propose:
Que le comité prenne note des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.
— Madame la présidente, kwe, kwe. Unnusakkut. Tansi Bonjour. Hello.
Je tiens d'abord à reconnaître que le Parlement du Canada est situé sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je partagerai mon temps de parole avec la députée de Nunavut.
La tragédie des femmes et filles autochtones assassinées ou portées disparues se poursuit. Demain, le 5 mai, des milliers de robes rouges seront suspendues sur des places publiques, sur des porches, dans des arbres, sur des clôtures et dans des jardins partout au Canada. Ces robes rouges nous rappellent la douleur et la perte ressenties par les survivants, ainsi que par les familles et les membres des collectivités dont sont issues les femmes, les filles et les personnes bispirituelles et de diverses identités de genre, inuites, métisses et des Premières Nations, qui ont été assassinées ou portées disparues.
En juin dernier, conjointement avec nos partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones, nous avons lancé le Plan d'action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, qui inclut la contribution du gouvernement du Canada: la Voie fédérale concernant les personnes 2ELGBTQQIA+ disparues et assassinées.
La Voie fédérale est‑elle parfaite? Non. C'est un document évolutif qu'on adaptera constamment, qui tiendra compte des traumatismes et qui se basera surtout sur les commentaires des survivants et de leur famille.
Cela implique naturellement une approche pangouvernementale et pancanadienne, avec plus de 25 ministères fédéraux et agences fédérales, de même qu'avec les provinces et les territoires, les organisations autochtones et d'autres partenaires de partout au pays, pour mettre en œuvre ce plan et mettre fin à la tragédie.
Il s'agit d'une responsabilité nationale. Les appels à la justice formulés dans le rapport final invitent les gouvernements et la société sous toutes ses formes à agir, et c'est une obligation que nous devons respecter.
Les groupes autochtones ont depuis longtemps exprimé le besoin de disposer d'espaces sûrs et adaptés à leur culture comme un élément clé pour progresser vers l'autodétermination. C'est ce qu'a demandé la Commission de vérité et réconciliation, et c'est également ce que réclame notamment la section 2.3 du rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Nous sommes à l'écoute et continuerons de l'être. Nous agissons et agirons.
Dans le cadre de la Voie fédérale, le budget de 2021 a annoncé un total de 2,2 milliards de dollars répartis sur cinq ans, suivis de 160,9 millions de dollars, pour mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones. Cela dit, j'aimerais m'attarder sur une portion de ce financement en particulier: les 108,8 millions de dollars affectés sur deux ans au Programme d'espaces culturels dans les communautés autochtones que je viens de mentionner, ce qui donne directement suite à l'appel à la justice no 2.3. Le programme offre aux femmes, aux filles et aux personnes de diverses identités de genre autochtones des occasions d'accéder à leur culture et à leur langue, ce qui permet de renforcer leur identité et qui peut contribuer à les protéger.
Le mois dernier, j'ai eu l'occasion de visiter plusieurs collectivités pour constater l'incidence de ces projets que certaines d'entre elles réclamaient depuis plus de deux décennies.
Dans le territoire de Kahnawake, par exemple, nous avons annoncé l'octroi de 16 millions de dollars pour la construction d'un nouveau bâtiment pour le Kanien’kehá:ka O kwawén:na Raotitióhkwa, pour un centre culturel et de langues et la compagnie de théâtre Turtle Island.
Ces nouveaux bâtiments permettront entre autres de préserver et d'enrichir leur culture, ainsi que d'habiliter les nouvelles générations d'apprenants mohawks dans un espace sûr et accessible pour apprendre de leur communauté par leurs pairs.
À l'autre extrémité du pays, nous avons annoncé un projet de 4 millions de dollars à 108 Mile Ranch, en Colombie‑Britannique. Nous finançons l'aménagement d'un centre culturel dans le Nord du territoire des Secwépemc. Cinq collectivités se sont mobilisées et luttent depuis 17 ans pour obtenir ce centre.
La concrétisation de ces projets sera un grand moment. Les gens auront enfin des espaces sûrs où apprendre leur langue et leur culture, et où ils pourront exposer d'autres personnes à leur langue et à leur culture.
Nous examinons actuellement d’autres propositions et il y aura d’autres annonces à faire en temps et lieu.
Nous faisons des progrès, mais, manifestement, il reste beaucoup à faire pour donner suite aux appels à la justice et mettre pleinement en œuvre la Voie fédérale. Bien franchement, nul au Canada ne devrait être satisfait tant et aussi longtemps que les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones ne sont pas toutes en sécurité.
Meegwetch.