simplement qu'il n'est pas encore opportun de prendre cette décision. De toute évidence, vous m'avez entendu souligner l'importance que M. Chrétien accorde à la dimension africaine de ce sommet. Il est très sensible à la nécessité de créer un nouveau partenariat avec l'Afrique, avec les Africains. Il doit en discuter avec ses collègues et c'est ce qu'il fait.

À  +-(1025)  

+-

    M. Svend Robinson: Une dernière question.

    Je comprends qu'il ne soit peut-être pas encore opportun de le décider, mais le sommet va avoir lieu et je demande quelle position prend le premier ministre à l'égard de la participation des leaders africains au sommet. Je comprends que l'ensemble du G-8 doit prendre cette décision, mais que faisons-nous? Sommes-nous prêts à faire preuve de leadership et à suggérer au G-8 que les leaders de l'Afrique devraient être invités à participer aux discussions relatives à l'Afrique?

+-

    M. Robert Fowler: Je crois vous avoir dit que M. Chrétien est très bien disposé à inviter les Africains à une partie du sommet.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine ): Merci, monsieur Robinson.

    Monsieur Harb.

+-

    M. Mac Harb (Ottawa-Centre, Lib.): Merci beaucoup.

    Monsieur Fowler, je pense que vous êtes parfaitement à votre place dans ce poste en raison de vos antécédents et de vos connaissances du dossier. Vous avez dit quelque chose de très pertinent; en effet, d'ici le sommet, vous travaillez sur un plan d'action concret. Toutes vos consultations avec les pays africains sont axées en pratique sur l'élaboration de ce plan concret. Dans une grande mesure, cela correspond à M. Robinson... Il s'agit essentiellement de ce que vous faites en ce moment même. Ces consultations représentent en fait votre emploi à plein temps.

    Il y a deux questions dont nous avons parlé ce matin qui me viennent à l'esprit: la sécurité économique des Africains et la sécurité personnelle de ceux qui vivent en Afrique. Ces approches à deux volets, comme vous l'avez si bien décrit, vont de pair.

    J'aimerais vous demander si selon vous, il est possible pour le Canada, d'ici le sommet ou la rencontre du G-8, d'adopter l'approche de la carotte et du bâton qui nous permettrait de régler un ou deux des différends que l'on retrouve actuellement en Afrique. Je pense en particulier à toute la question du Soudan, par exemple. J'ai appris que dans le cadre d'une initiative égyptienne et lybienne, tous les chefs du Soudan ont collectivement signé un accord de paix; or, une fois de retour chez eux, ils ont soudain décidé de ne pas y donner suite.

    J'aimerais savoir ce que vous en pensez—croyez-vous qu'il conviendrait que le G-8 organise un genre de conférence pour les chefs soudanais afin de leur redire qu'ils se sont déjà entendus sur un plan de paix et de leur demander s'ils sont prêts à s'entendre de façon permanente. Cela nous permettrait-il de voir si nous pouvons arriver à un accord tangible en matière de sécurité parallèlement au plan concret prévu pour la sécurité économique?

+-

    M. Robert Fowler: Merci pour votre question et, inutile de dire que je souhaite, comme vous résoudre une ou deux de ces questions fort déchirantes. Si nous pouvions régler la situation du plus grand pays d'Afrique, ce serait un bon départ.

    S'agit-il, à mon avis, d'un rôle que devrait jouer le G-8? Je ne le crois pas. Au moins trois plans de paix sont prévus en ce moment pour le Soudan. Chacun d'entre eux a eu ses hauts et ses bas—plus de bas que de hauts. Il s'agit d'un conflit épouvantable pour les habitants de ce pays; les chiffres sont hors échelle. Plus que n'importe quel autre, ce pays résiste à tous les efforts d'aide extérieure. Je ne crois pas toutefois que ce soit un rôle pour le G-8. Il y a d'autres instances, d'autres organes qui sont mieux placés pour régler ce genre de situation, or leur échec est notoire. Je pense que si nous pouvions envisager de nouvelles façons de mobiliser les pays développés en Afrique, ce serait un bon départ.

[Français]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Lalonde, la parole est à vous.

+-

    Mme Francine Lalonde: Monsieur Fowler, vous avez répondu plus tôt à la question de mon collègue en disant qu'essentiellement, il fallait garantir les emplois des Canadiens et garantir la sécurité pour les Canadiens. Je vous pose une question directe. Pour les pays développés, aider sérieusement et clairement l'Afrique va exiger un appui de la population, un effort politique auquel nous, les parlementaires, pouvons contribuer, mais je pense qu'il va falloir parler franchement.

    Dans le document Une nouvelle initiative africaine, on lit dans la section qui s'intitule « L'Afrique et la révolution mondiale » qu'il n'est pas encore trop tard, mais le texte continue ainsi:

Cela exige la reconnaissance de l'interdépendance mondiale en ce qui concerne l'offre et la demande, la base environnementale qui soutient la planète, la migration transfrontalière, une architecture financière mondiale qui récompense une bonne gestion socioéconomique et une gouvernance mondiale qui reconnaisse un partenariat entre tous les peuples. Nous soutenons que la communauté internationale a la capacité de créer des conditions justes et équitables dans lesquelles l'Afrique puisse participer réellement à l'économie et à la vie politique mondiales. 

    Ça aussi, c'est une révolution. C'est dit en mots, mais c'est en effet un appel à des changements fondamentaux.

    Vous avez dit plus tôt que c'est au G-8 et à la communauté que revient la tâche de répondre à ça. Est-ce que le G-8 s'apprête à faire cela plutôt qu'à insister sur le fait que nous voulons d'abord la sécurité du Canada et des emplois au Canada?

À  +-(1030)  

+-

    M. Robert Fowler: Je pense que oui. C'est effectivement mon boulot que d'élaborer un plan d'action qui dit largement oui à ce que vous dites. Je pourrais citer par coeur ce que vous venez de lire. C'est très important et même vital. Le continent africain compte 10 p. 100 de la population mondiale et fait 1,5 p. 100 du commerce mondial. Si les étrangers investissent en Afrique, c'est pour faire des choses. Et si on fait des choses, il faut les vendre et nos marchés doivent être ouverts.

    Bien sûr, il y a aussi les autres aspects de cet important agenda. Les jobs pour les Canadiens sont importants. La sécurité des Canadiens est importante, mais la sécurité des Canadiens dépend un peu de la sécurité mondiale. Je suis d'accord avec vous.

