Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur et un privilège de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du nouvel ALENA, ou l'« ALENàmoitié », comme nous aimons l'appeler de ce côté-ci de la Chambre.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais saisir cette occasion pour remercier mes amis, mes proches et les bénévoles qui m'ont aidé à me faire élire. Comme c'est le cas pour tous les députés qui se font élire à la Chambre, notre réussite n'est pas possible sans l'appui d'un vaste réseau de personnes. Je tiens à remercier chacune de ces personnes. Il serait trop long de toutes les nommer, car je pouvais compter sur plus de 250 bénévoles des quatre coins du Nord de l'Alberta. Cette région est magnifique. J'aime beaucoup l'appeler la terre promise. Des gens de toutes les collectivités ont accepté volontairement de porter la bannière conservatrice, de planter des affiches sur les pelouses, de faire du porte-à-porte et ainsi de suite.
J'aimerais malgré tout saluer quelques personnes extrêmement dévouées. Bethany VanderDeen a frappé à la porte de plusieurs milliers de maisons en mon nom au cours de la campagne électorale. Je veux la remercier pour tout son travail. Ma sœur est aussi mon agente financière, un rôle qui lui cause bien des maux de tête. Je tiens à la remercier également. Josh, mon directeur de campagne, s'est surpassé chaque fois qu'on a eu besoin de lui. Je l'en remercie.
Le nouvel ALENA, dont le vrai nom est ACEUM, mais que nous préférons appeler ALENàmoitié, est un accord que nous avons demandé au gouvernement de conclure. Nous avons plaidé pour un accord de libre-échange avec les États-Unis. En réalité, c'est grâce aux conservateurs qui nous ont précédés que l’ALENA a pu voir le jour, et nous en sommes fiers.
Nous avons réclamé un bon accord lorsque Donald Trump a déclaré qu’il allait renégocier l’ALENA. Je ne pense pas qu’il estimait que c’était le Canada qui posait un problème dans l’ALENA et c’est pourquoi ce n’était pas forcément judicieux que notre premier ministre offre de renégocier notre partie de l’accord. Lorsque les libéraux ont sauté dans l’arène, nous leur avons demandé de négocier un meilleur accord que l’ALENA actuel, un accord dont nous serions satisfaits, mais qui apporterait une certaine stabilité aux marchés commerciaux et qui ferait notre fierté à tous. Hélas, pour chacune des mesures prévues dans l'ALENàmoitié, nous avons soit fait du surplace, soit fait marche arrière. Nous avons perdu une partie de notre souveraineté dans plusieurs domaines. Nous avons perdu nos capacités de production ou d'exportation dans plusieurs autres. Bref, cet accord ne nous enthousiasme pas vraiment, mais nous l’appuierons malgré tout.
Il est très intéressant de constater à quel point les choses sont parfois prises hors contexte. Or, le contexte est très souvent important, par exemple lorsque nous parlons de la gestion de l’offre. Il a beaucoup été question de la gestion de l’offre dans le cadre de cet accord commercial. Nos capacités d'exportation ont été réduites. Nous avons aussi failli perdre une partie de notre productivité. Je crois que le gouvernement libéral a récemment dédommagé les producteurs laitiers canadiens des pertes que cet accord commercial leur a causées.
Les libéraux disent souvent qu’ils sont favorables à la gestion de l’offre, mais les accords de libre-échange ne sont qu'un moyen parmi d'autres de le prouver. Voyons ce qu'ils ont fait d'autre. Les libéraux ont modifié le Guide alimentaire canadien, ce qui n’a pas du tout aidé la gestion de l’offre au Canada. Ils ont modifié les lois sur l’étiquetage du devant des emballages, une mesure qui s'est révélée très néfaste pour la gestion de l’offre. C'est drôle, parce que les libéraux se vantent d'avoir prouvé grâce à cet accord qu'ils sont favorables à la gestion de l’offre, mais quand on regarde ce qu'ils font ailleurs, ont dirait qu'ils n'en comprennent pas les conséquences.
En outre, qu'il s'agisse des produits agricoles, forestiers ou énergétiques, dans la majorité des cas, cet accord nous met en concurrence avec nos principaux compétiteurs. Le gouvernement a conclu un accord de libre-échange qui nous permettrait de rivaliser sur le même marché que le reste des entreprises nord-américaines. En même temps, il a multiplié les obstacles et il a pour ainsi dire empêché les entreprises d'ici de rivaliser avec leurs concurrentes américaines.
