Madame la présidente, je suis heureux de participer aux travaux du comité plénier pour parler du travail d'Affaires mondiales Canada.
Mes remarques porteront surtout sur les préoccupations du Canada à l'égard de la diplomatie de plus en plus coercitive de la Chine.
Tout d'abord, je souhaite clairement indiquer que le Canada va toujours protéger et défendre les droits de la personne partout dans le monde. Cela fait partie intégrante de notre politique étrangère. Nous demeurons profondément préoccupés par les graves violations des droits de la personne dans la région du Xinjiang, par la situation préoccupante à Hong Kong, ainsi que par la détention arbitraire de Canadiens.
Comme nous l'avons toujours dit, il est essentiel que le Canada travaille avec ses partenaires pour que la Chine respecte ses obligations internationales en matière de droits de la personne.
Les droits de la personne sont une priorité. Nous assistons à une répression des défenseurs des droits de la personne, des avocats, des journalistes et des minorités ethniques et religieuses en Chine.
Pour l'instant, notre priorité absolue est d'obtenir la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor, qui sont détenus de façon arbitraire. Il est inacceptable que des citoyens soient arbitrairement détenus où que ce soit dans le monde. Le gouvernement continuera à travailler sans relâche pour obtenir leur libération immédiate. Les pensées de tous les Canadiens accompagnent Michael Kovrig et Michael Spavor et leurs familles en ces temps difficiles. Le Canada continuera à réclamer leur libération [difficultés techniques] directement auprès des autorités chinoises et en travaillant de concert avec nos partenaires et alliés sur la scène internationale.
[Difficultés techniques] à tous nos partenaires et alliés internationaux qui se sont joints à nous pour exprimer leur inquiétude. Cela comprend 23 partenaires aux vues similaires dont les ambassades ont envoyé des diplomates aux procès de MM. Kovrig et Spavor. Ils l'ont fait par solidarité avec les deux hommes et ils ont fait écho au message du Canada selon lequel ces détentions [difficultés techniques] sont inacceptables. Nous avons dit clairement que le Canada demeure profondément troublé par le manque de transparence de ces procédures. Le Canada est également profondément préoccupé par la condamnation arbitraire de Robert Schellenberg. Nous demandons la clémence pour lui et tous les Canadiens condamnés à la peine de mort.
Le Canada continue de travailler avec ses alliés pour mettre fin à la pratique odieuse qu'est la détention arbitraire et pour faire respecter la primauté du droit et les droits des citoyens partout dans le monde. Cela a été démontré plus tôt cette année lorsque le Canada [difficultés techniques] de mener des efforts collectifs pour dénoncer la détention arbitraire et coercitive dans les relations d'État à État et y mettre fin en présentant la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État. Jusqu'à présent, plus de 60 pays ont signé cette déclaration du Canada. Elle rappelle clairement aux pays qui détiennent de manière coercitive des citoyens d'un autre pays à des fins politiques que le monde entier les regarde. La détention arbitraire à des fins diplomatiques est illégale, inacceptable et n'aboutira à rien.
Le Canada demeure également profondément préoccupé par la détérioration rapide des droits et libertés à Hong Kong. Les récentes mesures prises par le gouvernement central de la Chine ont étouffé la participation politique et représentent une nouvelle abrogation de l'engagement de la Chine à préserver le haut niveau d'autonomie de Hong Kong, sa Loi fondamentale et le cadre « un pays, deux systèmes ».
Le Canada appuie fermement le cadre « un pays, deux systèmes » prévu en vertu de la Loi fondamentale de Hong Kong. Nous demandons le respect continu de ce cadre et de la primauté du droit. Les droits et libertés fondamentaux de la population de Hong Kong doivent être garantis. Le Canada collabore avec ses partenaires internationaux pour demander des comptes aux autorités centrales à Hong Kong et ailleurs en Chine qui ont violé les obligations internationales qui les engagent à respecter les droits et libertés fondamentaux des résidants de Hong Kong.
Depuis que cette loi a été promulguée en juillet 2020, le Canada a pris des mesures concrètes. Nous avons suspendu le traité d’extradition entre le Canada et Hong Kong. Nous avons commencé à traiter l’exportation de produits névralgiques vers Hong Kong comme nous traitons l'exportation de produits destinés à la Chine. Le ministre de l’Immigration a annoncé une série de mesures pour répondre à la situation à Hong Kong. Nous continuerons à exhorter les autorités de Pékin et de Hong Kong à respecter leurs obligations internationales en vertu de la Déclaration conjointe sino-britannique.