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Carroll.

+-

    Mme Aileen Carroll: J'ai un peu de difficulté à accepter une autre réponse faite à Mme Lalonde. J'imagine que comme d'habitude, elle me rejoint, puisque nous partons souvent du même point.

    Un peu plus tôt, lorsqu'elle a dit que nous avons observé une diminution de l'aide, je crois que vous avez répondu qu'actuellement, les gens n'appuient pas l'aide de manière générale. Ils ne considèrent pas que l'aide est productive, si bien qu'ils ne disent pas aux gouvernements d'en fournir. J'ai un peu de mal à le croire. En effet, je pense que lorsque les gouvernements luttaient contre les déficits et les endettements, ils ont également eu tendance à réduire l'aide ainsi que d'autres postes budgétaires.

    Si j'ai un peu de mal à le croire, et peut-être pour élever le débat intellectuellement parlant, c'est que lorsque M. Pettigrew a prononcé une allocution à Montréal au début décembre, pour faire une mise à jour de Doha, il a indiqué à ce moment-là—je me suis récemment appuyée sur cette allocution lorsque j'ai parlé devant le Conseil de l'Europe au sujet de Doha et des questions OMC—qu'une très grande partie des déclarations de Doha soulignaient la nécessité de mettre l'accent sur le développement et d'y accorder la priorité afin d'amener ces pays dans le cercle des échanges.

    En soulevant ce point, le ministre a déclaré à ses auditeurs que s'il leur en parlait comme d'un succès, c'est parce que cela reflétait l'appui de la population canadienne à l'égard du développement. Il a dit que les Canadiens appuient réellement les gouvernements qui augmentent les budgets pour faire exactement ce que nous avons décrit. Par conséquent, il a déclaré que si nous voulions avoir l'appui politique de la population canadienne pour l'OMC et pour les échanges internationaux, il suffisait de mettre l'accent sur les besoins des pays en développement.

    Il parle donc d'un autre cercle, mais soutient que c'est la façon dont nous allons promouvoir les objectifs commerciaux au Canada tout en bénéficiant de l'appui politique, car nous ne ferons que refléter ce que souhaite la population canadienne, à savoir qu'elle appuie le concept de l'aide. Nous voulons que les gouvernements des pays développés en fassent davantage.

    J'ai donc du mal à accepter la réponse que vous avez donnée, à savoir que les gouvernements ont réduit l'aide uniquement pour refléter les choix des électeurs. Je ne pense pas que ce soit le cas. Si c'était le cas, pourquoi cela aurait-il changé aussi radicalement en un si court laps de temps?

À  +-(1035)  

+-

    M. Robert Fowler: Je crois bien que c'est M. Robinson qui a parlé de la performance de l'aide des pays du G-8, qui est tout à fait différente de celle, par exemple, des pays du Nord, qui est beaucoup plus élevée.

    J'ai rencontré des représentants des pays du Nord à Stockholm juste avant Noël, parce qu'ils jouent un rôle important en Afrique. J'ai eu le privilège d'être invité à une rencontre de ce qu'ils aiment appeler le G-7. Ils ont dit qu'au sein de leurs pays, l'aide fait de plus en plus l'objet d'un examen attentif de la part de la population. Ce n'est pas tant que les gens soient moins généreux, mais ils veulent plus de résultats. Je crois que la même chose s'applique à notre pays: les Canadiens veulent des résultats.

    Le Canada dispense de l'aide depuis maintenant 40 ans et c'est un fait qu' en Afrique il n'y a pas beaucoup de résultats concrets. Je pourrais soutenir—mais où cela nous mènerait-t-il?—que si nous n'avions pas été mobilisés sur ce continent, la situation serait bien pire. Ce n'est pas un argument vraiment irréfutable, mais je crois que nous devrions avoir de meilleurs résultats, plus tangibles.

+-

    Mme Aileen Carroll: Vous avez tout à fait raison monsieur Fowler, mais je pense que nous avons également appris comment prodiguer de l'aide et nous le faisons de façon plus intelligente maintenant. Je conviens également avec vous que si nous n'avions pas été présents, même si nous avons fait beaucoup d'erreurs, les choses seraient encore pires.

    Lorsque j'ai fini mes études universitaires dans les années 60—quelle confession de ma part!—je suis allée travailler pour ce qu'on appelait à l'époque le Bureau de l'aide extérieure et nous faisions de la formation dans le pays. Comme la France l'a appris, cela a eu pour effet de créer un exode des cerveaux au lieu de favoriser le retour au pays de diplômés, comme nous l'avions espéré. Nous participions également à de grands projets d'immobilisations. Nous avons appris beaucoup depuis cette époque.

    Il y a donc eu une courbe d'apprentissage dans le domaine de l'aide, tout comme dans bien d'autres domaines. Par conséquent, je pense que votre argument est valable. Merci.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): À propos, le Comité des affaires étrangères du Parlement norvégien nous rendra visite la semaine prochaine. Ce sera donc une autre belle occasion de revenir sur une partie de cette discussion avec les membres de ce groupe. Nous attendons impatiemment leur visite.

    Monsieur Casey, je pense que vous êtes le prochain.

+-

    M. Bill Casey (Cumberland--Colchester, PC/RD): Monsieur Fowler, vous devez trouver que le mois de juin arrive à grands pas. Il est étonnant de constater que juin sera là bientôt, n'est-ce pas?

    Dans votre allocution, vous avez dit que vous étiez chargé de préparer le 28e sommet. Êtes-vous en haut de l'organigramme pour ce qui est des préparations en vue du G-8? Pourriez-vous nous donner une esquisse de l'organisation pour cet événement?

+-

    M. Robert Fowler: Certainement. C'est une question tout à fait pertinente.

    J'ai le titre de représentant personnel du premier ministre qui, dans le jargon de la bureaucratie du G-8, est appelé un sherpa. Mon principal assistant est John Klassen, qui dirige le bureau de gestion du sommet. En plus de John, Michael Martin, qui est ici, je crois, est le conseiller stratégique principal du sommet et les autres principaux intervenants sont David Angell, mon conseiller stratégique principal pour l'Afrique et Frances McRae, mon conseiller en matière de communications.