Je tiens à parler aussi de la taxe sur le carbone. Nous voyons beaucoup de députés défendre l’aluminium en ce moment à la Chambre des communes. Personnellement, j'aimerais parler de celui qui est produit dans l’Ouest, à Kitimat, dans le Nord de la Colombie-Britannique. J’y suis déjà allé, c’est un endroit magnifique. Or, on ne peut parler d'aluminium sans parler aussi des effets de la taxe sur le carbone. Aucun autre État d'Amérique du Nord n’assujettit sa production d'aluminium à une telle taxe sur le carbone, ce qui nous fait encore reculer. Il est très intéressant de voir comment le gouvernement peut dire une chose pour défendre un accord de libre-échange, mais changer de discours aussitôt qu'il est question d'autre chose.
La même chose se produit en Alberta avec l’investissement dans le secteur pétrolier. Les libéraux disent qu'ils vont élargir les marchés pour les produits canadiens, mais ils étouffent du même souffle tout un secteur d’activité et l’empêchent d’avoir accès aux marchés mondiaux. J’essaie de montrer ici qu’une logique est utilisée dans un sens par rapport à un certain projet de loi puis dans l’autre sens par rapport à un autre enjeu. D'un côté, par exemple à propos de l’ACEUM — ou ALENA ou « ALENàmoitié », comment on voudra —, les libéraux disent que nous devons accéder à de nouveaux marchés et améliorer nos relations commerciales et ainsi de suite afin que les industries canadiennes puissent rivaliser avec leurs concurrentes de partout dans le monde, mais de l'autre côté, ils affirment que le pétrole doit demeurer sous terre et que nous devons délaisser graduellement le secteur pétrolier. La logique de ce raisonnement m’échappe.
Les plafonds imposés à la production automobile sont pour moi un autre sujet de préoccupation. Je n’ai jamais caché que j’ai été mécanicien automobile pendant la majeure partie de ma vie. J’ai travaillé chez un concessionnaire Chrysler. J’ai une très grande passion pour l’automobile, et nous sommes une famille Chrysler. Je suis donc régulièrement les tendances des ventes, ce genre de choses. Je suis fier de dire que le Canada a construit certaines des meilleures automobiles de la planète. Il est frustrant pour moi de voir que le Canada risque de ne plus être à la fine pointe de la construction automobile à cause de ces plafonds. Tout le monde me dit de ne pas m’inquiéter que les plafonds sont très élevés, mais dans 16 ans, nous pourrions devoir composer avec une clause qui dit que nous devons tout renégocier. À ce moment-là, nous pourrions être très proches de ce plafond et nous pourrions déjà avoir vu des investissements importants qui auraient pu être faits dans l’industrie automobile canadienne être faits au sud de la frontière parce que l’industrie n’y est pas limitée par un plafond.
Ce plafond m’inquiète parce qu'il heurte ma fierté patriotique. J’aimerais que nous construisions les meilleures automobiles du monde, ce que nous avons déjà fait. L’une de celles dont je suis le plus fier en ce moment est la Chrysler Pacifica, construite ici même au Canada, un beau véhicule. Je ne sais pas s’il s’agit du seul véhicule au monde à être ainsi équipé, mais il vient avec un aspirateur intégré. Pour quelqu’un qui a des enfants en bas âge, c’est l’idée la plus extraordinaire qui soit dans une minifourgonnette. Les Cheerios et les petits poissons Goldfish se retrouvent partout, alors tout le monde a besoin d’un aspirateur intégré dans une minifourgonnette. J'ai quatre enfants, alors je sais de quoi je parle. Ce plafond est l’une des principales préoccupations.
Il y a aussi la question de la souveraineté nationale. Si nous voulons conclure un accord commercial avec un autre pays, nous devrons le soumettre à l’approbation des Américains avant de pouvoir le conclure. Nous sommes une nation souveraine. Les députés du Bloc québécois le répètent sans cesse en parlant du Québec et je partage ce sentiment. Nous sommes une nation souveraine et nous devrions pouvoir conclure des accords commerciaux avec n’importe qui dans le monde et sans avoir à nous soucier de ce genre de chose.
Cela étant dit, nous appuierons le renvoi de ce projet de loi au comité. Nous avons hâte d’entendre ce que les intervenants des quatre coins du pays ont à dire et nous verrons ensuite ce qu'il convient de faire.