Comme nous l’avons maintes fois répété, nous demeurons préoccupés par la question des droits de la personne en Chine. Nous sommes profondément troublés par les rapports inquiétants sur les violations de droits de la personne au Xinjiang. Le gouvernement chinois continue de nier toute allégation de violation des droits fondamentaux des Ouïghours. Il rejette toute responsabilité et il cherche activement à discréditer les victimes et les personnes qui osent parler.
Pour ce qui est des violations flagrantes des droits de la personne envers les Ouïghours, le message envoyé à la Chine est très clair: le monde entier a les yeux tournés vers la Chine. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant la campagne systématique de répression et de traitements déplorables menée par la Chine au Xinjiang. En mars, le Canada s’est associé à des alliés de poids pour intimer la Chine à cesser la répression envers les Ouïghours. Nous voulons demander des comptes aux responsables.
Je tiens à être clair. Nous prenons les allégations de génocide et de crimes contre l'humanité très au sérieux. C'est la raison pour laquelle nous avons maintes fois demandé qu'une enquête internationale soit lancée en réponse aux allégations de génocide. Cette enquête doit être menée par une entité internationale indépendante de manière à ce que des experts impartiaux puissent observer directement la situation et en faire rapport.
Le Canada a pris des mesures concrètes dans ce dossier. Le 12 janvier, nous avons annoncé une approche globale en ce qui a trait à la situation des droits de la personne au Xinjiang, y compris des mesures pour mettre fin au travail forcé. Le 22 mars, en collaboration avec le Royaume-Uni et les États-Unis, et de manière solidaire avec l'Union européenne, le Canada a annoncé de nouvelles sanctions contre quatre dirigeants et une entité pour leur participation aux violations flagrantes et systémiques perpétrées contre des personnes au Xinjiang.
Nous avons également fait part de nos préoccupations à nos partenaires des Nations unies, y compris devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies et de l'Assemblée générale des Nations unies. Le 12 mai, le Canada a coparrainé avec 15 autres pays un événement virtuel au siège des Nations unies à New York pour accroître la sensibilisation à la situation des droits de la personne au Xinjiang. Le message du Canada à la Chine est clair: le monde entier la regarde.
Il faut coopérer avec des pays aux vues similaires pour relever les défis les plus exigeants. Le Canada doit continuer de travailler avec ses alliés et de défendre les intérêts des Canadiens. Pour ce qui est de son approche à l'égard de la Chine, il doit [difficultés techniques] et il le fera. C'est donc dire que nous allons coopérer avec la Chine dans les domaines où c'est possible, comme la lutte contre les changements climatiques, tout en dénonçant ses agissements dans d'autres domaines, comme les droits de la personne. Nous allons aussi concurrencer, voire attaquer de front la Chine pour qu'elle respecte le droit international et pour protéger nos intérêts nationaux.
Nous devons demeurer agiles et nous adapter tandis que nous protégeons les intérêts du Canada, que nous faisons respecter des principes fondamentaux comme les droits de la personne, et que nous défendons l'ordre fondé sur des règles et les institutions multilatérales. Les yeux du monde entier sont tournés vers la Chine. Nous continuerons de réclamer une reddition de comptes et le respect des droits de la personne, conformément à nos valeurs en tant que Canadiens.
Le gouvernement libéral continue de défendre les droits de la personne partout dans le monde; il continue aussi de jouer un rôle clé grâce à ses démarches diplomatiques depuis le début de la pandémie de COVID-19. Tout le monde sait que la Chine de 2021 est différente de celle de 2016. Comme le ministre l'a déjà dit, nos relations bilatérales avec la Chine sont complexes et multidimensionnelles.
Ces relations ont présenté des défis au cours des dernières années et elles sont en évolution. Nous savons que bon nombre de nos partenaires internationaux sont confrontés à des difficultés semblables. Comme on l'a souvent dit, le Canada est d'avis qu'il doit absolument travailler avec ses meilleurs alliés de manière à avoir une approche concertée à l'égard de la Chine.
Le ministre pourrait-il expliquer au comité comment il collabore avec les partenaires qui partagent les vues du Canada dans ce dossier crucial, particulièrement les regroupements multilatéraux comme le G7 et le Groupe des cinq?