À  +-(1040)  

+-

    M. Bill Casey: Qu'en est-il de la sécurité?

+-

    M. Robert Fowler: Nous avons un agent de liaison avec la GRC, mais c'est la GRC qui assume la responsabilité du volet sécurité de l'événement. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure—je ne sais pas si vous étiez là—, cette responsabilité lui est conférée en vertu du droit international, et c'est à la GRC de décider comment s'en acquitter de façon optimale.

+-

    M. Bill Casey: Vous avez également dit que la plus importante de ces consultations est une étude «que vous allez vous-même entreprendre», en parlant du comité. Comment voyez-vous notre rôle? Serons-nous autorisés à participer? Serons-nous même invités comme observateurs à la conférence?

+-

    M. Robert Fowler: Il va de soi que c'est le premier ministre qui prendra cette décision, mais c'est très peu probable. Il n'y a pas d'observateurs à la conférence.

    Nous avons évoqué brièvement la possibilité d'une participation africaine, mais les Africains ne seraient pas là en tant qu'observateurs. S'il y avait des Africains présents, ce serait dans le contexte du plan d'action pour l'Afrique et du nouveau partenariat avec l'Afrique. Les ministres ne participent pas au sommet. Il n'y a que les chefs de gouvernement et les sherpas dans la salle.

+-

    M. Bill Casey: Vous avez dit que notre consultation serait la plus importante. Qu'attendez-vous de nous?

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Casey, ce n'est pas tant ce que je veux qui importe, mais ce que veut le premier ministre. Le premier ministre a demandé au comité de recueillir l'opinion des Canadiens sur les trois grands thèmes qui seront à l'ordre du jour du sommet, soit la croissance économique, l'Afrique et la lutte contre le terrorisme.

    Il serait extrêmement utile si, d'ici la fin avril—à temps pour que cela soit intégré dans la planification finale de la réunion—, vous étiez en mesure de communiquer au premier ministre ce que les Canadiens pensent de ces grands enjeux. Cela lui sera très précieux au moment d'expliquer à ses collègues du G-8 l'opinion du Canada.

+-

    M. Bill Casey: Encourager la démocratie en Afrique est sans doute une priorité sur votre liste.

+-

    M. Robert Fowler: Assurément.

+-

    M. Bill Casey: Quelles mesures prendrez-vous pour y arriver?

+-

    M. Robert Fowler: Encore une fois, le document que nous avons cité abondamment, ce nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, auquel ont adhéré les 53 membres de l'Organisation de l'unité africaine—qui rassemble 53 ou 54 pays en Afrique—consacre beaucoup d'importance à la gouvernance en tant qu'outil primordial de la prospérité économique. Il est encore très tôt, puisque nous n'avons eu que deux réunions sur les six que nous devons avoir pour préparer le plan d'action africain, mais déjà la gouvernance émerge comme un thème incontournable. En fait, on entend par là un gouvernement démocratique qui reflète la volonté du peuple. Ce gouvernement peut prendre de multiples formes, mais sa caractéristique essentielle est de refléter la volonté du peuple et d'y répondre; un gouvernement qui, par conséquent, doit rendre des comptes et peut être «remercié» si son comportement n'est pas à la hauteur; un gouvernement capable, en outre, de créer les conditions susceptibles d'encourager des gens comme nous à investir en Afrique pour créer des emplois, susciter la prospérité, favoriser les échanges et multiplier les exportations, en somme faciliter l'intégration de l'Afrique au système international.

    Par conséquent, je serais fort étonné que l'on ne retrouve pas dans notre plan d'action, dans notre réponse, en tant qu'élément de première ligne, un effort pour contribuer au processus visant à encourager la bonne gouvernance en Afrique.

+-

    M. Bill Casey: L'Union européenne dénonce sévèrement le Zimbabwe, avec un discours très agressif. Pensez-vous que le G-8 pourrait se traduire par l'imposition de certaines règles favorisant la démocratie en Afrique, ou par des recommandations vigoureuses, assorties de sanctions, si la démocratie n'est pas honorée?

À  +-(1045)  

+-

    M. Robert Fowler: Pour reprendre ma réponse à la question précédente, le G-8 n'est pas le Conseil de sécurité, ce n'est pas l'OCDE, ce n'est pas le Commonwealth ni l'Assemblée générale. Il y a bien des choses que le G-8 n'est pas. Ce n'est pas—et cet aspect a façonné les 28 ans d'histoire du G-8—, un directoire politique. Ce n'est pas non plus un comité exécutif du Conseil de sécurité de l'ONU.

+-

    M. Bill Casey: Pas plus que l'Union européenne.

+-

    M. Robert Fowler: Non, c'est juste, mais ce qu'a fait l'Union européenne... L'Union européenne est un groupe de pays qui, ensemble, décident d'une voie à suivre. Je pense qu'il est fort probable que le Commonwealth lorsqu'il se réunira dans six semaines environ à Bisbane, prendre ou à tout le moins, envisagera de prendre des mesures analogues à celles que vous proposez. Il est pratiquement acquis que le Commonwealth consacrera énormément de temps au Zimbabwe et à ce qu'il convient de faire.

+-

    M. Bill Casey: Pourquoi le G-8 n'aurait-il pas le même genre de réaction que le Commonwealth ou l'Union européenne? C'est quand même un groupe de pays qui pourraient s'entendre sur diverses mesures, tout comme l'a fait l'Union européenne.

+-

    M. Robert Fowler: Ils le pourraient en effet, mais la moitié seulement des membres du G-8 font partie de l'Union européenne, avec le président et le... En fait, cinq des pays à la table font partie de l'Union européenne et ils prendront des mesures de ce genre dans d'autres circonstances. Le G-8 ne juge pas nécessaire de se prononcer sur tous les grands problèmes qui existent. Et ce, nonobstant ce que le Canada peut décider de faire, que ce soit au sein des Nations Unies, ou au sein du Commonwealth.

    Le G-8 peut fort bien décider d'adopter une position au sujet du Zimbabwe, mais en général, ce n'est pas la tribune où cela se fait.

+-

    M. Bill Casey: En fait, je ne préconisais pas que l'on s'attache particulièrement au Zimbabwe, mais simplement à la démocratie en général. Sans démocratie, aucune autre mesure ne fonctionnera de toute façon.

    Merci beaucoup.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci, monsieur Casey.

    Nous allons maintenant passer à M. Harvard.

