Madame la Présidente, je vous félicite de votre nomination.
Je suis heureuse de prendre la parole pour la première fois en cette 43e législature. Avant de parler du discours du Trône, j'aimerais prendre le temps de remercier les gens de Scarborough-Centre de m'avoir réélue. Ils m'ont fait confiance pour continuer à faire entendre leurs voix haut et fort à Ottawa. Je leur suis profondément reconnaissante de leur confiance et de leur appui. Nul d'entre nous ne serait ici sans nos partisans et nos bénévoles dévoués. J'ai une équipe formidable derrière moi et j'en profite pour remercier tous ses membres du nombre incalculable d'heures qu'ils ont passé à travailler d'arrache-pied au cours des derniers mois et des dernières années. Je tiens aussi à remercier ma famille, mon mari, Salman, et mes fils, Umaid et Usman, de leur amour et de leur soutien.
Je suis fière d'avoir reçu un appui solide des gens de Scarborough-Centre et d'être ici pour défendre leurs valeurs et les aider à réaliser leurs rêves et leurs espoirs. Ils m'ont fait part de leurs luttes, de leurs espoirs pour l'avenir et des difficultés que doivent affronter leurs familles. Ce sont leurs priorités que je suis venue faire résonner au Parlement.
Je suis consciente également qu'un gouvernement minoritaire rend la collaboration d'autant plus importante. Personne n'a le monopole des bonnes idées. Je suis prête à collaborer avec ceux qui partagent les valeurs, les espoirs et les rêves des gens de Scarborough-Centre. Nous sommes une circonscription peuplée de Canadiens de naissance et de Canadiens par choix. Beaucoup d'entre nous viennent d'ailleurs et ont décidé de s'établir à Scarborough. Nous sommes une communauté d'aînés et de jeunes familles. Nous sommes une communauté de Canadiens qui travaillent fort pour faire partie de la classe moyenne et qui s'inquiètent de ne pas pouvoir joindre les deux bouts à la fin du mois. Les gens s'inquiètent aussi du coût du logement qui ne cesse d'augmenter. Ils restent éveillés la nuit en se demandant ce qu'ils peuvent faire pour donner un meilleur avenir à leurs enfants. Ils travaillent fort et cherchent un peu d'aide pour améliorer leur sort.
Voilà ce que j'espérais en écoutant le discours du Trône. Je suis heureuse que ce discours aborde certaines des priorités de mes concitoyens. Les familles de Scarborough-Centre ne manqueront pas de se réjouir de cette baisse d'impôt, qui sera le premier point à l'ordre du jour du gouvernement et qui donnera un réel coup de pouce à celles qui s'efforcent de se joindre à la classe moyenne. Nous savons que laisser davantage d'argent aux familles de travailleurs qui ne ménagent aucun effort pour faire partie de la classe moyenne est bien plus efficace pour stimuler l'économie que de faire des cadeaux aux millionnaires. Cette baisse d'impôt sera synonyme de nouveaux vêtements pour la rentrée scolaire et d'aliments plus sains pour les sacs à lunch des enfants. Elle aidera non seulement les familles, mais aussi les entreprises et les économies locales.
Dans le discours du Trône, il a été question de la réduction de la pauvreté, dont le taux n'a jamais été aussi faible que pendant le dernier mandat du gouvernement. Près de 900 000 Canadiens, dont un grand nombre d'enfants, ont été sortis de la pauvreté grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, un programme que nous sommes déterminés à bonifier encore plus.
Une des nombreuses familles de Scarborough qui bénéficient de l’Allocation canadienne pour enfants est la famille Tareen. Grâce à cette prestation, Lenna et Najib sont en mesure d’offrir une saine alimentation à leurs enfants, Abdullah, Ahmed Yasin et Habibullah. Ils peuvent leur faire faire des sorties éducatives et leur permettre de participer à un plus grand nombre d’activités scolaires. Je sais que, si les membres de notre gouvernement sont fiers de ce bilan, ils sont toutefois les premiers à admettre qu’il reste fort à faire.
Le logement est probablement la principale dépense des familles de Scarborough. Le nombre de logements est nettement insuffisant, et ceux qui sont sur le marché sont souvent vieux, trop chers et inadéquats pour répondre aux besoins d’une famille moyenne à Scarborough. Je suis donc ravie d’entendre le gouvernement réaffirmer son engagement à l’égard de la Stratégie nationale sur le logement et sa détermination à continuer d’investir dans le logement abordable.
Des programmes comme l’Incitatif à l’achat d’une première propriété ont déjà des retombées positives. Les fonds investis dans le logement communautaire à Toronto servent à financer des rénovations qui auraient dû être apportées depuis longtemps aux logements communautaires à Scarborough et Toronto. L’instauration, au cours de l’année qui vient, de l’Allocation canadienne d’aide au logement sera utile à de nombreuses familles qui ont du mal à payer les loyers à la hausse.
