Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole cet après-midi au sujet du dernier budget présenté par le gouvernement libéral avant les élections d'octobre. Je signale à la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de Vaughan—Woodbridge, qui prendra aussi part au débat.
Chaque fois que j'interviens à la Chambre, j'essaie de rappeler à mes collègues le caractère unique de ma circonscription. Je sais que nous sommes tous attachés à nos circonscriptions respectives. Mais quand on représente, comme moi, un tiers de la superficie de l'Ontario, 42 Premières Nations dont 22 sont isolées, ainsi que 13 municipalités, on doit composer avec des différences et des besoins particuliers qui ne font pas partie du quotidien des autres députés. Je ne veux pas dire par là qu'ils n'ont pas leur propres défis à relever, puisque nous en avons tous.
Je veux parler aujourd'hui de la différence entre un gouvernement libéral et un gouvernement conservateur dans les circonscriptions comme celle de Kenora. En 2015, les gens de la circonscription de Kenora ont voté pour un changement parce qu'ils aspiraient à une meilleure qualité de vie et souhaitaient une nouvelle approche à l'égard de la réconciliation. Lorsqu'un député représente des électeurs de 42 nations autochtones, il doit sans cesse se demander comment, dans l'avenir, on établira des relations avec ces peuples. Lorsqu'on représente des localités éloignées et des localités rurales, comme moi dans la circonscription de Kenora, on vote pour une approche en matière d'infrastructure qui mettra fin au précédent créé par les conservateurs de Harper, qui, pendant une décennie, a consisté à laisser le Nord prendre encore plus de retard, faute d'investissements dans de nouvelles infrastructures.
Je suis heureux de dire que les Canadiens et les habitants du Nord s'en sortent mieux qu'il y a quatre ans. Comme j'en suis à ma vingtième année comme député, je peux dire d'expérience que les gens ont des priorités et des attentes envers le gouvernement. Entre autres choses, ils s'attendent à ce que la situation économique s'améliore et aussi à ce que leur qualité de vie s'améliore. Ils s'attendent à ce que le gouvernement s'occupe de l'éducation de leurs enfants et considère que les soins de santé qui sont offerts sont importants. Manifestement, s'agissant des personnes âgées, les Canadiens comptent sur le gouvernement pour veiller au maintien de la qualité et du niveau de vie de ce segment de la population au crépuscule de la vie et à son traitement comme partie intégrante de la société.
Ma circonscription a décidé d'améliorer sa situation. Étant donné que les libéraux ont décidé d'investir dans l'avenir, nous avons des emplois mieux rémunérés, davantage de possibilités pour les familles et des collectivités plus fortes. Grâce au plan économique du gouvernement, on a créé plus de 900 000 emplois, réduisant le taux de chômage à son niveau le plus bas en 40 ans. En 2018, les salaires ont connu l'un des taux de croissance les plus élevés des huit dernières années.
Quel message faut-il retenir de ces statistiques, qui montrent que l'économie se redresse et que la qualité de vie des Canadiens s'améliore? Il faut retenir que les visions opposées dont nous parlerons en 2019 seront importantes pour les habitants du Nord, comme elles le sont pour tous les Canadiens. Ces visions sont les mesures que proposent les partis pour le citoyen ordinaire, qu'il vive dans le Nord, dans une circonscription rurale ou dans une ville. J'ai hâte d'expliquer aux habitants du Nord qu'ils devraient confier un deuxième mandat au gouvernement actuel en raison des améliorations qu'il a pu apporter.
J'ai apporté une courte liste de certaines de nos réalisations depuis 2015. Nous avons fait des investissements sans précédent dans le Nord de l'Ontario et dans ma circonscription, à savoir les investissements les plus importants de l'histoire. Je vais commencer par la réalisation suivante. Nous avons annoncé un investissement de 1,6 milliard de dollars pour relier 17 Premières Nations au réseau électrique.
Nous sommes dans une pièce où les lumières sont allumées. Cela semble assez normal pour ceux qui vivent à Ottawa. Cependant, là où j'habite, certaines collectivités sont encore alimentées par des centrales au diesel et ne peuvent pas compter sur leurs ressources énergétiques pour faire croître leur économie ou même pour utiliser les appareils de première nécessité dont disposent tous les ménages, comme une laveuse ou une sécheuse. Je pense que les gens n'envisagent même pas d'utiliser un lave-vaisselle, car dans les régions comme la mienne, l'alimentation électrique ne permet pas d'utiliser ce genre d'appareils.
