Monsieur le Président, j'aimerais vous aviser que je désire quitter mes fonctions de députée de la circonscription de Westmount—Ville-Marie à compter du 25 janvier 2008 et remercier officiellement mes électeurs qui m'ont élue à cinq reprises.
Je suis entrée en politique il y a presque 18 ans déjà: d'abord en 1989 comme députée de Chambly à l'Assemblée nationale du Québec, et ensuite en 1995 comme députée fédérale dans le comté de Saint-Henri—Westmount, à l'époque.
L'exercice du rôle de politicien s'avère souvent difficile, ingrat même, mais combien satisfaisant quand on réussit à servir ses concitoyens.
Je dois admettre que je fus privilégiée dans ma carrière politique, ayant reçu la confiance de six différents leaders, dont quatre premiers ministres, et je veux saisir l'occasion pour les remercier: feu Robert Bourassa, Daniel Johnson, Jean Chrétien, le député de LaSalle—Émard, Bill Graham ainsi que le chef de l'opposition officielle, le député de Saint-Laurent—Cartierville.
Tout au long de ces années, j'ai travaillé de tout mon coeur et j'ose croire avoir démontré qu'on peut faire de la politique en restant soi-même, en demeurant fidèle à ses valeurs, en étant loyal et honnête et en conservant le sens du devoir.
Si j'ai réussi quelque peu dans cette carrière, c'est surtout grâce aux personnes de qualité qui m'entouraient: d'abord les bénévoles de mon parti politique et de mon association, avec les Simon Potter, feu Hans Fluehler et Brigitte Garceau; ensuite le personnel de mon bureau de comté sous la direction de Nathalie Dallaire et mon personnel de cabinets politiques dirigés par les Marc Saint-Pierre, Marie-José Reid et Yves Lemire. J'ajouterais que j'ai travaillé aussi avec des professionnels de la fonction publique de la plus haute compétence et je les remercie.
Tout cela n'aurait pas été possible sans le support indéfectible de mon compagnon de vie, Christian, qui m'a accompagnée dans les hauts et les bas de cette vie politique, ni sans l'affection de mes amis.
Je quitte aujourd'hui avec le sentiment du devoir accompli, certes, mais en conservant de grands rêves pour l'avenir.
Je rêve d'un Canada où le respect de la personne et la croyance dans le potentiel de chaque être humain sont les principes directeurs de toute action gouvernementale et inspirent le comportement de tout parlementaire.
Je rêve d'un Canada où les enfants sont bilingues, voyagent d'un bout à l'autre du pays et sont ouverts sur le monde.
Je rêve d'un Canada où le Parlement est composé à parts égales de femmes et d'hommes.
Je rêve d'un Canada où les partenaires de la fédération se font mutuellement confiance et axent leur action commune pour le bien-être des citoyens.
Je rêve d'un Canada qui joue un rôle de leader sur la scène internationale dans le maintien de la paix, le développement des démocraties, le respect des droits de la personne et la préservation de notre planète.
Je rêve d'un Canada où l'histoire de notre pays est enseignée aux enfants et aux nouveaux immigrants, afin qu'ils saisissent bien que la présence de francophones aux quatre coins du Canada, leur attachement à leur langue et à leur culture et la détermination des Québécois à affirmer leur identité particulière ont fait en sorte que le Canada s'est ouvert à la diversité culturelle.
Et je rêve d'un Canada où les Québécois et les Québécoises occupent toute la place qui leur revient dans ce pays qui leur appartient.
Et ces rêves pourraient devenir réalité en grande partie avec la volonté de nos dirigeants politiques.
Monsieur le Président, chers collègues de tous les partis politiques, ce fut un plaisir et un honneur de travailler avec vous et de servir mon pays.
Des voix: Bravo!