Pendant cette législature, je militerai pour que l'on continue à investir dans le logement social. Nous devons augmenter le financement au même rythme que nos partenaires provinciaux et municipaux peuvent démarrer de nouveaux projets.
Assurer la sécurité des collectivités est une autre grande priorité des gens de ma circonscription. Le bruit des coups de feu résonne trop souvent dans nos quartiers. Un trop grand nombre de mes concitoyens ont perdu des proches ou connaissent une famille qui est dans cette situation à cause d'un acte de violence insensé.
J'ai participé récemment à une réunion sur la sécurité des collectivités dans un immeuble résidentiel où vit une famille qui a perdu un fils lors d'une fusillade. Rien n'est comparable au deuil d'une mère qui a perdu son enfant. La collectivité s'est réunie pour porter ensemble ce deuil et pour discuter des gestes concrets qui peuvent mettre fin à ces actes de violence. Que ce soit à Scarborough ou ailleurs au Canada, personne ne devrait craindre pour sa sécurité dans les rues de sa collectivité. Il est temps de prendre des mesures rigoureuses pour combattre la violence liée aux armes à feu et les activités des gangs qui y contribuent.
J'ai appuyé les dispositions législatives pleines de bon sens adoptées au cours de la dernière législature pour lutter contre les crimes commis avec des armes à feu, mais il est grand temps d'aller plus loin. C'est pourquoi je souscris pleinement à l'engagement pris dans l'actuel discours du Trône pour ce qui est d'interdire les fusils d'assaut de type militaire et de mettre sur pied un programme de rachat. Ces armes ont été utilisées bien trop souvent dans des fusillades de masse au Canada et ailleurs dans le monde. Il n'y a aucune raison légitime de s'en servir en dehors du contexte militaire. Elles ne sont pas conçues pour chasser le chevreuil, mais pour tuer un maximum de personnes en un minimum de temps.
Je comprends qu'il puisse être nécessaire d'avoir un fusil pour se protéger quand on vit à la ferme et je respecte les pratiques des nombreuses collectivités où la chasse fait partie de la culture, mais les fusils d'assaut de type militaire n'ont pas leur place dans notre société. La sécurité de nos enfants doit passer en premier. Il est temps de faire disparaître ces armes de nos rues.
Je me réjouis aussi de l'engagement à travailler avec les municipalités et les collectivités qui veulent interdire les armes de poing. Cela répond à une demande que les gens de ma circonscription expriment haut et fort et à ce que le maire et le conseil municipal de Toronto réclament. Bien que ces mesures, à elles seules, n'éliminent pas les crimes perpétrés avec des armes à feu, les données probantes recueillies un peu partout dans le monde révèlent qu'elles ont un effet majeur. Nos enfants méritent que nous fassions tout ce que nous pouvons pour eux.
Il faut aussi que nous continuions à financer des mesures qui visent à empêcher les armes à feu illégales de franchir nos frontières. Toutefois, s'il importe de faire disparaître les armes à feu de nos rues, notre tâche la plus importante pour améliorer la sécurité publique est de montrer aux jeunes qu'un avenir meilleur s'offre à eux. Nous devons leur montrer qu'il leur est possible de se développer, de prospérer et de réussir.
Pendant son dernier mandat, le gouvernement a consacré des sommes importantes à des programmes de lutte contre la violence des gangs de jeunes. Les gens de ma circonscription, surtout les mères, me disent que ces programmes sont très importants. Comme je suis moi-même la mère de deux garçons, je défendrai, au cours de la présente législature, l'idée de prévoir encore d'autres sommes pour aider la jeune génération.
Au-delà de ces faits saillants qui intéressent particulièrement la population de Scarborough-Centre, le discours du Trône aborde d'autres questions qui sont prioritaires pour elle. Les gens de ma circonscription savent que les changements climatiques sont réels et représentent une menace sérieuse, alors ils veulent qu'on en fasse plus pour atteindre les cibles de réduction des émissions, pour interdire les plastiques et pour que les émissions nettes du Canada soient égales à zéro d'ici 2050.
Les électeurs de ma circonscription savent que nous avons l’obligation morale de nous allier aux peuples autochtones du Canada pour suivre ensemble le cheminement qui mènera à la réconciliation. Pour y arriver, il nous faut éliminer tous les avis d’ébullition de l’eau toujours en vigueur, inscrire la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans la loi, et faire bien plus encore. Mes concitoyens croient que chaque Canadien devrait pouvoir trouver un médecin de famille beaucoup plus facilement et qu’un régime universel d’assurance-médicaments est la prochaine étape logique dans le système public de soins de santé qui fait la fierté des Canadiens — à juste titre. De même, ils veulent que le Canada continue de défendre les droits de la personne et la liberté pour tous, tant au pays que dans le monde entier.
Dans l’histoire canadienne, les gouvernements minoritaires ont fait partie des plus productifs, mais ce n’est possible que si nous laissons de côté nos égos et travaillons à trouver un terrain d’entente. Je me réjouis à la perspective...