Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de Calgary Shepard.
Je suis heureux aujourd'hui de prendre part au débat sur le projet de loiC-3, Loi modifiant la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada et la Loi sur l'Agence des services frontaliers du Canada et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois.
Le Parti conservateur du Canada protégera toujours l'intégrité de nos frontières et s'assurera que l'Agence des services frontaliers du Canada dispose des ressources appropriées en matière de main-d'œuvre et d'équipements.
Une commission d'examen des plaintes du public améliorera la surveillance globale et aidera l'Agence des services frontaliers du Canada à être encore plus efficace dans le cadre de ses fonctions.
Plusieurs questions me viennent à l'esprit pour le gouvernement actuel. En premier lieu, pourquoi avoir attendu si longtemps pour réaliser une promesse électorale datant de 2015 et pour changer la loi? Il est monnaie courante de voir ce gouvernement libéral remettre à plus tard le travail promis. Si c'était si important en 2015, cela devrait être considéré comme urgent maintenant que nous sommes rendus en 2020.
Ce projet de loi est une copie du projet de loi C-98, mort au Feuilleton lors de la 42e législature. Lors de son étude du projet de loi C-98, le comité n'avait reçu que sept témoins, dont le ministre et cinq responsables relevant de lui. Cette fois-ci, j'espère que le comité parlementaire aura toute la latitude nécessaire pour étudier ce projet de loi comme il se doit et permettre à un plus grand nombre de témoins de s'y présenter. Nous allons nous assurer que toutes les parties prenantes seront entendues lors de cette étude en comité parlementaire et que nous aurons tout le temps nécessaire pour bien faire notre travail.
Je profite de l'occasion pour féliciter mon ami et collègue, le député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, pour son travail remarquable sur le dossier de la sécurité publique au Canada. L'efficacité de son travail et son assiduité à la Chambre sont dignes de mention. Tout notre caucus est très fier de lui et je lui tire mon chapeau.
Nos services frontaliers sont aussi très importants pour protéger notre économie et la salubrité des aliments que l'on importe. J'aimerais avoir l'assurance du gouvernement libéral que nos ententes de libre-échange avec nos partenaires et d'autres pays sont justes et équitables.
De plus, le gouvernement fait-il toutes les vérifications nécessaires à nos frontières pour s'assurer que nous importons des aliments qui respectent des normes environnementales et de salubrité équivalentes à celles du Canada?
Pour ce qui est du dossier de l'aluminium, laisserons-nous entrer de l'aluminium chinois produit avec l'aide de centrales électriques chinoises alimentées au charbon au lieu de l'aluminium produit ici, au Québec, avec l'aide de centrales hydroélectriques? On est bien loin d'un gouvernement qui se dit très sensibilisé à la cause environnementale et on voit bien que les bottines ne suivent pas les babines.
Je tiens à revenir sur le processus de consultations du gouvernement libéral. Est-ce que le gouvernement a demandé l'avis des agents de première ligne de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada? Le cas échéant, quelles étaient leurs préoccupations et comment ont-elles été prises en compte?
Je me préoccupe également du besoin de rassurer les Canadiens sur l'indépendance de la commission. Si le passé est garant de l'avenir, ce gouvernement a tendance à s'ingérer dans les commissions indépendantes.
Récemment, nous avons vu le premier ministre interférer dans un dossier de la procureure générale du Canada et la lumière n'a pas encore tout à fait été faite à ce sujet. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons encore des questions sur le rapport que le commissaire à l'éthique et aux conflits d'intérêts a publié à ce sujet. Nous espérons avoir la collaboration de tous les membres du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique pour lancer une étude transparente sur ce sujet.
Cela étant dit, je ne doute pas de la nécessité ni des bienfaits du débat sur le projet de loi C-3.
Cependant, je pense qu’il serait plus urgent de s’attaquer à l’augmentation des armes à feu illégales au Canada, aux fusillades commises par les gangs de rue, aux surdoses, aux problèmes de santé mentale, au cas d’arrérages judiciaire, aux cas de récidivistes qui agressent des Canadiens et, enfin, à la traite de personnes sur notre territoire. Pourquoi ce projet de loi est-il la première priorité de ce gouvernement en ce début de 43e législature, alors que nous avons bien d’autres sujets criants et pressants à aborder en priorité?
Le gouvernement libéral semble vouloir travailler sur des dossiers qui font un certain consensus pour éviter de grands débats de société. Il y a tant à faire pour assurer la prospérité et la sécurité de notre pays. Or on avance à pas de tortue depuis que ce gouvernement est en place. Le gouvernement fait la cigale et fait ce que bon lui semble au lieu de s’occuper de ce qui est vraiment urgent.
Comme je l’ai déjà dit à la Chambre dans une déclaration de député, voici un enjeu important qui aurait pu être mis en priorité à l’ordre du jour par ce gouvernement lésineux. Nous le savons, le Canada est un pays riche en ressources naturelles, que ce soit le pétrole brut, le gaz naturel de l’Ouest et de Terre-Neuve-et-Labrador, l’hydroélectricité du Québec, du Manitoba et de la Colombie-Britannique, l’énergie nucléaire de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, sans oublier le gaz et le pétrole de schiste, le charbon, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et la biomasse utilisés par divers provinces et territoires. Quelle chance c'est pour notre pays d’avoir toutes ces ressources! Des dizaines de pays aimeraient avoir les ressources du Canada pour se sortir de la pauvreté.
Cela nous amène à nous poser d’autres questions importantes. Comment sont transportées toutes ces énergies à l’intérieur même du Canada pour desservir tous les provinces et les territoires et pour être exportées vers les États-Unis et les autres pays? Nos infrastructures sont-elles adéquates? Est-ce que ces moyens de transport sont sécuritaires et fiables pour un approvisionnement continu? Comme dans le cas de la crise du propane vécue récemment au Québec, sommes-nous dépendants d’un seul transporteur? Qu’en est-il des répercussions environnementales et économiques? Notre sécurité énergétique est-elle assurée? Plusieurs questions méritent des réponses. Pour cette raison, je propose de créer une commission nationale sur la sécurité énergétique. Je pense que tout le secteur énergétique canadien devrait se concerter dans une grande consultation nationale parrainée par le gouvernement fédéral. Nous devons avoir le courage de parler du secteur énergétique et cesser de faire l’autruche. Présentement, ce sujet est malheureusement une pomme de discorde au Canada, alors qu’il devrait être un sujet rassembleur qui nous unit tous d’un océan à l’autre.
C’est avec conviction que j’invite les parlementaires de tous les partis confondus à ouvrir cette discussion primordiale pour l’avenir de notre pays. Cette discussion avec tous les acteurs et intervenants du secteur énergétique permettra d’établir une stratégie sérieuse sur l’avenir énergétique du Canada en mettant en œuvre une commission nationale sur la sécurité énergétique.
Notre orientation canadienne sur le sujet énergétique dirigera la destinée économique des futures générations et notre positionnement sur l’échiquier mondial. Prenons nos responsabilités en tant que parlementaires et en tant que législateurs à la Chambre et demandons au gouvernement de faire preuve de leadership pour le bien-être des Canadiens et pour notre prospérité économique.