Je suis heureuse de voir que les scientifiques du Conseil national de recherches du Canada, le CNRC, et les experts embauchés par l'Administration de la Chambre ont accepté de travailler ensemble pour en arriver aux résultats mentionnés précédemment. La dernière étude menée par les experts demeure confidentielle. Lorsqu'on l'a envoyée aux membres de notre comité et à ceux du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, on a toujours précisé qu'elle n'était pas accessible au public. Je ne sais pas si l'on prévoit la rendre publique bientôt, mais on nous le demande. Or puisque nous faisons preuve de rigueur, nous respectons la confidentialité.
J'ai hâte de lire le rapport final et les conclusions des scientifiques, parce que cela nous permettra peut-être d'expliquer pourquoi il y a encore des accidents graves liés aux chocs acoustiques. Malgré tous les efforts fournis, il n'en demeure pas moins que des accidents se produisent.
Les lectures que j'ai faites m'ont permis de comprendre qu'il y a une norme ISO relativement au système audio de la Chambre, mais qu'il n'existe pas de norme de qualité pour le système hybride. Il faudrait qu'il y ait plus de documentation à cet égard. Comme on l'a dit, c'est évidemment très important de faire tout en notre pouvoir pour réduire le nombre d'accidents et pour améliorer la sécurité au travail des interprètes.
On le sait, la Chambre a décidé que les réunions pouvaient se poursuivre en format hybride jusqu'au 23 juin.
Je me suis demandé comment nous, les gens autour de cette table, avions le pouvoir d'apporter des changements simples, qui pourraient soutenir davantage les interprètes.
J'ai lu attentivement les documents, qui ont aussi été distribués aux membres du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Si j'ai bien compris, les députés assistent de plus en plus en personne aux débats de la Chambre et aux réunions des comités. En effet, l'observation a permis de conclure que, en moyenne, 70 % des députés assistent aux débats ou aux réunions en personne et que 30 % des députés y assistent de façon virtuelle.
Cependant, du côté des témoins, ces chiffres sont inversés: 70 % des gens témoignent de façon virtuelle et 30 % des gens témoignent en personne.
Si nous voulons soutenir davantage les interprètes, il me semble que nous devrions nous efforcer d'inverser les chiffres d'ici le 23 juin et de revenir aux chiffres d'avant la pandémie, c'est-à-dire 30 % en virtuel et 70 % en présentiel.
Cela va certainement changer l'organisation du travail de l'équipe des greffiers, qui ont pris l'habitude de travailler avec des gens qui témoignent majoritairement de manière virtuelle. Pour apporter ce changement, il doit y avoir une volonté politique. Il faut aussi demander aux greffiers de ne pas donner aux témoins le choix de participer à la réunion de manière virtuelle, comme c'était le cas auparavant. À mon avis, nous avons le pouvoir de prendre une décision et nous pouvons influencer les greffiers, afin que ceux-ci invitent les témoins à témoigner en personne. Selon moi, nous pouvons faire des changements à cet égard d'ici le 23 juin.
Je suggère également que nous discutions du port du casque obligatoire, c'est-à-dire celui qui a été approuvé par l'équipe des TI pour réduire les blessures le plus possible.
Je dois dire que je trouve un peu spécial de devoir dire qu'il s'agit d'un moyen permettant de réduire les blessures, car, selon moi, il s'agit d'une règle qui devrait déjà être respectée. Malheureusement, il y a encore des députés, des témoins et des présidents qui ne respectent pas la règle concernant le port du casque.
Les parlementaires et les agents supérieurs de la Chambre devraient utiliser tous les moyens qui sont à leur disposition pour que le port du casque devienne obligatoire.
Selon une analyse, certaines personnes ne voudront pas témoigner si nous les obligeons à porter un casque d'écoute.
Nous travaillons de manière hybride depuis deux ans. Peut-être avons-nous pris un mauvais pli et avons-nous du mal à comprendre comment nous pourrions réintégrer des témoins à des séances en personne et rendre le port du casque d'écoute obligatoire, mais je pense que c'est un moyen très concret de démontrer aux interprètes que nous prenons au sérieux leurs problèmes de santé.
Comme on le sait, je suis une éternelle optimiste, et je suis toujours positive et constructive.
Je sais que le président du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire et celui du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées ont pris leurs responsabilités et ont affirmé qu'ils refuseraient d'accorder la parole à quiconque ne porterait pas son casque d'écoute, qu'il soit témoin ou député.
Cependant, d'autres présidents permettent à des témoins de comparaître sans casque d'écoute. C'est le cas du président du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, par exemple.
Il y a donc une iniquité actuellement. Chaque comité décide de sa façon de fonctionner, mais cela ne peut pas continuer ainsi. Il me semble que notre responsabilité est d'offrir aux interprètes les meilleures conditions de travail possible. Au bout du compte, si trop d'interprètes se blessent, la pénurie de main-d'œuvre et le nombre insuffisant d'employés auront des conséquences directes sur la possibilité d'avoir accès à l'interprétation dans les deux langues officielles.
Ma troisième suggestion va devoir être prise en considération par mon collègue le whip du gouvernement: les présidents des comités ne devraient pas présider les réunions de manière virtuelle, mais en personne. En effet, je crois qu'ils devraient donner l'exemple.
Je prends rarement la parole sans m'être renseignée avant. Nous avons fait un portrait de la situation, en nous basant sur trois semaines de séances, et nous avons établi que neuf présidents ont l'habitude de présider les séances de manière virtuelle, et ce, le plus souvent possible.
Je pense qu'il est à notre portée de leur expliquer que le fait de présider la réunion de manière virtuelle n'est pas une solution optimale quand tous les autres membres du comité sont présents. Si notre comité demande aux présidents de présider les réunions en personne d'ici le mois de juin, moment où l'on prendra une décision, cela permettra de réduire les risques pour les interprètes, ce qui est notre but.
Je peux bien donner les noms de ces neuf présidents à mon collègue le whip du gouvernement. Il faudrait leur faire comprendre que, d'ici le 23 juin, ils doivent présider les réunions en personne.
Je n'imagine pas que le Président de la Chambre des communes présiderait les débats à distance. C'est déjà difficile de le faire en personne, mais ce serait encore plus difficile de le faire à distance. C'est la même chose en ce qui concerne les présidents des comités.
Certaines personnes m'ont dit qu'un président pourrait présider un comité à distance s'il était malade, par exemple s'il a contracté la COVID‑19. À mon avis, quand on est malade, on prend congé. Après tout, deux vice-présidents sont là pour le remplacer.
Ce sont les trois moyens que je propose. Selon moi, ils sont constructifs et faciles à mettre en œuvre et s'ajouteraient aux démarches entreprises pour améliorer le processus lié aux tests préalables.
Je suis d'accord avec M. Aubé sur le fait que les prétests ne sont pas faits avec la même assiduité dans tous les comités. Certains tests ne sont pas faits le jour même et, souvent, on ne fait pas passer les tests aux membres du deuxième groupe de témoins. Il y a plusieurs manquements relativement aux tests. À mon sens, le processus de prétest devrait être uniforme dans tous les comités. Si l'on veut des exemples, je peux en donner plusieurs.
Je souhaite soulever encore deux éléments.
Je me sens interpellée par le fait que le Sénat ne semble pas se préoccuper autant que nous des conditions de travail des interprètes. Monsieur Aubé, est-il vrai que, au Sénat, ce sont les pages qui font les tests de son auprès des témoins et des sénateurs?