+-

    M. John Harvard: Merci, madame la présidente.

    Monsieur Fowler, j'ai seulement une question à vous poser. Elle fait peut-être suite en quelque sorte à ce dont parlait Mme Carroll.

    Des gouvernements du monde entier ont trouvé des moyens de documenter le coût des mesures prises. Le système n'est pas parfait, mais il existe un moyen de le faire. Par contre, nous ne réussissons pas aussi bien—en fait, très mal selon moi—à documenter le coût de l'inaction, jusqu'à ce que survienne un événement terrible. Puis, lorsque nous agissons, il est bien entendu trop tard. Il est peut-être possible d'associer certains coûts au fait de ne pas agir.

    Je songe bien sûr à l'Afghanistan. Vous n'êtes peut-être pas d'accord avec moi, mais j'estime que, dans une grande mesure, une fois que les Soviétiques ont été mis à la porte de l'Afghanistan, on s'est pas mal lavé les mains de ce qui se passait dans ce pays. La situation a dégénéré en guerre civile, puis les Talibans ont pris le pouvoir. Donc, avec quoi sommes-nous aux prises maintenant? Que dépensons-nous maintenant à l'échelle mondiale?

    Bien sûr, presque dans les heures qui ont suivi, les Américains ont établi un fonds de 40 milliards de dollars pour New York. Ils doivent être en train de dépenser des milliards en Afghanistan comme tel, et les experts nous disent que l'Afghanistan aura besoin de 16 milliards de dollars si l'on veut y rétablir la situation.

    Vous pourriez transposer cette expérience à l'Afrique. Vous pourriez utiliser toutes sortes d'exemples de ce qui se passe en Afrique. Si le monde n'agit pas, quelle sorte de facture faudra-t-il payer? Voyez ce que fait Mougabé au Zimbabwe. Je sais que nous sommes tous préoccupés et que nous cherchons tous une solution. Il s'est transformé en une espèce de monstre. Si le monde ne fait rien à propos de cet homme, qu'arrivera-t-il au pays? Si cela peut se produire au Zimbabwe, où cela se produira-t-il aussi?

    Ne croyez-vous pas qu'il faille trouver un meilleur moyen de documenter le coût de l'inaction?

+-

    M. Robert Fowler: Monsieur Harvard, je suis d'accord avec tout ce que vous dites. Après avoir passé 10 ans aux Nations Unies, je puis vous dire que les Canadiens ont beaucoup parlé de diplomatie préventive et d'intervention rapide ainsi que du coût de la prévention par opposition au coût de la guérison. Je suis entièrement d'accord avec vous.

    Je conviens certes avec vous qu'il est nécessaire d'investir en Afrique dès maintenant. C'est pourquoi j'ai été ravi de voir qu'un montant d'un demi-milliard de dollars était affecté à l'Afrique dans le budget de décembre. Investir en Afrique maintenant est une question de gros bon sens, mis à part tout le reste. Si l'on écarte les raisons entre autres morales de le faire, il s'agit tout simplement d'un sage investissement. J'ai la conviction—et je n'ai pas honte de le dire—qu'une aide bien ciblée est un pas en avant, tant que nous comprenons bien, de même que les Africains le comprennent bien maintenant, que l'aide à elle seule n'est pas une solution.

    J'aurais dû préciser au départ que parmi tous les genres d'aide qui existent, quand j'en parle, je parle de trois sortes d'aide essentiellement: l'aide humanitaire, l'aide multilatérale et l'aide au développement. Peu importe de quoi je parle, en termes de sélectivité, cela ne s'applique pas à l'aide humanitaire. Lorsque frappent des éruptions volcaniques, des inondations et des famines, l'aide humanitaire sert simplement à venir à la rescousse des gens, là où ils en ont besoin, au moment où ils en ont besoin.

    C'est l'aide au développement qui est l'investissement. C'est de ce côté que je crois qu'il faut être plus rigoureux.

    En ce qui concerne l'intérêt que M. Casey et vous manifestez à l'égard du Zimbabwe, quand les Africains parlent de contrôle par les pairs au sein du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, cela laisse présager... Dans le contexte dont je parlais tout à l'heure, soit de cette grande solidarité africaine, les Africains ont reconnu dans le passé qu'ils ne représentaient ni une puissance militaire, ni une puissance économique. En imposant une stricte discipline politique au sein des 54 pays d'Afrique, ils peuvent occuper une place importante sur l'échiquier politique mondial. Cela a eu tendance à militer contre le contrôle par les pairs. Cela a eu tendance à réduire la capacité qu'ont les Africains de regarder ce que font leurs voisins et de dire: «J'accuse». Ils le font. Les Africains voient ce que font les Sud-Africains et dénoncent les agissements de M. Mougabé au sein de la SADC. Ils commencent à le faire. C'est très important.

    À défaut d'autres choses, les agissements de M. Mougabé au Zimbabwe ont un effet extrêmement délétère sur l'investissement et le tourisme dans la région et, en fait, comme il en était question plus tôt, dans tout le continent. Par conséquent, ce genre de contrôle par les pairs est essentiel pour nous permettre de fractionner l'Afrique, c'est-à-dire de ne pas permettre aux situations qui sévissent dans certaines régions du continent de déborder sur les autres.

À  +-(1050)  

+-

    M. John Harvard: Cela me rappelle une vieille publicité qui disait que, si l'on ne payait pas tout de suite, on paierait plus tard. Je crois que très souvent, nous choisissons de payer plus tard, de sorte que nous devons payer plus cher.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine ): Je vous remercie.

    Monsieur Pallister.

+-

    M. Brian Pallister: Monsieur Fowler, je vous remercie.

    Je m'excuse à l'avance si j'aborde une question qui a déjà été mentionnée pendant que j'étais sorti de la salle. Vous m'en voyez désolé, si c'est le cas.

    Nous venons tout juste d'apprendre, ce matin, que KPMG a fait une enquête sur les prix de revient d'entreprises dans 86 villes. Il en ressort qu'Edmonton est la ville où brasser des affaires coûte le moins. Il faut donc croire que l'Alberta fait quelque chose de bien. Je suis sûr que mes collègues aimeraient penser que c'est aussi le cas du gouvernement fédéral, mais la dernière chose que nous souhaitons, c'est que cet événement ternisse la réputation de l'Alberta, si ce n'est du Canada tout entier.

