Madame la Présidente, c'est plus que malhonnête, mais, le Règlement de la Chambre m'empêche heureusement d'utiliser les mots qui me permettraient de décrire véritablement les actions du premier ministre.
Les députés ministériels, le Parti vert et les autres partis agissent comme si la séance d'aujourd'hui était une sorte de séance extraordinaire. Il a toujours été prévu que nous reviendrions le 20 avril. Cela a toujours été la date convenue par la Chambre au cours de séances précédentes. La Chambre allait aussi devoir siéger pour adopter tout plan de travail approuvé par tous les partis. Il est complètement erroné et trompeur de laisser entendre que la séance d'aujourd'hui n'aurait pas eu lieu si tous les partis étaient parvenus à une sorte d'accord.
Mon collègue a mis le doigt sur quelque chose. Hier, lors de sa conférence de presse, le premier ministre a brandi le spectre de 338 députés se déplaçant de partout au Canada pour siéger dans cette enceinte en même temps. Regardons autour de nous. Cela n'a jamais été le scénario prévu.
C'est de bonne foi que notre leader parlementaire, le leader du gouvernement à la Chambre et les leaders parlementaires des autres partis ont été en constante communication tout au long de la semaine. Nous avons clairement fait savoir que nous n'allions pas demander à nos députés de venir siéger en cette enceinte. Nous avons proposé au gouvernement de multiples solutions pour réduire considérablement le nombre de députés à la Chambre, ce qui permettrait d'alléger la charge de travail du personnel de soutien qui s'occupe de l'administration. Les types d'arguments que nous avons entendus sont complètement bidon.
La vraie question est de savoir pourquoi le premier ministre ne veut pas venir dans cette enceinte. C'est tout simple, à mon avis: c'est parce qu'il préfère l'environnement contrôlé devant Rideau Cottage où, tous les jours, il peut décider du nombre de questions posées et du moment où la conférence de presse se termine. Il ne nous est pas possible de formuler les questions ou les inquiétudes que soulèvent quotidiennement les habitants de nos circonscriptions. Il évite cela. C'est pourquoi nous n'avons pas d'entente sur notre manière de travailler à l'avenir.