Le montant de 1,6 milliard de dollars semble énorme, mais je peux dire aux députés que cela aidera grandement les 17 collectivités des Premières Nations qui sont actuellement coupées du monde. Je serais heureux de pouvoir un jour dire à la Chambre que ces collectivités ont des routes praticables en tout temps et que les gens peuvent se rendre chez leurs voisins et dans d'autres collectivités en voiture; que les enfants disposent d'installations de sport et peuvent aller à des concerts; et qu'il est possible d'établir des liens qui sembleraient normaux pour la population de toute autre région du pays. D'où je viens, c'est le genre d'infrastructures que nous voulons.
Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre d'élire un gouvernement qui n'a pas de vision pour l'avenir et qui ne fera pas tout ce qui est en son pouvoir pour que les collectivités comme celles que je représente ne soient pas de plus en plus laissées pour compte.
Le budget aide à poursuivre les efforts de réconciliation et à apporter d'autres améliorations aux infrastructures majeures dans les collectivités autochtones de tout le pays. C'est aussi un budget qui répond aux besoins des municipalités. On y reconnaît que la prospérité économique et l'amélioration de la qualité de vie touchent d'abord et avant tout les municipalités et les gens qui y vivent.
Le gouvernement a fait le choix de considérer les municipalités comme de véritables partenaires au lieu de refiler toutes les responsabilités aux gouvernements provinciaux. D'ailleurs, nous sommes tous des partenaires qui doivent assumer leurs responsabilités afin de mettre en place des infrastructures pour contrer les changements climatiques et des réseaux d'aqueduc et d'égout de calibre mondial. Entre Kenora et Falcon Lake, près de la frontière du Manitoba, nous devrions aménager une route praticable en toutes saisons qui soit non pas étroite, mais deux fois plus large, afin d'inciter plus de clients, de touristes et d'autres voyageurs à venir dans notre région. Si on considère seulement les questions de sécurité, on pourrait sauver bien des vies en doublant ce tronçon.
J'ai exhorté les gouvernements provinciaux à travailler avec le gouvernement fédéral pour qu'une partie du financement réservé aux infrastructures serve à construire des chemins praticables en toutes saisons et à doubler des routes. Je reçois parfois des réponses très étranges de la part des gouvernements provinciaux. Actuellement, on dirait que le gouvernement Ford considère que ce dossier n'est pas très important. Il ne veut toujours pas consacrer plus de ressources à des projets d'infrastructure qui aideraient les municipalités et les Autochtones et qui leur permettraient d'avoir le genre d'infrastructures qu'on tient pour acquises dans les autres régions du pays.
Il faut être très vigilant pour veiller à ce que les gouvernements provinciaux qui sont élus au Canada comprennent l'importance de nouer de véritables partenariats au lieu de passer tout leur temps à faire de la petite politique partisane, ce qui n'apporte rien aux gens qu'ils représentent. Bien franchement, cela m'importe peu qu'un gouvernement provincial soit conservateur, néo-démocrate ou libéral. J'aimerais simplement avoir un partenaire qui soit prêt à collaborer avec le gouvernement fédéral pour arriver à des résultats.
Je siégeais à la Chambre à l'époque où Mike Harris était le premier ministre de l'Ontario. C'était une époque assez lamentable. Mike Harris a laissé un gâchis dans le Nord de l'Ontario. Il s'en est pris au système scolaire public, affirmant que les syndicats étaient trop forts et que les enseignants ne se souciaient pas des élèves. C'était choquant.
La même chose est en train de se reproduire. Il y aura d'énormes compressions dans le système de santé. Nous devons veiller à contrebalancer cela grâce à un gouvernement fédéral efficace.
J'ai hâte de livrer bataille aux deux partis conservateurs: le parti d'en face, qui veut prendre notre place, et les conservateurs provinciaux. Ils semblent tous deux convaincus que leur grande priorité est de faire tomber le gouvernement actuel, plutôt que de travailler dans l'intérêt des gens qu'ils représentent.
Le budget est vraiment axé sur les aînés et les jeunes. Nous avons dû composer avec la crise du logement qui a sévi chez les personnes âgées pendant les 10 ans du gouvernement Harper. Nous commençons maintenant à déterminer les mesures que nous devons prendre, ce qui améliorera grandement le sort des aînés.
En ce qui concerne les étudiants, il faut reconnaître que la formation et l'éducation se poursuivent tout au long de la vie. Le budget vise avant tout la préparation à l'économie de demain, dans 10 ou 20 ans, alors que nous ignorons quelle forme elle prendra. Nous devons être prêts.
Je n'ai pas besoin de vendre ce budget aux gens de Kenora, mais je dois leur expliquer l'importance d'avoir une vision d'avenir, une vision à long terme. Il ne suffit pas d'examiner les chiffres d'une année à l'autre.