    Notre principale préoccupation à tous, bien sûr, est la sécurité des participants au Sommet et de la population environnante. C'est à ce propos que j'aimerais vous poser une question.

    Nous savons que le gouvernement a prêté le flanc à certaines attaques pour avoir utilisé son influence au moment des rencontres de l'APEC, et les audiences présidées par le juge Hughes à cet égard ont reçu beaucoup de publicité. Je crois savoir qu'il faut maintenir un bon équilibre en ce qui concerne les responsabilités de la GRC. En réaction aux observations de M. Casey, vous avez mentionné que la GRC était en charge de la sécurité, mais plusieurs autres s'en occupent aussi, selon moi.

    Nous aimerions savoir—et je suis sûr que nous aimerions tous en avoir la certitude puisqu'il s'agit clairement d'un événement qui intéresserait à tout le moins l'esprit tordu de certains terroristes—que les préparatifs sont plus qu'adéquats, qu'ils vont bon train et que nous pouvons être raisonnablement confiants qu'aucun événement du genre ne surviendra dans le périmètre même du Sommet du G-8 ou dans les secteurs avoisinants. Pouvez-vous me donner un peu plus de détails sur les préparatifs? Je suis certain que vous êtes au courant d'une grande partie de ce qui se passe.

À  +-(1055)  

+-

    M. Brian Pallister: M. Robinson a parlé des participants au Sommet qu'il a qualifiés, je crois, de «riches hommes blancs». Le fait est toutefois qu'ils représentent les chefs et dirigeants de divers pays occidentaux qui forment peut-être notre plus forte association. Par conséquent, leur protection est ce qui compte le plus et ce qui correspond aux meilleurs intérêts de toutes les populations de la planète.

    Je puis comprendre, en partie, que vous soyez incapable de nous donner des détails aujourd'hui. Je crois certes que le comité serait sage d'en savoir le plus possible de manière à s'assurer que la protection des participants au Sommet et des civils des régions environnantes est suffisante, étant donné non seulement les événements récents par rapport au 11 septembre, mais les incidents survenus durant d'autres sommets.

    De toute évidence, des événements que nous aimerions éviter vont probablement se produire ou ont tendance à se produire à ce genre de rencontres, malheureusement. Épris de liberté comme nous le sommes, nous devons peut-être en accepter certains, mais il en existe d'autres que nous ne pourrons jamais accepter. Je vous saurais donc gré de me répondre.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur Pallister, je vous remercie.

+-

    M. Svend Robinson: J'invoque le Règlement. Je tenais seulement à faire remarquer que je serais ravi de voir le commandant en chef du Canada participer au Sommet. Il se trouve que c'est une femme de couleur exceptionnelle et très éloquente.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Je vous remercie.

+-

    M. John Harvard: Je suis d'accord avec vous.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Jennings, vous aviez une dernière question? Non? C'est tout?

    Monsieur Dubé, vous pouvez poser une dernière question, brièvement.

[Français]

+-

    M. Antoine Dubé: Tout à l'heure, en répondant à ma question sur les choses essentielles, vous m'avez référé à un document que je n'avais pas, mais ma collègue m'en a passé une copie. J'y ai cherché les éléments essentiels et quelque part, à la page... Il n'y a pas de pagination. En tout cas, avant 53.2, les Africains parlent d'un renforcement ciblé des capacités pour la démocratie et ils disent que le respect des droits de la personne doit être parmi les priorités des priorités. Ce que disent les Africains dans cela, c'est qu'ils ont peut-être de la difficulté à contrôler les compagnies qui voudraient investir dans le respect des droits de la personne, mais s'adressant aux pays du G-8, qui, eux, ont peut-être de plus grands moyens de contrôler les géants de ce monde.

    On parle d'un concept très simple, qui est de plus en plus répandu dans la société civile. On parle d'investissements responsables et équitables. Cela ne pourrait-il pas être un élément à cibler pour votre étude?

    Enfin, est-ce que vous auriez une suggestion à faire à notre comité? Je sais que vous êtes un diplomate et que vous ne voudriez pas nous donner des directives, mais des suggestions pourraient être bien accueillies pour vous accompagner dans le contexte de votre travail.

Á  +-(1100)  

+-

    M. Robert Fowler: Encore une fois, monsieur Dubé, c'est une très grande question. En ce qui concerne l'investissement responsable, il n'y a pas de doute que ce plan nous demande certaines choses. J'ai surtout parlé de ce que nous attendons dans le contexte africain. Ils nous demandent d'investir de manière responsable et ils nous demandent même de donner de manière responsable. Le terme est ODA Reform. Effectivement, il faut que nous nous penchions là-dessus aussi.

    Il y a de fameux exemples. Je crois qu'en Tanzanie, à chaque jour arrivent sept missions séparées de pays développés qui viennent étudier comment ils mettent en marche nos programmes d'aide au développement. Toute la gouvernance tanzanienne est occupée à remplir les formulaires, ainsi que les exigences de nos planificateurs et de nos vérificateurs. Bien sûr, la vérification est vitale, mais peut-être peut-on améliorer les exigences que nous leur imposons.

    C'est la même chose du côté des investissements. Je veux dire par là que, oui, c'est important que nous acceptions ce qu'ils disent dans ce papier. Bien sûr, c'est surtout à nous de les aider à juger ces investissements et à les contrôler ou à les régler. Ce n'est pas à nous, de notre côté, de régler l'exportation de ces investissements. C'est surtout du côté des importations.

+-

    M. Antoine Dubé: Comment pouvons-nous vous aider?

+-

    M. Robert Fowler: Tout d'abord, dans votre rapport, avisez le premier ministre de ce qui est vraiment dans l'esprit des Canadiens et que vous allez rencontrer sous toutes sortes de formes en étudiant ces grands sujets. Puisque vous posez cette question dans le contexte africain, j'aimerais bien savoir ce que les Canadiens pensent de l'Afrique. Quelle a été notre expérience collective en Afrique? Qu'est-ce qui a marché? Qu'est-ce qui n'a pas marché? Quelle est la connaissance au Canada de la situation africaine actuelle, et comment peut-on l'améliorer?

