Monsieur le Président, alors que je prends la parole pour la première fois à la Chambre, j'aimerais tout d'abord remercier les gens de ma circonscription, Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques, qui m'ont accordé leur confiance et le privilège de les représenter lors de la dernière élection. Je tiens également à souligner la contribution de mon équipe, sans laquelle toute cette aventure n'aurait pu se réaliser. Je remercie également les membres de ma famille, ma mère, mon père et mon frère, ainsi que mes proches.
La décision de faire le saut en politique ne se prend pas en quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures. Elle se prend en quelques jours, quelques mois, voire quelques années. Pour ma part, cette décision a été le fruit de plusieurs jours, voire de plusieurs mois ou plusieurs années de réflexion. Après avoir tenté de m'accrocher aux bancs d'école à la fin de mes études secondaires, j'ai décidé d'intégrer le marché du travail afin d'apprendre à mieux connaître les réalités du quotidien et ainsi contribuer à ma société.
Après plus de 10 ans sur le marché du travail, j'ai décidé d'effectuer un retour sur les bancs d'école. Ce fut tout un sacrifice de me lancer dans cette aventure, mais je ne le regrette pas. J'ai appris à mieux me connaître, mais également à affronter les défis de la vie, qui ont formé l'homme que je suis aujourd'hui.
Je tiens également à mentionner que je suis très heureux de voir et de constater une forte représentation des jeunes, qui font leur place en politique. Au sein des porte-paroles du Bloc québécois, j'ai hérité de dossiers majeurs, ce dont je suis très fier. Il s'agit des comptes publics, de la Voie maritime du Saint-Laurent et du tourisme.
En ce qui concerne la Voie maritime du Saint-Laurent, j'ai eu, avec certaines de mes collègues, le privilège de visiter, il y a deux semaines, le chantier maritime Davie, dont tous les Québécois sont fiers. Cependant, ce chantier maritime n'a pas reçu sa juste part de contrats dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale. Le gouvernement lui a accordé une faible part des contrats. Plus précisément, on lui a accordé 2 milliards de dollars de contrats, alors qu'on a accordé 75 milliards de dollars de contrats au chantier maritime Irving et presque 25 milliards de dollars de contrats au chantier maritime Seaspan, à Vancouver. Le Bloc québécois compte donc certainement faire rayonner davantage le chantier maritime Davie afin qu'il reçoive sa juste part.
Quant à l'industrie du tourisme, elle est vitale pour les régions du Québec et pour l'ensemble du Québec. Plus de 400 000 travailleurs et travailleuses bénéficient de l'industrie touristique, qui représente près de 10 % de l'économie québécoise.
J'aimerais maintenant entrer dans le vif du sujet et dans les détails de la dernière campagne électorale. Celle-ci m'aura permis de me connaître davantage, mais aussi de faire la rencontre de gens extraordinaires: des pères de famille, des mères de famille, des aînés et des étudiants. Tous ces gens avaient quelque chose en commun: la fierté de leur coin de pays, qu'ils ont pu me témoigner et me faire découvrir.
Lors de cette dernière campagne électorale, nous avons pu discuter de plusieurs sujets. Un sujet très alarmant et préoccupant dans ma région est la pénurie de main-d’œuvre. Il est très difficile pour plusieurs entreprises de ma région et du Québec de recruter et d'attirer des employés. Plus précisément, dans la région du Bas-Saint-Laurent, une personne sur quatre a 65 ans ou plus. D'ici 15 ans, ce sera une personne sur trois qui aura 65 ans ou plus. J'ai rencontré des gens de plus de 65 ans qui auraient aimé rester sur le marché du travail, mais qui auraient été pénalisés. Le gouvernement doit réagir et intervenir afin de favoriser et de retenir ces gens qui désirent contribuer à notre société.
Nous avons parlé également de tout ce qui touche la rétention des jeunes en région, car on assiste à un décroissement de la population et à la dévitalisation de nos régions. Il est urgent d'intervenir afin de s'assurer que ces gens peuvent vivre et même vieillir dans la quiétude et dans la dignité. Lors de la dernière campagne électorale, j'ai été surpris de constater qu'une MRC de ma circonscription, Témiscouata, n'avait pas accès au réseau cellulaire.
La couverture cellulaire est réduite, voire inexistante, dans 11 municipalités sur 19. Cette couverture cellulaire est pourtant vitale pour le développement de nos régions, pour l’installation des familles et pour l'implantation et la compétitivité des entreprises dans la région. Il faut intervenir et s'assurer des sommes nécessaires au déploiement des infrastructures requises pour assurer cette couverture cellulaire, que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC, qualifie maintenant de besoin essentiel.
J’ai également constaté que l'accès à l'Internet haute vitesse est problématique. Toujours dans cette même MRC du Témiscouata, près de 41 % des gens n’ont pas accès à l'Internet haute vitesse. Le programme fédéral Brancher pour innover proposé par le dernier gouvernement proposait de mettre en place d’ici 2021 un accès à 5 mégabits par seconde, alors que le CRTC demande une vitesse minimale de 50 mégabits par seconde. Je souhaite fortement que le gouvernement fédéral suive l’exemple du gouvernement du Québec et accélère l'accès à l'Internet haute vitesse pour l’ensemble des foyers du Québec.
Le Supplément de revenu garanti est un autre des besoins criants dans ma circonscription et dans les régions du Québec. Chez nous, dans le Bas-Saint-Laurent, un aîné sur deux a besoin du Supplément de revenu garanti, et un aîné sur quatre ne dispose que d'un faible revenu, près du seuil de la pauvreté. Le gouvernement doit agir et intervenir en offrant des mesures concrètes pour lutter contre la pauvreté. Ces besoins sont criants.
Dans ma circonscription, l’économie est très diversifiée et comporte des entreprises dans les domaines manufacturier, agricole et forestier, ainsi que dans le secteur des services, parmi d’autres. Je souligne d’ailleurs le quatrième rang de la ville de Rimouski au classement de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante sur les collectivités entrepreneuriales. C’est une ville en croissance qui attire des entreprises florissantes et qui contribue au développement de notre région du Québec.
L'amélioration des infrastructures portuaires est un autre des besoins de notre région. Dans l’Est du Québec, les ports de Gros-Cacouna, de Rimouski, de Matane et de Gaspé n’ont malheureusement pas reçu du gouvernement fédéral le soutien qui aurait permis le plein développement et l’épanouissement de notre région.
J’aimerais parler aussi de la forêt, un mot qui n’est mentionné qu’une seule fois dans le discours du Trône. Pourtant, la forêt représente près de 10 % de la superficie totale du Canada. Au Québec, c'est près de 50 %. Ces dernières années, il y a eu beaucoup d’investissements et de subventions du gouvernement fédéral en Colombie-Britannique pour combattre la tordeuse des pousses du pin. Dans les Maritimes, on a accordé près de 70 millions de dollars pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Le Québec, lui, n'a rien reçu.
Je souhaite ardemment que le gouvernement instaure les mesures nécessaires afin de protéger nos forêts, notre air, notre eau ainsi que nos lacs et nos rivières.
J’ai bien hâte de voir dans les prochaines semaines et les prochains mois les mesures concrètes du gouvernement visant à aider et à soutenir nos régions du Québec pour qu’elles se développent davantage.