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur l'ambassadeur, je vous remercie beaucoup. Vous nous avez fourni beaucoup d'informations comme point de départ. À mesure que nous poursuivons nos travaux, nos délibérations, l'échange et les consultations avec des Canadiens, je suis sûre que vous entendrez parler de nous, que vous recevrez non seulement nos contributions, mais également les suggestions qui nous ont été faites en cours de route.

    Avec un peu de chance, ce n'est pas la dernière fois que nous nous rencontrons. Nous nous verrons à nouveau à mesure que progresse le débat. Bonne chance dans le travail qui vous attend. Le programme est chargé. Tous nos voeux de franc succès, et sachez que notre comité est résolu à renchérir sur ce que vous faites.

    Je vous remercie d'avoir accepté d'être des nôtres aujourd'hui.

Á  +-(1105)  

+-

    M. Robert Fowler: Merci.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord, nous allons passer à la deuxième partie de l'ordre du jour qui précise qu'il s'agit d'une séance à huis clos, mais compte tenu des points qui y sont inscrits, je vais vous demander si vous voulez une séance à huis clos ou si l'on peut continuer à tenir une séance publique. Qu'est-ce que le comité décide à ce sujet?

+-

    M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.): Madame la présidente, si aucun point ne donne lieu à des propos confidentiels...

+-

    La vice-présidente (Mme  Jean Augustine): Non, il n'y en a pas.

+-

    M. Stan Keyes: ... je ne m'oppose pas à ce que la séance publique se poursuive.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord, la séance est donc publique.

    Une voix: Il ne s'agit pas de saison ouverte.

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Non, il ne s'agit pas de saison ouverte, mais d'une séance publique.

    Le premier point à traiter, je pense, c'est la visite du Comité des affaires étrangères du Parlement norvégien et du fait que nous devons tenir une séance conjointe le mardi 5 février, suivie d'un déjeuner avec le comité. Nous avons besoin d'une motion. 

+-

    M. Stan Keyes: Je le propose, madame la présidente.

+-

    La vice-présidente (Mme  Jean Augustine): Est-ce d'accord?

    Monsieur Dubé.

[Français]

+-

    M. Antoine Dubé: J'imagine que cette délégation va continuer sa visite ailleurs qu'à Ottawa. Peut-on connaître son itinéraire?

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): L'ordre du jour complet de...

[Français]

+-

    M. Antoine Dubé: Ce n'est pas nécessaire que je l'aie ce matin, mais si on pouvait me le fournir, je l'apprécierais.

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Peut-être vais-je demander à M. Knowles de parler de l'ordre du jour complet. Tout ce que je sais, c'est qu'ils vont nous rencontrer.

[Français]

+-

    Le greffier du comité: Madame la présidente, le comité arrivera le lundi 4 en après-midi. Je crois qu'ils recevront plusieurs parlementaires à un dîner en soirée. Les invitations ont déjà été envoyées par l'ambassadeur de la Norvège. Le lendemain, le mardi 5, à 8 h 30, il y aura des consultations au ministère des Affaires étrangères. À 11 heures, ils vont venir au Parlement et siégeront avec nous. À 12 h 30, on les recevra à déjeuner. Ils assisteront ensuite à la période de questions dans la tribune du Président. Je crois qu'il y a des pourparlers entre l'ambassade et le ministère des Affaires étrangères, entre autres, qui ont lieu présentement afin qu'il y ait des entretiens avec certains ministres après la période de questions, mais cela n'est pas encore réglé. Évidemment, ils iront ensuite à Washington.

Á  +-(1110)  

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci.

    C'est donc approuvé. Nous allons nous occuper de la logistique de cette séance et vous tenir au courant.

    (La motion est adoptée [Voir le Procès-verbal])

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Deuxièmement, des lettres ont été échangées avec notre président à propos de la visite du Comité des affaires étrangères du Parlement de Croatie. Nous avons été informés du moment où les parlementaires peuvent voyager et nous essayons de faire cadrer leur horaire avec le nôtre, en tenant compte de nos congés parlementaires. Pouvons-nous prendre une décision à cet égard?

    Des voix: D'accord.

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci.

    L'éventuelle séance de l'après-midi consacrée à l'étude sur l'Amérique du Nord est le troisième point à l'ordre du jour. Il s'agit du jeudi après-midi 7 février. Nous l'inscrivons à l'ordre du jour, car nous devrons siéger l'après-midi et nous avons une bonne raison de vouloir siéger le matin et l'après-midi du 7 février.

    Puis-je vous demander, Gerry, d'expliquer cette raison?

+-

    M. Gerald Schmitz (attaché de recherche du comité): Une conférence importante parrainée par le Central North American Politics and Society doit avoir lieu les 8 et 9 février à l'université Carleton et plusieurs spécialistes internationaux d'ici ainsi que des États-Unis et d'Europe y prendront part.

    Plusieurs témoins seront présents à Ottawa et nous aimerions les entendre; il s'agit notamment de Robert Pastor, auteur du récent livre Toward a North American Community, publié par l'Institute for International Econnomics à Washington. Il est disponible jeudi après-midi. Plusieurs de ces personnes qui vont participer à cette conférence seront disponibles jeudi après-midi si bien que nous avons pensé les inviter à ce moment-là.

    Je crois toutefois que nous avons probablement besoin d'une motion pour permettre au comité complet de siéger en même temps que le Sous-comité du commerce, car ce dernier—je sais que M. Harb n'est pas ici—a prévu des audiences jeudi après-midi. Nous pourrions avoir besoin d'une motion pour que notre séance puisse avoir lieu.

+-

    Mme Marlene Jennings: Je propose que le comité principal, c'est-à-dire le Comité des affaires étrangères et du commerce international, siège l'après-midi du 7 novembre...

    M. Gerald Schmitz:Février.

    Mme Marlene Jennings: ... 7 février, nonobstant le fait que le sous-comité doit siéger, si les témoins sont disponibles.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord, avons-nous un consensus à cet égard?

    (La motion est adoptée [Voir le Procès-verbal])

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci.

+-

    Mme Aileen Carroll: Madame la présidente, j'aimerais poser une question qui a été officieusement soulevée par certains membres.

    Les gens que vous invitez sont très en vue, comme l'a fait remarquer Gerry. Je pense qu'il serait facile de lever la main indiquant que nous sommes d'accord pour tenir une séance jeudi après-midi, mais je crois que nous devons absolument trouver des membres remplaçants. Il ne serait pas très bien, à mon humble avis, d'inviter des gens de ce calibre et d'avoir plus de témoins que de membres du comité, comme cela a déjà été dit.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci de soulever ce point, car je me souviens d'une séance où les témoins se sont sentis offensés, en raison du nombre limité de membres du comité.

    Quatrièmement, nous devons régler les questions relatives aux audiences prévues pour les études sur l'Amérique du Nord et le G-8 à Ottawa. Une motion de...

[Français]

+-

    Mme Francine Lalonde: J'aimerais reporter l'étude de cette motion jusqu'au retour de M. Paquette de Pôrto Alegre et vous dire que le Bloc québécois aimerait être entendu par le comité, parce que j'ai participé, avec Gilles Duceppe et Yves Rocheleau, à une visite au Mexique sur trois questions: le fonds social, un institut monétaire des Amériques et un périmètre de sécurité, et je pense qu'il serait intéressant que le comité soit saisi de ce que les gens en politique, dans les partis et dans la société civile nous ont dit sur ces questions. Nous pourrions, à la suite de cela, déposer une motion qui pourrait ensuite être débattue par le comité.

    Je dois vous dire que cela a été extrêmement intéressant et que ça me fait dire que nous devrions, au comité, avoir des rapports plus fréquents avec les Mexicains et les Américains. Je dis tout de suite que le sous-secrétaire aux Affaires étrangères, qui est l'équivalent du sous-ministre aux Affaires étrangères ici, mais qui joue un rôle davantage politique là-bas, M. Barruga, qui est d'ailleurs venu au Canada il y a deux semaines, a proposé, à la fin de la rencontre, qu'il y ait une rencontre des trois comités des affaires étrangères, soit celui du Canada, celui des États-Unis et celui du Mexique, sur un ordre du jour dont on pourrait avoir convenu au préalable.

    Je pense que ce serait fort intéressant et je vais en reparler, entre autres, avec Mme Aileen Carroll.

Á  +-(1115)  

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Madame Lalonde, ce serait une bonne proposition à faire au comité de direction, tant pour l'approbation que pour l'organisation.

    Nous passons au point 5 inscrit à l'ordre du jour, soit l'invitation à déjeuner par l'ambassadeur du Mexique le 19 février, après notre séance sur le Mexique.

    De quoi avons-nous besoin à ce sujet? D'une approbation ou s'agit-il simplement d'une information?

+-

    Mme Marlene Jennings: D'une approbation.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'une approbation? D'accord.

    Nous passons maintenant aux questions relatives aux audiences prévues pour les provinces atlantiques et le Québec. Nous avons envoyé la proposition de...

[Français]

+-

    Mme Francine Lalonde: J'ai une question, madame la présidente. D'après le calendrier que vous avez envoyé, et que je voyais pour la première fois, il semble qu'on fasse des audiences dans l'Atlantique sur les deux questions en même temps: l'intégration continentale et le G-8. C'est ce qu'on a prévu?

    Je sais que j'ai manqué une réunion du comité directeur, mais est-ce qu'on a déjà débattu de la possibilité de faire les deux études en même temps?

+-

    Le greffier: Oui, madame la présidente, on a débattu de cela. Une motion a été envoyée à la Chambre, et la Chambre a autorisé le comité à se déplacer. Le 2 décembre, la Chambre a donné son autorisation au comité de se déplacer en deux groupes pour faire des études dans les deux régions en même temps.

+-

    Mme Francine Lalonde: En deux groupes?

+-

    Le greffier: En deux groupes, madame la présidente.

+-

    Mme Francine Lalonde: Est-ce qu'il serait possible d'avoir davantage de détails sur le nombre d'audiences, sur le nombre de jours d'audience et tout ça, d'avoir un programme plus détaillé assez rapidement?

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Oui, nous allons bien sûr avoir un programme détaillé. Il s'agit simplement d'obtenir l'information, de recueillir des commentaires, d'envisager des dates, de voir l'itinéraire, etc., pour que vous puissiez inscrire le tout à votre agenda.

[Français]

+-

    Mme Francine Lalonde: J'ai une autre question, très brève, elle aussi.

    Si on connaît des témoins qui seraient intéressants... Pour ce qui est du G-8, certaines dates seront réservées pour ça, n'est-ce pas?

[Traduction]

+-

    M. Gerald Schmitz: Madame la présidente, les dates sont fixées. Ce dont nous avons véritablement besoin, ce sont les commentaires des membres du comité. Il s'agit essentiellement de recueillir les observations et de connaître la réaction des membres du comité étant donné que le temps presse maintenant et qu'il faut s'organiser. Nous avons certainement besoin de suggestions de témoins.

    Nous allons bien sûr envoyer un questionnaire invitant les membres du comité à désigner les groupes qu'ils aimeraient voir participer. De toute évidence, il va falloir prendre des décisions assez rapidement à ce sujet. Les membres du comité doivent s'engager et la présidente doit prendre des décisions pour savoir qui va où. Nous attendons avec impatience les renseignements sur les éventuels témoins prévus aux endroits où va se rendre le comité.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord.

    D'autres documents vont vous parvenir. Si vous pensez à d'éventuels témoins, indiquez-le rapidement à Stephen. Il faut prendre une décision, sinon nous déciderons qui va où. Veuillez remarquer que les installations linguistiques sont importantes pour Québec-Montréal.

Á  +-(1120)  

+-

    M. Svend Robinson: Désolé, j'ai une question à poser, si vous permettez.

    Un autre point à l'ordre du jour proposé, c'est la semaine du 11 au 15 mars, dans un peu plus d'un mois; je veux parler du voyage à Washington et Mexico dans le cadre de notre étude sur la sécurité en Amérique du Nord. Je me demande si le greffier ou le personnel pourrait nous dire où nous en sommes à ce sujet et quelles sont les dates prévues pour Washington et Mexico.

+-

    Le greffier: Madame la présidente, bien sûr nous avons contacté les deux ambassades visées, lesquelles ont hâte d'organiser un programme pour nous. Le comité devrait arriver à Washington le dimanche 10 mars en soirée.

+-

    M. Svend Robinson: Nous arriverions donc à Washington le dimanche...

+-

    Le greffier: Oui, le dimanche 10 mars. L'ambassade va participer à la préparation d'un programme qui comprendra bien sûr la visite de l'administration et du Congrès. Nous serions heureux d'avoir les observations des membres du comité à cette étape. Nous partirons de Washington par avion le mardi 12 mars vers 17 h 30 et nous serons à Mexico le mercredi et le jeudi, pour repartir sans doute le vendredi. Pour l'instant, je n'ai pas de propositions à faire au sujet du programme, mais nous sommes en contact avec les deux ambassades visées.

+-

    M. Svend Robinson: Bien entendu, si ces dates ont été proposées par notre ancien président, Bill Graham, c'est parce que le Forum interparlementaire des Amériques va avoir lieu à Mexico à peu près au même moment, si j'ai bien compris.

    Quand le forum aura-t-il lieu?

+-

    Le greffier: Le jeudi et le vendredi de cette semaine-là —soit les 13 et 14 mars. Mme Lalonde y assistera. Vous avez raison. Si on a proposé ces dates, c'est pour faire coïncider les deux. En passant, je tiens à vous informer que la Chambre a autorisé le comité à partir le l2. Ces dates ont donc été fixées par la Chambre.

+-

    M. Svend Robinson: Très bien. Donc, le FIPA aura lieu...

+-

    Le greffier: Jeudi et vendredi, et une partie de la fin de semaine.

+-

    M. Svend Robinson: Jeudi, vendredi, et la fin de semaine, ou...?

+-

    Le greffier: Une partie de la fin de semaine.

+-

    M. Svend Robinson: Et qui organise les réunions du FIPA?

+-

    Le greffier: La secrétaire des groupes de travail du FIPA. Elle s'appelle Jill Anne Joseph et travaille pour le secrétariat des affaires internationales et interparlementaires. C'est elle qui s'occupe des préparatifs au nom de la délégation canadienne.

+-

    M. Svend Robinson: Pour le FIPA.

+-

    Le greffier: C'est exact.

+-

    M. Svend Robinson: Merci.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Nous allons maintenant passer aux autres questions. M. Casey nous a présenté une demande.

    Vous souhaitez qu'on examine une nomination par décret. Est-ce que cette demande est prématurée, ou peut-elle...?

+-

    M. Bill Casey: Je ne le sais pas. L'est-elle?

+-

    M. Stan Keyes: Madame la présidente, nous devrions probablement, pour de nombreuses raisons, nous en tenir à la procédure établie dans ce cas-ci. Le greffier peut sans doute le confirmer. Comme le décret n'a pas été déposé à la Chambre et renvoyé au comité, chose qui doit être précisée au moment de son dépôt, la demande, à mon avis, est irrecevable. Le comité acceptera sûrement d'examiner une nouvelle demande de M. Casey, une fois le décret déposé à la Chambre.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Merci, monsieur Keyes. C'est ce que j'allais dire.

+-

    M. Bill Casey: Je vous demande pardon.

Á  -(1125)  

+-

    Mme Marlene Jennings: Avons-nous abordé le point 7?

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Non. Nous devons revenir au... D'accord. Il s'agit d'une motion visant à permettre aux sous-comités de siéger pendant les déplacements du comité permanent. Je pensais qu'on avait réglé la question quand on avait examiné la motion précédente. Celle-ci est plus générale.

+-

    Mme Marlene Jennings: Je propose, comme l'indique la motion, que les sous-comités continuent de siéger à Ottawa pendant les déplacements du comité permanent.

    Une voix: Bravo.

    (La motion est adoptée [Voir le Procès-verbal])

[Français]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Monsieur Dubé.

+-

    M. Antoine Dubé: On est bien à l'item 8, autres questions? J'aimerais poser une question à ce moment-ci.

    Je ne suis pas un membre régulier de ce comité. Je suis venu ce matin en remplacement de M. Paquette. J'ai une idée de ce que pense ma collègue là-dessus, mais j'aimerais poser ma question au comité.

    La question de la Palestine et d'Israël en est une extrêmement importante qui est toujours d'actualité. Je n'ai pas à suggérer au comité ce qu'il doit faire parce que je ne connais pas assez ses coutumes et parce que son calendrier est quand même très serré. Sans enlever la priorité à d'autres, il me semble que cette question devrait être examinée actuellement, compte tenu des nouveaux développements, par le Comité des affaires étrangères.

    Je ne sais pas si Francine veut ajouter quelque chose là-dessus. Je ne veux pas faire cette suggestion, mais il me semble que c'est une question importante qui devrait être étudiée par ce comité-ci. Sinon, je ne vois pas qui d'autre le fera.

[Traduction]

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): C'est effectivement une question importante, monsieur Dubé. Comme nous avons un comité de direction, nous pourrions peut-être en discuter avec lui et voir si on peut l'ajouter au calendrier.

+-

    M. Svend Robinson: Le comité de direction prévoit-il se réunir la semaine prochaine?

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Vous anticipez un peu. Mon rôle, aujourd'hui, est de faire en sorte que cette réunion... Pour ce qui est du comité de direction, nous en reparlerons.

+-

    M. Svend Robinson: Je tiens tout simplement à dire qu'on devrait tenir une réunion au début de la semaine prochaine. C'est très important. Par ailleurs, comme nous avons un nouveau ministre des Affaires étrangères et un nouveau ministre de la Coopération internationale, il serait utile que le comité les invite à comparaître, séparément bien entendu, le plus tôt possible.

    Je n'ai pas encore parlé à Susan, mais Bill Graham a manifesté le désir de comparaître devant le comité le plus tôt possible.

+-

    Mme Marlene Jennings: Madame la présidente, savez-vous quand le président du comité sera nommé? Il est essentiel...

    Une voix: Élu, élu.

    Mme Marlene Jennings: Excusez-moi, vous avez raison, je voulais dire élu par le comité. Nous devons pouvoir compter sur l'aide et le leadership d'un nouveau président dûment élu avant que le comité de direction n'entreprenne l'examen de nouvelles questions importantes.

+-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): D'accord. Y a-t-il d'autres points à l'ordre du jour?

[Français]

+-

    Mme Francine Lalonde: Est-ce que nous savons quand auront lieu les élections à la présidence?

[Traduction]

-

    La vice-présidente (Mme Jean Augustine): Eh bien, l'actuel vice-président n'a aucun mot à dire là-dessus. Je suppose que le comité le saura suffisamment à l'avance.

    Y a-t-il d'autres questions? Non?

    Merci de votre collaboration. La séance est levée.